Bordeaux Métropole

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intercommunalité de 28 communes, 774 000 hab., sur 57 900 ha.

Outre Bordeaux le siège, elle comprend à l’ouest de la Garonne les communes de Bègles, Villenave-d’Ornon, Talence, Gradignan et Pessac au sud, Mérignac, Eysines, Le Haillan, Martignas-sur-Jalle, Saint-Médard-en-Jalles, Saint-Aubin-de-Médoc et Le Taillan-Médoc à l’ouest, Le Bouscat, Bruges, Blanquefort et Parempuyre au nord; à l’est de la Garonne, du sud au nord les communes de Bouliac, Floirac, Cenon, Artigues-près-Bordeaux, Lormont, Bassens, Carbon-Blanc, Ambarès-et-Lagrave, Saint-Louis-de-Montferrand, Ambès, toutes de plus de 2 000 hab.

La dernière est Saint-Vincent-de-Paul (1 030 Vincentiens, 1 388 ha), 9 km au NNE de Carbon-Blanc, qui s’étire le long de la rive gauche de la Dordogne et partage avec Cubzac les ponts sur la rivière. La LGV écorne le finage au SE; échangeur de l’A10, qui traverse la commune à l’est.

L’agglomération reste dissymétrique: elle a pu s’étaler largement vers l’ouest, quitte à y réduire le vignoble, mais surtout en profitant des landes et des bois, et l’armée a pu y trouver les vastes terrains qui lui étaient nécessaires. La présence de l’aéroport et, au-delà, de l’océan ont attiré entreprises et populations des classes moyennes, ingénieurs et cadres. À l’inverse, la Garonne, dont la traversée fut longtemps limitée au seul pont de Pierre du 18e s., continue à faire figure d’obstacle: l’urbanisation n’a que lentement gagné les communes de rive droite.

Les principaux ensembles industriels sont de deux sortes: sur la rive droite, ils occupent beaucoup d’espace d’Ambès à Floirac, mais offrent peu d’emplois; à l’ouest de la Garonne, où ils concentrent les emplois et sont souvent associés à des commerces et des bureaux, les principaux foyers sont Bordeaux-Lac, Blanquefort et Bruges au nord; Saint-Médard-en-Jalles, Le Haillan et Mérignac à l’ouest; Pessac-Gradignan-Canéjan au SO; Bègles-Villenave-d’Ornon près de la Garonne. Une grande rocade d’environ 12 km de diamètre et 45 km de long, achevée en 1994, entoure la plus grande partie de l’agglomération et témoigne de la même dissymétrie. Elle passe au nord par le pont d’Aquitaine et le nouveau quartier de prestige commercial et industriel du Lac; elle franchit la Garonne au sud par le nouveau pont entre Bègles et Bouliac (dénommé François-Mitterrand). Elle n’a pas moins de 27 échangeurs, dont les principaux ont fixé une série de zones industrielles et de centres commerciaux.

Les autorités s’efforcent de développer des «technopoles», avec des réussites inégales; si le parc de Pessac s’est bien étoffé, le projet Technopolis vers Martillac-La Brède a suscité des oppositions locales et a dû être réduit. Les sorties les plus actives sont vers Arcachon, tant en raison des séductions de la côte et du bassin que parce que c’est aussi l’axe du développement des installations de l’armée et de l’aérospatiale; et, à l’opposé, vers Paris mais dans un espace encombré par les infrastructures ferroviaires, et de relief plus accidenté. La sortie vers le NO ne mène guère qu’aux vignobles du Médoc qui, si prestigieux soient-ils, ne suscitent pas d’aussi forts trafics; la sortie vers le SE en direction de Toulouse reste timide, comme si l’«arrière-pays» n’intéressait qu’assez peu Bordeaux.

La SNCF, prenant enfin en compte la réalité de l’axe de Paris en Espagne, cherche à «faire sauter le bouchon bordelais»: il est prévu de mettre à 4 voies la liaison entre Lormont et la gare Saint-Jean et de faire ainsi un nouveau pont ferroviaire sur la Garonne, avec une plate-forme multimodale du côté de Cenon. Bordeaux a beaucoup hésité en la matière: si une plate-forme a été équipée à Bruges, où se trouve un marché-gare d’intérêt national, on semble avoir renoncé à celle qui était prévue au SE, sur la gare de triage d’Hourcade, en direction de Toulouse, où décidément les Bordelais ne s’avancent qu’à pas comptés.

L’aéroport international, côté ouest de l’agglomération à Mérignac, est le sixième de France; il accueille plus de 3 M de passagers par an (dont plus de la moitié avec Paris) et traite 40 000 t de fret, ce qui représente environ 200 mouvements par jour; de catégorie A, il dispose de deux pistes de 3 100 et 2 800 m, mais sert aussi aux usines voisines (Dassault et Sogerma) et a été utilisé par les militaires de la BA 106. Le port maritime, qui emploie 500 personnes directement et 2 000 par effet induit, est divisé en 6 sites: Bordeaux (1%) et Bassens (40%), Ambès (39%) et Blaye (3%), Pauillac (13%) et Le Verdon (4%). Trop éloigné de Paris, il a assez rapidement décliné après 1920; le traitement des produits pétroliers en substitution, dans les avant-ports du Verdon et surtout de Pauillac et Ambès, n’a fait illusion qu’un moment. L’ensemble manipule environ 9 Mt/an, dont la moitié d’hydrocarbures, 1,8 Mt de céréales, 500 000 t de bois et autant en conteneurs; mais très peu à Bordeaux même: l’essentiel est à Bassens et Ambès. Septième port français par le trafic, après La Rochelle, il n’a plus de véritable rôle national ou international, sauf pour des croisières, même s’il bénéficie d’une zone franche douanière au Verdon depuis 1999.