Belle-Île-en-Mer (communauté de communes de)

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intercommunalité du Morbihan, correspond exactement à l’île de Belle-Île, qui a quatre communes comptant ensemble 5 530 hab. (4 700 en 1999) sur 8 563 ha dont 155 de bois. L’ancien canton de Belle-Île est à présent intégré au nouveau canton de Quiberon.

L’île est au large de la presqu’île de Quiberon. Les habitants sont dits Bellîlois. Son nom gaulois fut Vindilis, les Bretons l’ont nommée Guedel ou Guerveur. Elle a 17,5 km de long, pour une largeur maximale de 9 km et l’on y a dénombré 90 lieux habités. Elle dessine un plateau régulier, qui se tient vers 50-55 m d’altitude, aux côtes rocheuses le plus souvent escarpées, taillé dans des roches ordoviciennes qui sont dans le prolongement du massif vendéen. Une route (D25) traverse toute l’île dans sa longueur et lui sert d’axe, de Locmaria à la pointe des Poulains; sur elle se branchent les arêtes qui desservent les nombreux villages et les «ports», c’est-à-dire les petits abers.

Il reste un peu d’agriculture, et beaucoup de landes: une cinquantaine d’exploitations agricoles professionnelles cultivent 3 000 ha dont 1 200 en herbe (2 000 bovins). La population augmente par immigration, le solde naturel étant légèrement négatif; les retraités forment 40% des ménages, un tiers des habitants. Sur environ 2 000 personnes actives, plus de la moitié sont des employés ou des ouvriers; un tiers sont dans les services publics, 42% dans les commerces et services privés. Haut lieu de tourisme, Belle-Île a 3 500 résidences secondaires (56% des logements), 11 campings (1 100 places) et 12 hôtels (380 chambres) dont un quatre étoiles.

L’île fut romanisée dès 56 avant notre ère, appartint à l’abbé de Redon (1006) puis aux Retz (1572) avant de passer au surintendant Fouquet (1658), qui y fit construire l’ambitieuse citadelle qui contribua à préparer sa ruine. Vauban paracheva les fortifications dans les années 1680, ce qui n’empêcha pas les Anglais de se livrer à de nombreuses attaques. L’île fut attribuée à la marine en 1718, à la Compagnie des Indes en 1720, puis à la province de Bretagne en 1759 et reçut un contingent d’Acadiens en 1765. Elle resta prisonnière des Allemands dans la poche de Lorient en 1944-1945.

Le chef-lieu est Le Palais (on dit localement Palais), qui a 2 640 hab. (Palatins) et 1 743 ha; il fait face au continent, à 20 minutes de Quiberon et 80 de Vannes en saison. La bourgade est une petite ville close dans ses remparts, qui fait face à la citadelle de l’autre côté du port; la côte offre de beaux sites comme à la pointe de Taillefer et aux grottes de Port-Fourquet et de Port-Jean au nord-ouest. La commune a un collège public et un privé; musée d’histoire, maison de la Nature, port de plaisance, thalassothérapie, village de vacances au-dessus de Port-Jean, colonies de vacances. L’hôpital rural emploie 160 personnes (31 lits), la Compagnie Océane (ex-Morbihannaise de navigation) 85; supermarchés U (35 sal.) et Casino (25 sal.), maçonnerie Servibat (25 sal.), hôtel Citadelle Vauban (20 sal.). Le port de plaisance a 300 places dont 40 en bassin, 200 étant réservées aux visiteurs. La commune a eu un maximum de 5 000 hab. vers 1900 (après la séparation de Houat et Hoedic) et sa population a diminué depuis, jusqu’en 1982, avant de se stabiliser.

À l’ouest, Sauzon (980 Sauzonnais, 2 111 ha), «village de charme», a un port de plaisance (430 places à bouées dont 170 pour les visiteurs) et un golf, et des liaisons régulières en saison avec Lorient et Quiberon; la pointe des Poulains y termine l’île au NO par une forte proue qui porte le fort rebaptisé du nom de Sarah Bernhardt, la tragédienne étant jadis familière des parages; réserve ornithologique à la pointe du Vieux-Château, non loin de la grotte de l’Apothicairerie qui, sur la côte occidentale, attire les curieux; fort de la pointe du Cardinal près du bourg, plusieurs menhirs autour du Moulin d’Anvort; hôtel et thalassothérapie Castel Clara (30 sal.). Sauzon a eu 1 700 hab. en 1886 et a décliné jusqu’en 1975-1982 (560 hab.) puis sa population a repris, gagnant 130 hb. depuis 1999.

La commune du sud est Bangor (1 010 Bangorins, 2 554 ha), où ont été installés l’aérodrome (code LFEA, piste de 660 m) et le Grand Phare de 1835, dont la lumière est à 90 m au-dessus des flots. Elle serait le plus ancien habitat historique, le bourg étant sans doute fixé au 6e s.; les falaises, comme au site brumeux de Port-Coton, prolongé par les îles de Baguenères, alternent avec des criques et de petites plages; hôtels La Côte Sauvage (70 sal.), Grand Large (25 sal.). L’aérodrome n’a plus d’activité commerciale depuis 2006, mais enregistre entre 2000 et 5 300 mouvements selon les années. Bangor avait 1 800 hab. en 1876, 550 en 1968, mais sa population croît depuis (+260 hab. après 1999).

La commune orientale est Locmaria (900 Locmaristes, 2 055 ha); elle a gagné 180 hab. dans le même temps. Son relief monte jusqu’à 71 m et oppose, à la longue plage des Grands Sables qui s’étire au nord, la plus vigoureuse des côtes rocheuses, au sud et à l’est, où s’avancent les pointes du Skeul et de Kerdonis, celle-ci pourvue d’un phare. La population de Locmaria a suivi une évolution comparable à ses voisines: un maximum de 1 900 hab. avant 1876, un minimum à 560 en 1975.