Cantons de Thonon-les-Bains

Thonon-les-Bains

30 000 hab. (Thononais) dont 1 070 à part, 1 621 ha dont 200 de bois, sous-préfecture de Haute-Savoie, au bord du Léman à 33 km au NE de Genève. La capitale du Chablais a commencé comme cité lacustre néolithique; elle est devenue une place forte médiévale, puis une base de la contre-réforme salésienne, ce qui l’a coupée de Genève et a contribué à ce qu’elle végète longtemps. Aussi son noyau est-il étroit, et double. La vieille ville bourgeoise est sur le plateau qui domine le Léman, à 425 m; si le château a disparu, restent des murs en haut du talus, d’où l’on a de belles échappées sur le lac. En arrière, le rayon de la vieille ville ne dépasse guère 200 m et concentre encore les attributs du pouvoir (mairie, palais de justice, sous-préfecture, églises), plus le musée du Chablais dans le château de Sonnaz (17e s.); l’église Saint-Hippolyte a une crypte romane et de belles fresques.

Les pentes sont aménagées en jardins et dominent l’autre élément ancien, celui du littoral, qui précisément se nomme Rives et conserve l’ancien quartier de pêcheurs. Il s’est augmenté d’un port de plaisance de 800 places, voyageurs et petites croisières, et d’un Institut de Limnologie; un écomusée retrace l’histoire et les pratiques de la pêche du lac. La ville basse et la ville haute sont reliées par un funiculaire. Au nord-est de la vieille ville, dans les jardins, a été construite en 1966 la Maison des arts et des loisirs, ornée de la sculpture de la Grande étrave (H.G. Adam, 1966), devenue le symbole de la ville.

Celle-ci s’est étendue de toutes parts sur le plateau, surtout grâce au développement du tourisme, qui a transformé Thonon à partir de la fin du 19e siècle et ainsi submergé son petit centre, récemment rénové. La gare au sud, l’établissement thermal au sud-ouest ont attiré l’urbanisation. La ville a vu apparaître dès 1912 la première école hôtelière de France dans le collège public nouvellement ouvert, qui continue sous la forme d’un lycée et d’un hôtel d’application (Savoie-Léman).

Au total, Thonon affiche trois collèges publics et un privé, trois lycées publics et trois privés dont un rural; plus un hôpital public dit des Hôpitaux du Léman, de 320 lits médicaux et 1 000 lits en tout (800 emplois, en plusieurs sites) et une clinique privée (Lamartine) de 70 lits et 130 salariés; la commune emploie plus de 500 salariés. Les hôtels de tourisme surabondent. L’établissement thermal a été créé en 1888 pour exploiter l’eau fraîche de la fontaine de la Versoie (13 °C), ce qui a permis à la ville de se nommer «les Bains» à partir de 1890.

Néanmoins, Thonon a aussi attiré des usines. Les principales sont la fabrique de tubes de télévision et appareillages électriques Thales (420 sal.) et la fonderie d’aluminium Rencast (ex-Valfond, 280 sal.), à quoi s’ajoute la célèbre papeterie du Léman (330 sal.), mais qui est officiellement dans la commune voisine de Publier. Parmi les autres employeurs privés, émergent les plastiques de bâtiment Veka (100 sal., groupe allemand), l’imprimerie du Messager (60 sal.); ferblanterie Brelat (25 sal.), échangeurs de chaleur Brown Fintube (25 sal.), aiguilles hypodermiques Escoffier (20 sal.); menuiserie Ferracino (25 sal.); mais Thonon a perdu les meubles de cuisine Espalux (groupe Dumeste, 180 sal.) au profit d’implantations à l’étranger.

Dans le secteur tertiaire, transports de voyageurs SAT (Autos Transports Chablais Faucigny, 100 sal.), Cfti (Française de transport interurbain, 50 sal.) et TAT (25 sal., urbains), Inéo (installations électriques, 70), Meurier (plomberie, 40 sal.); les supermarchés Champion (85 et 45 sal.), Intermarché (90 sal.), Casino (30 sal.), Monoprix (25 sal.), Mr. Bricolage (25 sal.), la jardinerie Botanic (35 sal.); comptabilité Eurex Vuillez (40 sal.), Fillon-Billaud (25 sal.). Le groupe Castel (Neptune) commercialise les eaux de table de Thonon (45 sal.); constructions et travaux publics Bâti Chablais (35 sal.), Screg (40 sal.).

Au nord de la ville, la commune de Thonon englobe une grosse moitié du delta de la Dranse, qui avance en demi-cercle dans le lac de Genève. Une réserve naturelle y a été délimitée; mais ce quartier est surtout connu par le domaine de Ripaille, orné d’un gros château du 14e au 18e s., rénové dans le style art nouveau à partir de 1892 par son propriétaire, patron des textiles DMC. Sa silhouette et ses tours se repèrent de loin, son esplanade offre une large vue, et il s’accompagne de tout un ensemble d’attractions: fondation culturelle avec activités et expositions, jardins décoratifs, forêt avec arboretum de 53 ha, vignoble d’une quinzaine d’hectares disposant d’une AOC particulière (vins-de-savoie-ripaille) en chasselas (fendant), sur 16 ha (650 hl/an).

La ville a pour maire Jean Denais, UMP, également conseiller général. La commune, devenue «les Bains» en 1890, avait 5 500 hab. en 1866 et jusqu’en 1896; puis sa population est passée à 12 000 en 1935, 21 000 en 1968 et a culminé à 29 700 (sdc) en 1990. L’arrondissement a 110 400 hab., 7 cantons, 67 communes, 90 773 ha. L’unité urbaine est donnée pour 58 800 hab. (avec Évian), l’aire urbaine pour 70 200.

Les 2 cantons ont 48 800 hab., 15 communes, 20 832 ha dont 7 316 de bois. Ils s’étendent sur près de 25 km vers le sud dans les monts du Chablais. Le village de Marin (1 300 Maringons, 557 ha), à l’est de Thonon, mais de l’autre côté de la Dranse, a aussi son appellation viticole particulière (vins-de-savoie-marin), étendue à des terroirs de Publier; mais la surface cultivée dans la commune n’est que de 19 ha dont 16 en marin (400 hl/an). La commune avait été absorbée par Thonon en 1972, avec 930 hab.; elle a repris son indépendance en 1995 et a gagné près de 200 hab. de 1999 à 2007.

Trois communes se partagent inégalement le littoral. Sciez est la plus occidentale. Anthy-sur-Léman (1 800 Antichois, 462 ha), banlieue résidentielle à 5 km OSO de Thonon, a un petit port près du château de Chanterelle; publicité Mediapost (30 sal.), magasins Bricorama (35 sal.), But (30 sal.), maçonnerie Dell’Agnola (30 sal.). Elle est «sur Léman» depuis 1971, mais avait été absorbée par Thonon entre 1974 et 1983; elle n’avait encore que 580 hab. en 1968; sa population a augmenté de 90 hab. entre 1999 et 2004; s’y ajoutent 220 résidences secondaires. Margencel (1 500 hab., 738 ha dont 242 de bois), 7 km au SO de Thonon à 432 m, n’a qu’un étroit accès au lac par le port de Sechex; la pointe méridionale de son finage mord sur la forêt de Planbois; hypermarché Carrefour au village (210 sal.), Leader Price (40 sal.), semences Ball Ducrettet (40 sal.), négoce de matériaux Gedimat (50 sal.); maison familiale rurale. La commune avait 560 hab. en 1954 et en 1962; elle a gagné 260 hab. de 1999 à 2007.

Allinges et Perrignier sont en bordure des reliefs, qui s’élèvent fortement dans le bassin du Brévon, affluent de gauche de la Dranse. Le territoire d’Orcier (700 hab., 1 221 ha dont 593 de bois), dont le village est à 8 km au sud de Thonon à 640 m, monte à l’est jusqu’à la barre du Mont d’Hermone (1 412 m) et donne accès à Lullin par le col du Feu; atelier de charpentes Favrat (65 sal.), appareils de cuisine Bron Coucke (25 sal.). La population d’Orcier croît depuis le minimum de 1968 (360 hab.); elle avait dépassé les 800 hab. entre 1846 et 1895.

La commune de Vailly (630 Valliérands, 1 889 ha dont 897 de bois), dont le village est déjà à 16 km SSE de Thonon (8 km à vol d’oiseau) à 793 m, va du mont d’Hermone au nord au mont Billiat (1 895 m) à l’est; sa population a peu varié depuis 1960, mais elle dépassait le double dans la seconde moitié du 19e s. Lullin (610 hab., 1 325 ha dont 591 de bois, à 850 m), 4 km au sud-ouest dans le vallon du Follaz, qui conflue avec le Brévon à Vailly, a équipé une petite station de neige au col du Feu (2 remontées mécaniques); réseaux électriques Degenève (25 sal.). Le finage culmine à 1 540 m au mont Forchat. La commune a 170 résidences secondaires, et a gagné 130 hab. de 1999 à 2005; deux petites routes donnent accès à la vallée voisine de Boëge qui descend vers l’Arve. Bellevaux occupe toute la haute vallée du Brévon.


Bellevaux

1 200 hab. (Ballavauds), 4 897 ha dont 2 080 de bois, commune de Haute-Savoie dans le canton de Thonon-les-Bains-Est, à 24 km au sud de Thonon à 903 m. Son finage occupe toute la haute vallée du Brévon et s’étend du nord au sud sur 14 km. Il est dominé à l’est par le Nifflon (1 816 m), dans un massif calcaire riche en grottes et bien connu des spéléologues; au sud-est, par le roc d’Enfer (2 244 m), au sud par les pointes de Chalune (2 114 m) et de Chavasse (2 010 m). Le hameau de la Chèvrerie, dans la haute vallée, est un terminus routier et sert de base d’accès aux champs de neige du val d’Enfer, équipés de 11 pistes et 13 remontées, communiquant avec la station de Saint-Jean-d’Aulps. La Chèvrerie bénéficie du lac de Vallon, dont le plan d’eau occupe 15 ha à 1 080 m; ce lac s’est formé en 1943 seulement derrière une coulée de débris, engloutissant le hameau de l’Éconduit; sur la rive droite, se voient quelques vestiges de l’ancienne abbaye de Vallon, dont une chapelle.

Vers l’ouest du village de Bellevaux, une route passe dans la vallée du Risse et Mégevette par le col de Jambaz (1 027 m), une autre dans celle de la Menoge (Boëge) par le col du Terrement (1 080 m). Entre les deux, s’est équipée en ubac la station de ski d’Hirmentaz (20 pistes, 17 remontées) qui communique avec celle des Habères dans la vallée voisine; le Seast de Bellevaux-Hirmentaz, société d’économie mixte (40 sal.), gère le site. La commune de Bellevaux a une trentaine de hameaux, un musée de la faune et un musée d’histoire, ainsi qu’un collège privé. Elle abritait 670 résidences secondaires en 1999 (400 résidences principales); sa population a culminé à 1 650 hab. en 1906 et s’est abaissée jusqu’à 950 en 1968, avant d’augmenter lentement. Elle a gagné plus de 180 hab. entre 1999 et 2007.