Haute-Ariège (communauté de communes)

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vaste intercommunalité occupant toute la partie sud et sud-est de l’Ariège; 52 communes, seulement 7 300 hab., mais 112 800 ha. Le siège est à Luzenac. Aucune commune n’atteint 2 000 hab. Ax-les-Thermes est la plus peuplée.

Le territoire a pour axe la vallée de l’Ariège. On peut y distinguer cinq ou six sous-ensembles. Au nord s’individualise le massif de Tabe, dont la soulane porte plusieurs villages aux abords de Luzenac, et où est extrait le talc de Luzenac.

Luzenac (520 Luzenacois, 2 643 ha dont 896 de bois), 9 km au NO d’Ax-les-Thermes, 35 km SE de Foix, est sur la rive droite de l’Ariège et le bas de la soulane, mais s’est dédoublée sur l’autre rive, où passent la N20 et la voie ferrée et où a pris place un camping. Son finage, limité au nord à la partie basse de la soulane, s’étend vers le sud sur plus de 10 km, jusqu’au pic Espaillat (2 182 m) par la vallée de Labail. C’est à Luzenac, rive gauche, que se trouve l’usine qui traite le talc de Trimouns, descendu par un téléphérique à bennes; la société Imerys emploie 170 personnes au village et 95 à la carrière (plus des saisonniers). La Poste déclare 35 sal. Luzenac a connu son maximum de population en 1968 (960 hab.) et s’est dépeuplée ensuite, perdant encore 130 hab. depuis 1999.

Le talc de Luzenac. Le gisement de talc se présente sous la forme d’un filon de silicate de magnésium, large de 60 m et long de 2 000 m, situé dans les communes de Lordat, Vernaux et Bestiac, entre deux masses de micaschistes et de dolomies. Il est exploité en terrasses de mai à octobre vers 1 700 m; on en extrait 400 000 t/an, ce qui en fait la plus grande carrière de talc du monde. Un téléphérique évacue le minerai depuis 1976 vers l’usine de Luzenac, qui peut stocker 250 000 t . L’usine sort 1 400 t de talc raffiné par jour, par camions ou wagons. Le talc sert en pharmacie et pour les cosmétiques, pour l’alimentation humaine (notamment des soupes) et animale, la papeterie, les plastiques, les céramiques, le caoutchouc, le traitement des eaux… Il est connu depuis longtemps: on en trouve des traces dans les peintures magdaléniennes de la grotte de Niaux.

Une collecte artisanale avait été organisée au 19e s., d’abord à dos de mulet. L’arrivée du chemin de fer en 1888 a entraîné l’installation d’une descente par câble (1903) et une Société des Talcs de Luzenac a été fondée en 1905 et introduite en bourse en 1908. La carrière produisait 800 t en 1888, 20 000 en 1908, 50 000 en 1913. La concession et les installations appartenaient depuis 1988 au groupe minier international Rio Tinto, qui a créé une filiale d’échelle mondiale au nom de Luzenac, extrayant au total 1,4 Mt/an dont 0,8 en Europe, disposant de 11 mines et 20 usines sur tous les continents, et fournissant un quart de la demande mondiale. La filiale a été rapprochée des autres filiales Borax et Dampler en 2006, sous le nom de Rio Tinto Minerals.

Puis, en 2011, la firme Imerys, spécialiste des minéraux industriels et qui a intégré un grand nombre de briqueteries et tuileries en France, a racheté les ressources et les installations à Rio Tinto pour 340 M$. Imerys, issue de la SLN (Pennaroya-Le Nickel) par Imetal, mais dont la majorité des actions est au groupe belge Bruxelles-Lambert (Belgian Securities, 54%), emploie 20 000 personnes dans le monde et son chiffre d’affaires annuel se monte à 4 milliards d’euros.

Dans le fond de la vallée de l’Ariège, Luzenac est entourée de très petites communes.

Unac (120 Unaquois, 265 ha), à 640 m, juste à l’est au bord du Caussou qui y rejoint l’Ariège, a une belle et grande église romane.

Garanou (170 Garnouais, 301 ha dont 250 de bois) est juste à l’ouest de Luzenac au bas de la soulane d’Ariège avec, rive gauche, une partie de l’usine de Luzenac; le finage monte un peu au sud, jusqu’à 1 400 m.

Lassur (80 Lassuréens, 1 199 ha dont 442 de bois), 2 km à l’ouest de Luzenac, est au bas du versant gauche de l’Ariège, sur la N20; son finage flanque celui de Garanou, mais va beaucoup plus loin au sud, où il atteint 1 939 m au plateau de Beille.

Urs (35 Urséens, 91 ha), tout près de Lassur mais de l’autre côté de l’Ariège, est traversée par la voie ferrée. Le relief monte au nord au Pic d’Écourail (1 135 m).

Vèbre (130 Vébrois, 519 ha), 3 km à l’ouest de Luzenac, est aussi au pied de la soulane d’Ariège et au bord de la voie ferrée. Au nord, le relief monte à 1 233 m au Rocher de Courbas. Le finage monte en pointe sur l’ombrée, jusqu’à 1 500 m.

Au-dessus du Val d’Ariège, la soulane du Tabe est divisée en neuf communes, dont les microvillages sont installés en hauteur et très dépeuplés. Quatre d’entre eux sont desservis par la Route des Corniches (D20) qui utilise une dépression longitudinale entre le massif granitique et son enveloppe de terrains secondaires modelée en crêts. Quatre autres, au sud-est, dans des sites différents, participent également au massif de Tabe et sont sur la D20.

Senconac (12 Senconacois, 467 ha dont 150 de bois), à 925 m, est le plus occidental de ces villages. Son finage monte à 2 074 m au Pic de Han sur la crête du Tabe; au sud se dresse la corniche du sommet de Crouzille (1 153 m).

Caychax (14 Caychatois, 566 ha, à 915 m) est dominé par le Rocher de Courbas au sud, et son finage monte au nord au Han et au Galinas (2 115 m).

Appy (24 Pynarois, 610 ha), à 944 m, que le Courbas domine au sud, monte aussi jusqu’au Galinas; sous celui-ci dans un cirque est l’étang d’Appy, d’origine glaciaire, à 1 734 m.

Axiat (43 Axiatois, 954 ha dont 185 de bois), à 880 m, a un finage plus large, qui monte aux pics Saint-Barthélemy (2 348 m) et Soularac (2 368 m). Au sud, le crêt calcaire est divisé en deux par les percées de deux torrents dont la réunion forme le ruisseau d’Axiat, très court et qui atteint l’Ariège à la limite de Garanou, Urs et Lassur. Ces deux trouées encadrent le Sarrat de la Pijole (895 m), butte-témoin du crêt.

Lordat (63 Lordatois, 737 ha), à 890 m, est également sur la D20 mais au bas du Tabe sur le crêt, et domine ainsi le Val juste au nord de Garanou; sur un piton à 962 m. Elle a des restes du château féodal (11e-13e s., détruit au 17e), doté de deux enceintes, deux tours et un donjon, et abritant une volerie d’aigles. Le finage est muni d’une longue queue vers le NNE, qui atteint le Soularac et inclut l’étang Tort, en croissant, à 2 097 m. Au NE, un grand appendice vers l’est, long de 3 km et atteignant le vallon du Basqui, affluent de l’Hers, assure à la commune un tiers du périmètre de la carrière de talc de Trimouns.

Vernaux (30 Vernausiens, 606 ha), à 740 m, parmi les lacets de la D20, est au milieu de la soulane de l’Ariège entre Lordat et Luzenac. Elle aussi lance vers le NE une longue queue qui traverse le crêt au Pic Calmont (1 234 m) et à la Bouiche (1 317 m) puis monte sur le Tabe par la jasse de la Lauze, où commence la carrière et où parvient le télécâble; mais le dessin en équerre du finage de Lordat limite le finage au nord, vers 2 080 m sur la pente SE du Soularac.

Bestiac (22 Bestiacois, 657 ha), à 857 m, est à l’extrémité orientale de la D20, dans la vallée du Caussou et juste au-dessus de la route principale, ici la D2, sous le crêt de la Bouiche. Le finage comporte aussi une queue vers le NNE qui contient au nord le troisième tiers de la carrière de Trimouns, dont l’extrémité de la route d’accès et la plupart des constructions. L’altitude culmine à 1 889 m au NE à la Coumette.

Caussou (61 Caussounais, 1 583 ha dont 433 de bois, Maison de la chasse), à 860 m, est au fond du vallon de même nom sur la D2. Son finage ne va pas très loin vers le nord, atteignant tout de même 1 929 m au Pic Fourcat. Il inclut au sud l’ombrée boisée du Caussou, jusqu’à 1 464 m sous le Signal de Choula; la route, à nouveau D20, y monte de Caussou au col de Marmare (1 363 m) où elle joint la D613.

Deux communes au nord-est évoquent l’ancien pays d’Alion.

Prades (35 Pradéens, 2 897 ha dont 1 500 de bois), 20 km ENE de Luzenac, est une commune vaste mais quasi vide, qui a eu 870 hab. au début du 19e siècle. Le village, à 1 250 m d’altitude, dans la haute vallée de l’Hers, est à 17 km au nord d’Ax par la route (8 à vol d’oiseau). Le finage culmine à 1928 m au Pic Fourcat sur le versant oriental du Tabe. Une forêt domaniale couvre l’ombrée au-dessus de la vallée de l’Hers, qui s’enfonce en direction des gorges de la Frau, en fixant la limite du département.

C’est un peu au-dessus de Prades, à l’est, que se trouve le minuscule village de Montaillou (18 Montaillonois, 861 ha dont 400 de bois), 24 km NE de Luzenac, perché à 1 325 m, peuplé de 360 hab. en 1806, qui ne doit guère sa célébrité qu’à la publicité que lui a donnée l’étude d’Emmanuel Le Roy-Ladurie. Plusieurs opérations de rénovation et restauration ont été entreprises au village, ainsi que fouilles, spectacles historiques et colloques; il conserve les ruines d’une tour de son château féodal, qui la hisse parmi les hauts lieux prétendument cathares, et bénéficie sur le relief, près du roc de Quercourt (1 820 m), d’une station de ski partagée avec l’audoise Camurac (16 pistes et 7 remontées, avec route d’accès), dont le téléski de Coste Rouge qi monte à 1 779 m. On compte à Montaillou 73 résidences secondaires pour 19 principales… La commune est limitrophe de l’Aude.

Montaillou est sorti de l’obscurité avec «Montaillou, village occitan de 1294 à 1324», publié par l’historien Emmanuel Le Roy-Ladurie chez Gallimard en 1975 et disponible en poche (Folio Histoire). L’auteur y avait étudié les livres de l’Inquisition. «Montaillou… double symbole des pays d’oc et de la Catalogne; dernier vestige d’une relative libre pensée en attendant la Renaissance et la Réforme qui relèveront le flambeau; concrétisation, enfin, comme Astérix, du dernier village, luttant contre un conformisme à certains égards sympathique… mais conformisme écrasant quand même et qui voudrait agir à la façon d’un antiseptique, effaçant tout sur son passage, car il est insupportable que puisse subsister quelque part une trace de doute à l’endroit des vérités communément admises» écrit E. Le Roy-Ladurie, qui toutefois ajoute aussitôt: «seul le silence est sûr, tout le reste est courage».

Les Cabannes (340 Cabannéens, 87 ha), commune minuscule, fut un chef-lieu de canton de l’Ariège, 28 km au SE de Foix. Le village, à 535 m, est au fond du Val d’Ariège, sur la rive gauche au confluent de l’Aston; il a une gare, quelques commerces et services, deux villages de vacances dont un de 400 lits, pisciculture et base nautique, camping. Son territoire, très étriqué, se limite au fond de vallée. La population communale varie assez peu après avoir baissé de 1975 (470 hab.) à 1990 (330). Au moment de la mise en place des communes, Les Cabannes avait été réunie à Albiès, Aston, Aulos, Château-Verdun et Pech, qui ont très peu après acquis leur indépendance (avant 1801).

Château-Verdun (44 Castelverdunois, 79 ha) est juste au sud des Cabannes dans la vallée de l’Aston; château de Gudanes (18e s., avec jardins et verger) vers l’aval.

Pech (40 Péchois, 481 ha dont 227 de bois), juste au sud des Cabannes, au pied de l’ombrée de l’Ariège, étend son finage vers le sud sur 4 700 m et y accueille la D522 qui monte vers Beille, route hardie et sinueuse qu’a plusieurs fois empruntée le Tour de France.

Albiès (130 Albiésois, 769 ha dont 309 de bois), 5 km à l’ouest de Luzenac, est à l’inverse sur la rive droite de l’Ariège. La soulane monte à 1 041 m aux Taychous. Au sud, N20 et camping, et un finage très étiré vers le sud qui atteint le Piparlan à 1 891 m au bord du plateau de Bielle et contient le terminus de la route (D522), où sont apparus le village de ski nordique d’Angaka, avec le petit téléski de Géries, près de l’ancienne jasse des Isarges.

Aston (230 Astonnais, 15 380 ha dont 6 000 de bois), est la seconde commune du département pour sa superficie, après Auzat. Le village est tout en aval de la vallée de l’Aston, affluent de gauche de l’Ariège, où seule la petite commune de Château-Verdun la sépare du confluent avec l’Ariège. Elle compte quelques petites entreprises dont les instruments scientifiques Minco (30 sal.) et un centre d’hébergement touristique; un camping, et 40% de résidences secondaires. L’usine hydroélectrique, la plus productive des Pyrénées (400GWh/an), y est alimentée en partie par l’Aston, en partie par une conduite de 20 km qui vient de Mérens-les-Vals et traverse toutes les vallées du plateau de l’Aston, en y captant des eaux au passage. La commune n’a jamais été très peuplée: elle a culminé à 600 hab. en 1851 et son minimum s’est situé à 180 hab. en 1936. Elle a autant de résidences secondaires que de principales (une centaine de chaque sorte).

Le finage communal va jusqu’à la crête frontière de l’Andorre, dont il occupe 15 km entre le pic de Bagnels à l’ouest (2 638 m) et celui de Ruf à l’est (2 616 m). Le point culminant est le pic de Serrère (2 857 m). Cette crête n’a jamais offert de passage bien commode et ses cols ont peu servi sauf, aux deux extrémités, le port de Bagnels et surtout celui de Fontargente (2 262 m). Des petits cirques de la crête sortent une demi-douzaine de vallées qui se rassemblent en deux branches principales, celle du Quioulès à l’ouest et celle de l’Aston à l’est; elles confluent au barrage de Riète, qui contribue à l’alimentation de la centrale d’Aston depuis 1956 (barrage-voûte de 34 m de haut, retenue de 0,8 Mm3 et 7 ha). La haute vallée de Quioulès comporte plusieurs petits cirques ornés de nombreux étangs, les plus grands étant ceux des Mille Roques (6 ha, à 2 232 m) sous les pics du Pas de Chien et du Pas du Bouc, et celui de Soulanet (7 ha, à 2 345 m) sous le pic de Bagnels. La haute vallée de l’Aston est la plus équipée, avec le barrage et l’étang de Laparan (37 ha) à 1 539 m, accessible par une étroite route, et le refuge de Rulhe construit en 1991 à 2 195 m pour 50 places, sous le pic de même nom. Le barrage, achevé en 1985, est le plus haut barrage-voûte des Pyrénées, avec 110 m de hauteur; il retient 15,7 Mm3 d’eau, le lac formant un plan d’eau de 29 ha. Au-dessus du refuge, s’ouvre le beau cirque de Fontargente avec des étangs d’origine glaciaire, dont le Grand étang de Fontargente qui mesure 17 ha (à 2 141 m), ou celui de Joclar (7 ha, à 2 326 m).

La plus grande partie de la commune se développe sur la haute surface du plateau de l’Aston, reste d’un ancien aplanissement de la Zone axiale des Pyrénées, vers 1 800 m. Son témoin le plus étendu forme le plateau de Beille, à l’est de la vallée de l’Aston, que la commune partage avec les finages de Luzenac, Lassur et Albiès. Il est traversé par le GR10, et accessible depuis Les Cabannes par la D522 à travers la commune de Pech. On y juge l’arrivée de certaines étapes du Tour de France et une station de ski de fond y a été aménagée, avec 16 pistes (70 km), des traîneaux à chiens et à rennes, une base d’aventures Angaka, mais sur le territoire d’Albiès. Néanmoins le site est protégé.

Larcat (45 Larcatois, 931 ha dont 243 de bois), à 855 m, est au-dessus d’Aston sur le versant gauche de l’Aston, au bout d’une petite route en lacets qui vient des Cabannes. Son finage, tout en altitude, s’étend vers le SO où il atteint le Pla de Montcamp à 1 905 m. Une petite route forestière aux multiples lacets monte du village vers le col Dollent (1 161 m), permettant soit d’atteindre Larnat, soit de monter jusqu’au Pas de l’Escalier (1 865 m), à la limite d’Aston et de Gestiès, en passant par plusieurs cabanes et par le Rocher de Miglos (1 706 m), site de vol libre.

Cinq communes se partagent le Val d’Ariège en aval des Cabannes.

Verdun (230 Verdunois, 1 171 ha dont 305 de bois) est sur la rive droite de l’Ariège face aux Cabannes, formé de deux hameaux, le Barry d’En Bas et le Barry d’En Haut, disposés à 550 et 590 m sur un vaste cône de déjection du torrent des Moulines, qui descend du Tabe. Un vieux pont mène aux Cabannes. Au NO, la puissante corniche calcaire du Quié de Lujat (ou de Sinsat) offre plusieurs sites d’escalade vers 1 400 m. Elle est protégée dans une réserve de 300 ha qui va jusqu’à Ornolac. Une petite route grimpe en lacets et atteint la D20 à l’ouest de Sentenac. Une piste forestière continue en lacets vers le nord jusque vers 1 400 m, accompagnée d’un sentier de découverte. Le finage culmine à 1 475 m sur le versant occidental du Tabe. Ce haut territoire appartenait à Arniguel, dont ne reste qu’une église ruinée proche de Sentenac, et qui avait été intégrée dès les années 1790. Verdun a gagné 40 hab. depuis 1999; mais elle avait 750 hab. vers 1830.

Aulos-Sinsat (180 hab., 505 ha) est une commune nouvelle, formée en 2019 par la réunion de deux communes. Aulos (56 Aulosois, 104 ha) est juste en aval des Cabannes et de Verdun, au pied du versant gauche de l’Ariège, au passage de la N20 et de la voie ferrée. Sinsat (120 Sinsatois, 401 ha) est en aval d’Aulos sur la même rive et les mêmes voies; son finage s’étend peu vers le sud sur l’ombrée, où il atteint 1 259 m au Sarrat de Mietjous (du Midi) mais possède une part notable de la soulane sous le Quié de Lujat, protégé mais doté de sites d’escalade; le finage y culmine à 1 484 m.

Bouan (38 Bouannais, 344 ha), est en aval de Sinsat du même côté, mais son finage, bordé par le cours de l’Ariège, n’a pas de part à la soulane; un petit étang offre une base nautique. Sur le versant à l’ouest, la Spoulga est une grotte qui fut fortifiée et abrita des cathares. Au sud, le finage atteint le Cap de la Lesse de Bialac à 1 568 m.

Larnat (21 Larnatois, 260 en 1876, 560 ha dont un tiers en bois) a un village perché à 925 m au-dessus de Bouan, accessible par une dizaine de lacets. Elle a eu 770 hab. à son sommet (1851). Le finage ne descend pas dans la vallée et culmine aussi à la Lesse de Bialac.

La partie occidentale de l’intercommunalité de la Haute-Ariège correspond à l’ancienne communauté du Vicdessos. Le Vicdessos, jadis Vic de Sos, fut une grande seigneurie et une communauté de villages très vivante, l’une des plus originales des Pyrénées ariégeoises, qui a longtemps associé l’élevage avec estives et l’exploitation forestière et minière, notamment celle du fer; plus les difficiles transports associés, par hommes et mulets. Les châteaux de Moulis et surtout Montréal de Sos à Olbier au-dessus de Vicdessos et d’Auzat sont quelques restes des repaires seigneuriaux. Les habitants reçurent en 1293 le droit d’exploiter les minerais, ce qui fit le succès et la durée de la mine de Rancié et des forges. Ils passèrent des accords pastoraux de «lies et passeries» avec leurs voisins du Valferrer, et entretinrent une active circulation des fûts depuis le Couserans, en échange de fers et charbons de bois. De très nombreux orris témoignent de l’extension de la vie pastorale; mais on ne peut plus guère miser désormais que sur les loisirs et le tourisme.

Val-de-Sos (710 hab., 5 314 ha dont 1 694 de bois) est une commune nouvelle, qui a réuni en 2019 Vicdessos, Sem, Goulier, Suc-et-Sentenac. Vicdessos (590 Vicdessosiens, 601 ha dont 180 de bois) est un ancien chef-lieu de canton, 31 km au SSO de Foix,18 km au SO de Tarascon-sur-Ariège dans le fond de la vallée du Vicdessos, à 700 m. Le finage est petit et se limite au fond de vallée mais s’y étire sur 3,7 km; le relief monte à 1 590 m à l’est au Pic de Ganchette, au-dessus de la mine de Rancié. La commune eut 1 200 hab. en 1846 et s’est dépeuplée jusqu’en 1999, mais a regagné 100 hab. ensuite; elle offre un collège public, un camping; château de Cabre à l’est. Une moitié des logements sont des résidences secondaires.

Suc-et-Sentenac (53 Sucnacois, 3 169 ha dont 1 000 de bois, à 1 000 m) sont deux villages jumeaux en soulane, à 915 m pour Sentenac et 960 m pour Suc, séparés par un petit vallon. Leur réunion forme une grande commune, dotée d’une ample soulane qui monte jusqu’au pic des Trois-Seigneurs, sous lequel se cache l’étang d’Arbu (4 ha, à 1 726 m). Le contraste ombrée-soulane est particulièrement net dans cette vallée ONO-ESE. En altitude, de nombreux hameaux sont abandonnés; quelques tourbières; un village de vacances avec classes de nature. La commune a eu près de 1 400 hab. en 1851, encore 930 en 1911. Elle a encore perdu la moitié de ses habitants depuis 1999; 85% de ses logements sont des résidences secondaires.

Suc et Sentenac, associés dans une seule commune depuis la Révolution, furent longtemps des frères ennemis comme il s’en trouvait beaucoup dans ces montagnes. Ceux de Suc traitaient ceux de Sentenac de sinsolos (gros lézards) ou terregalhaïres (ceux qui ramassent la terre descendue des pentes par la pluie), et se voyaient traités de couréjolaïres, ce qui veut apparemment dire bouffeurs de liserons: c’est assez évoquer la pauvreté des lieux et la dureté de la vie paysanne de jadis… (d’après O. de Marliave dans le Dictionnaire des Pyrénées). La route du port de Lers (1 517 m) permet d’accéder au plateau de ski de Lers, à Aulus et même à Massat.

Goulier (45 Gouliériens, 1 022 ha dont 286 de bois), à 1 080 m, est dans un val perché au-dessus de Vicdessos. Elle a reçu au sud la petite station de ski de Goulier-Endron, qui a 6 pistes et 3 remontées, mais qui manque parfois de neige. Le finage atteint la Pique d’Endron, à 2 472 m. L’effondrement de la population, qui a culminé à plus de 1 500 hab. dans les années 1840, a été spectaculaire et précoce (700 hab. en 1900).

Sem (24 Sémois, 522 ha dont 228 de bois) est juché à 960 m dans un autre petit val perché au-dessus de Cabre dans la vallée du Vicdessos, à 2 km à l’est du chef-lieu. C’est à Sem que se trouvait la mine de fer de Rancié, la plus célèbre et la plus féconde de l’Ariège, que commémore à Sem un musée. Elle employait 400 mineurs au 19e siècle, mais la commune n’a toutefois pas dépassé les 500 hab. (1851). La mine a définitivement fermé en 1931, ce qui entraîna aussitôt la fermeture de la voie ferrée qui avait été posée entre Tarascon et Auzat en 1911; on évalue à 6 Mt le minerai extrait au cours de son histoire. La commune monte à 2 047 m au Garbié de Brésoul.

Auzat (530 Auzatois, 16 274 ha dont 738 de bois) est la plus vaste commune de l’Ariège. Son village est dans une petite plaine à 2 km en amont de Vicdessos dans le fond de la vallée du Vicdessos, à 740 m, en amont d’un court défilé où a été située une centrale hydroélectrique. Elle eut 1 900 hab. en 1831 et un millier entre 1900 et 1930. Son finage a les plus hauts reliefs de l’Ariège: le massif du Montcalm et ses quelques «plus de 3 000». Il s’enfonce en coin à la jonction de l’Andorre et de l’Espagne, jusqu’au pic de Médécourbe (2 914 m), à l’endroit où se rejoignent les trois frontières de France, d’Andorre et d’Espagne.

Le Vicdessos y naît sous le nom de Mounicou dans un cirque glaciaire où subsistent plusieurs petits étangs, dont les plus grands sont ceux de Médécourbe (4,3 ha, à 2 199 m) et de Soucarrane (4,3 ha, à 2 291 m), lequel est au pied du pic de même nom (2 902 m); une étroite et difficile route de montagne donne accès au fond du cirque. Le sentier du haut port de Bareytes (2 698 m) permet de parvenir à la vallée d’Arinsal en Andorre. La vallée file droit vers le nord et s’orne du grand étang de barrage de Soulcem qui couvre 87 ha, à 1 570 m; le barrage EDF date de 1983 et retient 29 Mm3; il alimente une usine électrique au pied du barrage (1 168 m), plus celle d’Artigue.

À l’ouest du lac, trône le massif du Montcalm (3 078 m) et de la Pique d’Estats (3 143 m), que l’on peut visiter à partir du refuge de l’étang de Pinet, édifié en 1993 à 2 242 m pour 50 personnes. Au nord se creuse la vallée de l’Artigue, où une usine hydroélectrique turbine les eaux du Soulcem amenées par conduite souterraine, et qui conflue un peu en aval avec le Mounicou. Au confluent, à 7 km SSO d’Auzat, où le torrent prend le nom de Vicdessos, le hameau de Marc, entouré d’habitats épars sur les hauteurs, a une chapelle, une grotte et une ancienne mine, un centre de vacances, une activité de canyoning.

À l’est, une troisième vallée, sud-nord, descend du pic de Tristagne (2 878 m); drainée par l’Artiès, elle commence en cirque à l’étang Fourcat (22 ha à 2 387 m), où a été rénové en 1996 le plus haut refuge ariégeois, à 2 445 m (45 places). Un peu plus bas a été achevé en 1940 le barrage d’Izourt, à 1 647 m, de 42 m de haut, qui retient un lac de 33 ha et 8 Mm3; ses eaux sont turbinées un peu plus bas à la centrale de Pradières (1 179 m), qui reçoit aussi des eaux des étangs de Gnioure et Peyregrand dans les vallées plus orientales. Le village d’Artiès est dans la vallée, à 4 km au sud d’Auzat.

À l’ouest du village d’Auzat, deux vallées plus courtes et de direction ouest-est descendent, l’une du port de Saleix qui donne accès à Aulus, l’autre du Pic Rouge de Bassiès (2 676 m) plus au sud. La première, très pratiquée au temps des échanges de minerai de fer et de charbon de bois, est maintenant vide et sans route, du moins en amont du hameau de Saleix, à quelques centaines de mètres d’Auzat — l’ancienne commune de Saleix a été rattachée à Auzat en 1964. La seconde, qui bénéficie de plusieurs lacs dont celui de Bassiès (ou étang Majeur, 21 ha à 1 639 m), et de belles cascades, est empruntée par le GR10 et propose à 1 650 m, depuis 1991, le refuge de Bassiès (50 places); l’usine hydroélectrique de Bassiès est, à 1 156 m, à l’endroit où la vallée perchée tombe sur celle du Vicdessos, peu avant le confluent avec l’Artiès et à 3 km SO du village d’Auzat.

Ce dernier, équipé en commerces et services, a beaucoup souffert de la fermeture de l’usine d’aluminium Pechiney en 2003; elle y employait encore 250 personnes; l’usine hydroélectrique, alimentée par Bassiès et le Soulcem, avait été aménagée dès 1908 pour l’usine d’aluminium. Auzat a annexé en 1965 le hameau et le très petit finage d’Olbier, jusqu’alors associés à Goulier et perché au-dessus du Vicdessos sur le versant droit, à quelques centaines de mètres d’Auzat; les ruines du vieux château féodal de Montréal de Sos, au hameau d’Olbier sur un promontoire calcaire, ajoutent ainsi aux attraits d’Auzat.

Auzat et Vicdessos forment ensemble une «station verte de vacances»; Auzat a plusieurs villages de vacances, un camping et plus de résidences secondaires (450) que de principales (250). La population communale a culminé à 1 880 hab. en 1831 et diminue depuis; elle a encore perdu 150 hab. après 1999.

Orus (24 Orusiens, 912 ha dont 490 de bois) est également un petit village de soulane, un peu plus à l’est au-dessus de la commune de Vicdessos, au bout d’une route en lacets de 4 km. Au-dessus, le finage monte à 1 984 m au Pic de Boucarle.

Illier-et-Laramade (25 Illiermadois, 502 ha dont 372 de bois) associe un hameau de soulane, à l’est d’Orus, et un doublet tout à l’est, Laramade étant en partie en fond de vallée, en partie au bas de l’ombrée. Ils sont associés depuis la Révolution. Au pont d’Illier, base de loisir et sites d’escalade. Le finage monte au nord au Roc de Querquéou (1 840 m), au sud à 1 312 m au-dessus de Lercoul.

Lercoul (26 Lercolois, 1 901 ha dont 290 de bois) est tout proche, à l’est, mais sur l’autre versant, perché en soulane, à 1 120 m, et accessible de Siguer par une route de 5 km aux lacets très serrés. Le finage communal, témoin des difficiles partages pastoraux de jadis, forme une étroite écharpe d’à peine 1 km de large, mais 15 de long, jusqu’à la crête frontalière qu’il atteint aux pics de Tristagne (2 878 m) et de l’Albeille (2 788 m) en suivant le versant gauche du Siguer. La commune partage ainsi avec Siguer le barrage de Gnioure, haut de 68 m, édifié en 1950, qui retient un lac de 86 ha (28 Mm3) a 1 822 m. Des restes de bas fourneaux gallo-romains ont été trouvés à 1 300 m sur le territoire de la commune.

Siguer (100 Siguerois, 3 873 ha dont 352 de bois) a son village au fond de la vallée de son nom et en aval, à 2 km du confluent avec le Vicdessos, à 745 m. La commune comptait plus de 1 000 hab. autour de 1840-1850. Son finage atteint juste le Vicdessos en aval, et va jusqu’à la crête frontalière au sud, où le Pic du Port atteint 2 903 m; la limite suit les deux vallées de Gnioure à l’ouest, avec son grand lac de barrage, et de Brouquenat et Peyregrand à l’est, qui confluent au Bouychet où finit la route, 4,5 km au sud de Siguer. Quelques étangs sont dans les hauteurs, dont le Rouch sous le Pic du Port (5 ha, à 2 548 m).

Gestiès (23 Gestiérois, 2 746 ha dont 192 de bois), qui eut 550 hab. dans les années 1840, a son village perché au-dessus de Siguer à l’est, à 940 m; il lui reste 14 résidences principales, 77 secondaires. Le finage s’étire sur 15 km, annexant au sud le versant droit du Bourguenat et aboutissant aux pics de Thoumasset (2 741 m) et de Bagnels à l’est, à la limite d’Aston, et au pic d’Arial à l’ouest (2 681 m). Dans l’intervalle se trouve le port de Siguer, qui fut l’un des passages les plus fréquentés vers les pays hispaniques; il débouche en Andorre au-dessus d’El Serrat. Dans le cirque de crête, resplendit l’étang Blaou (2 335 m, 16 ha). Plus bas, l’étang de Peyregrand envoie ses eaux par conduite souterraine vers le lac de barrage de Gnioure et, de là, vers l’usine de Pradières (Artiès). Ces hautes vallées du Siguer et du Bourguenat sont dépourvues de routes et d’accès assez difficile; le GR10 lui-même s’écarte des hauteurs pour passer par les cinq villages et ne retrouve le voisinage des sommets qu’à la faveur de la vallée d’Artiès, dans la commune d’Auzat.

La partie orientale de la Haute-Ariège est desservie par Ax-les-Thermes; elle confine à l’Andorre, à l’Aude et aux Pyrénées-Orientales.

Ax-les-Thermes (1 290 Axéens, 3 026 ha dont 2 420 de bois) est un ancien chef-lieu de canton, 43 km au SE de Foix. La ville est à l’entrée du Val d’Ariège, à 720 m, au confluent de l’Ariège et de l’Oriège. Porte de l’Espagne au Moyen Âge, elle fut une active ville marchande, animée par une bourgeoisie relativement cossue dont quelques maisons portent la trace. Elle fut aussi précocement une ville d’eaux; les sources sulfurées jaillissent en pleine ville et celle-ci eut très tôt un hôpital pour lépreux et un bassin des ladres où ils pouvaient se baigner. À partir du 16e s., les bains ont été fréquentés aussi par d’autres, et la source du Couloubret a été équipée en 1737, trois autres au 19e siècle, l’ensemble fusionnant en 1867 pour former l’établissement thermal.

Les eaux très chargées en soufre sortent fort chaudes, jusqu’à 78 °C, et la ville en reçoit un parfum accusé. Le nom, qui semble d’origine romaine et évoque les eaux (Aquae), a été complété par «les Thermes» en 1888; selon certains érudits, toutefois, il aurait pu être à l’origine Ats, terme évoquant une mauvaise odeur; c’est en tous cas la prononciation locale traditionnelle… Ax reçoit 6 500 curistes par an environ (110 000 nuitées), ce qui la met au niveau des plus actives stations des Pyrénées centrales, hors Luchon.

Les thermes du Couloubret emploient 25 personnes, ceux du Teich 30; ils appartiennent à la Société thermale d’Ax, créée en 1879 et qui relève du groupe Eurothermes (famille Ébrard). Le casino, du groupe Joa, n’a qu’une activité modérée (25 sal.). Ax compte 9 hôtels (180 chambres), 2 340 résidences secondaires, formant les trois quarts des logements. La station emploie 105 salariés (société d’économie mixte Sava), l’établissement d’économie mixte de thalassothérapie (Semtax) environ 50.

À la fonction thermale maintenue et au passage vers l’Espagne s’est ajoutée la fonction de loisirs estivaux et surtout hivernaux: la commune a aménagé au SO, sur le plateau de Bonascre et les pentes de la Tute de l’Ours (2 305 m), la station de ski du Saquet. Accessible dès 1955 par un téléphérique, elle le fut ensuite par une route de 8 km montant à plus de 1 300 m, ce qui entraîna l’abandon du téléphérique dès 1975. La station compte 25 pistes et 17 remontées. Des extensions en ont fait la station des Trois Domaines (Bonascre, Saquet et Campels), gérée par la Savasem (société d’économie mixte, avec 80% de parts pour le côté public) depuis 2004; la fréquentation moyenne est de 300 000 journées-skieurs par an.

En outre s’est développée une fonction nodale ou de carrefour, les routes qui sortent d’Ax menant en Andorre, en Cerdagne et en Espagne vers le sud, dans la vallée d’Orlu et dans celle de l’Aude par le col de Pailhères à l’est, dans celle de l’Hers et au-delà par le col de Chioula au nord.

Le territoire communal monte au SO jusqu’au pic de l’étang Rébenty, à 2 415 m. Il est très limité au nord. En revanche, il s’étend assez largement vers le sud-est où il atteint le Cap du Camp (1 781 m) juste au-dessus du col de Jou à 950 m (1 762 m); le hameau de Perches est sur le relief, un peu au sud-est d’Ax à 950 m. Sur le versant gauche de l’Ariège en amont d’Ax, un long replat porte les trois hameaux de Bazerque, à 817, 863 et 920 m desservis par la petite D222. C’est à l’ouest de la haute Ariège que le finage est le plus étendu et le plus élevé. Il atteint 3 415 m au Pic de l’Étang Rébenty. C’est sur cette longue échine qu’ont été installées les stations de Bonascre, vers 1 380 m, du Saquet vers 2 000 m, et plus tard de Campels à 2 215 m près de la Tute de l’Ours(2 235 m). Les deux dernières ne sont que des lieux de départs des remontées mécaniques. La première est un gros village très équipé, accessible depuis Ax par la route (D82, 9 km) et par téléphérique (2 800 m de long pour 660 m de dénivellation).

Ax, «station verte de vacances», dispose d’un collège public, d’un hôpital local (5 lits), de trois villages de vacances dont l’un, le Tarbesou sur le plateau de Bonascre, offre près de 400 places; les Tilleuls emploient 50 personnes à l’hébergement touristique, la Sava Sem 70 sal. aux téléphériques et remontées mécaniques. La population de la commune a culminé à près de 2 000 hab. en 1836; elle fut de 1 300 hab. à son minimum (1936), est montée à 1 690 hab. en 1968 puis s’est un peu tassée, perdant encore 220 hab. depuis 1999.

Plusieurs petites communes environnent Ax au nord-ouest.

Savignac-les-Ormeaux (390 Savignacois, 2 861 ha dont 1 143 de bois) est à 2 km en aval d’Ax à 680 m, au pied du versant droit de l’Ariège, sur la voie ferrée et la N2020; deux campings. Son nom a été allongé en 1936. Son finage a peu de part à la soulane mais s’étend sur 13 km vers le SSO, en remontant toute l’étroite vallée du Najar. Celle-ci débute par un beau cirque avec étangs, sous le pic Fourcade (2 675 m), accessible par le GR10; étang Bleu à 2 128 m; à l’ouest dans un vallon secondaire sous le Pic d’Espaillat, étang d’Embizon (2 086 m). La commune a un Intermarché (20 sal.).

Perles-et-Castelet (230 Perlois, 1 777 ha dont 601 de bois), juste en aval, réunit un village de fond de val au bord de l’Ariège, le Castelet, avec gare et usine électrique, et le vieux village de Perles, un peu en aval au pied de la soulane de l’autre côté de la rivière; les deux sont vers 700 m et ont été réunis vers 1792. La population a culminé à 530 hab. vers 1840; elle a gagné 70 hab. depuis 1999 (44%). Le finage monte au sud sur le plateau d’Aston, mais moins loin que celui de Savignac; il va jusqu’au pic Espaillat (2 263); centre de vacances d’EDF, maçonnerie Martuchou (30 sal.).

Tignac (26 Tignacois, 353 ha, à 840 m) est sur la soulane d’Ariège au-dessus de Perles-et-Castelet; son finage monte au NE à 1 444 m sur le Serrat de la Barthe; un dolmen au NO.

Vaychis (24 Vaychissiens, 449 ha, à 860 m) est juste à l’est dans la même situation, mais son finage, plus étiré vers le NE, inclut le Signal de Chioula (table d’orientation, vol libre) à 1 505 m et va jusqu’au col de Chioula (1 449 m) dont les environs sont équipés pour le ski de fond (60 km de pistes).

Ignaux (110 Ignaous, 549 ha, à 980 m) est juste au nord d’Ax sur le relief, à 1 006 m tout près de Sorgeat. Son finage va au nord jusqu’au col de Chioula et au Serrat des Tres Bents (des Trois Vents, à 1 626 m) et porte à l’angle NE le refuge de Chioula (1 610 m), qui participe à l’ensemble des activités de ski de fond.

Deux communes sont au fond du haut Val d’Ariège, dont les finages s’étendent loin vers le sud.

Mérens-les-Vals (180 Mérengois, 8 012 ha dont 3 500 de bois) est à 8 km au sud d’Ax-les-Thermes, à 1 050 m en fond de vallée, sur la rive droite de l’Ariège au confluent du Nabre qui vient du SE. La mention «les Vals» a été ajoutée en 1932. La commune, étendue des deux côtés de la vallée, va au SE jusqu’au pic Pédrous (2 842 m) à la limite des Pyrénées-Orientales dans le massif du Carlit, et au SO aux pics de l’Albe (2 764 m) et de Ruhle (2 783 m). Au-dessus du village, se dresse la tour ruinée du clocher carré d’une très vieille église (10e-11e s.); un camping, 50% de résidences secondaires.

L’Ariège entre dans la commune aux Bordes de Saillens, par la cascade de Bésines, d’où l’on atteint à l’est le lac des Bésines et le refuge de 54 places aménagé en 1966 à 2 240 m. La voie ferrée gagne à Saillens quelques dizaines de mètres au prix d’un tunnel hélicoïdal de 400 m de diamètre; la première usine hydroélectrique de la rivière y est installée, suivie d’une autre au village. À l’est, le vallon des Bésines monte à la cabane et à l’étang de Bésines (à 1 970 m) et va jusqu’au Pic de Lanos (2 667 m); deux petits lacs sont en altitude, Soula Couloumé au nord à 2 321 m, Moulsut à 2 214 m au sud, accessibles par le refuge des Bésines (2 050 m). Vers le nord, la Porteille des Bésines (2 333 m) permet au GR10 de passer dans le vallon du Nabre, qui se termine à l’est par un grand cirque dominé par l’Esquine d’Aze et pourvu de petits lacs vers 2 200 m. À l’ouest, le vallon du Mourgouillou, qui débouche au village, vient du cirque de l’Albe, ouvrant un passage vers l’Andorre par le col de l’Albe (2 535 m); l’étang de l’Albe (7 ha) occupe le fond du cirque à 2 355 m, suivi par l’étang du Couart (9 ha) à 2 225 m; un peu à l’est, le finage englobe l’étang de Pédorrès (7 ha, à 2 166 m), dont le débouché est à L’Hospitalet. L’étang de Comte (3,5 ha) est à mi-vallon, à 1 723 m non loin du refuge du Mourgouillou (1 680 m) sur le GR10.

Mérens est à l’origine d’une race de cheval noir, petit et rustique, apparemment depuis la préhistoire; le troupeau serait de 2 000 têtes environ. La population communale a culminé à 900 hab. en 1906 et son minimum a été de 140 hab. en 1982.

L’Hospitalet-près-l’Andorre (90 Espitalois, 2 612 ha dont 212 de bois) est à 18 km au sud d’Ax-les-Thermes, à 1 450 m. La commune est limitrophe des Pyrénées-Orientales et de l’Andorre. Le village, au fond de la vallée de l’Ariège, est au départ du tunnel ferroviaire (entrée à 1 461 m) et du tunnel routier (entrée à 1 525 m), tous deux de 5 km, qui passent sous le col du Puymorens et débouchent en Cerdagne. Au-delà, la route mène à la fois en Cerdagne et en Andorre, par le Pas de la Case et le port d’Envalira.

Côté est, le finage est peu étendu mais monte au pic de Querfour à 2 585 m; côté ouest il va plus loin, jusqu’au pic de la Cabanette (2 818 m) et au pic d’Ascobès (2 779 m) qui domine un beau cirque avec plusieurs étangs, dont le principal est celui de Siscar (2 184 m, 5 ha). Le nom était seulement L’Hospitalet jusqu’en 1928. Le finage n’a jamais été très peuplé: il avait environ 130 hab. au 19e s.; le maximum démographique est de 1962 (190 hab.); mais la population aurait diminué de près de moitié depuis 1999 (170 hab.).

Vers l’est, l’intercommunalité de Haute-Ariège se termine par un groupe de communes aux vastes finages mais de très faible peuplement, aux confins de l’Aude et des Pyrénées-Orientales.

Orgeix (90 Orgeixois, 1 839 ha dont 690 de bois), 3 km à l’est d’Ax à 820 m, est dans la vallée de l’Oriège. Elle a deux petites usines hydroélectriques (5 et 6 MW), alimentées l’une par l’Oriège, l’autre par la vallée voisine d’Ascou (lac de Goulours) et le petit lac de Campauleil, accessible à pied depuis Ax. Le finage s’étend au sud, où il occupe les deux versants d’un vallon qui descend du Pic de l’Homme (2 484 m) vers Orlu, au-dessus d’un étang glaciaire nommé l’Aygue Longue en dépit de sa forme ronde (5 ha, à 2 075 m). L’ensemble de la vallée de l’Oriège produit environ 160 GWh par an.

Orlu (180 Orluséens, 7 079 ha dont 1 455 de bois) est à 6 km ESE d’Ax-les-Thermes, à 875 m. Le village est en aval d’une spectaculaire vallée rectiligne, parfaitement calibrée par les glaciers, drainée par l’Oriège; elle mène au massif du Carlit et elle est dominée au nord par la silhouette caractéristique de la Dent d’Orlu (2 222 m), haut lieu du vol libre. La population communale a culminé à 550 hab. en 1841 et atteint son minimum à 125 hab. en 1968. Orlu a reçu un observatoire de la montagne, une maison des Loups, un parc d’aventure dans les arbres, deux villages de vacances dont un de 126 places; un camping (100 places), et plus d’une moitié de résidences secondaires.

En amont du village, les Forges d’Orlu sont à la confluence de deux hautes vallées. La plus orientale est celle de la haute Oriège, coudée à angle droit, qui vient de l’étang Faury au pied du pic de même nom (2 702 m) et qui est dominée à l’est par les pics de la Coumette d’Espagne (2 763 m) et de la Grande Porteille (2 765); près de l’étang de Beys (ou en Beys), qui est à 1 956 m, a été aménagé un refuge de 50 places, qu’atteint le GR7. L’autre vallée, à l’ouest des pics de Roque Rouge, du Cap de Pinet (2 420 m) et du pic de Beys (2 532 m), est celle de Naguilles; dominée par les pics de l’Étang Faury, de l’Esquine d’Ase (l’Échine d’Âne, 2 706 m) et de l’Homme (2 464 m), elle contient plusieurs étangs, et le grand lac de Naguilles, créé en 1959 derrière un barrage-voûte de 51 m de haut à 1 880 m, et qui stocke 43 Mm3. Le lac alimente l’usine hydroélectrique des Forges d’Orlu, où les forges ont depuis longtemps disparu; cette centrale, à 900 m, a été refaite en 1958 et sa puissance portée à 80 MW.

Sorgeat (85 Sorgeatois, 1 892 ha dont 700 de bois) est un petit village à 5 km NE d’Ax à 1 050 m), juste à l’est d’Ignaux, avec un camping proche. Son finage s’étend loin vers le NE, où il atteint à la limite de l’Aude le Quercourt (1 820 m) et le Pic de Serembarre (1 851 m).

Ascou (140 Ascounais, 3 559 ha dont 1 730 de bois), également proche d’Ax (5 km à l’est), s’étage vers 1 000 m sur une soulane qui domine la vallée de la Lauze. La commune, qui a eu 1 000 hab. en 1836, s’étend au SE jusqu’à la Dent d’Orlu (2 222 m), à l’est jusqu’au Tarbesou (2 364 m) et au col de Pailhères (2 001 m), au nord jusqu’au pic de Serembarre. À 3 km en amont du village a été barré en 1946 le lac de Goulours (6 ha, 0,4 Mm3) qui alimente la centrale du Teil à Orgeix; camping. De là, la D25 se divise en deux branches. L’une remonte la Lauze vers l’est jusqu’au col de Pailhères (2 001 m), donnant accès à la station de ski d’Ascou-Pailhères, sur l’ombrée du Tarbesou, qui dispose de 15 pistes et 6 remontées mécaniques. L’autre remonte vers le NE le vallon affluent de l’Eycherque jusqu’au col du Pradel (1 673 m), qui donne accès à la vallée audoise du Rébenty. La commune a 74% de résidences secondaires et a gagné 40 hab. depuis 1999.

Les autres communes sont sur le versant méditerranéen, dans le haut bassin de l’Aude; elles formaient la communauté du Donezan.

Mijanès (61 Mijanésiens, 3 995 ha dont 1 402 de bois), à 28 km à l’est d’Ax au-delà du col de Pailhères (fermé en hiver), eut 600 hab. vers 1850. Le village s’étage à 1 130 m sur la soulane au bord de la Bruyante qui descend vers l’Aude, à 6 km au NO de Quérigut. Son finage s’étale au SO dans un grand cirque glaciaire constellé de petits étangs, sous les pics du Roc Blanc (2 542 m), de Balbonne (2 305 m) et du Tarbesou (2 364 m). La commune a aménagé à l’ouest, au bas de la descente du col de Pailhères vers 1 500 m, une station de ski mixte dite de Mijanès-Donezan, ouverte en 1961, dotée de 10 pistes et 5 remontées pour le ski alpin, 8 pistes (36 km) pour le ski de fond. Un village de vacances est aux Soulades, le lac de barrage de Noubals (17 ha, à 1 229 m), au sud du village, peut stocker 2 Mm3. Mijanès a une centaine de résidences secondaires, deux fois plus que de principales.

Rouze (85 Rouzéens, 951 ha dont 174 de bois), juste en aval de Mijanès à 975 m, tient l’accès à la vallée de l’Aude par une route en lacets; au-dessus de la gorge, on voit les ruines du château féodal d’Usson (12e s.), réaménagé au 18e s., mais détruit pendant la Révolution; une Maison du patrimoine a pu être installée dans les anciennes écuries. Au fond de la vallée se cachent des restes des anciens thermes d’Usson-les-Bains. Près du village, l’usine électrique du Rialet, en hauteur (971 m) au SE du village, est alimentée par un petit barrage local, ainsi que par celui de Noubals et par plusieurs prises d’eau sur la Bruyante et le ruisseau d’Artigues.

Artigues (56 Artiguois, 1 243 ha dont 514 de bois, à 1 100 m) est à 2 km SE de Mijanès et 4 km NO de Quérigut; un village de vacances. Son étroit finage va loin vers le SO jusqu’à la crête de limite de département où il atteint à 2 546 m au pic de Baxouillade, qui domine à l’ouest la vallée d’Orlu, sur laquelle donne la haute échancrure de la Porteille d’Orlu (2 380 m); cette haute vallée est celle du Laurenti, qui contient le lac de même nom (8 ha) à 1 936 m et reçoit ensuite à droite le Bourdiou, les deux fixant la limite orientale de la commune jusqu’au Rialet.

Le Pla (57 Pléens, 1 297 ha dont 780 de bois), à 1 070 m, est à 3 km NO de Quérigut, ses maisons tassées autour des ruines de l’ancien château de Donezan; camping. Le finage atteint à l’est le fond de la vallée de l’Aude. Au SO, il monte dans la forêt domaniale des Hares jusqu’au Puig du Pla de Bernat (2 437 m).

Quérigut (140 Quérigutéens, 3 640 ha dont 2 207 de bois) est un ancien chef-lieu de canton, 36 km à l’est d’Ax-les-Thermes sur le plateau du Donezan à 1 250 m; le t final s’entend. La population a dépassé 700 hab. vers 1850 et n’était que de 120 hab. en 1999. Le finage monte au SO au pic de Ginèbre (2 382 m) et contient sur ses pentes l’étang de Quérigut (8 ha, à 1 875 m). Il traverse les gorges de l’Aude à l’est; elle contient ainsi la forêt domaniale de Carcanet, rive droite, et sa pointe SE, proche du Madrès, le rend limitrophe à la fois de l’Aude et des Pyrénées-Orientales; la centrale électrique du Carcanet est au fond de la gorge.

Carcanières (79 Carcaniérois, 650 ha) est sur le plateau à 3 km au NE de Quérigut, à 1 175 m); hameau de loisirs du Soula (120 places). La commune a 90 résidences secondaires pour 25 principales, jusqu’à 300 habitants l’été — et avait 270 hab. autour de 1850. Son finage descend aussi jusqu’au fond de la gorge de l’Aude, mais les bains dits de Carcanières sont de l’autre côté du fleuve, dans la commune d’Escouloubre (Aude), quelques maisons étant du côté de Carcanières rive gauche.

Le Puch (29 Puchéens, 289 ha, à 1 100 m) est entre Carcanières et Le Pla, à 1 120 m, sur la D25. Le petit finage atteint le cours de l’Aude au NE en aval des bains.