Calvi

(5 750 Calvais, 3 120 ha dont 320 de bois et 79 de vignes.) est une sous-préfecture de la Haute-Corse sur la côte nord-occidentale de l’île, à 89 km de Bastia. Si un village y a existé dès les débuts de notre ère, il fut effacé par les invasions; une bourgade fut rebâtie en 1268, et reçu ensuite de Gênes un statut spécial, à l’instar de Bonifacio, dont elle devenait le pendant sur cette côte du Nord-Ouest: un point d’appui essentiel aux marges du Pumonte, et qui, peuplé surtout de Génois, resta fidèle à la ville ligure contre les tentatives françaises du 16e siècle et même contre Pascal Paoli ensuite. Ville du littoral, elle fut rivale de Calenzana, bourgade de bergers sur les hauteurs, et elle fut assiégée par Nelson en 1794: c’est là qu’il perdit un œil.

L’élément le plus remarquable de la ville est évidemment son puissant promontoire, dominé par les murailles à peu près intactes de la citadelle, où se tiennent encore l’ancien palais des gouverneurs, une église et de belles maisons anciennes; elle offre des vues étendues sur la ville moderne qui s’est développée au sud, à partir de 1796, à l’emplacement de la marine sur le rivage occidental du golfe de Calvi, où a été construite au 19e siècle la grande église Sainte-Marie-Majeure. La vieille tour du Sel signale le port sous la citadelle. Calvi a un port de plaisance de 350 places considéré comme l’un des meilleurs de l’île, et qui s’accompagne d’un musée de la plaisance. La gare ferroviaire est tout au sud.

Le territoire communal déborde largement l’espace urbanisé. Au-dessus de la ville subsiste à l’ouest le vieux fort Mozzelo, où se trouve un Centre d’ethnographie et de recherche métallurgique (Cerm). De la côte très découpée s’avance sur 2 500 m la presqu’île rocheuse de la Revellata; à sa pointe a été construit un phare en 1844. Le centre océanographique de la Stareso (Station de recherches sous-marines et océanographiques), de l’université de Liège, accueille des candidats à la plongée et des pensionnaires. Sur la côte rocheuse face à l’ouest, se voient un chaos de rochers creusés de taffoni, et s’ouvre la grotte des Veaux marins (U Vecchiu marini), en l’honneur des phoques moines qui hantaient ces lieux mais en ont disparu. L’angle SO de la commune est réservé au champ de tir de la Punta Bianca.

Au centre de la commune et au sud du golfe de Calvi débouche la vallée de la Figarella, qui descend du cirque de Bonifatu; son échancrure a permis d’aménager l’aéroport de Calvi (codes CLV, LFKC), qui dispose d’une piste de 2 310 m et d’une aérogare, et occupe 68 ha. De l’autre côté de la vallée, a pris place le camp Raffali (parfois écrit Raffalli), qui abrite le 2e REP (régiment étranger de parachutistes), élément majeur de la garnison et même de la ville avec 1 160 personnes.

Calvi est un «village fleuri» (3 fleurs), doté d’un collège public, d’une antenne hospitalière (78 lits) avec héliport, de supermarchés Casino (70 sal.), et Super U (85 et 80 sal.), Spar (30); maçonneries EGCB (50 sal.) et Maestria (30), bétons Socoda (20 sal.), Chemins de Fer (20 sal.), Casavia (services d’aéroport, 25 sal.). Il se distingue par ses fêtes de la Semaine Sainte, le festival des Trois cultures organisé avec les ports-citadelles de Collioure et Ciboure, le festival international de pyrotechnie. Calvi est le berceau du Club Méditerranée dans la mesure où celui-ci y est né de l’expérience d’un club de vacances, créé dès avant la guerre par D. Filipoff, d’origine russe et qui l’avait baptisé l’Ours blanc, puis repris et transformé en 1950 par le Belge Gérard Blitz, associé la même année à Gilbert Trigano, rebaptisé Club Méditerranée et ouvrant aussitôt un premier village aux Baléares. Calvi reste fidèle à cette orientation, mais son rôle a décliné relativement.

L’aéroport a un trafic annuel de 350 000 passagers, dont 65 000 internationaux; 5 700 mouvements/an dont seulement 600 non commerciaux. Le port maritime a un trafic réduit et ne voit plus passer que 50 000 passagers par an, le trafic de fret étant réduit à presque rien. La gare est la 5e de Corse; s’y ajoute le «tramway de Balagne», navette circulant sur la même voie entre Calvi et L’Île-Rousse, empruntée en tout par 280 000 personnes par an. Calvi et ses environs bénéficient d’une AOC vins-de-corse-calvi.

La population communale n’a augmenté que de 470 hab. depuis 1999 (+9 %). La communauté de communes de Calvi-Balagne réunit 14 communes (11 900 hab.). L’arrondissement a 29 900 hab., 27 communes. Le nouveau canton de Calvi a 14 communes, 12 000 hab. et coïncide avec l’intercommunalité.