Fougères

(21 060 Fougérais, 1 047 ha) est une sous-préfecture d’Ille-et-Vilaine à 48 km au NE de Rennes. Ville typique des espaces de marche, elle a grandi autour de son puissant château fort (86 000 visiteurs annuels), doté d’onze tours et de trois enceintes mais situé en contrebas, sur la rive droite d’un méandre du Nançon, petit cours d’eau venu du nord, long de 20 km, affluent du Couesnon; celui-ci, qui vient du SE où il naît à Saint-Pierre-des-Landes (Mayenne), coule un peu au sud de la ville actuelle et fixe toute la limite méridionale du territoire communal.

Un premier bourg s’était développé près du château, avant que le Bourg Neuf se fixe sur le plateau de rive gauche à l’est, où s’élève un fier beffroi carré (14e-15e s.). Un jardin public a été aménagé en terrasses sous les remparts et descend vers le Nançon et le château; musée Emmanuel de la Villéon (peintre impressionniste). Une partie de la ville a dû être reconstruite, en raison des destructions de 1944 et Fougères est classée parmi les «villes d’art et d’histoire» et les villes fleuries à 4 fleurs. Au nord, la forêt de Fougères est hors de la commune, dont le territoire est à présent entièrement urbanisé, avec les grandes zones industrielles de la Guénaudière et de l’Écartelée à l’est.

À partir de 1852 et surtout des années 1870, sous l’impulsion de Hyacinthe Cordier revenu des États-Unis, Fougères est devenue une grande capitale de la chaussure (surtout pour femmes), issue du textile (chaussons), et dont l’industrie a occupé jusqu’à 10 000 personnes en ville et alentour dans les années 1930. Plusieurs crises, la dernière à partir de 1985, ont presque anéanti cette spécialité, réduite à quelques petites entreprises d’où n’émergeait guère que JB Martin (65 sal.), laquelle a arrêté à son tour la fabrication en 2010 pour ne plus conserver qu’une activité logistique, recevant et redistribuant annuellement 500 000 paires de chaussures venues d’Espagne, Portugal, Bulgarie, Brésil et Chine. Une autre spécialité d’ancienne origine était la cristallerie, apparue en 1645, et qui employait encore 80 personnes (Cristallerie de Haute-Bretagne) en 2004, mais a disparu l’année suivante; le site restauré a reçu en 2010 la Trésorerie générale et d’autres services publics.

L’abondance de la main-d’œuvre rendue disponible par la crise de l’industrie de la chaussure a contribué à l’arrivée de nouveaux employeurs, à la tête desquels se trouve la Sagem (téléphones mobiles, 740 sal., groupe Safran). Un second gros employeur est le fabricant de verres ophtalmiques Carl Zeiss Vision (320 sal.). L’éventail des spécialités s’ouvre avec la verrerie Agc AIV (65 sal., verre plat), les matelas et sommiers Hotelys (Ouest Bedding, 115 sal.), cartonnages Alliora (90 sal.), un décolletage Bamarec (55 sal.), les embrayages Sadex (50 sal.), les bagages France Luxe (50 sal.), la menuiserie Helleux (35 sal.), vêtements féminins Façon Luxe (45 sal.), serrurerie Monin (25 sal.), menuiserie Pettier (25 sal.) aliments du bétail Nutri Concept (25 sal.); bétons Fournier (40 sal.); réseaux, construction et peinture et vitrerie Pinto (150 sal.), réseaux Sotrav (60 sal.); analyses Biolam (30 sal.).

Fougères est également un solide centre de services, avec un centre hospitalier (200 lits), une clinique (71 lits), une institution pour enfants handicapés sensoriels (la Maison Bleue), et des instituts de formation d’infirmiers et d’artisans; collèges privés et publics, lycées privés et publics généraux et professionnels, dont un lycée agricole privé, une maison familiale rurale. Un centre culturel a été ouvert dans l’ancien couvent des sœurs «urbanistes» (du pape Urbain, anciennes clarisses).

La ville a un hypermarché Carrefour (160 sal.) et un Carrefour Market (50 sal.), un centre Leclerc (110 sal.), un Intermarché (30 sal.); magasin Intersport (20 sal.); négoce de boissons (GBF, 20 sal.); un gros transporteur (Gélin, 300 sal.); La Poste (95 sal.); travail temporaire Manpower (160 sal.), Randstad (160 sal.) et Interaction (80 sal.); assurances April (120 sal.), gestion immoblilère Fougères Habitat (OPH, 55 sal.), conseil Analyse et Action (65 sal.), comptabilité KPMG (30 sal.) et Socogerco (25 sal.), géomètres Geomat (20 sal.), aide à domicile Arhes (20 sal.); nettoyage Breizh Services (50 sal.), recyclage Pradat (40 sal.). Il existe encore d’actifs marchés de bétail dits «de l’aumaillerie».

La ville est au centre d’une étoile de six grandes routes, dont la N12 vers Paris (par Alençon) et vers Rennes, et la nouvelle autoroute des estuaires (A84) offre un échangeur à 8 km à l’ouest de la ville à Saint-Sauveur-des-Landes. La commune a eu 7 000 hab. au début du 19e s., 21 000 à la fin; la population s’était peu à peu élevée jusqu’à 26 600 (sdc) en 1975, mais a diminué depuis et a perdu près de 2 000 hab. de 1999 à 2008. L’arrondissement a 80 700 hab. (75 400 en 1999), 6 cantons, 57 communes et 99 930 ha. L’aire urbaine Insee est donnée pour 41 200 hab., l’unité urbaine pour 26 600. L’intercommunalité Fougères Agglomération a son siège à La Selle-en-Luîtré. Deux cantons sont attribués à Fougères, le 1 avec une partie de Fougères et 19 communes (31 500 hab.), le 2 avec le reste de Fougères et 17 communes (32 700 hab.).