Canton d'Ambert

Ambert

7 300 hab. dont 300 à part, 6 048 ha dont 2 200 de bois, sous-préfecture du Puy-de-Dôme, au bord de la Dore, 75 km au SE de Clermont-Ferrand, à 530 m d’altitude. Situé au nord d’un fossé tectonique nord-sud encaissé entre Livradois et Forez, le bourg est un très ancien centre de services d’une région rurale dont les anciennes activités artisanales n’ont guère survécu aux concentrations; il fut aussi l’un des points forts de la petite industrie en Auvergne, à l’égal de Thiers.

Centre de collecte de chiffons, il avait été animé par de nombreuses papeteries dans le petit val Lagat, au point d’être un moment le premier centre papetier de France; mais il n’en reste que la papeterie-musée de Richard-de-Bas (20 sal.), dont le moulin remonterait à 1326 et n’utilise aujourd’hui que du coton comme matière première. Une production de chapelets et bijoux religieux apparue sous le Second Empire et utilisant la main-d’œuvre féminine à bon marché de la montagne voisine a longtemps été tenue par des «fabricants» à la manière lyonnaise; elle se survit anecdotiquement par médailles et verroteries: la bijouterie fantaisie Béraudy-Vaure, fournisseur de chapelets, est tombée de 170 à 35 salariés.

Une autre spécialité fut la tresse textile (lacets, cordages, etc.); elle a donné le meilleur de l’industrie actuelle de la commune, représenté par tissus élastiques et sandows Joubert (100 sal.), les gaines isolantes et câbles Omerin (190 sal.), fils et câbles Plastélec (55 sal.), et de plus petits ateliers comme les fabricants de rubans et tresses Tresse Industrie (40 sal.) et Promotress (25 sal.); s’y ajoutent la bijouterie fantaisie Béraudy et Vaure (35 sal.), la menuiserie métallique Hexadome (30 sal.), la visserie Volvis (25 sal.) et la mécanique Béal (25 sal.), les sous-vêtements Wainberg (25 sal.); champignons Trapon (20 sal.). Dans les commerces et services, Carrefour (60 sal.), MrBricolage (25 sal.); travail temporaire CDM Interim (75 sal.) et Adecco (30 sal.); travaux publics du Livradois (45 sal.) et Eurovia (30 sal.). En fait, le principal employeur industriel du bassin d’Ambert est l’usine de Vertolaye à 14 km au nord (canton d’Olliergues).

Le renom de la ville a toutefois bénéficié aussi de la qualité de la fourme d’Ambert, qui a sa Maison dans la ville; c’est un fromage de vache persillé en haut cylindre de 19 cm pour un diamètre de 13 cm et 1,5 à 2 kg, exigeant 20 litres de lait et un minimum de 28 jours d’affinage, défini par une AOC de 1972; l’aire d’appellation est étendue aux départements du Puy-de-Dôme et de la Haute-Loire, et à cinq cantons du Cantal; la production annuelle est de 7 000 t, par une dizaine d’entreprises. Une fromagerie Richemonts du groupe Sodiaal fournit également de la raclette. Tout au nord du finage, le hameau de Cleurette est issu de l’ancienne Liberate (ou Leborate), qui fut le chef-lieu éponyme du Livradois et dont le nom évoque une voie de passage.

Ambert est une petite ville intéressante, connue par son hôtel de ville en rond, mis en valeur par Jules Romains dans Les Copains, et qui est issu d’une halle aux grains du 19e s. Elle ajoute un musée des machines agricoles et à vapeur (Agrivap), médiathèque, parc aquatique et base de récréation Val Dore Loisirs au bord de la Dore; le train touristique du Livradois-Forez permet de visiter les gorges de la Dore. La ville a un centre hospitalier (90 lits), un lycée professionnel et un collège publics, un collège privé, un transporteur de voyageurs (Loisirs et Voyages, 130 sal.), un petit aérodrome au sud de la commune, Le Poyet, avec une piste de 710 m et un aéroclub. La municipalité est passée à gauche en 2008. Le maire est Christian Chevaleyre (divers gauche), entrepreneur de travaux publics.

La population, qui a atteint un plafond de 8 200 hab. (sdc) en 1886, est restée remarquablement stable depuis deux siècles, à peu près toujours entre 7 000 et 8 000 hab. Elle vient de perdre 400 hab. entre 1999 et 2008. La communauté de communes du pays d’Ambert compte 7 communes et 9 600 hab. Ambert était également le siège du pays Ambert-Livradois-Dore-Forez (6 communautés de communes, 47 communes, 25 000 hab.) qui s’est dissout en 2010, Ambert et Thiers préférant s’associer au sein d’une future entité de la Vallée de la Dore. L’arrondissement d’Ambert a 27 400 hab. (8 cantons, 55 communes) et 118 814 ha. On estime à 3 000 salariés le bassin industriel d’Ambert, néanmoins absent des «aires urbaines» de l’Insee.

Le canton d’Ambert a 11 500 hab. (9 communes) et 24 841 ha dont 10 512 de bois; il est entièrement dans le Parc Livradois-Forez. Le fossé d’Ambert, bassin topographique correspondant à un affaissement tectonique, qui a 20 km de long et 4 à 5 de large, lui sert d’axe nord-sud; à l’ouest sont les reliefs découpés du rebord du Livradois, à l’est s’élève le plateau entaillé du Forez. Le canton atteint au nord-est la limite du département de la Loire, qui suit la crête des monts du Forez, culminant à Pierre-sur-Haute (1 633 m), intégrée dans un Domaine nordique des Crêtes et garnie de stations de sports d’hiver du côté lyonnais (Chalmazel).

Entre Pierre-sur-Haute et la montagne de Monthiallier, la vallée du Fossat, très encaissée, est un site renommé, où l’on visite les rochers de la Pause et où se pratique le vol libre, dans la grande commune de Job (1 100 hab., 4 268 ha dont 2 020 de bois), dont le village est à 9 km au nord d’Ambert à 630 m; Job a eu 2 800 hab. au début du 19e siècle, encore 2 400 en 1901, puis a décliné jusqu’en 1982, avec une légère reprise depuis. À Pierre-sur-Haute, Job partage avec Sauviac (Loire) un terrain militaire, équipé sur 30 ha d’une base hertzienne de communication interarmées, gérée par la base aérienne de Lyon-Mont Verdun, en partie enterrée et très protégée, et d’un radar de la Direction de l’aviation civile.

Un musée de l’école 1900 a été ouvert à Saint-Martin-des-Olmes (290 hab., 1 715 ha dont 995 de bois), 8 km ESE d’Ambert au-delà de Richard-de-Bas, à 850 m. Champétières (260 hab., 1 854 ha ont 1 097 de bois), 7 km au SO d’Ambert à 700 m, se distingue par un parc zoologique au Bouy, et le panorama de Notre-Dame-de-Monts où le Livradois monte à plus de 1 200 m. Un musée des pénitents blancs se visite à Marsac-en-Livradois (1 500 hab., 4 846 ha dont 1 997 de bois), 9 km au sud d’Ambert à 540 m dans la plaine, village-centre assez bien équipé qui avait néanmoins dépassé 3 000 hab. au 19e siècle, a décliné depuis mais vient de regagner une centaine d’habitants après 1999. Marsac a aussi, côté Forez, conservé le moulin à papier de Grand’Rive (ou Grandrive), qui remonte à 1638; dans la plaine au sud du village, l’étang de Riols (33 ha) est une zone naturelle protégée. La Forie (360 hab., 281 ha), 6 km NNE d’Ambert, accueille les textiles Berne (25 sal.) et les salaisons Bernard (20 sal.). Saint-Ferréol-des-Côtes (570 hab., 1 503 ha dont 650 de bois), 4 km au sud-ouest d’Ambert, héberge un Intermarché (30 sal.).