Campagne de Caen

nom généralement donné à la plaine ouverte et cultivée au milieu de laquelle s’est établie la métropole bas-normande. Son relief, à peine animé par des vallées peu profondes (Mue, Orne, Muance, Laison), est modelé dans les calcaires jurassiques qui s’élèvent lentement vers l’ouest en direction des collines du Massif armoricain, et s’enfoncent doucement à l’est sous les argiles des marais de la Dives au contact de la côte du pays d’Auge. La plaine se suit à l’ouest jusqu’à Bayeux, et se prolonge au nord de la vallée et des marais d’Aure par d’étroits et bas plateaux dont les talus font face au sud. Elle se termine par des falaises sur la côte de la Manche, et on la suit au sud jusqu’à… Falaise. Au-delà, elle est relayée par les plaines plus petites d’Argentan, Sées et Alençon.

Ses paysages s’opposent depuis longtemps à ceux des bocages occidentaux (le Bocage normand) et orientaux (le pays d’Auge), par la rareté des haies, l’abondance des champs en lanières, parfois rassemblées en quartiers (les delles), par le groupement de l’habitat et par l’étendue des cultures céréalières et associées (luzerne, betterave à sucre); il y subsiste d’ailleurs une sucrerie, à Cagny. Le mot «campagne» évoque ici non seulement un espace agricole, qui d’ailleurs porte la principale ville de la région, mais bien ce que l’on nomme ailleurs une «champagne», c’est-à-dire un paysage labouré et découvert (openfield), par opposition aux bocages.