Alès

(41 130 Alésiens, 2 316 ha) est une sous-préfecture du Gard, 46 km au NNO de Nîmes; le nom s’est écrit le plus souvent Alais jusqu’en 1926. La deuxième ville du Gard est une ville typique du piémont du Massif Central. Située au pied des Cévennes, elle en a valorisé et amplifié les ressources comme ville protestante, cité de la soie et centre industriel à proximité d’un bassin de charbon. Son nom reste attaché à l’édit du 28 juin 1629, connu sous le nom de Paix d’Alais, par lequel Richelieu accorde quelque tolérance aux protestants dans le royaume de Louis XIII, en échange de leur renoncement aux armes.

La vieille ville est sur la rive gauche du Gardon à la sortie des Cévennes. Elle se tasse dans une ceinture de boulevards en forme d’écu. Elle ne manque pas d’allure, avec en son centre une cathédrale composite, l’ancien évêché, les halles et la mairie du 18e s.; au sud-est un vieux quartier de rues étroites; au nord-ouest le fort Vauban, civilisé par un jardin du Bosquet. Les principales administrations et le théâtre rajeuni sont de l’autre côté du boulevard oriental, prolongées au nord par le parc et le château (18e s.) du Colombier, transformé en musée.

La ville s’agrémente aussi du verger méditerranéen du parc de Colnilhères, du parc botanique de la Tour Vieille. Outre le musée du Colombier (beaux-arts et archéologie), s’offrent le musée minéralogique de l’École des Mines, une médiathèque, le centre de loisirs du mas Sanier; festivals des Arts de la rue et Estiv’Alès en juillet, festival de la chanson française en août. Alès a également sauvegardé à l’ouest la mine-témoin du faubourg de Rochebelle, sur la rive droite du Gardon, près de laquelle sont le musée-bibliothèque (art contemporain) du château de Rochebelle (18e s.) et l’Espace de la miniature.

La prestigieuse École des Mines d’Alès (EMA) reste un élément fort de la ville et joue un rôle à l’échelle de la région. Le centre hospitalier compte 1 400 employés (308 lits), la mairie 700; Alès a aussi trois cliniques, totalisant une offre de 280 lits et 120 lits psychiatriques, dont Bonnefon (230 sal.); quatre collèges publics et deux privés, un lycée général et un professionnel publics, trois lycées privés; clinique Mistral (80 sal.); maisons de retraite Un Pôle Mécanique a été installé dans le vallon de Fontanes à Saint-Martin-de-Valgalgues avec des pistes à Monteils, un bâtiment Myriapole comme pépinière d’entreprises, doté d’un bâtiment d’architecture futuriste.

Certes, l’ancienne Compagnie des Mines, Fonderies et Forges d’Alais, créée en 1830, a disparu depuis longtemps, bien que le nom d’Alès, associé à Froges et Camargue, subsiste dans l’un des avatars de la métallurgie française. Certes, l’industrie de la soie a disparu, d’abord victime de la pébrine à partir de 1855, puis de la concurrence. Certes, les charbonnages ont fermé. Mais il reste dans l’agglomération un ensemble industriel qui n’est pas négligeable, du moins localement. Les principaux établissements de la commune sont ceux de Merlin-Gérin (électricité, 360 sal., groupe Schneider), Crouzet (automatismes, 100 sal.), la fonderie d’acier ATS Stellite, spécialisé dans la fonderie de précision pour prothèses médicales (120 sal.) et les médicaments LFB (65 sal.); travaux publics Giraud (75 sal.).

Les principaux employeurs du tertiaire sont dans la grande distribution avec les enseignes Cora (370 sal.), Hyper-U (175 sal.), Leclerc (190 sal.), Intermarché (125 sal.), l’Entrepôt du Bricolage (Froment, 60 sal.), Decathlon (55 sal.); immobilier OPH Logis Cévenols (110 sal.), intérim Start People (300 sal.), Manpower (70 sal.), Menway (Enthalpia, 60 sal.), Jubil (60 sal.), Adecco (50 sal.); nettoyages Onet (140 sal.) et la Gardoise (55 sal.). La Sncf déclare 95 agents, La Poste 140, Orange 80, Enedis 60.

Alès avait 9 000 hab. au début du 19e s. Elle est passée à plus de 20 000 au milieu du siècle et 25 000 à la fin, puis a atteint 43 000 en 1931; après une diminution (37 000 en 1954) elle a repris sa croissance jusqu’au maximum de 1982 (43 300), a fluctué ensuite, puis est restée à peu près stable après 1999 (41 050 hab.).

Les quartiers septentrionaux de la ville, sur la rive gauche du Gardon, ont été déclarés «zone urbaine sensible» (grands ensembles des Cévennes et des Prés Saint-Jean). L’unité urbaine Insee est donnée pour 94300 hab., 22 communes, ce qui est beaucoup; l’aire urbaine pour 114 000 (52 communes), ce qui est comparativement peu. La communauté d’agglomération, dite Alès Agglomération, groupe 73 communes (128 400 hab. sur 95 100 ha). L’arrondissement a 148 100 hab. (133 800 en 1999), 97 communes.

Les 3 nouveaux cantons ont 89 100 hab. sur 35 communes.