Guillestrois et Queyras

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communauté de communes des Hautes-Alpes, associant 15 communes et 8 000 hab. sur 83 160 ha. Guillestre (siège) est la seule commune de plus de 2 000 hab.

Mont-Dauphin (180 Mont-Dauphinois, 58 ha ) a un minuscule finage juste à l’ouest de Guillestre, sur une butte de l’éperon de confluence entre Durance et Guil, donc à l’est de la Durance. C’est une citadelle de Vauban, construite en 1692 sur le plateau des Mille-Vents, à 1 050 m, et qui s’est conservée presque intacte depuis qu’elle fut complétée en 1791 par une vaste caserne Rochambeau. Sa population a connu de brutales fluctuations, montant jusqu’à 840 hab. en 1856, 810 en 1906; elle fut de 110 hab. en 1946, mais 500 en 1954, à peine 60 en 1968, et a doublé depuis 1999. Le finage se limite à la butte fortifiée elle-même.

Risoul (670 Risoulins, 3 034 ha dont 962 de bois) est une commune d’ubac juste au sud de Guillestre, dont elle est séparée par la vallée encaissée du torrent de Chagne. Le village est à 1 170 m, orné d’une église à clocher octogonal du 16e s., et ses hameaux sont également sur les basses pentes ouvrant sur la plaine de la Durance. Tout près de la Durance à l’angle nord-ouest de la commune est la source chaude du Plan de Phazy, dont les eaux sortent à 18 °C et qui justifia une petite station thermale, fermée en 1935; il en reste une rotonde, qui sert à la promotion de l’artisanat local. À côté sur la D902 juste au sud de Mont-Dauphin est la zone artisanale du Villard. Tout en haut au-delà de la forêt, les alpages ont été convertis en champ de ski. La route principale monte en nombreux lacets depuis le village et s’arrête au hameau des Chalps, site de la station Risoul 1850, équipé de multiples grands immeubles modernes: constructions Sermont (30 sal.), gestion de remontées mécaniques Risoul La Bellemontagne (30 sal.). Une petite route relaie la précédente au-delà de la station et se hisse jusqu’à la crête, qu’elle passe au prix de trois cols successifs dont celui du Vallon (2 471 m) avant de redescendre en Embrunais à travers la forêt des Saluces. Risoul a eu plus de 900 hab. dans la première moitié du 19e s., 290 seulement au cours des années 1960; elle a très peu gagné après 1999 mais affiche 3 800 résidences secondaires (91% des logements).

Saint-Clément-sur-Durance (320 hab., 2 506 ha dont 940 de bois) est à 8 km à l’ouest de Guillestre à 870 m, sur la rive droite de la Durance, avec voie ferrée et N94; elle dispose d’une base de loisirs sur la rivière; tour lombarde carrée du 15e s., grandes caves issues d’un passé viticole. Son finage très étroit s’étire en amont au fond de la vallée, jusqu’au pied de Mont-Dauphin, et monte en ubac vers le sud le long de celui de Risoul jusqu’au pic du Clocher (2 526 m), en adret vers le nord-ouest jusqu’à la Tête de Vautisse (3 156 m), incluse de peu dans le Parc des Écrins. Une grande muraille rocheuse y offre une superbe coupe géologique à travers un pli couché. Le nom de Saint-Clément a été complété en 1989; la commune a eu jusqu’à 670 hab. (1846), un minimum de 190 en 1990; elle s’est accrue de 90 hab. après 1999.

Réotier (210 hab., 2 233 ha dont 702 de bois) est sur le versant droit de la Durance au-dessus du confluent du Guil et presque face à Mont-Dauphin, sa mairie à 1 065 m. Son finage de forme triangulaire monte en pointe au nord-ouest jusqu’aux abords de la Tête de Vautisse mais reste en dehors du Parc. Le village a de belles maisons à arcades; une fontaine pétrifiante se visite en contrebas, tandis qu’en hauteur le Tuchet offre un superbe panorama. Tout un lacis de petites routes sillonne le grand versant qui fait face au sud et à l’est, sous la Tête de Fouran (2 459 m). La plaine de rive droite de la Durance n’est guère habitée mais a un camping face à Eygliers. La commune a eu 610 hab. en 1856, moins de 130 en 1982 et a crû de 40 hab. après 1999.

Eygliers (820 Églintins, 3 004 ha dont 1 067 de bois) est juste au nord de Mont-Dauphin et de Guillestre. Son vieux petit village est perché à 1 030 m au-dessus du versant droit et raide du Guil, mais l’essentiel de l’habitat est à l’ouest, dans la vallée de la Durance, où sont des lotissements, la mairie et l’école, la gare sur la voie Briançon-Gap longée par la N94. Au-delà sur la rive gauche de la Durance, base de loisirs et de nautisme sur un petit étang avec camping et site de canoës. Le finage s’étend vers l’est jusqu’à 2 669 m dans la montagne de Furlande, d’où deux vallons descendent vers la Combe du Queyras; toute la partie haute du finage est dans le parc régional du Queyras. Eygliers avait 400 hab. en 1975 et a gagné 110 hab. après 1999.

Saint-Crépin (730 Saint-Crépinois, 4 630 ha dont 1 883 de bois) est à 8 km NNO de Guillestre, à 920 m, sur la rive gauche de la Durance, la N94 et la voie ferrée. Le village, enroulé en escargot autour d’une butte rocheuse et dont les maisons forment ainsi rempart, est sur la rive gauche de la Durance; son église est du 15e s., de marbre rose comme la plupart des maisons anciennes; deux campings, canoë. Au sud près d’Eygliers se tient la zone artisanale du Guillermin. Sur la rive droite, accessible par le pont de Chanteloube, a pris place l’aérodrome de Mont-Dauphin-Saint-Crépin assorti du lotissement de l’Aéromotel. L’aérodrome (LFNC), à 903 m, est doté d’une piste en dur de 870 m et une autre en herbe de 650 m pour planeurs, et d’un aéroclub. Au-delà au pied du versant, Chanteloube disperse ses maisons, offre un site d’escalade et un Espace géologique. Le relief monte à 1 686 m à l’ouest à la Casse Blanche. À l’est de la Durance, le finage est plus étendu et se termine en pointe au nord-est au pic des Esparges Fines à 2 701 m; le point culminant est le pic du Béal Traversier (2 912 m), juste au sud-est. Sur les pentes subsiste une forêt de genévriers thurifères. Les principales entreprises sont de bâtiment: maçonnerie et travaux publics Charles Queyras (80 sal.), Sogea (70 sal.) et Trame (45 sal.); nettoyage Nera (25 sal.). Saint-Crépin a eu plus de 1 200 hab. en 1831, et un bon millier durant tout le 19e s.; elle s’est dépeuplée jusqu’à 400 hab. entre 1950 et 1975, puis sa population s’est un peu étoffée, augmentant encore de 180 hab. après 1999. La commune a 300 résidences secondaires, presque la moitié des logements.

Arvieux (370 Arvidants, 7 262 ha dont 1 816 de bois) est à 20 km au NE de Guillestre. Le village, 13 km à l’ouest d’Aiguilles à 1 545 m, est dans le vallon du Torrent de l’Izoard,, 4 km au nord du défilé du Guil, sur la route de Briançon (D902). L’ensemble est parfois dénommé Val d’Azur et se distingue par ses maisons traditionnelles à arcades. La commune n’a pas moins de treize hameaux dont au SE celui de Villargaudin, au nord ceux de la Chalp et de Brunissard (sports de neige). Elle a dépassé 1 000 hab. en 1841, et connu un minimum de 320 hab. en 1975; sa population oscille depuis 1982, sans parvenir à croître; mais Arvieux a trois fois plus de résidences secondaires (600) que de résidences principales.

La route franchit au nord de la commune le col de l’Izoard (2 362 m), ouvert en 1893 au-dessus du désert pierreux de la Grande Casse. Le point culminant de la commune, à l’ouest du village, est le Béal Traversier (2 912 m); quelques chalets d’alpage et le refuge de Furfande (2 293 m) sont sur les hauteurs occidentales; un champ de tir de 260 ha se tient vers 2 800m juste à l’ouest du col. La station de ski de la Chalp offre 13 pistes et 6 remontées mécaniques; la commune dispose en tout de 45 km de pistes de ski nordique et affiche 3 500 «lits touristiques». Le hameau de Brunissard, à 1 850 m, sert d’étape sur la route de l’Izoard, et s’orne d’un vieux campanile. La commune abrite deux villages de vacances et son territoire est sillonné par les sentiers des GR5 et 58; artisanat du bois et des jouets, fromagerie (fruitière), musée des moulins d’Arvieux avec moulin à eau restauré, musée du cyclotourisme au col de l’Izoard; église du 16e s. Dans le défilé du Guil au SE (Combe du Queyras), le site de la Chapelue offre des possibilités d’escalade. Les Escoyères, en adret sur le versant gauche escarpé du Guil, sont un hameau qui passe pour être le plus ancien du Queyras, proche d’une chapelle qui remonte au 13e s., mais a été plusieurs fois refaite. Le refuge et les chalets de Furfande sont juste à l’ouest.

Château-Ville-Vieille (340 hab., 6 690 ha dont 2 493 de bois) est dans la vallée du Guil et réunit les deux villages de Château-Queyras à 19 km NE de Guillestre et Ville-Vieille 3 km en amont, tous deux desservis par la D947. Château-Queyras était le siège de la seigneurie du Queyras. Le Fort-Queyras y est une citadelle médiévale restaurée par Vauban et enfermant un haut château; on y visite un Espace géologique sur les Alpes, une Maison de l’Artisanat; site d’escalade et via ferrata, camping à l’amont; autocars Audier (20 sal.), office du tourisme (20 sal.). Une armoire exposée dans la mairie comporte huit serrures symbolisant la fédération de paroisses du Queyras, qui composaient au 18e s. la «république» des Escartons. Le Guil offre ici un grand site de sports nautiques. Ville-Vieille est sur la rive gauche du Guil au confluent du torrent de l’Aigue Agnelle; école, site de la Pierre Fiche au NE, route D5 vers Milines et Saint-Véran.

La commune a une trentaine de commerçants et artisans, dont une petite fromagerie au hameau de Montbardon, juché tout au sud-ouest au-dessus du défilé du Guil, à 1 500 m et proche du site de la Fontaine de l’Oule. Le défilé du Guil ou Combe du Queyras est profondément encaissé en trait de scie sur 3 km; à son entrée, le Rocher de l’Ange Gardien est un amas morainique auprès duquel a été édifié en 1926 le grand monument aux 210 morts queyrassins de la Grande Guerre. Le site d’escalade de la Chapelue est en aval sur le versant droit (Grand Clapier), mais dans la commune d’Arvieux; non loin côté gauche monte en lacets la route d’accès à Montbardon, sur onze virages et près de 300 m de dénivelée. Le finage est piqueté par plusieurs hameaux dispersés, comme Souliers et les Meyries au nord en adret, Prats Hauts et Prats Bas au SE. et des chalets et cabanes d’alpage; il offre plusieurs sites fréquentés, comme au sud de Ville-Vieille la Demoiselle Coiffée et le Sommet Bucher (2 254 m) au sud, accessible par une petite route forestière. Le finage monte au nord jusqu’à 3 325 m au Grand Pic de Rochebrune. La commune a eu près de 1 400 hab. au début du 19e s., 270 au minimum de 1982; elle a peu évolué après 1999 et a deux fois plus de résidences secondaires (240) que de résidences principales.

Aiguilles (450 Aiguillons, 4 016 ha dont 1 130 de bois) est un ancien chef-lieu de canton dans la haute vallée du Guil, à 27 km NE de Guillestre et 42 km au sud-est de Briançon (22 à vol d’oiseau), à 1 470 m d’altitude. Le village est en adret au bord du Guil, qui lui a donné son nom (Ad Guillum), sans rapport avec des aiguilles… Il abrite la Maison du Parc du Queyras et il contient quelques maisons cossues bâties par d’anciens expatriés ayant réussi aux Amériques («barcelonnettes»), ainsi qu’une maison Eiffel en fer à tour carrée; il conserve un hôpital local (4 lits médicaux, 120 en tout), un vieux pont en amont, une église du 17e s.; un camping.

Au sud a été aménagée la station de sports d’hiver de Peynin avec 16 pistes et 7 remontées mécaniques; ski de fond, un village de vacances, un centre de vacances dans l’ancien Grand Hôtel de 1910, base de loisirs de l’Aiguillon; maçonnerie Bucci (25 sal.). Le finage, perpendiculaire au cours du Guil, monte au nord au Petit Rochebrune (3 083 m) et au sud jusqu’au pic du Fond du Peynin (2 912 m); il offre de beaux contrastes d’exposition entre les versants d’ombrée, boisés, et les adrets, nus. La commune a eu jusqu’à 980 hab. au début du 19e s.; sa population est passée par un minimum de 250 hab. dans les années 1960, s’est accrue jusqu’en 1999 puis est restée stable.

Abriès-Ristolas (390 hab., 15 931 ha) est une commune nouvelle frontalière, créée par fusion en 2019. Abriès (360 Abriessois, 7 713 ha dont 1 254 de bois) est un charmant village à une confluence du Guil, à 1 547 m. Son ban, creusé de plusieurs profonds vallons, est encadré par les sommets frontaliers du Bric Bouchet (2 997 m, refuge côté italien) et du Grand Queyron (3 060 m) à l’est, du Bric Froid (3 302 m) au nord et du Grand Glaiza au nord-ouest (3 293 m). Le GR58 y a plusieurs ramifications. Le hameau du Roux, au nord, est le principal habitat hors du bourg; au-dessus à 1 850 m, Valpréveyre est une base appréciée d’excursions. À la limite occidentale de la commune, le vallon de Malrif mène au lac de Laus (2 579 m); le col de Malrif (2 857 m) donne accès à Cervières par un rude sentier.

Abriès a été l’une des plus anciennes places de marché au passage de la frontière, et l’un des premiers villages électrifiés du massif, une petite usine hydroélectrique y ayant été construite en 1896. Elle a subi des destructions en 1945 et lors des inondations de 1975. La commune a eu plus de 2 000 hab. au début du 19e s., 195 au minimum de 1968; elle a plus de 400 résidences secondaires pour 150 résidences principales. Le village propose un musée du costume; église des 16e-18e s., nombreuses chapelles (17e-19e s.), halle de 1609, où sont la mairie et l’office du tourisme; institut médico-éducatif. Une petite station de ski de 15 pistes dispose de trois remontées mécaniques; centre de vacances du Bric Bouchet. La commune plante des mélèzes et construit des cabanes pastorales.

Ristolas (78 Ristolins, 8 218 ha dont 1 324 de bois) est plus en amont, 3 km au SE d’Abriès sur le haut Guil. Le village, à 1 610 m, a été détruit en 1944 par faits de guerre et reconstruit; une Maison de la Nature y a été aménagée par le Parc du Queyras. S’il n’est qu’à 9 km à l’est d’Aiguilles, la pointe sud-est du finage est à 15 km au SE du village, et proche du mont Viso. L’altitude y atteint 3 210 m à la pointe Gastaldi, juste au-dessus des sources du Pô, 3 284 m à la Grande Aiguillette plus à l’ouest. Vers le nord sur la crête frontalière, le mont Granero parvient à 3 171 m et a été doté d’un refuge côté italien; un tunnel avait été creusé dès 1480 sous le col de la Traversette pour faciliter le passage vers le haut Pô, mais il a été abandonné un siècle après. Tout ce bout du monde est protégé par la réserve naturelle nationale de Ristolas-Mont Viso, étendue sur 2 295 ha.

La route parvient jusqu’au Belvédère du Viso à 2 133 m, près du chaos de la Roche Écroulée (école d’escalade); le refuge du Viso est un peu au-delà, à 2 460 m sur le GR58c. En aval, le Petit Belvédère du Viso est à 1 894 m; sentier écologique du Pré Michel. Le hameau de la Monta et celui de l’Échalp prolongent l’habitat de Ristolas; l’Échalp, vers 1 700 m, est le dernier habitat au bord du Guil; on y voit un canal sur pilotis de bois; le GR58 passe en Italie par le col Lacroix (2 299 m), près duquel sont un ancien refuge Napoléon vers 2 000 m et, plus bas, un tumulus préhistorique (hallstattien). Le Guil reçoit à gauche dans la commune deux vallons. L’un part de l’Échalp et, suivi par le GR38, atteint au sud le Pain de Sucre (3 211 m); il est agrémenté par les lacs Égorgéou (2 394 m), Foréant (2 618 m) et le tout petit lac Baricle. L’autre, plus bas mais plus ample, part de Ristolas et monte au sud jusqu’au Grand Queyras (3 114 m); il est suivi par le torrent de la Ségure qui, malgré son nom («sûre»), a détruit en partie Ristolas en 1957, peu après la reconstruction du village. Ristolas a plusieurs colonies de vacances et une résidence de tourisme, une petite station de ski près du village (2 pistes, 2 téléskis). Elle a eu 750 hab. au début du 19e s. et un minimum de 49 en 1962.

Molines-en-Queyras (300 Molinois, 5 362 ha dont 638 de bois), commune frontalière, a son village à 26 km NE de Guillestre, dans la vallée de l’Aigue Agnelle 5 km au sud de Ville-Vieille. Son finage enveloppe en partie celui de Saint-Véran et compte sept hameaux, dont la Rua et Gaudissart au NO, Clot la Chalpe au sud et surtout Pierre Grosse, Château Renard et Fontgillarde à l’est en adret dans la haute vallée de l’Aigue Agnelle. Vers l’ouest, il contient la corniche dite crête de la Combe Arnaude; vers l’est, il est beaucoup plus étendu, occupant toute la haute vallée de l’Aigue Agnelle, fermée par le Pain de Sucre et le pic de Caramantran (3 026 m, «carnaval» en occitan). Une route la suit de bout en bout et franchit le col Agnel (2 746 m) avant de descendre vers Pontechianale et Casteldelfino en Italie; un écomusée est au hameau de Fontgillarde, le plus haut de cette vallée à 2 030 m; refuge Agnel à 2 580 m. Le village, au confluent des deux Aigues à 1 760 m, conserve de belles maisons anciennes (17e-18e s.) à grands balcons de bois. Au sud, la station de ski de la montagne de Beauregard est partagée avec Saint-Véran; elle propose 34 pistes et 15 remontées mécaniques, une piste de luge en été; elle est gérée par Queyras Développement (35 sal.). La commune a eu plus de 1 000 hab. au début du 19e s.; sa population est passée par un minimum de 245 hab. en 1968 et a augmenté depuis, mais plafonne depuis 1999; près de 700 résidences secondaires (79% des logements).

Saint-Véran (200 Saint-Véranais, 4 475 ha dont 513 de bois), 32 km ENE de Guillestre, 16 km au sud d’Aiguilles, est une commune frontalière, réputée, à 2 040 m, abriter le plus haut village de France et même d’Europe; son habitat de grands chalets de bois à casets (maison principale) et fustes (grenier ouvert) est remarquablement entretenu; musée Le Soum, exposition sur une ancienne mine de cuivre, artisanat du bois. La population communale a culminé à 875 hab. en 1841 puis a diminué jusqu’en 1968 (220 hab.); elle a un peu repris ensuite puis a baissé de 70 hab. après 1999. S’y ajoutent 340 résidences secondaires (73% des logements). Le finage correspond au grand vallon du torrent de l’Aigue, où le village se tient sur l’adret. Le relief monte au sud-est à la Tête des Toillies (3 176 m), qui est à la fois sur la frontière et à la limite des Alpes-de-Haute-Provence. Le refuge de la Blanche est à 2 499 m sous ce sommet; deux chapelles au fond du vallon; observatoire au pic de Château-Renard (2 989 m).

Ceillac (290 Ceillaquins, 9 605 ha dont 2 169 de bois), 14 km à l’est de Guillestre, occupe le bassin du Cristillan, qui conflue avec le Guil au rocher d’Assan dans la Combe du Queyras. Le village est dans un petit bassin de confluence, à 1 630 m. La haute vallée du Cristillan descend de la Tête de Longet (3 151 m) et une route permet d’aller jusqu’à l’Étable des Génisses. Plus à l’ouest, le torrent du Mélézet, qui rejoint le Cristillan à Ceillac même, coule dans un profond vallon alimenté par trois cirques de tête dont le principal, sous le pic de la Font Sancte (3 387 m), contient le lac de la Doux ou lac Sainte-Anne (2 400 m) et sa chapelle à pèlerinages, refaite après avoir été soufflée par une avalanche en 1921. Le lac des Rouites (2 415 m) et celui des Prés Sébeyrand (2 215 m), dit aussi lac Miroir, contribuent à rehausser le site, connu aussi par la haute cascade de la Pisse (300 m de chute en tout) et où se tient le refuge de la Cime du Mélézet à 1 822 m.

La commune est en entier dans le Parc régional du Queyras. Elle a eu 900 hab. en 1821 et un minimum de 210 hab. en 1968; elle a gagné 20 hab. de 1999 à 2007. Le village fut l’objet d’aménagements exemplaires et put acquérir une certaine réputation, à l’initiative de Philippe Lamour, par ailleurs président du Bas-Rhône-Languedoc et du Parc du Queyras, qui y avait ses habitudes et en fut le maire de 1965 à 1983. Un lotissement de chalets (le Queyras) a doublé le village en adret. Une station de ski alpin créée en 1965 sur l’ubac du Mélézet comporte 12 pistes et 6 remontées mécaniques et se double d’un grand site de cascades de glace à la Pisse, en plusieurs tronçons; 10 pistes de ski nordique balisées totalisent 45 km. Le village a une église du 14e s. et un musée du temps (art religieux, dans une chapelle). La commune a 630 résidences secondaires (81% des logements).

Vars (540 Varsincs, 9 220 ha dont 2 359 de bois) est à 8 km SSE de Guillestre, à 1 650 m. Elle a eu plus de 1 000 hab. dans les années 1830, 240 hab. seulement en 1962; sa population a augmenté ensuite jusqu’en 1990 (940 hab.) puis a diminué à nouveau (-100 hab. après 1999). Elle compte plus de 3 500 résidences secondaires (91% des logements), est «station verte de vacances» et se range parmi les villages fleuris (trois fleurs). Son finage inclut à l’est le val d’Escreins, dont les deux têtes descendent de la crête qui va de la Font Sancte à la Mortice (3 169 m) par la pointe d’Escreins (3 042 m) et le pic des Houerts (3 235 m). L’ensemble forme la réserve naturelle du Val d’Escreins, créée en 1964 et intégrée au Parc du Queyras; il contient près du hameau détruit d’Escreins le refuge de Basse Rua (1 760 m), accessible par une petite route.

Le reste du territoire de Vars occupe le bassin du torrent de Chagne, qui y reçoit à droite le Chagnon. Il est suspendu au-dessus de la vallée du Rioubel; la route qui vient de Guillestre doit faire une série de lacets pour se hisser à Vars, dont l’habitat est fait de plusieurs hameaux dispersés; la route aboutit au col de Vars à 2 111 m, d’où elle descend sur Barcelonnette. Le col est situé entre le pic Crévoux à l’ouest (2 644 m) et la Tête de Paneyron à l’est (2 787 m); une altisurface aérienne y est aménagée et un refuge Napoléon est proche. En contrebas, les hameaux des Claux et de Sainte-Marie sont les points de départ des remontées mécaniques de la station de Vars; les Claux ont été construits avec la station, à partir de 1962, vers 1 850 m.

Le centre de montagne des Carlines, construit pour le Conseil général du Loir-et-Cher, peut recevoir 135 enfants et des familles. Le refuge-hôtel des Cassettes est-au-dessus des Claux à 2 138 m. D’autres centres ou villages de vacances se dispersent plus bas sur les deux versants, où sont tracées de petites routes. La station communique avec sa voisine de Risoul, avec laquelle elle forme le domaine de la Forêt Blanche, qui réunit 110 pistes totalisant 180 km, et 56 remontées. Elle se flatte de disposer d’une des pistes les plus rapides du monde, celle de Chabrières, longue de 1 220 m et dont la pente atteint jusqu’à 98%, la dénivelée totale étant de 495 m; un premier record du monde y fut établi à 230 km/h en 1992 par Ph. Billy, qui l’a porté à 243,9 km en 1997; un record de VTT a été établi à 178 km/h avant que la station des Arcs ne détrône celle de Vars avec un 251,4 km/h (S. Origone en 2006). La SEDEV (35 sal.) gère les remontées mécaniques.