Hyères

(55 800 Hyérois, 13 238 ha dont 4 300 de bois) est un ancien chef-lieu de canton du département du Var dans l’arrondissement de Toulon, 19 km à l’est de la préfecture dans la Métropole Toulon-Provence-Méditerranée. Hyères a eu 10 000 hab. de 1831 à 1866, puis sa population a augmenté bien que la commune ait été successivement amputée de La Crau en 1863, Carqueiranne en 1894 et La Londe-les-Maures en 1901. Elle était de 20 000 hab. en 1927, 30 000 en 1965, 40 000 en 1985, 55 260 en 1999: elle a peu évolué depuis. La commune est très étendue et se déploie sur 34 km d’ouest en est et 24 km du nord au sud, en comptant les îles bien entendu. Son territoire est complexe, multipliant les attraits en dépit de la perte des trois communes mentionnées. Le centre-ville est à 4 km de la mer et la ville s’est développée au pied du massif de collines des Maurettes, séparé des Maures par la vallée du Gapeau. Tout au nord, le territoire communal s’étire dans la vallée viticole et fruitière de Sauvebonne, drainée par le Réal Martin, qui rejoint le Gapeau à l’entrée même de la commune. Le Gapeau traverse le territoire communal au nord-est de la ville et de sa colline, en longeant le massif des Maures. De celui-ci, Hyères contient l’extrémité occidentale, sur 10 km nord-sud et 4 km de profondeur, de part et d’autre de la large vallée viticole des Borrels, dans un ensemble encore très peu touché par l’urbanisation.

Le Gapeau aboutit à la rade d’Hyères à l’est de la ville, y dessinant un petit delta occupé par les maisons de Berriau Plage rive gauche et des Cabanes du Gapeau rive droite. Vers l’est au-delà du Gapeau le long de la côte s’étendent sur 4 km les anciens salins et la petite urbanisation balnéaire des Salins d’Hyères et du port Pothuau. Vers l’ouest, la plaine s’étend sur 5 km de largeur, drainée par le petit Roubaud qui débouche au ras de l’urbanisation balnéaire de l’Ayguade, la plus proche de la ville, prolongée au sud par le Ceinturon-Plage et qui dispose d’un port de plaisance de 480 places.

L’aéroport y a pris place, sous le nom d’Hyères-le Palyvestre puis de Toulon-Hyères (codes TLM et LFTH); il dispose de deux pistes bitumées de 2 100 et 1 900 m, et a vu passer un peu plus de 500 000 voyageurs/an dans les années 2017 à 2019, dont environ 80 000 en vol international, pour 11 000 mouvements, à peu près tous en vol commercial. Il est entouré de jardins et de serres, et de quelques sites attractifs, dont un parc de loisirs au sud. De l’autre côté de la ville, une assez large plaine s’ouvre vers La Crau et la Garde; la voie ferrée et l’autoroute A70 s’y engouffrent; un centre commercial a pris place près de l’échangeur autoroutier; les serres abondent et l’urbanisation y progresse, surtout au pied des Maurettes; à la pointe nord-ouest, un piton de ce petit massif, le Fenouillet, porte une chapelle mariale.

Vers le sud-ouest, la plaine de Palyvestre est fermée à l’ouest par les reliefs du mont des Oiseaux, qui montent à 304 m et sont partagés avec Carqueiranne; les pentes se sont couvertes de villas cossues, notamment à Costebelle. Au-dessus de la plaine se dresse la butte qui porte la chapelle mariale de Consolation et offre un large point de vue. Plus au sud, les pentes sont occupées par des installations hospitalières qui donnent sur le site archéologique d’Olbia, fondation portuaire des Grecs massaliotes. La plage de l’Almanarre est à la racine de la presqu’île de Giens et ajoute par son nom une touche sarrasine à ce vieux site maritime. Ici commence le monde de la presqu’île et des îles qui ont fait la célébrité du site d’Hyères.

L’ancienne île de Giens, à 4 km de la terre ferme, a été reliée naturellement par les courants côtiers, qui ont édifié deux cordons de sable, l’un très étroit à l’ouest, l’autre plus large à l’est, formant ainsi la presqu’île de Giens et ce que l’on nomme un double tombolo, le plus bel exemple en France de cette forme littorale. Entre les deux cordons nord-sud, sont au nord les salins des Pesquiers, au sud l’étang des Pesquiers. Le cordon oriental commence par l’urbanisation d’Hyères-Plage, dotée d’un grand port de plaisance de 1 350 places et d’un hippodrome. Il porte des villas, ainsi que la route d’accès à l’ancienne île de Giens. Deux autres lotissements y ont pris place, à la Capte au milieu du cordon, qui a un port de plaisance de 125 places, et à la Bergerie plus au sud, chacun doté d’un établissement de balnéothérapie.

L’ancienne île de Giens est un rocher au rivage escarpé et très contourné, long de 6 km d’est en ouest, large tout au plus de 1 000 m et souvent moins. Un village perché et un ancien château se voient au centre à la hauteur du cordon occidental, qui se branche par une réserve biologique; ils dominent l’ancien petit port de pêche de la Madrague, qui donne au nord-ouest sur le golfe de Giens. Sur la côte sud, la rade de Niel a fixé un port de plaisance. Plus à l’est, l’ancien fort de la Tour Fondue s’avance en mer près d’un petit port et de la plage du Pradeau. Au-delà, la longue pointe du cap de l’Estérel s’avance sur la rade d’Hyères et s’est couronnée d’immeubles. Giens est entourée d’îlots surtout vers l’ouest: la Redonne, l’île Longue, la Ratonnière, et plus loin les îlots des Formigues (les fourmis). Au sud-est, l’île du Grand Ribaud est plus grande et porte un phare et une vieille tour. Hyères cumule ainsi de nombreux attraits. Elle a des restes anciens d’un château médiéval et d’une tour des templiers, une collégiale, et de nombreuses villas cossues de l’époque de la villégiature hivernale, comme le castel Sainte-Claire du milieu du 19e s., ou la célèbre villa de Noailles de 1933 dessinée par Mallet-Stevens, acquise par la municipalité en 1973 et qui est devenu un centre d’art depuis 1995.

Hyères s’orne de trois parcs botaniques Sainte-Claire, Saint-Bernard et, vers la plaine, le superbe jardin Olbius Riquier. Hyères est en outre depuis 1867 un centre de culture du palmier (phœnix), se dit décorée de 7 000 palmiers, et vend plus de 100 000 plants par an. Elle a un théâtre et un musée municipal avec galerie d’exposition (Park Hôtel), et tient depuis 1986 un festival international des arts de la mode. Le casino des Palmiers (140 sal.) appartient au groupe Partouche; parc d’attractions La Ferme enfantine (30 sal.). Hyères, haut lieu touristique, compte plus de 10 000 résidences secondaires (26% des logements), 22 terrains de camping totalisant 4 300 places, plus de 30 hôtels approchant ensemble les 1 000 chambres. L’hôtellerie figure parmi les grands employeurs avec la thalassothérapie Ibis Thalassa (65 sal.), les hôtels du Casino (95 sal.), Le Mas des Langoustiers (90 sal.), Riviera Beach Club (Belambra, 70 sal.), les résidences Villagium La Badine (VVF, 120 sal.), Plein Sud (Vacances Bleues, 65 sal.); s’y ajoutent les location de bateaux Vidal (50 sal.), les accastillages Euro Voiles (40 sal.) et Quo Vadis (40 sal.).

La commune dispose de trois collèges publics et un privé, trois lycées publics dont un professionnel, un lycée privé, un lycée agricole et horticole. Elle a un centre hospitalier (270 lits médicaux, 410 en tout), plus les hôpitaux San Salvador (350 lits) et Renée Sabran (300 lits), un centre de rééducation et réadaptation (260 places), les cliniques Toulon-Hyères (Sainte-Marguerite, 310 sal.) et de l’Espérance (85 lits), un Institut Héliomarin (230 sal.); trois instituts médico-éducatifs, plusieurs maisons de retraite dont Villa Eyras (Korian, 110 sal.), Hotelia (70 sal.), la Louisiane (Korian, 75 sal.), l’Héliotrope (30 sal.).

Les établissements de production sont artisanaux, hors des composants électroniques Vishay (60 sal.). Le commerce et les services sont évidemment mieux représentés: hypermarchés Géant Casino (220 sal.) et Leclerc (270 sal.), Intermarché (90 sal.), Chronodrive (75 sal.), Casino (50 sal.); informatique La Boîte Immo (100 sal.), services à la personne Provence Aide Services (75 sal.) et O2 (65 sal.); travaux publics Eiffage (100 sal.); nettoyage urbain Onyx (80 sal.); transports de voyageurs par autocars de la Société départementale Sodetrav (240 sal.) et SUMA (180 sal.), transports BC (70 sal.); La Poste (180 sal.), SEATH (aéroport Toulon-Hyères, 80 sal.). La commune cultive 180 ha de vignes. Elle inclut aussi l’archipel des îles d’Hyères, que la publicité nomme souvent îles d’Or.

Le nouveau canton d’Hyères correspond à la commune.