Canton d'Ugine

Ugine

7 200 hab. (Uginois) dont 270 à part, 5 736 ha dont 2 503 de bois, chef-lieu de canton du département de la Savoie dans l’arrondissement d’Albertville, 10 km au nord de celle-ci. La ville est au bord de l’Arly à 470 m d’altitude, dans le sillon qui sépare des Préalpes les massifs cristallins des Alpes; elle est au carrefour de la route d’Albertville à Chamonix (N 212) et de la route vers Annecy par la vallée de la Chaise et Faverges (N 508), et accessible par voie ferrée depuis 1901.

Ugine a été l’un des premiers grands sites d’électrométallurgie des Alpes, et marquée par la grande industrie: l’aciérie électrique Ugitech, spécialisée dans les produits inoxydables longs (200 000 t/an), emploie encore 1 500 personnes, tandis qu’Areva en compte 370 dans une usine de la société Cezus spécialisée dans le zirconium depuis 1971. Ugitech a été vendue en 2006 par Arcelor au groupe allemand Schmolz-Bickenbach. En outre, Timet (Titanium Metal, états-unien, 110 sal.) fabrique depuis 1996 des billettes de titane, Ballocchi (45 sal.) a un atelier de mécanique, tandis que Cimat (60 sal.) assure de la maintenance industrielle, Richiero (25 sal.) et Ineo (25 sal.) font des installations électriques et que Martoia (65 sal.) et Giguet (30 sal.) travaillent pour le bâtiment; supermarché Champion (40 sal.), boulangeries SVP du Mont Charvin (35 sal.) et Ugi Pain (20 sal.); transports Mottier (30 sal.).

La centrale électrique est alimentée par une canalisation souterraine de 6 km depuis le torrent du Nom, affluent de l’Arly. L’aciérie, qui occupa jusqu’à 3 500 salariés, a été installée en 1903 par le Suisse Paul Girod, qui a fait appel à un compatriote pour élaborer une ville industrielle bien pensée et d’architecture soignée; Ugine a attiré ensuite de nombreux travailleurs italiens, et en 1920 des émigrés russes, ce qui en fait une ville originale en Savoie, encore dotée d’une église orthodoxe. Le château de Crest-Chérel, des 13e et 15e s., abrite un musée patrimonial d’art et traditions. Centre nautique Atlantis, collège public (440 élèves) et lycée technique et professionnel public. La commune compte encore une centaine d’agriculteurs exploitant 1 400 ha de pâturages.

Le territoire communal donne au NE sur les gorges de l’Arly, que domine le village d’Héry; il est surmonté au nord-ouest par le grand crêt des Aravis mais ouvert vers l’ouest par la cluse de Marlens, qui donne accès à Faverges et Annecy; via ferrata au mont Charvin (2 409 m) dans les Aravis. Ugine avait déjà 3 000 hab. en 1846, bien avant l’industrialisation, mais était descendue à 2 000 en 1896; sa population a sensiblement augmenté dans la première moitié du 20e s. (6 900 hab. en 1954), et culminé à 8 000 hab. (sdc) en 1975; elle en a perdu un millier depuis mais s’est stabilisée de 1999 à 2006 (+50 hab.).

Le canton, limitrophe de la Haute-Savoie, a 11 000 hab., 8 communes, 19 331 ha dont 7 190 de bois. Marthod (1 300 Martholins, 1 478 ha dont 536 de bois), à 520 m, est la seule commune au sud d’Ugine; d’habitat très dispersé, elle s’étend de part et d’autre de l’Arly, montant à l’est dans la forêt et jusqu’au mont de Cornillon (1 002 m), à l’ouest jusqu’à la dent de Cons (2 062 m) sur le rebord des Bauges. Le vieux fort de la Batterie de l’Alpettaz (1890) est sur la crête des Bauges, fort de Lestat en contrebas, au-dessus d’Ugine; entreprise de bâtiment Bianco, au groupe allemand Bilfinger-Berger (140 sal.). La mairie entretient une ancienne taillanderie artisanale; Marthod maintient une race locale de brebis dite thônes et marthod. La population communale a augmenté de 1926 (740 hab.) à 1990.

Sur le versant de rive gauche de l’Arly, au-dessus des gorges, la commune de Cohennoz (140 Cohennerains, 1 378 ha dont 549 de bois, à 925 m) disperse ses chalets sous le signal de Bisanne (1 941 m) et propose un musée montagnard; vers le nord, elle participe à la station de ski de Crest-Voland, ce qui lui vaut 500 résidences secondaires pour 70 résidences principales.

Quatre villages, dotés d’églises baroques à bulbes, se font face en amont des gorges de l’Arly, dans un assez large site de confluence où l’Arly reçoit à droite le torrent de l’Arrondine, à gauche le Nant Rouge. Flumet (780 Flumerans, 1 715 ha dont 766 de bois), ancien bourg fortifié à 1 000 m sur la N 212 vers Megève à 14 km NE d’Ugine, est le plus peuplé (795 hab. en 2002) et le plus septentrional, et sert de village-centre; sa coopérative laitière ramasse le lait du canton et produit près de 600 t de reblochon par an avec 6 millions de litres de lait; Flumet propose en outre une maison du meunier avec musée du grain et musée de costumes traditionnels. Le nombre des habitants, stable depuis 1930, s’est augmenté de 110 hab. de 1999 à 2007; Flumet abrite 400 résidences secondaires (300 résidences principales). La station de ski partagée avec Saint-Nicolas-la-Chapelle (420 Colatains, 2 363 ha dont 690 de bois), qui est juste en aval sur la même rive droite à 920 m, de l’autre coté de l’Arrondine, offre 30 pistes de ski alpin et 11 remontées mécaniques; elle a près de 300 résidences secondaires. Le finage de Saint-Nicolas monte à 2 484 m à l’Étale dans les Aravis et son église de 1776 est très décorée.

Juste à l’est de Flumet rive gauche, Notre-Dame-de-Bellecombe (520 Bellecombains, 2 145 ha dont 668 de bois), à 1 130 m, est à la tête d’un finage qui s’étend le long de celle de Praz-d’Arly (Haute-Savoie) jusqu’au mont de Vorès (2 067 m). La commune bénéficie d’une double station de ski réunissant 49 pistes et 25 remontées et employant 70 personnes; elle affiche 1 300 résidences secondaires (pour 200 résidences principales) et la population augmente un peu depuis le minimum de 1968 (370 hab.). Juste au sud, de l’autre côté du Nant Rouge enfoncé en gorge, Crest-Voland (430 Crest-Volantains, 996 ha dont 500 de bois), à 1 230 m, abrite sous le mont Lachat (1 591 m) une autre station également en ubac, dotée de 26 pistes et 17 remontées et qui déborde sur Cohennoz; la société Crest-Voland-Cohennoz-Labellemontagne y emploie 25 personnes. La commune a 700 résidences secondaires (170 résidences principales) et une population croissante depuis les 230 hab. de 1962.

L’extrémité septentrionale du canton est occupée par la commune de La Giettaz (500 Giettois, 3 520 ha dont 978 de bois), à 1 100 m dans le haut bassin de l’Arrondine, au-delà des gorges. La Tête Pelouse y monte à 2 539 m, la pointe des Verres à 2 616 m, celle des Aravis à 2 325 m, et le territoire communal atteint l’Étale au sud-ouest; la route par le col des Aravis (1 486 m) mène à la Clusaz et à Thônes; via ferrata au-dessus du col. L’ubac de la Tête du Torraz (1 931 m) à l’est du village est équipé d’une station de ski associée à celle de Combloux (Haute-Savoie), avec laquelle elle propose 56 pistes (90 km) et 31 remontées. La population reste à son étiage depuis 1960, mais la commune a 370 résidences secondaires (190 résidences principales). Giettaz est un nom qui évoque en Savoie des pâturages de mi-montagne, comme les Gets.