Chef-Boutonne

(2 240 Chef-Boutonnais, 4 038 ha) est un ancien chef-lieu de canton des Deux-Sèvres dans l’arrondissement de Niort, 44 km au SE de la préfecture dans la communauté du Mellois, à la source de la Boutonne, d’où son nom (chef = la tête). Le noyau ancien est sur un promontoire dominant les vallons des sources et l’urbanisation s’est développée au sud vers la D737, et à l’ouest en direction du gros château renaissance de Javarzay, des 15e-16e s., à châtelet et tours très restaurées dans le style néogothique du 19e siècle. Des expositions et une collection de coiffes au château; église de l’ancien prieuré bénédictin de Javarzay, restaurée au 19e s. aussi; écomusée de la Vestegaille (matériel agricole et objets ménagers anciens); camping dans la vallée en aval.

Le bourg a un collège et un lycée professionnel publics, un collège privé, un Intermarché (35 sal.). Le milieu des entreprises est limité: constructions Legrand (95 sal.) et Socobat (40 sal.), lignes électriques Delaire (25 sal.), négoce de matériaux Rullier (Les Briconautes, 35 sal.), transports la Vilainoise (115 sal.). La commune s’était agrandie en 1830 en absorbant à l’ouest le village de Lussay. Le finage contient ainsi les hameaux de Lussay à l’ouest, des Vaux au NO; étang, bois et camping de la Chagnée au sud. La population n’a pas subi de grands changements depuis, passant par un maximum de 2 500 hab. en 1886, un minimum à 2 000 en 1921, mais perdant 140 hab. depuis 1999.

La commune s’est agrandie en 2019 par fusion en intégrant les trois communes de Crézière, La Bataille et Tillou. Crézières (45 Créziérois, 425 ha), 7 km au SO de Chef-Boutonne, propose à la visite la Ferme du Champ du Parc, où sont conservés des spécimens d’anciennes espèces locales d’animaux de ferme; hameau de Ouines à l’est. La limite sud du finage est fixée par l’ancien Chemin de La Rochelle. La Bataille (80 hab., 628 ha) est 5 km SSO de Chef-Boutonne. Tillou (350 Tilliolais, 1 004 ha), 9 km NO de Chef-Boutonne, est sur le versant nord de la Somptueuse (la vallée qui vient de Sompt…); église des 11e-12e s. L’habitat s’est diffusé aux environs, y compris au sud de la vallée; il a perdu 140 hab. depuis 1999.

Chef-Boutonne était le siège de la communauté de communes du Cœur du Poitou, étendue à 27 communes (11 600 hab., 41 762 ha), à présent intégrée au Mellois.

Cail à Chef-Boutonne. Chef-Boutonne est le lieu de naissance de l’industriel Jean-François Cail, né en 1804 et mort en 1871, dont la vie fut une remarquable réussite d’entrepreneur. De famille pauvre, il partit à Paris et s’embaucha chez Derosne comme ouvrier chaudronnier; puis il devint l’associé du patron, et patron à son tour. Il créa des usines à Bruxelles et à Denain, et se lança entre autres dans le matériel ferroviaire, notamment la construction des locomotives Crampton dont il obtint la concession. La société Cail-Derosne, puis Cail, s’associa plus tard à Fives-Lille; la fusion Fives-Lille-Cail eut lieu en 1958, transformée en Fives-Cail-Babcock (FCB) en 1973. Le nom subsiste: il existe encore des usines Fives-Cail à Seclin et Villeneuve-d’Ascq et cette société fait notamment du matériel pour les sucreries, FCB du matériel pour les cimenteries. Mais l’ensemble, qui reste spécialisé dans la chaudronnerie industrielle, a été conquis en 2001 par le Suédois Industri Kapital, au terme d’une OPA. Le château de Javarzay expose des éléments de la vie et des œuvres de J.-F. Cail. Le lycée professionnel de Chef-Boutonne porte son nom. Il a une place dans la ville, et une rue à Paris (10e).