Descartes

(3 550 Descartois, 3 808 ha dont 407 de bois) est un ancien chef-lieu de canton d’Indre-et-Loire à 50 km au sud de Tours, dans la communauté Loches Sud Touraine. Le bourg est sur la rive droite de la Creuse, un peu en aval du confluent avec la Claise. La ville se nommait d’abord La Haye, et fut sous ce nom une place forte aux limites de la Touraine; elle ajouta le nom de Descartes en 1802, et finit par abandonner en 1967 celui de La Haye, à la faveur d’une fusion de communes qui lui permit d’intégrer Balesmes au nord-ouest, alors peuplée de 1 700 hab., autant que La Haye elle-même; La Haye avait 232 ha, Balesmes 3 576, 15 fois plus…

Descartes se veut le pays du philosophe; sa maison natale est devenue un musée de qualité (2 300 entrées/an). Le bourg a un collège public et un lycée professionnel public, une gare; il est «ville fleurie» (trois fleurs) et «station verte de vacances», avec parc de loisirs avec camping au bord de la Creuse (23 000 entrées annuelles). L’habitat s’étire sur 4 km au pied du coteau de rive droite de la Creuse; quelques maisons anciennes à pans de bois datent du XVIe siècle. Le village de Balesmes conserve une belle église abbatiale romane (XIe) et le manoir de Céry (XVIIe) au NE; château de Rigny (XIXe) au NO; à l’extrême nord, restes d’un dolmen dit Chillou de Follet, parfois Cimetière des Fées ou des Pucelles.

Descartes est aussi une bourgade active et même industrieuse, avec aux Morinières (Balesmes) une grande usine de constructions métalliques Barbot (groupe Fayat), toutefois descendue de 450 à 160 salariés. À Descartes même, en amont du pont, se voit une papeterie-cartonnerie PALM (Seyfert, 125 sal.), vénérable puisque créée en 1857 par la famille Montgolfier, reprise en 1895 par l’imprimeur tourangeau Mame, puis en 1969 par l’états-unien Weyerhauser et enfin en 1980 par l’allemand Seyfert qui recycle des emballages ménagers. En aval du pont, imprimerie Baugé (50 sal.); fabrique de poisson fumé (Le Moulin du Couvent, 30 sal.) transférée d’Abilly en 2008; lignes électriques Ineo (45 sal.), récupération Pasgault (25 sal.), négoce alimentaire LKB (20 sal.); magasins Super U (30 sal.) et Intermarché (40 sal.).

Ces activités et surtout la fusion de 1967 ont fait bondir la population communale de moins de 1 500 hab. en 1954 à 4 300 en 1968, 4 500 en 1975, un niveau que Descartes n’a pas pu maintenir ensuite; elle a perdu 590 hab. depuis 1999. À l’ouest, le finage englobe et dépasse le confluent de l’Esves avec la Creuse à Grignon, où une ancienne usine Everite du groupe Saint-Gobain, qui employa jusqu’à 460 personnes, a dû fermer en 1997 en raison des problèmes posés par l’emploi de l’amiante: Descartes fut même déclarée «ville morte» par sa municipalité en 1998. La friche industrielle subsiste mais pourrait accueillir un vaste parc photovoltaïque IEL de 22 000 panneaux fournissant 9,2 GWh/an (7,5 MW).