Font-Romeu-Odeillo-Via

(2 160 Romefontains, 2 960 ha dont 2 200 de bois) est une commune des Pyrénées-Orientales dans la communauté dite des Pyrénées Catalanes, 9 km au NO de Saillagouse, à 1 800 m. C’est le haut lieu du tourisme en Cerdagne, qui associe plusieurs sites d’habitat distincts. S’étagent du sud au nord les villages de Via, où passe le Train jaune et qui a une intéressante église romane; Odeillo, où l’on ne peut pas échapper aux multiples miroirs du four solaire; Font-Romeu, typique station d’altitude et de sports d’hiver multipliant chalets et commerces, plus un casino. Un peu au nord, dans la forêt de l’Hermitage, s’éparpillent l’ancien sanatorium et de plus en plus de chalets, sur un vieux site de pèlerinage à fontaine miraculeuse qui a donné son nom à la commune (font romeu = la fontaine des pèlerins) et dont la chapelle du 18e s. conserve un beau retable. Enfin la station de sports d’hiver campe sur le plateau marécageux que domine le roc de la Calm (2 204 m, panorama exceptionnel).

Font-Romeu a été lancée à partir du Grand Hôtel, construit en 1910 par les Chemins de fer du Midi, et associé à la coûteuse ligne du Train jaune. La station de ski de Font-Romeu-Pyrénées 2000 compte 40 pistes et 29 remontées mécaniques (Altiservice, 45 sal.); elle est équipée pour l’entraînement des sportifs en altitude (Centre national d’entraînement), avec des installations olympiques (dont une patinoire) et un lycée climatique et sportif spécialisé, plus un département Staps de l’université de Perpignan (300 étudiants). Six établissements de santé assurent l’accueil de jeunes asthmatiques et ont créé un Centre médical d’observations bioclimatologiques (CMOBC); clinique les Marguerites (90 lits), soins de suite Castel Roc (30 sal.) et Les Petits Lutins (60 sal.) du groupe Font-Romeu Pôle Santé, maison de soins pour enfants Via Sol (30 sal.), hébergement de toxicomanes Val Pyrene (50 sal.). La commune a aussi un collège public, un collège privé, un supermarché U (45 sal.); et un casino du groupe Tahoe (Cyan Loisirs, 20 sal.).

Elle s’est d’abord appelée Odeillo, puis Odeillo-Via en 1900 bien que la fusion de communes fût de 1822, et a pris enfin son nouveau et quadruple nom en 1957. Mais elle n’est jamais désignée que comme Font-Romeu. Sa voisine orientale, Bolquère, est déjà dans le bassin de la Têt; mais sa station Pyrénées-2000 est associée à celle de Font-Romeu, dont elle est une extension plus récente et davantage tournée vers les enfants, l’ensemble sous la tutelle de la Lyonnaise des Eaux. La population de la commune d’Odeillo-Via se limitait à 450 hab. environ entre 1860 et 1926; elle a augmenté ensuite, mais plafonne depuis 1980, et a même perdu 270 hab. après 1999. La commune compte 12 hôtels (360 chambres) et un camping (200 places), 4 400 résidences secondaires (79% des logements); Bolquère en ajoute 2 970 (87% des logements).

Le four solaire d’Odeillo. Ensemble expérimental et de recherche plus que de production, la station solaire d’Odeillo a été précédée par le site restreint et encore tâtonnant de Mont-Louis, d’une puissance de 50 kW. Elle est équipée d’un système de 63 héliostats, miroirs plans orientables installés sur six terrasses, qui suivent la trajectoire apparente du soleil et renvoient ses rayons sur un vaste miroir concave, au foyer optique duquel se trouve le four, capable de fournir des températures efficaces de 800 à 2 500 °C (les essais ont monté jusqu’à 3 200 °C). L’opération avait été lancée par Félix Trombe dès 1946 à Meudon; le premier four solaire d’Odeillo, également conçu par Félix Trombe, a été installé en 1968 avec une puissance de 1 000 kW. Il relève du CNRS et son nom officiel est le Four solaire Félix-Trombe; il est devenu une partie du Promes (Laboratoire des PROcédés, Matériaux et Energie Solaire), créé en 2004 sur un aimable jeu de mots… prometteur, pour succéder à l’IMP (Institut de science et de génie des Matériaux et Procédés), qui avait unifié en 1986 l’ensemble des recherches coordonnées. Il est reconnu comme «grande infrastructure européenne» de recherche. Une exposition «le Soleil apprivoisé» est ouverte au public depuis 1990. Promes comprend aussi un site perpignanais Technosud. Ces travaux n’ont pas encore vraiment débouché sur des applications industrielles mais ont fait faire des progrès à la connaissance du rayonnement solaire.