Basque (Iholdy-Ostibarre)

Treize communes relevaient de l’ancienne communauté Iholdy-Ostibarre, dont le siège était à Iholdy. Son territoire est divisé par le relief en plusieurs bassins qui ne communiquent guère entre eux, en un lieu de divergence des eaux. La population de la plupart des communes diminue encore, et était double au milieu du 19e siècle. Ostibarre (ou Ostabarret) est le nom d’un ancien petit pays, dont le sens a pu être val d’Hosta, éventuellement remotivé en «vallée aux loups» (otso et ibarre).

Iholdy (560 Iholdiar, 2 163 ha) est un ancien chef-lieu de canton des Pyrénées-Atlantiques dans l’arrondissement de Bayonne à 45 km SE de la ville, en Basse-Navarre. La commune a eu plus de 1 000 hab. au début du 19e siècle, et encore 700 dans les années 1930; mais elle semble avoir atteint son minimum en 1999 et a repris 140 hab. depuis (+33%). Le village est aux sources de la Joyeuse, qui descend vers Saint-Palais au nord-est et s’orne d’un petit étang. Le château d’Olce (1664) est au sud du village; le hameau d’Hiribeherea est à l’est au long de la Joyeuse, avec le moulin d’Olce. Le finage monte au sud jusqu’au sommet du Hochahandy (571 m). Le nom d’Iholdy (Iholdi en basque) a le sens de «joncheraie» (ihi = jonc).

Armendarits (410 Armendariztar, 1 727 ha), dont le nom évoque la «chênaie de Montroc» est aux sources de la Béhobikoerreka, qui devient en aval le Liboury et ne rejoint la Bidouze qu’à Bidache. Une poussière d’habitations s’éparpille sur les collines, dont le château de Jauréguia à l’est (17e s.); le site archéologique d’Elhigna (camp protohistorique) culmine à 349 m sur une butte à l’est du finage. La commune a 50 hab. de plus qu’en 1999.

Irissarry (890 Irissaritar, 2 639 ha dont 245 de bois), 6 km au SO d’Iholdy, est dans la haute vallée du Lakako, qui rejoint la Nive au sud-ouest; ancienne commanderie (17e s.) au village, que double à l’est, au carrefour des routes, le hameau de Zelhai; constructions Etchart (50 sal.), bétons Sobrel (25 sal.), travaux publics Neo (30 sal.). La population s’est accrue de 140 hab. depuis 1999. Le nom associe domaine (iri) et fourré, broussailles (sarri).

Suhescun (180 Suhuskundar, 1 183 ha) est un peu plus haut encore dans le bassin du Lakako; belles fermes des 16e et 17e s.; le relief s’élève à l’est, où le camp protohistorique d’Harribeltza a été trouvé à 522 m à la limite du finage. Le sens du nom est «endroit avec arbres» (zuhatz = arbre).

Lantabat (300 Landibartar, 2 886 ha dont 452 de bois) disperse ses maisons dans un bassin presque fermé, que draine le ruisseau de Saint-Martin vers la Joyeuse d’Iholdy. Son principal hameau est Behaune, au nord-est non loin du confluent; chapelle du 12e s. à Saint-Martin, cimetière basque; reste d’enceinte fortifiée au SE sur la crête au Gasteluzahar («vieux château») à 479 m. Au sud-ouest, le col de Palombières permet de passer à Suhescun; juste au sud, le relief culmine à 544 m au Pagaburu.

La moitié sud-est du territoire est dans le bassin de la haute Bidouze, qui sort du massif des Arbailles. Son cours commence par une grotte puis un profond défilé, à la pointe sud de la commune de Saint-Just-Ibarre (240 Donaixtar-Ibartars, 3 003 ha dont 1 172 de bois), dont le finage culmine à 1 178 m au pic de Zabozé et résulte d’une fusion de 1841. À l’ouest, le pic de Belchou monte à 1 130 m et domine de 300 m une dépression fermée. Le centre villageois, au bord de la Bidouze dans une vallée élargie, est au pied du col d’Osquich (392 m) qui mène à Mauléon, à 19 km à l’ENE. Saint-Just a une ancienne chapelle de Saint-Jacques; fermes et chapelles anciennes. Ibarre est maintenant un hameau dans un grand vallon affluent de rive gauche drainé par l’Hosta. La commune a diminué de 60 hab. depuis 1999, en partie en raison de la fermeture du collège catholique en 2009.

Hosta (80 Hoztar, 1 708 ha dont 533 de bois) s’isole à 11 km au SO de Saint-Just-Ibarre, dans un bassin presque fermé de la partie supérieure de ce vallon, dominée par le Belchou à l’est (1 129 m) mais dont la pointe sud traverse le Zabozé (1 178 m). La commune avait plus de 300 hab. dans les années 1880, encore 200 en 1954. Le nom est discuté; J.-B. Orpustan incline à y voir isostas, gelée, pour un site froid.

Ibarrolle (90 Ibarrolar, 887 ha) est au nord-ouest de Saint-Juste dans la large vallée du ruisseau de Laminosine, qui rejoint à l’est la Bidouze. La D120 emprunte la vallée. Son finage culmine au sud au Nethe (764 m), au nord à l’Orgamendy (639 m); belles maisons basques du 17e s. Le nom a pour sens val des cabanes (ou de la forge).

Bunus (130 Bunuztar, 660 ha) est sur la rive droite de la Bidouze. Son finage a une partie de la plaine et s’étend surtout sur les reliefs à l’est (531 m au Gainzale). Le nom évoque un pays de collines (radical mun).

Larceveau-Arros-Cibits (400 Larzabaldar-Arroztar-Zibiztar, 1 808 ha), qui est à 16 km au NE de Saint-Jean-Pied-de-Port, étend son finage un peu plus au nord dans la plaine de la Bidouze, élargie en recevant de l’ouest la vallée drainée par l’Artikaïteko, qu’emprunte la D933 de Saint-Palais à Saint-Jean-Pied-de-Port; elle a une laiterie-fromagerie du groupe Lactalis (140 sal.); maçonnerie Carrela (20 sal.); sa population s’est mieux maintenue que celle des autres communes. Larceveau, côté nord, s’est unie à Arros-Cibits en 1842; le hameau de Cibits lui fait face au sud de l’autre côté de l’Artikaïteko; Arros est sur la rive droite de la Bidouze au confluent. Juste au-dessus de Larceveau, un camp protohistorique avec enceinte sur le Gazteluzahar (479 m) est à cheval sur Lantabat; quelques belles fermes anciennes (14e au 18e s.).

Ostabat-Asme (200 Izurars-Azmetars, 1 526 ha dont 472 de bois), 12 km ESE d’Iholdy, domine le cours de la Bidouze, qui y dessine deux beaux méandres. Ce fut un point de rencontre de trois routes de Compostelle convergeant vers Roncevaux, dont l’une correspond à la D933, une autre passant plus à l’est par le col d’Osquich; le village est le siège du syndicat de l’AOC fromagère Ossau-Iraty; maçonnerie Mogabure (25 sal.); château de Laxague (14e s.) au sud-ouest. D’Asme, commune absorbée en 1841, reste un petit hameau au sud-ouest. La population s’est abaissée de 40 hab. depuis 1999.

Juxue (220 Jutsitars, 1 517 ha) est juste au sud-est, au sud de la Bidouze. Son finage monte au sud au Mehalçu (648 m). Le nom pourrait être apparenté à une très ancienne racine jouk évoquant une hauteur boisée.

Arhansus (70 Arhantsustars, 532 ha) est juste à l’est d’Ostabat mais sur les collines de droite de la Bidouze: petite église à clocher-mur du 15e s. Un camp protohistorique a été trouvé au sud-est, à la limite du finage de Juxue, au Gastelusare (361 m) juste au-dessus du col d’Ethenée. V. Pays Basque.