Bergerac

(28 170 Bergeracois, 5 610 ha) est une sous-préfecture de la Dordogne à 47 km SSO de Périgueux (90 km à l’est de Bordeaux), sur la rive droite de la Dordogne. Sa population était de 15 000 en 1881, 19 000 en 1936; elle a augmenté de 1 000 hab. depuis 1999. Née d’un château au 12e siècle, la ville a été dotée d’une double enceinte qui se voit encore dans le tracé de ses rues et boulevards. Elle a abrité une forte colonie huguenote, qui a contribué par ses entreprises à tirer parti d’une fonction de terminus de la navigation en aval des rapides de Lalinde, et de pont, au centre d’un pays réputé pour son tabac, ses fruits et ses vins; elle était plus peuplée que Périgueux en 1790. Des travaux en faveur de la navigation ont été réalisés dans la première moitié du 19e s., mais l’arrivée du chemin de fer, puis la crise du phylloxéra, ont modifié l’environnement.

Une grosse poudrerie d’État, installée en 1916 (NC, nitrocellulose), a fermé en 2011 après diverses vicissitudes; restent les poudres pour explosifs Eurenco ex-SME (180 sal.); bétons Stradal (65 sal.), menuiserie Prévot (45 sal.), plastiques Manuco (35 sal.), métallerie-chaudronnerie Sotech (45 sal.), Lescaut (40 sal.), Taulou (30 sal.); cosmétiques Durlin (60 sal.); Conserverie de Bergerac (légumes, 160 sal.), pruneaux Prunidor (40 sal.), foies gras Delmond (60 sal.).

Bergerac a aussi plusieurs entreprises de bâtiment comme Bâti Aquitaine (35 sal.), installations électriques Eiffage (Sega, 35 sal.), travaux publics Eurovia (50), Biard (40 sal.), de nettoyage (CNI, 35 sal.); gestion immobilière Mesolia (55 sal.); gardiennage Loomis (30 sal.), Ambulances Réunies (45 sal.).

La ville est équipée de trois collèges et trois lycées publics, un collège et deux lycées privés, un hôpital (170 lits), la clinique Pasteur (140 sal., 96 lits médicaux), une caserne; coopérative agricole, hypermarchés Leclerc (210 et 105 sal.), Carrefour (100 sal.), Intermarché (45 et 30 sal.), Jardiland (35 sal.), Decathlon (30 sal.), Conforama (25 sal.); négoce de pneus Soubzmaigne (40 sal.), de volailles La Truffe Périgourdine (35 sal.), de crèmerie Lodifrais (35 sal.); télécom Orange (55 sal.), aide à domicile Assistalliance (55 sal.).

Le centre-ville, sur la rive droite, a conservé des maisons anciennes à galeries, de nombreuses petites places. Les grandes bâtisses (cathédrale, palais de justice et hôtel de ville, théâtre, sous-préfecture) sont hors de la partie la plus ancienne mais à l’intérieur des boulevards. La ville offre tout à la fois des musées du tabac, d’histoire urbaine, de la batellerie, d’art sacré, une Maison du Vin; festival annuel Cyrano en juillet.

Le nord du finage, au-delà de la ville même, est dans les collines en partie viticoles, traversées par la D709 à l’ouest. Au nord-est, le site viticole réputé de Pécharmant est celui d’une terrasse de la Dordogne, à l’est de la N21. La plaine alluviale de rive droite en amont de la ville accueille de nombreuses entreprises.

Sur la rive gauche, s’est étendu un grand faubourg en patte d’oie, flanqué à l’ouest par une zone d’activités avec centre commercial (la Cavaille). À l’est se tient l’aéroport de Roumanière (codes EGC, LFBE), que frôle la N21. Devenu aéroport de Bergerac Dordogne Périgord (catégorie C), il est le seul véritable aéroport commercial de la Dordogne; doté d’une piste bitumée de 2 200 m et une gazonnée de 700 m et occupant 140 ha; il a des relations régulières avec Stansted et Southampton par Ryanair et Flybe, Rotterdam par Transavia, mais n’en a plus avec Paris; d’autres liaisons s’ajoutent en été avec Londres, Nice, plusieurs villes anglaises et belges. Le trafic a dépassé 200 000 passagers en 2004 puis est monté à 315 000 passagers en 2017, presque tous en vol international à coût réduit; il est tributaire des exigences des firmes spécialisées, qui sont apparues en 2002 et ont contraint Bergerac à faire appel à la souscription publique en 2003. Le total des mouvements a été de 17 600 en 2017, dont 3 000 commerciaux, 12 700 en voyages privés, le reste en activité d’aéroclub. La société d’exploitation emploie 60 personnes.

La commune compte 811 ha de vignes (3e du département) et une cave coopérative associée à celle du Fleix. Les environs de Bergerac sont connus pour leurs vins d’appellation, surtout le pécharmant au NE de la ville, dans la commune de Bergerac et dans celle de Creysse, honoré d’une AOC de 1992 pour des vins rouges de haute qualité sur 300 ha (env. 12 000 hl/an) et le monbazillac, au sud. En outre, une appellation viticole bergerac porte sur 93 communes et se divise en bergerac (rouge et rosé, 250 000 hl/an), côtes-de-bergerac (rouge, 25 000), bergerac sec et côtes-de-bergerac blanc.

La communauté d’agglomération Bergeracoise (CAB) associe 38 communes et 60 800 habitants; v. Bergeracois. L’arrondissement de Bergerac a 103 00 hab., 133 communes, sur 213 200 ha. L’unité urbaine est généreusement établie par l’insee à 59 000 hab., l’aire urbaine limitée à 72 900 hab. Les deux cantons de Bergerac ont 18 700 hab. (fraction de la commune seule) et 18 100 (le reste de Bergerac et 9 communes).