Havre (Le)

(172 770 Havrais, 4 695 ha dont 220 de bois) est une sous-préfecture de Seine-Maritime, à l’extrémité septentrionale de l’estuaire de la Seine. Le Havre est l’une des rares villes françaises de création relativement récente: elle a été fondée en 1517 à la demande de François Ier, qui souhaitait que le royaume puisse disposer d’un port de mer fiable au débouché naturel de la capitale. Cette situation et cette fonction valurent au Havre le surnom de «Porte Océane» qu’elle emploie complaisamment. C’est sous celui du Havre de Grâce, emprunté à la chapelle locale de Notre-Dame-de-Grâce (ou de Grasse), que la ville fut créée dans les marais de Seine, dont les petits ports de pêche locaux, Graville ou Leure, étaient déjà envasés. Toute une série de bassins, de jetées et d’écluses de marée s’ajoutèrent les uns aux autres au fil des siècles, les principaux élans datant du 19e siècle et des années 1960-1975.

La commune avait 20 000 hab. au début du 19e siècle; en 1852, elle s’est agrandie en absorbant Ingouville (plus de 4 000 hab.) et le petit village de Leure; en 1919, elle a inclus Graville-Saint-Honorine (16 000 hab.) à l’est; en 1953 Bléville (4 000 hab.), en 1955 Sanvic (20 000 hab.), toutes deux au nord-ouest; en 1973 Rouelles (2 000 hab.) au NE, dans la petite vallée de la Fontaine, affluent de la Lézarde. Croissance et fusions ont porté la population communale à 100 000 hab. en 1879, 130 000 en 1900, 165 000 en 1931. Le Havre a subi ensuite deux drames d’inégale ampleur: les bombardements massifs de septembre 1944 destinés à écraser la résistance allemande, qui anéantirent tout le centre; la chute des traversées maritimes transatlantiques. La population a toutefois augmenté à partir de la reconstruction, atteignant un maximum de 218 000 hab. en 1975; elle diminue peu à peu depuis, et a perdu 20 500 hab. depuis 1999, mais le port s’étend encore et la ville a acquis de nouvelles fonctions sociales (université, culture) et portuaires (traversiers, conteneurs).

Le centre-ville demeure sur le terre-plein des anciens marais, autour des premiers bassins. Il a été entièrement reconstruit après 1945 sous l’égide d’Auguste Perret, fervent partisan des lignes droites et du béton. L’ensemble est désormais classé au Patrimoine mondial de l’Unesco. Le plan en échiquier de la reconstruction s’appuie en fait sur l’ancien plan Lamandé du 18e siècle, mais a été étendu. Les grandes rues, sensiblement ouest-est, se calent sur le grand rectangle du bassin du Commerce, que traverse depuis 1973 une élégante passerelle à haubans. L’axe septentrional est donné par la rue de Strasbourg, qui accueille des administrations (palais de justice, sous-préfecture); elle est prolongée à l’ouest par la grande promenade ombragée de l’avenue Foch, qui atteint la plage de galets à la Porte Océane. Le principal axe transversal, nord-sud, est la rue de Paris, très achalandée. Elle part au nord de la vaste place de l’Hôtel de Ville, dessinée par Perret, où trônent la mairie et son beffroi. Au centre, à l’extrémité occidentale du long bassin du Commerce, une autre assez grande place, au nom du général de Gaulle, a été aménagée dans les années 1960 par l’architecte Niemeyer; l’Espace Oscar Niemeyer est devenu un grand centre culturel et d’exposition, en deux immeubles surprenants aux lignes courbes qui tranchent avec la rectitude environnante de l’architecture à la Perret.

Vers l’ouest sont les halles, puis la vaste église Saint-Joseph, également d’Auguste Perret, un grand carré dominé par un clocher de 109 m. Vers le sud, le quadrillage de rues retrouve en partie celui de la ville primitive de 1517, qui se tenait à l’ouest du bassin du Roi et dont l’axe principal nord-sud a été repris par le tracé de la rue de Paris. La cathédrale Notre-Dame (fin 16e-début du 17e s.) a pu être restaurée; sur le port se tiennent le sémaphore et le moderne et grand musée d’art André Malraux. À l’ouest, la ville reconstruite se termine par le quartier neuf du Perray et le port de plaisance, fermé au nord par la plage de la Porte Océane.

Le centre-ville comporte aussi au sud-est un ensemble de bassins portuaires anciens (la Citadelle, la Barre) à l’emplacement de la citadelle détruite; ils entourent le quartier populaire de l’Eure et le quasi-îlot de Saint-François, «quartier du port» animé où sont aussi le musée de l’ancien Havre dans la vénérable maison Du Bocage, et le musée d’histoire naturelle. L’extension du centre-ville s’est faite plus récemment vers l’est par la rénovation des abords du bassin Vauban et de la gare, jadis quartiers de pauvres et d’entrepôts; elle s’ouvre par l’édifice du Centre de commerce international, de 1978; la nouvelle université y a trouvé des locaux; un Espace maritime et portuaire y accueille manifestations et expositions et y développe un musée des ports; outre un multiplexe et un centre commercial, une tour de 120 m et même un casino, ont pris place un grand ensemble aqualudique (Complexe aquatique des Docks) ainsi qu’un Centre de la mer et du développement durable (sic), tous deux confiés à Jean Nouvel. Cette ville basse et centrale, socialement hétérogène jadis, est assez bourgeoisement habitée depuis la reconstruction, surtout vers l’ouest.

Vers l’est, en direction de Graville où subsiste un grand prieuré de l’ancienne abbaye, avec musée lapidaire et de maquettes de maisons, et de Harfleur au-delà, elle passe à un habitat nettement plus pauvre, strié par les emprises ferroviaires et les pénétrantes, et proche des espaces industriels portuaires de l’Est.

Elle est dominée au nord par la Côte, l’ancien versant de Seine, rectiligne et haut d’une centaine de mètres, entièrement bâti et couronné par les anciens forts de Sainte-Adresse à l’ouest, de Tourneville à l’est, celui-ci flanqué par le grand cimetière et dominant le centre hospitalier. La Côte est un élément majeur du paysage havrais. Une légère dépression du plateau en arrière-côte, la Cavée, abrite un habitat d’origine populaire mais de plus en plus revalorisé.

Le plateau lui-même a reçu de massifs «grands ensembles» d’habitation qui font les quartiers pauvres de Sanvic, Bléville et Montgaillard à l’ouest, le Bois au Coq au centre, Rouelles et Caucriauville à l’est. Entre eux s’insèrent des habitats de pavillons vers Frileuse et Aplemont, et la forêt de Montgeon, qui occupe 250 ha et accueille un parc de loisirs. Un peu plus loin au nord-est, de part et d’autre de la vallée encaissée de la Lézarde, Montivilliers oppose à l’ouest un quartier populaire, à l’est un vaste domaine de beaux quartiers.

La côte à falaise à l’extrême occident de l’agglomération est partagée entre le petit finage de Sainte-Adresse, très bourgeoisement habité, et le grand finage d’Octeville-sur-Mer, où est établi l’aéroport. Le terminal pétrolier d’Antifer est nettement plus au nord, presque à Étretat. Quatre zones urbaines sensibles ont été délimitées dans la commune: deux petites dans le port: les Neiges entre le canal du Havre et le bassin Coty à l’est de la centrale EDF, l’Eure-Brindeau au nord du canal du Havre, entre celui-ci et les voies ferrées; deux grandes sur le plateau: le vaste domaine de HLM de Caucriauville au-dessus de la vallée de la Lézarde et de son affluent la Fontaine au nord-est; l’ensemble Montgaillard-la Forêt-Mare Rouge au nord, qui a reçu un statut de zone franche urbaine dès 1997.

L’activité de la ville reste dominée par le port et ses industries, mais les fonctions urbaines se sont bien diversifiées et apparaissent désormais tout à fait complètes, tandis que les anciens grands chantiers navals Augustin Normand ont disparu, ne laissant que le nom de la principale rue du Perrey.

L’Université a été créée en 1984, un premier Institut Universitaire de technologie étant apparu en 1967 et porté progressivement à 10 départements. Elle a commencé par les sciences; les «affaires internationales» ont suivi, puis une unité de Lettres et sciences humaines en est sortie en 1998. L’Université ne comporte pas de volet en biologie et médecine, mais a créé une école d’ingénieurs, l’Institut supérieur d’études logistiques (ISEL). L’ensemble compte 8 000 étudiants et 850 enseignants et techniciens (plus 850 chargés d’enseignement), répartis en trois unités: Caucheville au nord (IUT), Lebon au centre, le principal, près de la gare (lettres, sciences, affaires, plus la présidence et les services), Frissard au sud entre deux bassins du port (IUT, ISEL). L’enseignement supérieur est complété par une active École supérieure de commerce et son Institut portuaire d’enseignement et de recherche, tandis que du Conservatoire des arts et métiers dépend un Institut national des transports internationaux et des ports (ITIP).

La commune compte 16 collèges publics et une douzaine de lycées publics, plus des collèges et lycées privés. L’espace Niemeyer, le musée Malraux, plusieurs théâtres, le nouvel Espace des docks Vauban entretiennent une vie culturelle de qualité. Le Havre a aussi une réputation dans les sports, au moins comme première ville française à avoir vu se créer un club sportif, Le Havre Athletic Club (HAC) en 1872, qui aurait été le premier à introduire en France le football et qui a eu ses heures de gloire, même s’il n’est plus au premier niveau à présent.

Les principaux employeurs de la ville sont le Centre hospitalier, fort de 4 000 agents et près de 400 médecins, gérant près de 2 000 lits, auxquels s’ajoutent l’Hôpital privé de l’Estuaire (58 sal.) et la clinique les Ormeaux (290 sal.), la clinique Océane (50 sal.), le Centre de rééducation de la Hève (65 sal.) des maisons de retraite dont Korian Medica (95 sal.), les Jardins d’Elodie (85 sal.), la Villa Saint-Nicolas (75 sal.); la mairie (4 000 sal.) et le Port autonome (1 500 sal.). Dans les services s’ajoutent surtout la communauté d’agglomération (500 sal.), EDF-GDF (460) et la centrale thermique portuaire EDF (340), la Chambre de commerce (300). L’entreprise de presse SNPEI (Le Havre Libre) du groupe Hersant a 140 sal., le Grand Casino 140 (groupe Partouche), les transports publics urbains (Porte Océane) 540 sal. et les cars Périer (55 sal) et Veolia (120 sal.). EDF 240, Orange 140, La Poste 210.

Dans l’industrie se distinguent l’usine des pompes Dresser Rand (760 sal., ex-états-unien, acquis par Siemens), Métallerie Fouré-Lagadec (540 sal., avec le siège), verrerie Tourres (480 sal., groupe Saverglass du fonds Carlyle), spiritueux Slaur Sardet (180 sal., 100 millions de cols par an, groupe la Martiniquaise), cafés Legal (150 sal.); échangeurs de chaleur Delaunay (110 sal.); Normandie Échafaudages (100 sal.); mécanique Lacmil (80 sal.), Ateliers de Normandie (50 sal.).

Dans le bâtiment, constructions Colas (100 sal.) et C SAM (55 sal.), peinture Lasarat (190 sal.) et Trapib (100 sal.), isolation Kaefer Wanner (170 sal.), couverture Dufour (65 sal.), installations électriques SNEF (50 sal.); nettoyages Derichebourg (280 sal.) Prévoteau (250 sal.), L’Entretien (180 sal.), Normande de Nettoyage (150 sal.), Elior (85 sal.) Océane (70 sal.), Azur (60 sal.); distribution de chaleur CRAM (290 sal.), enlèvement d’ordures Ipodec (50 sal.); service des eaux CEBH (60 sal.) et Veolia (55 sal.); gestion immobilière Basse-Seine (90 sal.), CityA (85 sal.), Logeo (50 sal.); gardiennage Fiducial (230 sal.), Promat (60 sal.), Segurilog (70 sal.).

Dans les services, transports maritimes Mediterranean Shipping (270 sal.), CMA CGM (180 sal.), transports fluviaux CFT (140 sal.), remorquage maritime les Abeilles (140 sal., groupe Bourbon) et Boluda (170 sal., espagnol); manutention Terminal Nord (800 sal.), Compagnie nouvelle de manutention (270 sal.), GMP (190 sal.), Transmanutention (100 sal.), Terminaux de Normandie (75 sal.), Gexpa (55 sal.), entreposage CIM (260 sal.), Cedilec (130 sal.), Sea Frigo (55 sal.); transports Gefco (170 sal.), Geodis (130 sal.), Maersk (120 sal.), Sogedial (70 sal.), Derudder (70 sal.) Den Hartogh (65 sal.), Sealogis (60 sal.), Cosco (60 sal.), Panalpina (55 sal.), Pilet (55 sal.), Hapag Lloyd (55 sal.).

La commune du Havre inclut un gros centre commercial Auchan (600 sal.) et des magasins à succursales comme Monoprix (130 sal.) et le Printemps (50 sal.), deux Carrefour Market (80 et 70 sal.), un supermarché Leclerc (50 sal.), deux Super-U (75 et 65 sal.), la Fnac (50 sal.), les meubles Interiors (100 sal.). Dans les services financiers se distinguent la Société Générale (65 sal.), la BNP (140 sal.) et le Crédit lyonnais (60 sal.); Banque de France (50 sal.), assurances SPB (730 sal.) et SGP (140 sal.), gestion Ceacom (310 sal.) et Meilleur Taux (80 sal.), Akka (70 sal.). En outre, informatique Soget (130 sal.), comptabilité Mazars (60 sal.), ingénieries Artelia (120 sal.) et Ingelliance (100 sal.); aide à domicile Océane de Services (100 sal.), Amondom 76 (95 sal.), O2 (50 sal.)

La commune du Havre a été dirigée par des élus communistes de 1971 à 1995, par la droite depuis; elle avait pour maire Édouard Philippe, avocat, avant sa nomination comme Premier Ministre en 2017. Le Havre Seine Métropole, communauté urbaine de la Seine-Maritime, rassemble 54 communes et 236 000 hab. sur 19 070 ha. L’unité urbaine Insee est donnée pour 235 800 hab. (18 communes), l’aire urbaine pour 289 100 (81 communes). L’arrondissement a 387 500 hab., 149 communes, 122 100 ha.

Le Havre a six nouveaux cantons, dont 3 se limitent à une partie du Havre; les trois autres y ajoutent 2, 3 et 1 communes.

L’aéroport du Havre (LEH, LFOH), au NO, déborde largement sur Octeville. il est doté d’une piste de 2 300 m et s’étend sur 150 ha; il a vu passer entre 6 000 et 13 000 passagers par an dans les années 2014 à 2018, en majorité en vol international. Le nombre de mouvements commerciaux a faibli (4 500 en 2007, 400 à 600 de 2014 à 2018); s’y ajoutent les mouvements locaux (aéroclub, 16 000 à 20 000 par an).

Le port du Havre est le deuxième ensemble portuaire de France, le premier de la façade atlantique, directement branché sur le fameux «rail» maritime de l’Europe du Nord-Ouest et directement relié à Paris. Il eut son heure de gloire avec les grands paquebots de la traversée de l’Atlantique. Il est géré par l’établissement public du Port autonome du Havre depuis 1925. Il s’étend sur 27 km jusqu’au pont de Tancarville, 18 km pour les terrains industriels et jusqu’à l’extrémité du Grand Canal. Son trafic en fait le cinquième port européen, et de loin le premier de France pour les conteneurs avec 2,2 millions de boîtes (EVP) par an, 28 Mt, 63% du trafic français. Il enregistre 7 000 mouvements annuels de navires, 750 000 entrées et sorties de passagers, et un trafic total de 72 Mt (2018), dont 40 Mt en hydrocarbures, 2 Mt en vrac solides. Une traversée transmanche est régulièrement effectuée par Brittany Ferries à destination de Portsmouth. De nombreuses lignes régulières de porte-conteneurs et de rouliers (ro-ro) sont exploitées vers tous les continents. Le trafic fluvial est de l’ordre de 4,5 Mt, supérieur à celui de Rouen. Le port de plaisance offre 1 300 places.

L’emprise portuaire comprend une demi-douzaine de sections différentes. En centre-ville se situe le vénérable bassin du Roi, de forme triangulaire et orienté nord-sud, qui date des années 1520 et fermait à l’est la première ville. Un nouveau développement fut donné au port au 17e siècle avec la construction d’une citadelle (1628) et d’un arsenal (1668), le creusement d’un canal Vauban et la pose d’écluses de marée (1667). La croissance du commerce au 18e siècle appela de nouvelles extensions; elles firent l’objet d’un plan Lamandé (1787), qui ne put être mis en œuvre immédiatement. C’est ce plan qui donna à la ville ses principales directions ouest-est, fixées par le dessin du nouveau bassin du Commerce, achevé en 1820 en même temps que le bassin de la Barre. Ensuite vinrent vers l’est le long bassin Vauban (1843-1849) et au sud-est le bassin de Leure (1855), devenu depuis bassin de l’Eure par glissement géographique du nom du village primitif à celui, homonyme, de la rivière et du département voisins… La destruction de la citadelle permit le creusement des bassins de la Citadelle, ensemble achevé en 1871.

Un nouvel élan fut donné à la fin du 19e siècle avec les besoins des grands cargos à vapeur et des paquebots: écluse des Transatlantiques et bassin de New York en 1862, vaste bassin Bellot en 1887 et, dans son prolongement, le canal du Havre et le canal de Tancarville (1880-1887) pour la batellerie. Un avant-port protégé par les digues nord et sud fut livré en 1910; il abrite au nord un port de plaisance de plus de 1 000 places. Le Havre a également un petit port de pêche et une quarantaine de pêcheurs professionnels, à l’entrée du bassin du Roi. L’entre-deux-guerres vit l’apparition des raffineries de pétrole et le développement consécutif des installations pétrolières en amont, ainsi que l’aménagement de nouveaux quais pour les transatlantiques au sud du bassin Bellot (quai Joannès).

C’est là que dans les années 1960 a été construite la puissante centrale thermique d’EDF à charbon (trois tranches) et fuel (une tranche), reconnaissable à ses deux immenses cheminées blanches; d’une puissance de 2 GW, elle emploie plus de 300 personnes et occupe 32 ha. Les plus vastes installations portuaires sont au sud et à l’est, et datent des années 1960 et 1970, quand la croissance du trafic autorisait toutes les audaces et que Le Havre se voyait rivaliser avec Rotterdam. Une longue digue méridionale (Charles-Laroche), élargie en long terre-plein et couverte de réservoirs d’hydrocarbures, fit plus que doubler la surface du port en créant les bassins Théodore-Ducrocq et René-Coty, le long desquels s’étalèrent les postes méthaniers et pétroliers, les terminaux maritimes et les espaces à conteneurs (quai de l’Atlantique).

Au fond du bassin René-Coty, l’écluse François-Ier, construite entre 1967 et 1972, permit d’accueillir les navires de 250 000 t (et 21 m de tirant d’eau en haute mer) dans les nouveaux bassins de l’Europe et de l’Océan, reliés au nord au canal de Tancarville par le canal Bossière et prolongés sur plus de 10 km par le Grand Canal du Havre, large de 200 à 300 m, ouvert en 1965 mais resté inachevé. Sur les vastes terre-pleins entre Grand Canal et canal de Tancarville se sont développés sur une dizaine de kilomètres les usines chimiques et les entrepôts, et s’est établie l’usine Renault de Sandouville. Le port est alors largement sorti de la commune du Havre pour empiéter sur les parties méridionales des communes de Gonfreville-l’Orcher, Rogerville, Oudalle, Sandouville et Saint-Vigor-d’Ymonville, qui se partageaient les marais de l’estuaire.