Fumel

(4 960 Fumélois, 2 266 ha) est un ancien chef-lieu de canton du Lot-et-Garonne dans l’arrondissement de Villeneuve-sur-Lot, 23 km à l’est de celle-ci. Fumel est la seule cité industrielle dans la vallée du Lot. Une fonderie y avait été établie en 1847, traitant le fer sidérolithique local par le charbon de Decazeville et occupant jusqu’à 3 500 personnes; elle est passée à Pont-à-Mousson en 1970 et avait encore 2 000 salariés en 1980. Puis elle a subi diverses délocalisations, plans sociaux et reprises, la dernière par Métal Aquitaine en 2015 avec 44 emplois; elle n’a plus que 38 salariés en janvier 2018, date à laquelle le tribunal lui a accordé un nouveau sursis, mais la production est insignifiante.

La ville a d’assez nombreux commerces et services; collège, lycée général et lycée professionnel publics; supermarché Casino (35 sal.), mécanique Metaltemple (130 sal., issue de l’ancienne fonderie), serrurerie Gabarre (20 sal.), hôpital local (90 lits plus ehpad de 70 lits); belle mairie dans un ancien château; barrage avec usine hydroélectrique. Une laiterie du groupe Lactalis est parfois signalée à Fumel, mais elle est sur le territoire de sa voisine Montayral, ainsi d’ailleurs que l’aérodrome. La commune a perdu 680 hab. depuis 1999. Elle est le siège de la communauté de communes Fumel-Vallée du Lot (27 communes, 24 500 hab., 45 100 ha) et le bureau distributeur du nouveau canton du Fumélois (19 communes, 18 600 hab.).

L’usine de Fumel. Fumel est en Aquitaine une exception et s’est presque toujours trouvée en position de fragilité. L’usine est née de peu: un premier haut fourneau en 1847, sur une tradition de récolte de fer dans les sables sidérolithiques des environs, et de travail au charbon de bois. C’est la construction des voies ferrées qui lui donne de l’élan, et elle est rapidement propriété de la Compagnie Paris-Orléans des Pereire. Dans les années 1870 elle passe à la Société Métallurgique du Périgord, qui l’oriente vers les tuyaux de fonte, dont elle devient un spécialiste, et les plaques d’égouts, profitant de l’équipement progressif des villes en adduction d’eau. Le rapprochement avec le groupe Pont-à-Mousson ouvre ses marchés; un barrage hydroélectrique est construit sur le Lot, un four électrique installé en 1945, Pont-à-Mousson intègre l’usine en 1970, époque faste où les besoins de Parentis et de Lacq, comme l’irrigation des Coteaux de Gascogne, élargissent encore ses marchés. Mais cette dépendance porte ses dangers: la firme se reconcentre en Lorraine, expédie en Espagne la production de tuyaux, le dernier haut fourneau s’arrête en 1987, l’usine s’oriente vers la fonderie pour automobiles. Elle devient en 1988 Société aquitaine de fonderie automobile (Sadefa), et elle est cédée en 1988 au groupe Valfond, qui dépend de l’UBS (Union des banques suisses); celle-ci met l’usine en liquidation en 2003; la lutte syndicale et le soutien du Conseil régional permettent aux salariés de reprendre et remettre en fonction l’usine, mais avec 382 emplois seulement. Après d’autres péripéties, l’effectif descend à 250. Une nouvelle crise débouche en 2015 sur une reprise par Métal Aquitaine, mais avec 43 salariés; et une nouvelle étape judiciaire en 2017, avec une solution provisoire en janvier 2018. On y entretient une ancienne machine de Watt, qui se visite. S. Brizé y a tourné Un autre monde avec V. Lindon en automne 2017…