Basque (Soule-Xiberoa)

Mauléon-Licharre a été le siège de la communauté Soule-Xiberoa, qui rassemblait 36 communes au sud-est du Pays Basque, et la seule commune de plus de 2 000 hab. Xiberoa est le nom de la Soule en basque souletin.

Deux communes forment avec Mauléon une petite agglomération de 5 500 hab.

Viodos-Abense-de-Bas (740 Viodossains, 1 271 ha) est juste au nord de Mauléon. Le village étire ses maisons au pied du versant gauche du Saison. Abense-de-Bas est un hameau dans la plaine en aval, réuni à Viodos en 1842. La commune a une laiterie du groupe Bongrain (laiterie des Chaumes, fromage Etorki, 70 sal.), un atelier de conserves de viande Oroc Bat (20 sal., pâtés), une scierie (Idiart, 75 sal.) et une fabrique d’élastomères Emac (75 sal.), qui travaillait naguère pour l’espadrille et s’est convertie à d’autres productions comme les balais d’essuie-glace et les tapis de sol; chaussures de sécurité Etche (25 sal.), espadrilles Tauzin (25 sal.).

Chéraute (1 260 Sohütar, 3 526 ha dont 1 172 de bois) est à l’est de Mauléon à 2 km, sur le côté droit de la vallée du Saison. Le quartier de Barragay jouxte les maisons de Mauléon et abrite le lycée général et technique du pays de Soule (360 élèves), avec filière de microtechniques; Intermarché (55 sal.). Ederrena est un hameau plus au nord, sur la rive du Saison. Le finage de Chéraute est très étendu sur les reliefs à l’est, en un territoire profondément creusé par la vallée du Lausset, affluent du gave d’Oloron de direction sud-nord, longé par une bonne route, et par la vallée de l’Ambemseko, sous-affluent de droite du Lausset par l’Ibarle, qui fixe la limite orientale de la commune. Le relief monte à 559 m au-dessus de la forêt de Chéraute, entre Lausset et Ambelseko; restes d’une enceinte préhistorique au Gastelaria sur le relief au centre du finage à 480 m.

Cinq communes sont au nord du territoire, trois dans la vallée du Saison, les autres sur les reliefs voisins.

Espès-Undurein (520 Ezpeiztar, 978 ha) est à 7 km au nord de Mauléon. Le hameau d’Espès est au sud de la commune et a une petite église (inscrite) à clocher-tour, Undurein est au nord sur la rive gauche du Saison mais l’autre église est conservée sur le bas versant à l’ouest à Aphezetxea; leur réunion est de 1842. Le finage s’étend sur les basses collines à l’ouest, à peine sur le versant raide de rive droite.

Charritte-de-Bas (280 Sarrikotar, 740 ha), 3 km plus au nord, est un petit village à l’écart du Saison, qui borde le finage à l’est; château et centrale électrique sur la rivière, deux campings.

Lichos (140 Lichosiens, 338 ha) est à 11 km au nord de Mauléon, 12 km OSO de Navarrenx sur la rive gauche du Saison, qui limite à l’est le petit finage.

Ainharp (140 Ainharbear, 1 407 ha dont 340 de bois), 7 km au nord-ouest de Mauléon, est perché à 370 m sur une forte colline près de la limite occidentale du territoire de Soule, sur la ligne de partage des eaux entre bassins de la Bidouze et du Saison, le finage s’étendant des deux côtés.

Berrogain-Laruns (230 Berrogaintar, 268 ha) est une commune d’habitat dispersé dans les reliefs à l’est du Saison. Laruns est un hameau dans un vallon qui débouche sur le Saison juste au nord de Chéraute, avec un lycée agricole privé à internat ouvert en 2017; Berrogain est plus éloigné au nord-est; les deux sont sur la D2 qui va de Mauléon à Navarrenx; leur réunion est des années 1790; +90 hab. depuis 1999.

Arrast-Larrebieu (100 Ürrüstoitar, 756 ha), 10 km NNE, est une commune des basses collines, étirée du SO au NE; la mairie est isolée à Arrast au nord, Larrebieu n’a plus guère qu’une église au SO. Arrast est en basque Ürrüstoi (la coudraie), d’où le gentilé. Leur réunion est aussi de 1842.

Moncayolle-Larrory-Mendibieu (320 Mitikiltar, 1 076 ha) est à 7 km NE de Mauléon, du moins pour son chef-lieu Moncayolle, qui conserve un château; Larrory est sur une croupe isolée au nord-est, Mendibieu sur une autre croupe au sud-est; leur réunion est de 1842. Un parc d’attraction dit Forêt des Cerfs est entre Moncayolle et Larrory.

L’Hôpital-Saint-Blaise (74 Ospitaletar ou Hospitaliers, 211 ha), 14 km ENE de Mauléon, est à l’extrême limite orientale du territoire dans la vallée du Lausset, où convergent plusieurs vallons et où passe la D25; église classée à beau porche roman.

Un groupe de communes aux finages de taille modérée est au milieu du territoire souletin au sud de Mauléon.

Dans la vallée du Saison en amont de Mauléon sont quatre villages.

Garindein (510 Garindaintar ou Garindeins, 687 ha) est juste au sud-ouest du chef-lieu, au pied du versant gauche du Saison; église à clocher-porche.

Gotein-Libarrenx (500 Gotaintar ou Goteinens, 1 175 ha dont 285 de bois), 4 km au sud du chef-lieu, est au pied du versant droit; le village de Gotein possède la plus connue des églises trinitaires (clocher à trois pignons) qui ornent le pays de Soule; armatures métalliques Armax (35 sal.). Libarrenx est un hameau juste au nord de Gotein dans la même plaine, réuni à Gotein en 1841. Le finage s’étend sur les forts reliefs à l’est (582 m à l’Ahantsiga).

Idaux-Mendy (270 Idauztar, 967 ha) est à 6 km SSO de Mauléon, sur la gauche du saison, Mendy étant un hameau au sud d’Idaux; leur réunion est de 1842. À l’ouest dans les collines a été découvert le camp préhistorique d’Amezteguia.

Menditte (320 Mendikotar ou Mendittiens, 633 ha) est à 9 km au sud de Mauléon, plus proche de la rivière sur la rive gauche; clocher-tour. Son finage remonte un peu vers le sud sur la gauche du Saison, mais surtout s’étire vers le nord-est sur les reliefs à l’est de la rivière, longeant le finage de Gotein et montant à 562 m; +80 hab. depuis 1999 (+33%).

Cinq communes se distribuent à l’écart de la vallée du Saison, tant à l’est qu’à l’ouest.

Roquiague (120 Arrokiagatar ou Roquiagais, 1 044 ha dont 320 de bois), 10 km au SE de Mauléon (5 km à vol d’oiseau), est un village enfoncé dans la haute vallée du Lausset, à l’extrémité d’une route (D624). Son finage correspond approximativement à cette haute vallée.

Barcus (660 Barcusiens ou Barkoxtar, 4 693 ha dont 929 de bois) est à 15 km SE de Mauléon-Licharre, dans la vallée du Joos. Le village a un clocher-porche; il est doublé peu au sud-ouest par le hameau de Burgia; quelques commerces et équipements hôteliers. Le relief monte à 609 m au-dessus du village au nord, et à 795 m à l’angle sud-ouest du finage, au-dessus du col de Lecheguita (653 m), sur un sommet portant une chapelle de la Madeleine et une table d’orientation. La commune avait 2 500 hab. dans les années 1830, et encore 1600 en 1911. Elle a perdu 140 hab. depuis 1999.

Barcus se considère comme propriétaire de l’île Floreana, la plus méridionale de l’archipel des Galapagos (Chili), qui lui aurait été léguée en 1860 avec tous ses biens, au profit des pauvres de la commune, par Léon Uthurburu, natif de Barcus, parti aux Amériques pour y faire fortune. On organise aussi à Barcus des spectacles de pastorales, entretenus par l’association Etxahun. Celle-ci a pris le surnom du poète Pierre Topet (1786-1862), célèbre auteur de bertsos (vers chantés improvisés), dit Etxahun de son vivant — ou plus récemment Etxahun-Barkoxe pour le distinguer d’un autre poète-paysan plus récent et très célèbre, Pierre Bordaçarre (ou Bordazaharre, 1908-1979) qui était de Trois-Villes (Irure en basque) et s’est fait connaître comme Etxahun-Irure. Etxahun a le sens de «bonnemaison».

Les trois communes au sud-ouest du canton sont déjà engagées dans la montagne et leurs finages ont des formes complexes qui résultent des parcours et accords de pâturages.

Ordiarp (540 Urdiñarbetar, 2 971 ha dont 300 de bois), 7 km au SO de Mauléon, est la principale; son finage s’étire sur 16 km et atteint l’Etchecortia (1 204 m) dans le massif des Arbailles. Son village, orné d’une église du 12e s., est à la confluence de l’Abarakia et de l’Arangorena; le cours du dernier sépare les finages d’Aussurucq et d’Ordiarp. Les bains de Garaybie, dont la source thermale est captée, sont au fond de la vallée de l’Arangorena, à l’orée de la forêt des Arbailles. Le centre départemental de l’élevage ovin se tient sur une croupe près du village au nord-ouest. Le site protohistorique de Gastelusare est plus au nord, sur la crête qui domine le Lambarre, nom du haut bassin du Quihillliri, sous-affluent de la Bidouze par l’Ispatchoury, qui forme la partie la plus septentrionale du finage d’Ordiarp. La commune a eu plus de 1 000 hab. de 1820 à 1860 et s’est dépeuplée jusqu’en 1990; maçonnerie Etche Berri (25 sal.).

Musculdy (240 Muskildiar, 2 408 ha dont 508 de bois), 9 km OSO de Mauléon, est juste à l’ouest d’Ordiarp, dans un large bassin drainé par l’Abarakia et sur la route du col d’Osquich (D918). Le finage lance vers les sommets au sud-ouest une longue queue qui assurait quelques pâturages d’altitude, par les cols d’Ehutza (549 m) et de Napale (539 m); cet appendice se termine en pointe sur le versant droit de la Bidouze, à la source même de la Bidouze.

Aussurucq (250 Altzürükütar, 4 712 ha dont 2 269 de bois), 11 km SSO de Mauléon, est dans le vallon du Guessalia, que parcourt la D147; le château Urrutia (ou de Ruthie) est des 11e, 15e et 17e-18e s. La commune a eu 740 hab. en 1846. Le finage monte au sud-ouest au pic Etchecortia (1 202 m) et englobe au SO le Bohorcortia (1 214 m) et la forêt des Arbailles; il y atteint les sources de la Bidouze.

La partie haute du Pays de Soule a pour centre de services Tardets-Sorholus. La Haute-Soule est un haut lieu pastoral, qui conserve des cayolars et des traditions, notamment de chants basques improvisés (bertso).

Tardets-Sorholus (560 Tardétsiens ou Atharraztar, 1 499 ha dont 408 de bois) est un ancien chef-lieu de canton dans l’arrondissement d’Oloron à 27 km SO de la ville et 13 km au sud de Mauléon, dans un petit bassin de confluence au pied des Pyrénées. La commune vient d’une fusion de 1859, qui lui a également apporté une part d’Abense. Tardets est une ancienne bastide avec une place à arcades; le village s’étire au pied du relief le long de la rive droite du Saison au débouché du vallon encaissé d’Etcheberry qui vient de l’ESE. Sorholus prolonge au nord les maisons de Tardets, au débouché de deux vallons venant du nord-est. Le finage est limité à l’ouest par le cours du Saison et s’étend à l’est sur le relief accidenté; il atteint 700 m à l’est à l’Erretzu, 795 m au NNE sur un sommet à table d’orientation et chapelle de la Madeleine. La D347 monte vers le nord-est et passe par le col de Sustary à 444 m, au-delà duquel la commune englobe une partie de la haute vallée du Joos, affluent du Vert. Le village accueille l’atelier de mécanique Emeca (40 sal.), les travaux publics Astoy (35 sal.) et de plus petits ateliers (espadrilles), un collège public. La population a été constante de 1856 à 1962 entre 1 000 et 1 100 hab., et diminue depuis, perdant encore 110 hab. depuis 1999).

Trois-Villes (140 Iruritar ou Trévillais, 639 ha dont 195 de bois), Iruri en basque, juste en aval de Tardets, s’orne du château d’Éliçabéa (17e s.), a une petite centrale hydroélectrique et célèbre deux de ses enfants: le maréchal de Tréville, commandant des mousquetaires auquel Alexandre Dumas a ajouté quelque lustre, et le poète-chanteur Etxahun-Iruri (1908-1979). Son finage monte au nord-est jusqu’à la Madeleine.

Sauguis-Saint-Étienne (170 Zalgiztar-Doneztebetar, 881 ha) est à 5 km au nord de Tardets, au pied du relief et à 800 m du Saison, qui laisse devant le village une assez large plaine. Saint-Étienne est un hameau juste au nord de Sauguis; leur réunion est de 1843. À l’est, le finage monte à 730 m un peu au nord de la Madeleine.

Deux autres communes sont à l’ouest du Saison.

Ossas-Suhare (90 Ozaztar-Zühartar, 717 ha) est sur la rive gauche du Saison un peu en aval de Trois-Villes, 4 km au NO de Tardets, mais son finage a une part de la plaine de rive droite. Suhare est un hameau dans les collines à l’ouest, avec la grotte à gravures rupestres Sasisiloaga. Les deux ont été associées en 1845. Le territoire communal monte en pointe au sud-ouest au sommet Hargagna Chardeka (852 m).

Celui-ci domine aussi le finage de Camou-Cihigue (100 Gameretar-Zihigar, 1 008 ha dont 275 de bois), Camou est au fond de la petite vallée de l’Ibargonée, 3 km à l’ouest de Tardets à vol d’oiseau mais 8 km par la route; Cihigue se perche juste au nord; elles ont été réunies en 1831 et avaient alors ensemble 370 hab. Sur les pentes du Hargagna sont le gouffre Béchanka et le gisement préhistorique de la grotte Etcheberria. Vers le sud-ouest, le finage monte sur les pentes du pic des Vautours, où il atteint 1 024 m; plusieurs petits hameaux et grottes.

Alos-Sibas-Abense (320 Aloztar-Zoboztar-Oniztar, 578 ha) est juste à l’ouest de Tardets de l’autre côté du Saison. Son finage est autour du confluent du Saison et de l’Aphoura et remonte dans les deux vallées. Abos sert de centre villageois au confluent au bout de l’interfluve; Sibas est un hameau un peu au sud sur l’interfluve, qui lui a été associé en 1843; Abense est sur la rive gauche du Saison en amont de Tardets, avec son propre pont sur le Saison; le village a été réuni aux précédents en 1859, une partie de son finage allant toutefois à Tardets-Sorholus; +60 hab. depuis 1999.

Lichans-Sunhar (80 Lexantzütar-Zünharretar, 343 ha) est issue d’une fusion de 1842; Lichans est juste en face de Laguinge au-dessus de la rive gauche du Saison, 3 km SSO de Tardets; Sunhar est un hameau accroché sur le versant gauche au-dessus de Lichans; au sud, le petit finage monte au Chapeau de Gendarme.

Laguinge-Restoue (170 Liginagar-Astüetar, 600 ha) est sur la rive droite du Saison, 3 km au sud de Tardets, au pied d’un grand cirque de la montagne d’Ahargou; son finage occupe la basse vallée de l’Aphanice au nord-est, et son versant droit en soulane. Restoue est un hameau au débouché de cette vallée sur celle du Saison. Leur réunion est de 1842.

Montory (310 Montoriens, 2 045 ha dont 800 de bois) est à 5 km SE de Tardets dans la large vallée de l’Aphanice, sous la grosse butte du mont Bégousse. Son finage atteint au sud l’Aragnouague (865 m), à l’est le pic d’Arguibelle (795 m). Vers le nord, le relief est moins élevé. Deux routes partent vers le nord (D59) pour la vallée du Joos, et vers l’est (D918) pour le Barétous. La commune a perdu 40 hab. depuis 1999.

Les autres communes de Haute-Soule ont des finages plus profondément engagés dans la Montagne pyrénéenne.

Haux (85 Hauztar, 1 701 ha dont 610 de bois) est un village à 7 km SSE de Tardets, à la confluence de deux vallons dont la réunion débouche sur le Saison à Athérey, qui est à 2 km à l’ouest; église inscrite du 13e s. Le finage, peu étendu au nord sous l’Ahargou et le mont Bégousse (767 m), atteint au sud l’Igounze (1 387 m) sur la crête qui domine Sainte-Engrâce.

Licq-Athérey (220 Ligitar-Athereitar, 1 787 ha dont 984 de bois), 6 km au sud de Tardets, est un village de fond de vallée sur la rive gauche du Saison, dans un petit bassin déjà bas (262 m), et base d’excursions de la Haute-Soule. La convergence des gaves de Larrau et de Sainte-Engrâce, équipée d’une centrale électrique, forme le Saison à 2 km au sud du village. Le finage s’étend modérément des deux côtés de la vallée, culminant au sud-est à 1 108 m au pic Losco; à l’est, le vallon de Susseigue a une petite route en cul-de-sac et quelques chalets. Athérey est un hameau dans un autre petit bassin du Saison, 1 500 m en aval de Licq. La haute butte conique du Chapeau de Gendarme (572 m, table d’orientation) à l’ouest et la montagne d’Ahargou à l’est, dont la crête, une barre verticale épaisse de calcaire du Dogger, dépasse 600 m, ferment au nord le finage en ne laissant entre elles qu’un court défilé. La commune est issue d’une fusion de 1843; elle a eu 850 hab. en 1851 et n’a pas cessé de se dépeupler depuis.

Etchebar (75 Etxebartar, 823 ha dont 200 de bois) a son village à 6 km SSO de Tardets et juste à l’ouest d’Athérey; seule une basse colline les sépare. Son finage s’étend vers le sud-ouest dans un vallon qui descend du pic Salhagagne (1 053 m).

Lacarry-Arhan-Charritte-de-Haut (130 Lakarritar-Arhandar-Sarrikotagaindas, 2 332 ha dont 836 de bois), issue d’une fusion de 1831 (700 hab. en 1836), a son village principal à 7 km SO de Tardets, au bout de la D47. Charritte-de-Haut et Arhan sont deux hameaux proches, un peu plus bas et sur la rive droite de l’Aphoura, affluent de gauche du Saison qui sort de la montagne à cet endroit. Le finage atteint à sa pointe sud-ouest le pic des Escaliers (1 472 m), au-delà du grand bois de Mayrule, et s’étend sur la moitié orientale du bassin de l’Aphoura. Au sud-est, une petite route monte jusqu’au cayolar d’Olhaberria (table d’orientation) dominant le bassin de l’Etchelu. Au nord-ouest, la commune englobe le massif du pic des Vautours ou Belhygagne (1 072 m).

Alçay-Alçabéhéty-Sunharette (230 Altzaitars-Altzabehetiars-Zünharretars, 3 440 ha dont 1 195 de bois), dont la fusion est de 1833, et qui avait 800 hab. en 1841, a son centre sur la rive gauche de l’Aphoura, un peu en aval des précédents, avec aux environs le moulin et le château de Çaro et un gouffre; Alçabéhéty et Sunharette sont deux hameaux espacés en aval, au pied du versant gauche. En amont, le territoire communal se déploie le long de celui de Lacarry dans la partie occidentale du bassin de l’Aphoura, atteignant également les Escaliers et montant même un peu plus haut à l’Arthanolatzegagnia (1 631 m) en englobant deux têtes de vallons qui descendent vers la Nive. Dans la partie haute, une route de crête suit l’interfluve Nive-Saison, des Chalets d’Irati au col d’Ibarburia (966 m) et au site d’Ahusquy (fontaine d’eau minérale, auberge, table d’orientation) sur la D117 qui relie Tardets à Saint-Jean-Pied-de-Port. Le gouffre du Berger est aux environs, sur une crête qui domine au nord le vallon d’Ibarnaba; au fond de celui-ci, où la D117 est à la limite de la commune et du canton, sont deux groupes de tumuli (inscrits).

Enfin, deux vastes communes se partagent la haute montagne et la frontière.

Sainte-Engrâce (200 Santa-Grazitar, 7 269 ha dont 1 637 de bois) a son centre à 20 km au SSE du chef-lieu. Elle occupe le bassin du gave de Saint-Engrâce, branche supérieure du Saison, qui ne s’atteint qu’après avoir franchi un long défilé. Le site est considéré comme «village de caractère», doté d’une église romane classée, issue de la collégiale de l’hôpital installé au 11e s. par une abbaye espagnole. En fait, l’habitat est très dispersé sur la soulane et dans la vallée, ainsi que sur le versant gauche en aval de Kakouéta, où les pentes sont relativement modérées. La mairie est vers l’aval, avec une caserne; l’église est tout en amont. Entre les deux, la centrale électrique de Bordacharria a créé un étroit lac de retenue juste en aval des gorges de Kakouéta.

La commune communique avec le Barétous, la Pierre Saint-Martin et même la vallée d’Aspe par des routes difficiles, et tire parti du prestige de ses deux gorges d’Ujarre et Kakouéta, qui descendent de la crête frontière vers le village. Le finage culmine à 1 877 m au pic Lakhoura. Il atteint à l’ouest le pic de Belhay (1 771 m) à la limite de Larrau, à l’est le col de Suscoutte (1 216 m) par lequel la route de la vallée (D113) passe dans le haut bassin du Vert, mais grimpe encore pour bifurquer ensuite, soit vers la Pierre-Saint-Martin, soit vers Arette. Du col, une autre route (D632) monte sur la crête au nord-est de Sainte-Engrâce et atteint la petite station de sports d’hiver d’Issarbe avant de redescendre dans la vallée du Vert de Barlanès. Le pic d’Issarbe (1 559 m) domine au nord la grande soulane de Sainte-Engrâce, dont la partie supérieure porte jusqu’au pic le bois d’Arbouy (ou de Bènho). La commune avait 1 450 hab. en 1846, encore 900 en 1900, 510 en 1975; elle n’a pas cessé de se dépeupler, perdant encore 50 hab. depuis 1999.

Larrau (200 Larraindar, 12 680 ha dont 5 700 de bois) a son village à 17 km au SSO du chef-lieu au pied du pic d’Orhy (ou Orri, 2 017 m, point culminant), vers 630 m. Le village est rassemblé, au sein d’un bassin intramontagnard; il a une petite église inscrite, en partie du 12e s., issue d’un hôpital-prieuré de l’abbaye de Sauvelade. Il donne accès à l’Espagne par une route carrossable (D26) qui passe par le col d’Erroymendi (1 362 m) puis franchit la frontière au port de Larrau (1 573 m). Son bassin est drainé vers le nord-est en direction du Saison par les gorges du gave de Larrau, à une exception: au sud-ouest près de la frontière, la forêt d’Iraty donne en partie sur un petit bassin-versant drainé vers l’Espagne par le río Irati.

Une petite route forestière monte de Larrau vers l’ouest par le col d’Orgambide (1 284 m), son voisin le col de Bagargui (1 327 m) et les chalets d’Irati, où est aménagée une petite station de sports de neige; elle progresse ensuite sur la crête séparant les bassins du Saison et de l’Irati. Le finage contient au nord le bassin de l’Etchelu, qui descend vers les gorges du gave à l’est. Au sud-est, le finage est très accidenté par les deux gorges convergentes d’Holçarté et Olhadubi, dont l’émissaire conflue avec le gave de Larrau au pont de la Mouline, doté d’un gîte d’étape du GR 10 et d’un parc à voitures, car les gorges ne sont accessibles qu’à pied. La commune avait atteint le millier d’habitants au milieu du 19e siècle, 600 hab. en 1936 et continue de perdre des habitants. V. Pays Basque.