Canton de Samoëns

Samoëns

2 400 hab. (Septimontains), 9 729 ha dont 2 919 de bois, chef-lieu de canton de Haute-Savoie dans l’arrondissement de Bonneville, 44 km à l’est de celle-ci à 710 m. Le nom viendrait d’un patronyme germanique, qui n’a rien à voir avec les «sept montagnes» revendiquées par le nom actuel des habitants. La ville est dans la vallée du Giffre en adret, au débouché du torrent du Crévieux. En face, sur l’ubac que domine la Tête du Pré des Saix (2 113 m), la station de sports d’hiver compte 29 pistes et le Domaine skiable du Giffre emploie 40 salariés. Cette station fait partie du domaine du Grand Massif et se trouve ainsi directement associée à celles de Flaine et de Carroz.

La bourgade, classée «ville d’art et d’histoire» et «village de charme», est dotée d’un collège public; supermarché Champion (40 sal.), laiterie des Hauts-de-Savoie (20 sal.). Elle propose un jardin botanique, la Jaysinia, qui fut lancée par l’héritière de la Samaritaine, Marie-Louise Jay; ferme-écomusée du Clos Parchet, parc de loisirs du lac aux Dames en aval du bourg; église à clocher-porche carré du 12e s. La commune a plusieurs centres de vacances, dont un village de 330 lits, et totalise 2 600 résidences secondaires. Elle avait 2 500 hab. entre 1866 et 1900, est descendue à 1 600 dans les années 1950 et 1960 puis a crû jusqu’en 1990, et sa population est restée étale entre 1990 et 2006.

Son territoire, traversé par le GR 5, se déploie sur 18 km du nord au sud, du Vanet (2 136 m) à la Tête Pelouse (2 474 m); il culmine à la frontière suisse à la pointe de la Galette (2 638 m), qui fait partie de l’alignement des Dents Blanches. Les reliefs sont très vigoureux dans les couches plissées au nord-est du bourg, comme dans le crêt des Dents d’Odda, qui prolonge les Dents Blanches. Trois refuges y ont été équipés: la Golèse (1 671 m, 80 places), Bostan (1 763 m, 70 places), Folly (1 558 m, 75 places); près de celui-ci a été exploré à partir de 1963 le gouffre Jean Bernard, profond de 1 464 m au total. La Dalle du Tuet est un site de parapente. Un autre refuge (1 544 m, 22 places) est tout au sud de la commune, dans le cirque de Gers sous la Tête Pelouse, orné du lac de Gers (4 ha) et traversé par le GR 96.

Le canton, frontalier de la Suisse, mais sans communication routière avec elle, a 4 100 hab., 4 communes, 24 676 ha dont 6 471 de bois. Un tramway à vapeur a jadis suivi le Giffre depuis Annemasse, d’abord jusqu’à Samoëns, puis jusqu’à Sixt, et la voie a été ensuite électrifiée; mais elle a disparu en 1959. À 4 km à l’ouest de Samoëns sur le même adret, Verchaix (570 Lottis, 1 389 ha dont 611 de bois, à 742 m) étire son territoire vers le nord jusqu’à la pointe d’Angolon (2 090 m) au-dessus de Morzine, séparant celui des Gets de celui de Samoëns, dont la commune a été détachée en 1865, avec 440 hab.; sa population était descendue à moins de 190 hab. en 1954; elle augmente depuis et a gagné 80 hab. de 1999 à 2006 à quoi s’ajoutent 360 résidences secondaires (pour 220 résidences principales).

Le village de Morillon (500 hab., 1 451 ha dont 611 de bois) est juste de l’autre côté du Giffre, dans la plaine, à 687 m. Son finage est tout en ubac, ce qui lui a valu de s’équiper de 17 pistes de ski et de 8 remontées, qui font partie du domaine du Grand Massif. Le Domaine skiable du Giffre y emploie 50 personnes. La commune n’a pas encore retrouvé sa population de 1861 (705 hab.) mais a repris depuis le minimum de 1975 (300 hab.), et elle compte 1 500 résidences secondaires (210 résidences principales); la station (groupe CDA) emploie 85 personnes. Sixt-Fer-à-Cheval occupe tout le fond du bassin du Giffre.


Sixt-Fer-à-Cheval

710 hab. (Sizères et Sizerets), 11 907 ha dont 2 330 de bois, commune de Haute-Savoie dans le canton de Samoëns, à 6 km au SE du chef-lieu à 760 m; elle était Sixt tout court avant 1979. Le village est à la confluence des deux principaux torrents qui forment le Giffre, juste en amont du verrou de la gorge des Tines, un site sauvage et attirant. Une petite station de ski (12 pistes et 6 remontées) forme une annexe tranquille du domaine du Grand Massif, au sud-est du village en ubac. Le territoire communal, en cul-de-sac, est frontalier, fort étendu et très montagnard. Il est dominé au nord par les Dents Blanches et, à l’angle NE, par le Grand Mont Ruan (3 047 m). Un petit cirque sous les Dents Blanches, orné du lac de la Vogealle (7 ha) à 2 003 m, et équipé d’un refuge, se perche au-dessus du très grand cirque du Ruan, dont la haute paroi porte un glacier. Au sud du pic de Tanneverge (2 987 m), se déploie un autre grand cirque, dit du Fer à Cheval, très spectaculaire, au fond duquel se termine la route; il est dominé au sud par le pic du Cheval Blanc (2 831 m). Un troisième cirque, au sud-est du village, dit des Fonts, est couronné par le Buet (3 096 m), à la limite de Vallorcine, et compte deux refuges et quelques cascades. Enfin, tout au sud de la commune, s’enfonce le cirque de Sales, dont les hautes parois correspondent au Désert de Platé à l’ouest, aux rochers des Fiz à l’est; la crête, qui culmine à 2 553 m à la Vouardaz, est cernée par la commune de Passy et donne à l’ouest sur les champs de ski de Flaine; un chalet, au creux du cirque, est sur le GR 96; le torrent sort du cirque par la cascade du Rouget, sous les chalets du Fardelay, qu’atteint une petite route. Les cinq cirques, et plus au nord le petit cirque annexe du Salvadon sous les Avoudrues (2 666 m), sont inclus dans la vaste réserve naturelle de Sixt (8 200 ha), à l’exception de la cuvette des Fonts. La commune, en bout du monde, est loin d’avoir retrouvé sa population de 1861 (1 500 hab.) et a encore peu repris depuis le minimum de 1954 et 1975 (630 hab.), stagnant même après 1990, mais a récemment gagné 85 hab. (1999-2004). Du moins Sixt est-il classé parmi les «plus beaux villages de France» et les «villages de charme», fort visité en été, et doté d’un écomusée. Le ski de fond y a également de larges horizons (Joux-Plane). La commune avait plus de 400 résidences secondaires en 1999.