Angoulême

(44 630 Angoumoisins, 2 185 ha) est la préfecture du département de la Charente, au bord du fleuve Charente. La ville ancienne, établie sur un oppidum utilisé ensuite par les Romains sous le nom d’Iculisma, reste fermée par une longue ceinture de remparts et se divise en deux parties. Au nord, la citadelle primitive conserve un lacis de ruelles sur un éperon de plateau dominant la Charente, appelé le Plateau; s’y trouvent le vieux lycée et l’hôtel-Dieu, la cathédrale du 12e s. restaurée aux 17e et 19e, très décorée et dotée d’une grande façade sculptée, d’une voûte à trois coupoles et d’une haute tour-clocher de six étages très ajourée; le palais de justice et le marché, les musées des Beaux-arts et de la Résistance et de la déportation. Au sud de l’hôtel de ville du 19e s. qui fait la jonction, mais toujours dans l’enceinte, un quartier de rues en damier abrite préfecture et hôtel du département, théâtre, musée d’archéologie, hôtels bourgeois comme celui des Souchet (renaissance, 1530), dit de Saint-Simon.

Au pied de la citadelle en bordure de Charente, musée du papier sur le site de l’ancienne papeterie Bardoux-le Nil et Centre national de la bande dessinée et de l’image (CNBDI), à l’emplacement d’une ancienne abbaye devenue par la suite brasserie. Tous deux sont en bordure du Jardin vert, qui longe les murs au nord et à l’ouest, à la place des anciens fossés. La voie ferrée passe sous la vieille ville en tunnel. À l’ouest, le large lobe de méandre de la Charente, traversé par la rocade de la N10, est occupé par des habitats et par la ville industrielle.

Angoulême est devenue depuis 1974 et son premier salon la capitale française de la bande dessinée, héritage indirect de son ancienne spécialisation papetière; il s’y tient un festival annuel en janvier et le CNBDI a été inauguré en 1989 pour offrir des moyens de travail, de documentation et de formation; le «pôle image» Magélis est un parc d’attraction où s’élève la fusée Tintin de 53 m, reproduction du dessin d’Hergé dans Objectif Lune, avec musée et médiathèque; l’Espace Franquin, au nord-est de la vieille ville, offre de nombreux services.

La ville organise plusieurs autres festivals et rencontres: des musiques métisses (mai), compétition d’anciennes voitures de course sur les remparts en septembre, piano en Valois (octobre), Ludoland et gastronomades (novembre). Angoulême a quelques enseignements supérieurs dont un IUT de 5 départements et, tout près à La Couronne, l’École d’ingénieurs par l’apprentissage (EIA); une École régionale des Beaux-Arts; six collèges et sept lycées publics (dont un du bâtiment et un de l’image), deux collèges et deux lycées privés; centre hospitalier public, clinique Saint-Joseph (130 sal.); accueil d’enfants en difficulté par l’Association Père Le Bideau (415 sal.); maisons de retraite dont Orpea (55 sal.).

Le centre-ville conserve des grands magasins (Nouvelles Galeries 150 sal., Galeries Lafayette 100); vers l’extérieur ont pris place un hypermarché Leclerc (200 sal.) et des magasins spécialisés comme Castorama (110 sal.), plus magasins Intermarché (65 et 40 sal.) et Coop (30 sal.); Metro (30 sal.), France Tissus (40 sal.); négoce de quincaillerie CAC (55 sal.).

Parmi les services figurent les sociétés de logement de l’Opac (60 sal.) et du Foyer (95 sal.), le conseil et courtage Aon ACC (135 sal.), l’agence de voyages Sic (35 sal.); travail temporaire Adequat (95 sal.) et RMO (35 sal.), soutien aux entreprises Reunica (70 sal.), aide à domicile Adheo (30 sal.). Les transports publics de voyageurs (STGA) emploient 220 personnes. La BNP déclare 130 sal., la Banque de France 55, la Banque Populaire 35, HSBC 35; assurances CMF (45 sal.)

Angoulême reste également un lieu d’industrie; mais les successeurs de la tradition papetière sont en banlieue. La commune elle-même est le foyer de la maison Leroy-Somer, spécialiste de moteurs électriques, créée par Marcellin Leroy en 1919 et passée dans le groupe états-unien Emerson en 1989; Angoulême a trois établissements de la firme (590, 310 et 130 sal.), totalisant plus de 1 000 emplois. S’y ajoutent le matériel électrique Schneider Electric (450 sal.), les appareils d’éclairage de véhicules Luxor Lightning (110 sal., ex-Scintex; plastiques SELP (55 sal.), plastiques pour bâtiment Polybaie (55 sal.); viandes Sodiporc (50 sal.), charcuterie Doyen (30 sal.), studios de cinéma Blue Spirit (30 sal.).

Dans le bâtiment apparaissent aussi les installations électriques Eiffage (40 sal.) et Brunet (35 sal.); les nettoyages Onet (270) et Charente Services (60 sal.); fourniture de chaleur Dalkia (30 sal.); distribution d’électricité Enedis (35 sal.), travaux publics Eiffage (30 sal.), service des eaux Semea (45 sal.), et entreprises de bâtiment Léonard (45 sal.) et Meunier (40 sal.); transports Schenker (35 sal.), transports de gaz par conduites GRTGaz (100 sal.); La Poste (150 sal.).

Angoulême a trois «zones urbaines sensibles»: le grand ensemble de logements dit Ma Campagne au sud de la ville (5 400 hab.), Bel Air-Grand Font au NE du centre-ville (2 300 hab.), Basseau-Grande-Garenne à l’ouest (5 300 hab.). Angoulême a eu 20 000 hab. en 1846, 38 000 en 1900 et à peu près autant dans les années 1930, et sa population a crû jusqu’en 1962 (48 200 hab.) avant de diminuer au profit des banlieues; elle a baissé de 1 690 hab. depuis 1999. L’unité urbaine est de 103 700 hab., l’aire urbaine de 153 800 hab. L’arrondissement a 181 430 hab., 117 communes. La communauté d’agglomération du Grand Angoulême groupe 38 communes et 200 000 hab. (64 360 ha). Trois cantons portent le nom d’Angoulême; chacun comprend une partie de la commune et une commune voisine, successivement Fléac, L’Isle-d’Espagnac et Soyaux.