Lacaune

(2 600 Lacaunais, 9 162 ha dont 4 996 de bois) est un ancien chef-lieu de canton du Tarn dans l’arrondissement de Castres, 68 km ENE de Castres dans la vallée du Gijou, 66 km ESE d’Albi, au pied du versant nord des monts de Lacaune à 800 m. La ville a tiré parti des rénovations agricoles du 20e siècle, qui ont consacré le succès de l’élevage de brebis laitières et des jambons séchés à l’air frais de la montagne; gros abattoir de porcs (Tuelacau, 75 sal.) et découpage de viande Franvial (25 sal.), nombreux ateliers de salaisons, dont Milhau (120 sal.), Roussaly (105 sal.), Oberti (50 sal.), d’autres de moins de 20 salariés. En dépit de ses remarquables qualités, le jambon de Lacaune n’a pas obtenu d’AOC, mais une IGP (indication géographique protégée) et seulement en 2015, limitée à onze communes et au-delà de 800 m, ce qui concerne 110 éleveurs, surtout de Lacaune et Murat; jusque-là, il devait se contenter de l’IGP «jambon de Bayonne», connue pour son sens très étendu de la «géographie»; Maison du Cochon depuis 1999.

Lacaune a aussi bénéficié du tourisme vert et des cures. Elle a certes perdu sa petite fonction de station thermale, qui a duré de 1878 à 1914: son établissement de bains du début du 20e s. est devenu un aérium; mais elle est ainsi devenue station climatique, avec plusieurs établissements de cure, et figure parmi les «stations vertes de vacances»; un casino, le seul du département, a été relancé en 2004. Lacaune a un collège public; magasins Casino (20 sal.) et Carrefour (20 sal.), autocars Teste (30 sal.), travaux publics Colas (25 sal.), taille de pierres Granier (25 sal.).

La commune a quelques monuments, dont une fontaine des Pisseurs (foun das Pissaïres) du 14e siècle, illustrée par quatre statues assez réussies qui mériteraient d’être quatre fois plus célèbres que le plus célèbre Bruxellois; château de Calmels (15e s.); à l’est, un menhir de 3,6 m de haut (Peyro Lebado, la pierre levée, à Thioys). Des ardoisières ont été exploitées au col de Sié, au nord de la commune à 999 m, entre bassin du Gijou et bassin du Rance. L’usine d’embouteillage des eaux de table du Roucous (40 sal., 120 millions de litres par an) est à l’ouest de la commune à 910 m au-dessus de la route (D622) du col de la Bassine (885 m), qui donne accès à Brassac; les captages, proches, sont entre 900 et 1 030 m. Au sud de la ville, la crête des monts de Lacaune culmine au Montgrand (1 267 m) et non au Montalet (1 259 m), plus connu pourtant.

Lacaune a eu plus de 4 000 hab. en 1836 et 1851, 2 500 dans les années 1930 et crû à nouveau jusqu’en 1975 (3 300 hab.) avant un nouveau tassement, perdant encore 440 hab. depuis 1999. Lacaune est le bureau du nouveau canton des Hautes Terres d’Oc (26 communes, 13 100 hab.) et le siège de la communauté de communes des Monts de Lacaune et de la Montagne du Haut Languedoc, qui associe 19 communes dont 6 dans l’Hérault, 7 900 hab. sur 35 400 ha.

La brebis de Lacaune est la race la plus répandue pour la production laitière à destination de Roquefort, et la première race ovine en France (750 000 têtes); mais l’union des producteurs siège à Rodez, la confédération du roquefort à Millau et la principale coopérative de sélection à Onet-le-Château: l’Aveyron a nettement pris le dessus.