Canton de Saint-Michel-de-Maurienne

Saint-Michel-de-Maurienne

3 000 hab. (Saint-Michelins) dont 260 à part, 3 631 ha dont 462 de bois, chef-lieu de canton du département de la Savoie dans l’arrondissement de Saint-Jean-de-Maurienne, 14 km au SE de celle-ci, à 710 m. L’activité y est dominée par l’usine métallurgique Metaltemple, fonderie de précision de 340 salariés, qui appartient au groupe états-unien Questor, lui-même filiale de l’italien Teksid Alu du groupe Fiat; supermarché Champion (40 sal.), travaux publics GTM (60 sal.). Le bourg a un collège et un lycée professionnel publics. Le finage se cantonne au nord de l’Arc, en adret, où il monte à 3 135 m au mont Bréquin, et atteint le Collet Blanc (2 709 m) au-dessus des Ménuires. Toutefois, la commune possède aussi une petite partie du versant raide et boisé d’ubac au-dessus du hameau de la Saussaz.

Au gré des variations des effectifs des chantiers et des usines, la population a d’abord culminé à 2 400 hab. en 1866 puis s’est un peu abaissée à la fin du 19e s. avant de remonter jusqu’à 2 900 hab. en 1926; après un nouveau mais plus léger tassement, elle a augmenté à nouveau jusqu’en 1975 (3 750 hab. sdc), puis elle a peu à peu reperdu un millier d’habitants. Saint-Michel est le siège de la communauté de communes Maurienne-Galibier, qui correspond au canton.

Le canton a 5 700 hab., 6 communes, 32 148 ha dont 3 200 de bois; il est limitrophe des Hautes-Alpes. Saint-Martin-de-la-Porte (650 Saint-Martenins, 1 925 ha) est juste en aval du chef-lieu sur le même versant, à 800 m; son territoire monte vers le nord dans le vallon de Saint-Martin jusqu’au Perron des Encombres (2 825 m) et au Collet Blanc; sentier vers la vallée des Belleville en Tarentaise par le col des Encombres (2 342 m). La commune a gagné 60 hab. de 1999 à 2005. Saint-Martin-d’Arc (350 Saint-Martenots, 493 ha dont 180 de bois) est une petite commune d’ubac juste en face de Saint-Michel, à 750 m; la route du Galibier y monte en lacets; elle mène d’un côté à Valmeinier, de l’autre au col du Télégraphe (1 570 m), qui donne accès au bassin de Valloire.

Les trois autres communes sont bien plus étendues.

Orelle (360 Orellains, 6 925 ha dont 1 468 de bois), à l’est, a son village à 7 km en amont du chef-lieu, sur la même rive, à 950 m. Sa population dépassait 1 200 hab. au début du 20e s., puis s’est effondrée jusqu’à 320 en 1982; elle a un peu repris, et atteint 390 hab. en 2005; elle n’a qu’une centaine de résidences secondaires. Au nord, la commune englobe le grand cirque du Bouchet, dominé par la pointe du Bouchet (3 407 m) et celle de Thorens (3 264 m); une télécabine monte jusqu’au refuge du Bouchet; relayée par d’autres remontées mécaniques, elle communique avec le champ de ski de Val Thorens. La Société des Téléphériques d’Orelle emploie 45 personnes. Au sud de l’Arc, la forêt d’Orelle tapisse le versant raide d’ubac; au-dessus, le grand cirque de Bissorte mène au mont Thabor (3 178 m), à son glacier et au petit lac des Bataillères. Le fond du cirque est occupé par le grand lac de Bissorte, créé dès 1935, qui occupe 116 ha et contient 40 Mm3 d’eau derrière un barrage-poids de 60 m de haut et 545 m de long. Valloire et Valmeinier, enfin, sont étroitement associées dans leur fonction de loisirs.


Valloire

1 300 hab. (Valloirins), 13 748 ha dont 450 de bois, commune du département de la Savoie dans le canton de Saint-Jean-de-Maurienne. Le nom fut Valle Aurea (Val d’Or) en 1038. Le centre est à 17 km SSO du chef-lieu, à 1 430 m dans la vallée de la Valloirette; mais celle-ci se termine en gorge au-dessus de l’Arc, et la station n’est accessible que par le col du Télégraphe (1 570 m).

Elle forme avec sa voisine Valmeinier un grand domaine de sports d’hiver, riche de 83 pistes de ski alpin et de 33 remontées mécaniques; la Semval y occupe une centaine de personnes. La première école de ski et les premières remontées datent des années 1936-1939; après 1970 la station s’est beaucoup étendue, assurant la liaison avec les champs de neige de Valmeinier puis ceux des Verneys un peu en amont de Valloire, tandis que l’hôtellerie se déployait. La commune a une quinzaine de centres et maisons de vacances, une patinoire; terrain de golf aux Verneys, parc d’aventures, via ferrata. Valloire a 1 700 résidences secondaires (560 résidences principales) et sa population progresse depuis le minimum de 1931 (700 hab.), mais elle avait atteint 2 000 hab. au début du 19e s.

Son territoire occupe un large bassin, divisé en deux vallées qui confluent à Valloire. Celle de la Neuvachette, au SE, va jusqu’à l’Aiguille Noire (2 867 m) et à la Roche Château (2 902 m); elle est empruntée par une variante du GR 57 qui en sort au col des Rochilles (2 493 m). Celle de la Valloirette vient du sud mais elle est alimentée par plusieurs cirques. Le cirque de la Ponsonnière est le plus oriental; dominé par le pic de la Moulinière au SE (3 073 m) et le Grand Galibier (3 228 m) à l’ouest, il s’orne de plusieurs lacs du côté des Rochilles (Grand Ban, lac Rond, lac des Cerces); le GR 67 l’emprunte et en sort par le col de la Ponsonnière (2 617 m) en direction de Monetier-les-Bains dans les Hautes-Alpes.

Le cirque du Galibier est à l’ouest du Grand Galibier, et donne passage à la route qui relie la Maurienne à l’Oisans, passage quasi inévitable du Tour de France cycliste par le col du Galibier (2 642 m). Plus à l’ouest, le cirque de la Lauzette est sous le pic des Trois Évêchés (3 116 m) et au nord-ouest le grand Vallon des Aiguilles est dominé par l’ensemble des Aiguilles d’Arves qui culmine à 3 510 m; refuge des Aiguilles d’Arves. La crête des rochers de la Grande Paré et des Setaz sépare les bassins de la Neuvachette et de la Valloirette. Le plus haut hameau est celui de Bonnenuit, où fut aménagé un terrain d’aviation («avisurface»).

À l’est de Valloire, Valmeinier (470 Valmineux, 5 426 ha dont 500 de bois) est une commune d’altitude, qui n’atteint pas le fond de la vallée de l’Arc. Le village est dans la vallée de la Nouvache, à 1 450 m et à 13 km au SE de Saint-Martin (moins de 4 km à vol d’oiseau), et vit de sa station de ski associée à Valloire. Le finage correspond au bassin de la Nouvache, qui se termine en cirque sous le mont Thabor, dans un paysage de tourbières et de petits lacs, à la limite des Hautes-Alpes. On y a exploité des mines à partir du 17e s., notamment de charbon; le nom viendrait des mines. Valmeinier a plusieurs centres et résidences de vacances, et 8 000 lits en tout; le village est à 1 500 m, la station de ski à 1 800. Le recensement de 1999 y a compté 670 résidences secondaires, celui de 2004 en était à 1 400; le nombre d’habitants, dramatiquement diminué au 20e s., a bien augmenté depuis 1975 (100 hab., contre 830 en 1846), et encore gagné 135 hab. de 1999 à 2004 (+36%).