Banyuls-sur-Mer

(4 840 Banyulencs, 4 343 ha dont 399 de bois et 700 de vignes) est une commune des Pyrénées-Orientales sur la Côte Vermeille (Albères, Côte Vermeille, Illibéris), 39 km SE de Perpignan. C’est la commune la plus étendue de cette côte et de sa communauté, dont sont d’ailleurs issues les voisines. Elle porte le nom d’un petit étang, sans doute l’ancêtre des marais de la Basse à l’embouchure du Baillaury, asséchés en 1872; son nom catalan est Banyuls de la Marenda. La ville est surtout de résidence et de villégiature. En 1892, elle a reçu un laboratoire d’études marines, devenu un actif centre de recherches du CNRS et de l’université Paris-6 (laboratoire Arago) et accompagné d’un aquarium très fréquenté. Une réserve naturelle sous-marine a été délimitée en 1974 sur 650 ha entre Banyuls et Cerbère. Un musée Maillol est ouvert dans la maison où le sculpteur est né en 1861; église du 12e s. (la Rectorie). La commune offre 120 places au port de plaisance, villages de vacances, centre héliomarin et thalassothérapie (Perysis, 45 sal.), un supermarché Carrefour (25 sal.).

Le finage est largement occupé par le célèbre vignoble de cru, aménagé en étroites terrasses et fort spectaculaire; il monte jusqu’à la crête frontalière, dont il tient une dizaine de kilomètres du Sailfort (994 m) à l’ouest au Carroig (678 m) à l’est, en passant par le puig de Tarbeous (699 m), plus avancé vers le sud; un sentier mène au col de Banyuls (592 m) et la contrebande y fut jadis un actif sport local. Ce vignoble, dont on prétend qu’il comporte 6 000 km de murettes de schiste, fait de Banyuls un «site remarquable du goût». L’AOC date de 1936 et a été modifiée en 1972; elle désigne un vin doux naturel produit dans les quatre communes de Banyuls-sur-Mer, Collioure, Port-Vendres et Cerbère.

Le banyuls contient 50% de grenache noir pour les vins rouges et y ajoute grenache blanc et gris, maccabéo, tourbat dit malvoisie du Roussillon, muscat blanc à petits grains, muscat d’alexandrie dit muscat romain et secondairement du carignan noir, cinsault et syrah. Une appellation banyuls grand cru existe depuis 1962 (vieillissement de deux ans et demi, au moins 75% de grenache noir). On distingue aussi entre banyuls «traditionnels», banyuls rimage ou vintage, certains en «mise tardive», et des banyuls blancs. Le Groupement interproducteurs de Collioure et Banyuls (GICB), qui emploie 95 personnes, rassemble 750 coopérateurs (1 200 ha en production sur un total de 1 600 ha de crus) sous l’enseigne du Cellier des Templiers, et vend 20 000 hl par an dont 13 000 venant de la commune de Collioure (85% du cru) et 7 000 de celle de Banyuls (65% du cru).

Sur la côte rocheuse s’encastrent quelques petites plages, notamment celle de Paulilles au nord, où se trouvait jadis une usine d’explosifs Nobel, fermée en 1984, qui disposait de son propre appontement; le Conservatoire du littoral a acquis les 32 ha du site et avait beaucoup de mal à y contenir le tourisme sauvage et ses dégradations; mais le site et la plage, nettoyés, ont rouvert en 2006 avec un petit musée de la barque catalane. La commune a 6 hôtels (130 chambres), un camping (230 places), 2 200 résidences secondaires (la moitié des logements). La population de Banyuls était de 3 100 hab. en 1891, après l’émancipation de Cerbère; elle a augmenté jusqu’en 1968 (4 400 hab.), s’est alors abaissée à 4 000 entre 1970 et 1985 puis a repris une croissance modérée, gagnant 230 hab. depuis 1999.