Alta Rocca

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communauté de communes de Corse, qui réunit 14 communes (4 400 hab.); Levie en est le siège, mais seule Zonza dépasse 2 000 hab.

L’Alta Rocca est une contrée de Corse-du-Sud accidentée et boisée, éloignée des villes, qui fut illustrée jadis par les seigneurs dalla Rocca, issus de Sainte-Lucie-de-Tallano, qui firent barder les villages de défenses et de maisons fortes. La transhumance y fut active avec les villages du littoral, mais elle a presque disparu. Extrêmement dépeuplé entre 1920 et 1990, l’Alta Rocca semble reprendre quelque vie grâce au tourisme et en rénovant des vignes et des oliviers.

Levie (Livia) (680 Levianais, 8 585 ha dont 7 659 de bois) est à 90 km SE d’Ajaccio, 29 km NE de Sartène et 10 km SO de Zonza. C’est un ancien chef-lieu de canton de la Corse-du-Sud, au-dessus de la vallée du Fiumicicoli sur la route de Zonza et Solenzara (D268), vers 650 m. La commune, chef-lieu traditionnel de l’Alta Rocca, est étirée du nord au sud. Au nord, elle s’arrête à la rive gauche du Rizzanese. Au sud, elle compte plusieurs hameaux et inclut la haute vallée de l’Orticolo, qui naît à la pointe de la Vache Morte (punta di a Vacca Morta), et s’élève jusqu’à la montagne de Cagna (1 340 m). Levie est surtout connue pour ses sites préhistoriques: le Cucuruzzu, oppidum torréen du deuxième millénaire avant notre ère; la Capula, restes d’un village du 10e s. sur un site préhistorique du Bronze et du Fer. Un musée d’archéologie met en valeur les sites; petit collège public, maison de retraite; travaux publics Grazziani (35 sal.) et STPB (20 sal.).

Tout au nord, à moitié sur Sorbollano, a été édifié par EDF le barrage du Rizzanese, le plus récent et le plus important de Corse, parfois dit à tort barrage de Zonza. Imaginé dès 1917 mais plusieurs fois différé, il a fini par être engagé en 2008 et mis en service en 2013, non sans agitations. C’est un barrage-poids de 40 m de haut et 60 m d’épaisseur à la base, long de 140 m, dont l’usine a une puissance de 55 MW et une productibilité de 80 GWh, et a augmenté de 40 % la production hydroélectrique de la Corse. Il retient un plan d’eau de 11 ha, à 530 m, divisé en deux branches, l’une E-O sur le Rizzanese, l’autre N-S sur son affluent de droite le Codi (dans la commune de Sorbollano).

Mela (29 Mélais, 463 ha dont 339 de bois), 4 km OSO de Levie, est à 650 m sur la route de Levie et Zonza. Très étroit, allongé du nord au sud, son territoire est coupé par la vallée du Fiumicicoli.

Carbini (110 Carbinais, 1 647 ha dont 1 466 de bois), 8 km SE de Levie à 600 m, a été créée en 1869 à partir de Levie. Héritier d’une piève de même nom, le village s’orne d’un beau campanile carré à trois étages de baies géminées, d’allure très pure, édifié au 12e s. et restauré au 19e s., séparé de l’église. Celle-ci fut célèbre au milieu du 14e s. comme refuge d’une secte dite des Giovannali, du nom du saint de l’église (Jean, Ghjuvanni en corse). La commune atteint 1 314 m à la punta di a Vacca Morta.

San-Gavino-di-Carbini (San Gavinu di Carbini) (1 120 hab., 4 788 ha) est à 4 km NE de Levie sur la route de Zonza, à 700 m. La commune s’étire sur 18 km du NO au SE, atteignant le milieu de la plaine au nord de Porto-Vecchio, tout près du site de Torre. On trouve d’ailleurs dans cet appendice sud-oriental du finage un autre site torréen, celui du castellu d’Arraggio (Araghju). Le finage traverse ainsi tout le massif de Barocaggio-Marghese, sur lequel s’étend la forêt domaniale de l’Ospedale, et inclut la pointe du Diamant (punta di u Diamante), un sommet triangulaire très reconnaissable (1 227 m). La population a crû de 360 hab. depuis 1999 (+47 %).

Conca (1 150 Concais, 7 796 ha) est à 57 km ENE de Levie (18 km à vol d’oiseau), 19 km au nord de Porto-Vecchio. Par exception et comme son nom l’indique, le village campe dans un petit bassin, et non sur un piton. La commune s’étend vers le NO, jusqu’à la pointe Velaco (Velacu) à 1 483 m, proche des aiguilles de Bavella. Elle contient une partie de la forêt de l’Ospedale et elle est parcourue par le GR20, dont Conca est le terminus méridional; tout au NO, refuge d’i Paliri à 1 055 m sur le GR. Elle dispose à l’est d’un littoral rocheux, où se sont établies la marine de Tarcu et surtout, tout au NE, celle de Favone dont la plage accueille un village de vacances (résidence de loisirs, classes de mer); le musée A Faldetta se consacre aux costumes traditionnels corses. La population a crû de 360 hab. depuis 1999 (+46 %).

Sari-Solenzara (Sari di Sulinzara) (1 370 Sarais, 7 385 ha) est à 37 km NE de Zonza, 47 de Levie, 41 km au nord de Porto-Vecchio pour la marine de Solenzara. Le territoire est très accidenté; il monte à 1 087 m à l’ouest à la Punta di Ferriata dans la forêt domaniale de Sambucu. La commune s’est d’abord nommée Sari, puis Sari-de-Porto-Vecchio, et a pris son nom actuel en 1985. Le village de Sari est perché au-dessus du littoral, vers 380 m, en trois unités: La Pena et San Quilico au sud, Togna un peu au nord et plus bas. Solenzara est sur le littoral tout au nord à l’embouchure de la Solenzara, avec la mairie, et un port bien équipé pour la plaisance (450 anneaux), accompagné d’un parc d’attractions «Adventura»; ambulances Gulli (20 sal.). Le littoral rocheux, longé par la route T10, a de petites plages en d’autres sites abrités dans les anses de Manichinu, Cala d’Oru, Cannaloru, Chirghinu, Cannella, Pianicci, et surtout Favone, la plus attrayante des cinq avec deux villages de vacances, tout au sud et partagée avec Conca. Cette côte est parfois nommée «côte des Nacres» L’aérodrome dit de Solenzara est plus au nord dans la commune de Ventiseri. La population a crû de 250 hab. depuis 1999 (+22 %).

Quenza (200 hab., 9 567 ha dont 5 476 de bois), 17 km NNE de Levie, a son village au SO du finage à 800 m. Limité au sud par le cours du Rizzanese, le territoire communal, très étendu, va au nord jusqu’à l’Incudine (2 134 m). Il inclut tout le site des aiguilles (1 662 m) et du col (1 218 m) de Bavella, y compris son village et l’ample versant oriental qui correspond à la haute vallée du fleuve Solenzara, orienté vers la mer Tyrrhénienne; refuge d’Asinau (1 544 m) tout au nord sur le GR20, juste sous l’Incudine. Tout à l’est près du col de Larone (608 m), plusieurs cascades se visitent. Le beau village est fait de vieilles maisons de granite.

Sorbollano (Surbudda) (80 Sorbollanais, 770 ha dont 700 de bois), 21 km NNO de Levie (5,5 à vol d’oiseau) est une station d’altitude à 700 m, sur la D420. Le relief monte au nord à 1 164 m à la pointe di a Cuciurpula. Le Rizzanese fixe la limite sud du finage, orné du nouveau lac de barrage partagé avec Levie.

Serra-di-Scopamène (Sarra di Scupamena) (90 hab., 2 042 ha dont 925 ha de bois), 23 km NNO de Levie, fut le chef-lieu de l’ancien canton de Tallano-Scopamène. Le village est vers 880 m. Il dessine un arc en soulane jusqu’au hameau de Vagone au NE, avec deux campings au-dessus et un ancien moulin préservé. La commune est très étirée du NNE au SSO sur 15 km; elle dépasse au sud le cours du Rizzanese, jusqu’au Monte Grossu (847 m); au nord, elle s’étire très loin dans le vallon du Codi qui entame le plateau de Coscione (Cusciunu) et atteint le Taglio di Serra Longa à 1 627 m sur ce plateau; refuge de Buccinera avec site de ski de fond à 1 512 m.

Aullène (Auddé) (190 Auddaninchi, 4 092 ha dont 1 639 de bois), 28 km NNO de Levie (9 à vol d’oiseau), s’étire sur 13 km du sud au nord le long de la vallée du Chiuvone, jusqu’à 1 725 m à la punta di Sistaia. Le village d’Aullène, juché à 850 m, tout au SE du territoire, est un petit carrefour (c’est ce que signifie d’ailleurs son nom corse), et un centre d’excursions, communiquant vers le nord avec Zicavo par le col de la Vaccia (1 150 m, D 89), vers le sud avec Sartène par les vallées du Scopamene (partie aval du Chiavone) et du Rizzanese par la même route, vers l’ouest avec Petreto-Bicchisano par la D420 et les cols de la Tana (976 m) et Saint-Eustache (995 m), vers l’est avec Zonza par la même route; petit hameau de Fozzanino tout au nord sur la D69, avec bergeries. Curieusement, le village a eu une communauté protestante, avec temple; +40 hab. depuis 1999.

Zérubia (Zirubia) (29 hab., 1 318 ha dont 984 de bois), 26 km NNO de Levie, a son village au-dessus de la vallée du Chiavone-Scopolamène à 750 m; la crête occidentale est traversé par la route au col de la Tana (975 m) où est un site d’escalade. Zérubia entretenait des relations pastorales traditionnelles avec Pianotolli-Caldarello, sur la côte sud de la Corse. La population était encore de 50 hab. en 1999.

Cargiaca (Carghjaca) (57 Cargiacais, 787 ha dont 564 de bois), 31 km ONO de Levie (7 km à vol d’oiseau), 10 km au SSO d’Aullène sur la route de Sartène, a son village à 410 m sur le versant droit de la Scopolamène, sur la D69. Le finage monte au nord à 1 003 m à la Punta di u Carbone et la limite méridionale s’appuie sur le cours du Rizzanese.

Loreto-di-Tallano (Loretu di Tallà) (54 Loretains, 693 ha dont 531 de bois), 26 km ONO de Levie (7,4 à vol d’oiseau), 15 km au sud d’Aullène sur la route de Sartène (D69), a son village à basse altitude (270 m) sur le versant droit du vallon encaissé du Culiccia, qui conflue avec le Rizzanese à la limite orientale du finage. Celui-ci s’étire ensuite au sud en une queue de 3 500 m sur 400 à 800, le long du Rizzanese (rive droite); il culmine à l’ouest à 900 m sou la Punta de Zibo; bétons SGBC (30 sal.).

Zoza (58 Zozais, 505 ha dont 489 de bois), 12 km ONO de Levie, 3 km au nord de Sainte-Lucie-de-Tallano, a son village à 320 m d’altitude, en ombrée au bas du versant gauche du Rizzanese, dont elle tient les deux versants.

Altagène (Altaghjé) (54 hab., 477 ha dont 315 de bois), 9 km ONO de Levie, se tient sur les hauteurs au-dessus de Sainte-Lucie, au NE. Le village est à 626 m et le finage monte à l’est jusqu’à 1 033 m à la Punta di Serradu. Il contient le site préhistorique de Presa Tusiu, reste d’un village qui remonterait au 5e millénaire avant notre ère.

Sainte-Lucie-de-Tallano (Santa Lucia di Tallà) (410 hab., 2 557 ha dont 2 080 de bois), 9 km à l’ouest de Levie, est dans une partie fort accidentée de l’Alta Rocca, 19 km au NE de Sartène, à 450 m. La forme actuelle du nom a été fixée en 1954. La commune va de la vallée du Rizzanese au NO à la crête qui domine celle de son affluent le Fiumicicoli au sud, incluant la forêt du Valdu Grossu. Elle a intégré par fusion en 1965 les anciennes communes de Poggio-di-Tallano au NO et Sant’Andrea-di-Tallano au NE. Ce vieux chef-lieu de la piève de Tallano, qualifié de «village de charme», est très proche d’autres villages auxquels il sert de petit centre de services. On y voit quelques belles maisons anciennes, dont une tour pisane habitée. Un autre titre de notoriété est la présence d’un gisement de diorite orbiculaire, maintenant épuisé mais qui a laissé de beaux spécimens. On tâche d’y faire revivre les anciennes vignes et olivettes, et d’y attirer les touristes: moulin à huile restauré et visitable au couvent Saint-François, écomusée de l’olivier, foires artisanales dont celle de l’huile nouvelle en mars; supermarchés Lucia (55 sal.) et Spar (20 sal.), autocars Alta Roca Voyages (25 sal.), location de matériel Corsil (35 sal.), centre de loisirs Kallisterra (30 sal.). Enfin, tout au SO dans la vallée du Fiumicicoli, un établissement thermal propose les eaux de la source de Caldane (40 °C, sulfatées et assez agressives). Le finage déborde largement au sud du Fiumicicoli, où s’éparpillent de petits hameaux, comme Bisene tout au SE, Chialza au centre (mairie annexe), Orio au SO.

Olmiccia (Ulmiccia) (130 hab., 1 122 ha dont 653 de bois), 10 km OSO de Levie, est juste au-dessous de Sainte-Lucie-de-Tallano, à 400 m. La limite occidentale de la commune suit le cours du Rizzanese jusqu’au-delà du confluent avec le Fiumicicoli, qu’il dépasse au sud; vignes et oliviers. Elle a gagné 50 hab. depuis 1999.