Thio

Highslide JS
LES MINES DE NICKEL DE THIO (image tirée de Google Earth, décembre 2004)
LES MINES DE NICKEL DE THIO (image tirée de Google Earth, décembre 2004)

commune de Nouvelle-Calédonie dans la province du Sud, l’une des deux seules de la province à être sur la côte au vent, limitrophe de la province du Nord. Elle occupe 99 760 ha dont 11 055 ha en terres coutumières, appartenant à 13 tribus de l’aire coutumière Xaracuu qui forment 55% de la population communale. Celle-ci était de1 800 hab. en 1956, a connu un pic à 3 200 en 1969 au plus fort de l’exploitation minière puis est descendue à moins de 2 400 en 1989; elle a repris depuis et atteint 2 700 hab. en 2004 (3 100 avec la population comptée à part), dont 70% de Mélanésiens, 16% d’Européens, 9% de Wallisiens-Futuniens et 3% de Tahitiens.

La commune s’étend sur plus de 50 km NO-SE, pour une vingtaine de large, sous la crête du massif du Humboldt et jusqu’au mont Humboldt (1 618 m). Plusieurs réserves naturelles botaniques y sont délimitées, au mont Humboldt, à la forêt de Saille près de Thio, au pic Ningua (1 348 m) qui domine la vallée de la Thio et où une mine a été exploitée.

Le bourg de Thio est l’un des plus anciens sites miniers de Nouvelle-Calédonie, où la SLN s’est installée en 1889 et a ouvert successivement six carrières, sur le relief littoral au nord-ouest du bourg et sur les pentes du mont Çidoa au sud de Thio, de l’autre côté de la vallée de la Thio.

Celle-ci forme la principale entaille du relief et accueille la route RP4 qui mène à Boulouparis et Nouméa. Elle abrite vers l’aval plusieurs villages: les Pétroglyphes, Saint-Michel, Saint-Pierre, Nakaré. Kouaté et Wido sont des villages tribaux de la montagne à l’ouest, sous le mont Nakada (1 130 m). La To Dé, la Nema, la Xwé Bwi et la Ngoi accidentent les pentes septentrionales du massif du Humboldt à l’est de la Thio et du mont Çidoa; mais elles sont dépourvues de villages. Elles débouchent sur la côte par de petites baies de direction ouest-est, les deux dernières près des villages de Borindi, la Nema près de Saint-Roch, qui fait face aux îles Tupeti et Nemu; cette partie de la commune est dépourvue de route. Vers l’ouest du littoral, la route qui mène à Canala par le col de Petchécara (435 m) est difficile et à sens uniques inversés.

Le bourg de Thio est à 128 km au NNO de Nouméa, par la vallée de la Thio et le col de Nassirah. Il bénéficie des plages d’Urué (Ouroué) et Moara; un musée de la mine y a été aménagé; il est doté d’un petit collège public (110 élèves) et un catholique, d’un dispensaire, de deux guichets de banque. De l’autre côté de l’estuaire de la Thio (baie du Fort Bouquet), il est relayé par le village littoral de Saint-Philippe II, où réside la principale des tribus de Thio, du même nom (650 hab.).

La commune de Thio accueille 500 élèves dans ses quatre écoles primaires et 230 dans ses deux collèges; elle a une bibliothèque. Sur 430 «établissements», 150 sont dans les services publics, 100 dans l’agriculture et 40 dans la pêche. Les deux sites actifs de l’exploitation minière, Plateau de Thio et Camp des Sapins, reliés par la route au port d’expédition, extraient 850 000 t de minerai par an. Dans l’arrière-pays, ont été délimitées trois réserves spéciales botaniques, de la forêt de Saille (1 100 ha), du pic Ningua (340 ha) et du sommet du mont Humboldt (3 200 ha). Sur le littoral, la réserve spéciale de faune de Sèche-Croissant, limitée à 3 ha, protège un site original de ponte de sternes à nuque noire.