Poya

commune de Nouvelle-Calédonie sur la côte sous le vent, entre Bourail et Pouembout. D’environ 35 km sur 35, elle contient 84 580 ha dont 14 812 de terres coutumières revenant à six tribus du district Muéo, partagées entre les aires coutumières Ajiè-Aro et Païci-Camuki, et composant 40% de la population communale. Poya est la seule commune de Nouvelle-Calédonie à être divisée entre les provinces du Nord et du Sud. La ligne de partage, sensiblement est-ouest, va de la baie de Porwi au mont Mé Maoya, qui culmine à 1 508 m à l’est, sur la crête principale de l’île; elle rase le bourg de Poya par le sud.

La partie méridionale, dans la province du Sud, est la plus petite; elle correspond principalement au bassin de la rivière Moindah et son chef-lieu est Moindah, sur la RT 1 à 8 km au SE de Poya; un grand pont de fer sur la Moindah date de la présence de l’armée états-unienne en 1942-1946. Cette partie contient près du littoral les stations de Beaupré et de Ouanéko.

La partie nord est non seulement plus étendue mais beaucoup plus peuplée et comporte de nombreux hameaux, ainsi que deux fermes aquacoles. Elle est drainée par la Poya et dominée par le massif du Boulinda (1 241 m), propice à l’escalade sur des rochers abrupts. Une route pittoresque monte aux grottes calcaires d’Adio, riches en concrétions, et se termine au village de Gohapin. Le haut bassin de la Poya, à l’est, abrite les deux villages de Nexawaa et Ouendji. Montfaoué serait le plus grand site de pétroglyphes de Nouvelle-Calédonie. Les villages de Netéa et Nékliai sont au pied oriental du massif du Boulinda, tandis que ceux de Basse-Poya et Forêt Française sur la grande route, Népoué plus au sud près du littoral, sont entre Poya et Népoui.

À l’extrémité NO de la commune, le site de Népoui donne sur une belle baie où trônent les îles Grimault et Béco, et qu’abrite à l’ouest la presqu’île de Pindaï; ses environs portent encore une forêt sèche originelle, la station de Muéo et le château Escande; la plongée sous-marine y est très courue; réserve spéciale marine de la baie de Nékoro (1 260 ha).

Népoui est aussi un centre de réception de minerais (850 000 t/an) extraits par la SLN et venant du massif de Kopéto (commune de Pouembout) par un convoyeur à bandes de 13 km installé en 1971 et accueille une usine d’enrichissement, une centrale thermique à fioul (53 MW, mise en œuvre par Enercal et assurant 12% de la production néo-calédonienne), un quai d’expédition en eau profonde aménagé après 1988, ainsi qu’un aérodrome de la SLN nommé Muéo-Le Nickel (NWWQ) et doté d’une piste bitumée de 700 m. La NMC (SMSP) exploite de son côté le gisement de nickel de la mine de Pinpin près de la Dent de Poya à 30 km à l’est de Poya, et autant de la mer, qui a été échangée avec la SLN contre la mine Konboye N’Goye de Thio. Elle fournit 150 000 t/an et utilise le site d’embarquement de Porwi; l’emploi total n’est encore que de 45 salariés mais le projet Posco engagé avec les Coréens va entraîner l’ouverture de nouveaux sites miniers vers la Dent de Poya et le massif du Boulinda.

Le bourg de Poya, ancien poste militaire, est à 17 km au SE de Népoui, sur la RT 1 à quelques kilomètres de la mer. Le fleuve Poya y a créé une large plaine alluviale marécageuse à demi ennoyée par la baie de Porwi, au bord de laquelle a été construit un quai d’embarquement minier. Poya et Népoui ont chacune un dispensaire et des commerces; Basse-Poya a aussi quelques commerces. Poya a deux supérettes et deux banques et accueille chaque année un rallye automobile international, Népoui des épreuves de motocross.

La commune conserve son unité administrative en dépit du tracé de la limite provinciale. Sa population était de 1 100 hab. en 1956, a connu un pic à 1 900 hab. en 1976 mais est retombée à moins de 2 000 en 1983 et 1 860 en 1989 en raison du tassement des activités minières; elle remonte depuis et atteint 2 600 hab. en 2004 (2 900 avec la population comptée à part), dont 58% de Mélanésiens, 27% d’Européens et 8% de Wallisiens-Futuniens. Ses cinq écoles primaires reçoivent 430 élèves, son collège 55. Sur 650 «établissements», 200 sont dans l’agriculture et 40 dans la pêche, dont 150 dans les services publics. Les cultures sont surtout d’agrumes, oignons et squash et la côte accueille des entreprises d’aquaculture.