Carmaux

(9 610 Carmausins, 1 416 ha) est un ancien chef-lieu de canton du Tarn 16 km au nord d’Albi dans la vallée du Cérou. La ville a longtemps vécu des mines de charbon et des industries associées. Le charbon y était connu depuis le 13e s. et avait été exploité localement, au bord du Cérou, au 17e s. Puis la royauté a réaffirmé sa propriété du sous-sol, et attribué la concession en 1752 à la famille noble de Solages, ainsi que le droit de créer une verrerie. L’activité a lentement progressé puis la propriété pleine et entière a été accordée à la famille de Solages en 1810, donnant lieu à la fondation de la Société des mines de Carmaux; elle n’employait alors qu’une centaine de mineurs. La demande de l’industrie a accéléré l’activité et les Solages ont obtenu aussi la concession du chemin de fer Albi-Carmaux en 1854; la société employait 2 000 mineurs en 1880, 3 500 en 1900 et produisait environ 500 000 t de charbon par an. Elle a été nationalisée en 1946; l’ouverture de la grande Découverte de Blaye en 1984 lui a donné un sursis, accompagnant la fermeture du fond (1986), mais toute l’extraction a été arrêtée en 1997.

Bien qu’ayant employé longtemps une main-d’œuvre recrutée sur place et largement constituée d’ouvriers-paysans, le bassin a été parmi les pionniers du mouvement social; la première grève date de 1892, et a provoqué l’élection du premier maire socialiste et ouvrier de Carmaux, Jean-Baptiste Calvignac (1854-1934), dont le Centre culturel porte le nom. La verrerie avait été transférée en 1862 à un entrepreneur toulousain, Rességuier, qui lui substitua peu après une nouvelle verrerie. En 1895, il répondit par la fermeture à la première grève qui mobilisa la majorité de ses 300 ouvriers: c’est alors que le député Jean Jaurès prit fait et cause pour les ouvriers de Carmaux et que surgit l’idée de créer une verrerie coopérative ouvrière, installée à Albi dès 1896; la verrerie Rességuier dut fermer en 1931.

La disparition de ces bases a entraîné de difficiles problèmes de reconversion, qui sont traités à l’échelle du bassin. Le principal employeur est à présent un centre d’appels CCA de 280 emplois. Carmaux a une polyclinique publique (36 lits), un collège et un lycée publics, et quelques entreprises, dont l’atelier de constructions métalliques ACMD (65 sal.); mécanique Palmieri (45 sal.), fromages Ségala (20 sal.), Intermarché (75 sal.), négoce de combustibles Eneo (20 sal.) et d’électricité Sica E du carmausin (20 sal.); aide à domicile Adomicia (30 sal.); centre d’aide par le travail.

La commune est traversée par le Cérou, qui reçoit à droite le Céroc. Le centre-ville est réduit, mais entouré de divers quartiers d’habitation et traversé par la D2088. Au nord, le finage s’étend sur de basses collines où sont le hameau de la Boujassié et de nombreux pavillons épars; il atteint en pointe le réservoir de la Roucarié, mais sans équipement. Au sud, le finage est peu étendu, laissant les anciens domaines miniers aux communes de Blaye et du Garric. Vers l’ouest, le château de la Verrerie, construit par les Solages en 1762, est un lieu de musée et d’expositions, mais sur le territoire de Blaye-les-Mines. Toute une demi-couronne de quartiers au nord du centre-ville a été classée zone urbaine sensible (Cambous, Cérou, Europe, 1 470 hab. sur 30 ha). La population de la ville était de 2 000 hab. en 1838, 4 000 en 1861, 8 000 en 1886. Elle a culminé à 14 800 en 1968 et a diminué ensuite, dont 710 hab. après 1999. Carmaux est le siège de la communauté de communes du Carmausin-Ségala (33 communes, et 29 600 hab. sur 49 300 ha), qui inclut les principales banlieues, Saint-Benoît-de-Carmaux, Cagnac-les-Mines, Blaye-les-Mines et Le Garric.

Deux nouveaux cantons portent le nom de Carmaux: Carmaux-1 le Ségala (une partie de Carmaux et 32 communes, 17 400 hab.; Carmaux-2 Vallée du Cérou (le reste de Carmaux et 39 communes).