Calenzana (Calinzana)

(2 430 Calenzanais, 18 277 ha dont 7 000 de bois) est un ancien chef-lieu de canton de la Haute-Corse dans l’arrondissement de Calvi, 13 km au SE de la ville (CC Calvi-Balagne). Cette commune de Balagne, très étendue, va de la mer à la grande crête de la Corse, représentée au nord par le monte Grosso (1 938 m), plus au sud par le Corona (2 144 m) et la punta a Muvrella (2 148 m). Elle contient entièrement la commune de Moncale. En montagne s’étale le grand cirque de Bonifatu, orné d’une forêt domaniale et précédé par le chaos granitique de Bocca Rezza; au fond, refuges de Carrozzu à 1 270 m, de l’Ortu di u Piobbu à 1 589 m, tous deux sur le GR20. Le littoral va de la baie de Nichiarelo au nord à celle de Crovani au sud, s’avançant en mer entre les deux par les caps Cavallo et di a Mursetta; tours ruinées, parc de 10 éoliennes Ericson (6 MW, Corséol) sur le promontoire de la Punta Aja (ou Capu d’Aghja), renouvelé en 2021 par 8 éoliennes, 7,2 MW; réserve naturelle du Conservatoire du littoral de la baie de Crovani (25 ha). À l’extrême SO se trouve la marine d’Argentella, d’où l’on a jadis exploité des mines de plomb argentifère, ce que rappelle son nom.

Entre les deux, un vaste espace de maquis accueille des troupeaux; jadis les cultures y étaient assez étendues, donnant à Calenzana une certaine réputation dans le vin, le miel, la charcuterie, outre des spécialités de fromages et de gâteaux secs au vin blanc dits cusgiulelle; le calinzana est l’un des 5 ou 6 fromages traditionnels de la Corse. La Somivac y a fait naguère des efforts de remise en valeur et l’on compte dans la commune 66 ha de vignes.

Le village principal, longtemps rival de Calvi, est au pied du relief près du Fiume Secchi à sa sortie de la montagne. Il a des commerces et des services. Point de départ du fameux GR20, il se distingue par une grosse église baroque (17e-19e s.) tandis qu’un peu à l’écart on visite une belle église plus ancienne, Santa Restituta (14e à 17e s.). Il est longtemps passé pour un foyer de hors-la-loi, dont les derniers avatars furent les frères Guerini, rois du milieu marseillais et honorés localement. La population a augmenté de 680 hab. depuis 1999 (+39 %).