Lille

(236 400 Lillois 2 538 ha) est la préfecture du département du Nord. La ville est au bord de la Deûle canalisée. Elle fut dans la province de Flandre, comme chef-lieu de la partie de langue romaine, et à la tête d’une châtellenie où elle tenait une position de contact entre Flandre, Artois et Hainaut. Localement, elle y tenait le contact entre les petits pays du Ferrain au nord, de Weppes à l’ouest et du Mélantois au sud. Le nom de la ville équivaut bien à «l’île» en français, comme établissement sur une légère butte dans une zone de convergence de cours d’eau et de plaines marécageuses. Lille a émergé assez tardivement parmi les villes flamandes, et comme ville drapante, obtenant sa charte bourgeoise en 1235 de la part de la comtesse de Flandre, Jeanne. Elle devint ensuite au 15e siècle une place majeure de la Flandre bourguignonne, notamment financière, fort prospère au 17e s., prise par Vauban, en 1667 et devenue française par le traité d’Aix-la-Chapelle l’année suivante.

Le centre-ville s’inscrit dans un triangle aux angles arrondis formé par les boulevards à l’emplacement de l’ancienne enceinte, et dont les pointes sont au nord, au sud-est et au sud-ouest. Au nord-ouest campe la Citadelle, encore munie de ses bastions et à laquelle le canal de la Deûle, ses annexes et ses espaces verts servent de douves. Le Nouveau Port longe ce flanc occidental au sud-ouest de la citadelle. Le glacis du flanc méridional est occupé par des voies ferrées et la gare de Lille-Sud, l’A25 et des espaces verts. Le flanc oriental a reçu de larges emprises ferroviaires et la gare ancienne en cul-de-sac (Lille-Flandres), puis a été complètement remanié pour accueillir à la fois la pénétrante autoroutière A1, ses échangeurs et ses prolongements vers Roubaix et Tourcoing, ainsi que la ligne ferroviaire à grande vitesse et la gare Lille-Europe. De ce fait ont été aménagés un grand ensemble de bureaux et commerces à l’architecture audacieuse et contestée (centre Euralille), des parcs et le Grand Palais des congrès avec le Zénith, l’hôtel de région, le parc d’expositions Norexpo.

Le triangle central lui-même comprend cinq des dix grands quartiers qui divisent l’administration de la commune, tous pourvus de conseils de quartier et d’une mairie de quartier.

Le quartier Centre est un peu décentré vers l’est du triangle. Peuplé de 23 000 hab., il comprend l’hôtel de ville de 1924-1932, assorti d’un très haut beffroi de 104 m en brique et béton, au sud-est, où l’ancien quartier populaire et insalubre de Saint-Sauveur a été rasé. La porte de Paris, de 1692, marque l’emplacement des anciens remparts. L’École des arts et métiers, l’École de commerce, l’Institut Pasteur et le musée Pasteur flanquent au sud l’hôtel de ville, tout près de la gare de marchandises Saint-Sauveur, qui y occupe encore une grande surface, limitée à l’ouest par le beau parc J.-B. Lebas (3 ha). Des établissements universitaires anciens, l’Espace Gantois et le Musée d’histoire naturelle, la Trésorerie, le Forum et l’hôtel du Département se dispersent alentour. De cette fraction de quartier part vers la citadelle, donc vers le nord-ouest, une avenue rectiligne, le boulevard de la Liberté, où sont le jardin et le musée des Beaux-arts, la place de la République, la préfecture. Au-delà, au sud-ouest du quartier, la place Philippe le Bon est à la convergence de huit rues, dont la grande rue de Solférino, parallèle au boulevard de la Liberté.

La partie nord du quartier inclut les deux gares principales, Lille-Flandres et Lille-Europe, le parc Matisse et l’ensemble de bureaux et commerces Euralille. Un peu plus à l’ouest elle s’organise autour des places du Général de Gaulle et du Théâtre, où sont notamment la colonne dite de la Déesse, érigée en 1845, le siège de La Voix du Nord, l’opéra, la chambre de commerce, l’ancienne bourse, le centre de spectacles du Nouveau Siècle où officie l’Orchestre national de Lille, le théâtre du Nord, un multiplexe de cinéma Ciné Cité (UGC), le palais et la place Rihour, l’église Saint-Maurice (hallekerque à cinq nefs), en plein cœur de ce qui fut la ville marchande et qui est aussi le haut lieu des vitrines, des spectacles et des rues piétonnes. Le quartier englobe aussi à l’est le Grand Palais et Norexpo, et l’hôtel de Région ainsi que, plus au nord et près des gares, le grand parc des Dondaines traversé par l’autoroute devenue boulevard Pasteur.

La partie septentrionale du triangle central forme le quartier du Vieux-Lille. Les rues y sont plus étroites et tortueuses, et le poids de l’ancienne puissance ecclésiastique s’y remarque encore: cathédrale-basilique néogothique (1854-1999) et églises du 17e s., évêché, lycées catholiques, hospice général, palais de justice, musée de l’Hospice Comtesse (15e au 18e s.) à l’emplacement du premier castrum lillois, musée diocésain d’art religieux, etc. Longtemps dégradé et insalubre, le Vieux-Lille récuré est devenu un quartier à la mode, proche des commerces et spectacles du Centre et des gares, accueillant galeries d’art et de mode et restaurants assortis.

Vers l’ouest le long de la Deûle, le quartier a une allure très différente: il avait été agrandi et quadrillé par Vauban face à la citadelle, sur l’axe de la rue Royale, où l’évêché et la Banque de France se font face, et vers le nord à Saint-André, où la rue Princesse croise encore la rue Royale; des casernes y avaient trouvé place, ainsi que les abattoirs. La maison natale du général De Gaulle, qui propose un musée, y est aussi, rue Princesse. Un grand «jardin écologique» y a été aménagé en 1985, à la pointe nord de la commune, avec réserve naturelle.

Le quartier Vauban Esquermes correspond à la partie occidentale du triangle et abrite 17 000 hab. Il englobe l’ensemble de la Citadelle, le jardin Vauban et son théâtre de marionnettes, le palais Rameau (1881) de brique et pierre, destiné par son fondateur à des expositions horticoles et florales, et va jusqu’à l’angle sud-ouest en s’appuyant sur le boulevard Vauban. Il est réputé d’habitat cossu, et inclut toute une série d’établissements d’enseignement supérieur catholiques autour de l’Institut catholique de 1875: médecine et pharmacie, droit et lettres, arts et métiers, hautes études industrielles et commerciales. Esquermes fut une commune, rattachée à Lille en 1858.

La Citadelle est l’œuvre de Vauban, gouverneur de Lille après la prise de la ville en 1667, et a été construite de 1668 à 1671 au confluent de la Deûle et du Bucquet, «reine des citadelles» selon Vauban lui-même; tous ses abords étaient inondables sur 1 700 ha. Elle est restée sous autorité militaire (quartier Boufflers) et abrite le 43e RI et le Corps de réaction rapide France (CRRFR) de l’Otan (400 personnes). On y accède par la Porte Royale, tournée vers la ville; vers le sud-ouest, la porte Dauphine était une issue de secours. Le Champ de Mars et le fameux stade Grimonprez-Jooris (1975, 25 000 places) ont pris place sur le glacis, non sans mal; le stade est désaffecté et doit être rasé. Au sud, le parc de loisirs de la Citadelle comprend le bois de Boulogne et le zoo.

Le quartier de Wazemmes est au centre-sud-ouest du triangle et s’organise autour du marché très animé de Wazemmes et de la place de la Nouvelle Aventure, qui porte le nom d’une ancienne guinguette réputée, et accueille le marché couvert de 1869, rénové en 1979 et en 2002. Le marché attire 40 000 personnes le dimanche matin; un festival international de la soupe a lieu le 1er mai, suivi d’un festival de l’accordéon. Le quartier ne comporte pas de bâtiment remarquable, si ce n’est à sa pointe nord-est le théâtre Sébastopol, qui est proche de la place de la République, ou l’école privée des industries lilloises (EPIL) au sud-est; une Maison Folie a été aménagée dans une ancienne usine près de la place du marché. Le quartier accueille aussi les théâtres la Verrière et le Biplan. Au sud, le long du boulevard de Metz, d’anciens ensembles d’assistance publique ont été réaménagés et abritent les Archives départementales et le lycée Montebello. Peuplé de 25 000 hab., Wazemmes est un quartier populaire à population très mélangée et forte proportion d’immigrés. La moitié environ du quartier est en «zone urbaine sensible» (63 ha et 9 200 hab.). Wazemmes était une commune indépendante jusqu’en 1858; elle avait alors 29 400 hab. sur 505 ha mais le décret de 1858 divisait son territoire entre trois des nouveaux arrondissements de Lille: 18 300 hab. à Wazemmes-Centre, 7 400 à Moulins-Lille, 3 700 à Esquermes.

Le cinquième quartier central est le quartier des Moulins (19 000 habitants, 172 ha), dit aussi en raccourci Moulins ou quartier de Moulins. Il comprend l’angle sud-est du triangle au sud du boulevard Victor Hugo et de la gare Saint-Sauveur, et déborde largement de l’ancienne ceinture vers le sud-est dans le faubourg de Douai, où il englobe le Jardin botanique, l’Observatoire et quelques îlots du faubourg de Douai, ainsi qu’une partie du grand échangeur autoroutier. Il y englobe des établissements d’enseignement (lycées Faidherbe et Baggio) et des installations de sports; toutefois, le complexe sportif universitaire et le groupe scolaire voisin sont dans la commune de Ronchin. Vers l’intérieur, le quartier des Moulins accueille l’université de droit et l’institut d’études politiques, l’Institut régional d’administration, l’école d’optique et lunetterie, le théâtre du Prato; une Maison Folie est dans l’ancienne brasserie des Trois Moulins. Vers l’ouest, le quartier va jusqu’à la porte des Postes, englobant ainsi le centre hospitalier Saint-Antoine.

C’est un ancien quartier suburbain de léproseries («faubourg des malades» jadis), puis de moulins au 18e s., puis de filatures et d’habitat ouvrier, aujourd’hui à forte part de population immigrée et de jeunes, de chômeurs et de pauvres, ainsi que d’étudiants. Sa plus grande partie, sous le nom de Vieux-Moulins (95 ha, 12 700 hab.), est classée en «zone urbaine sensible» et zone de rénovation urbaine. Au sud du boulevard de ceinture, le quartier est en zone franche urbaine avec Lille-Sud. Jadis inclus dans la commune de Wazemmes, le Faubourg des Moulins était devenu commune en 1833, sous le nom des Moulins, puis est devenue Moulins-Lille en 1849 en intégrant la commune de Lille. Le grand projet de réaménagement de la Porte de Valenciennes concerne directement le quartier.

À l’extérieur du triangle central, la commune de Lille est divisée en cinq quartiers, et deux anciennes communes. Sur le flanc occidental s’étend le quartier des Bois-Blancs, au sud-ouest de la Citadelle. Peuplé de 8 000 hab. sur 168 ha (hors emprises portuaires), il inclut aussi le Nouveau Port et il est traversé par les deux bras de la Deûle (canaux de la Deûle et de Haute-Deûle), encadrant une grande île habitée, dite parfois l’«île de Lille». De composition sociale complexe, et juxtaposant immeubles collectifs, maisons et pavillons, il tend à s’embourgeoiser et reçoit de nouveaux aménagements (piscine olympique, parc d’activité Euratechnologie).

Les deux tiers méridionaux sont en «zone urbaine sensible» sur 45 ha (4 400 hab.). La partie nord de l’île, vers Lambersart, est plus riche du côté des Terrasses de Boulogne et des Résidences du Bois, appréciées des professions libérales; il contient la base nautique de Canteleu et la piscine, la polyclinique du Bois, le théâtre du Grand Bleu. Le quartier inclut aussi le secteur de Canteleu au-delà de la Deûle vers le nord-ouest. Le port de Lille a été créé en 1948 comme institution; il occupe en tout 335 ha et enregistre un trafic de 8,6 Mt/an, dont 1,4 pour la voie d’eau, ce qui le situe derrière Paris et Strasbourg mais avant Lyon. Les entrepôts et installations portuaires sont surtout à l’est du quartier, entre le canal de la Deûle et les boulevards de Moselle et Lorraine.

Le quartier du Faubourg de Béthune, qui a 7 500 hab. et s’étend sur 150 ha, occupe l’angle sud-ouest de la commune, entre les boulevards et Loos, et accueille un gros échangeur de l’A25, à l’une des principales entrées de la métropole. Il est divisé par la coulée de l’A25; entre celle-ci et les boulevards, le secteur Verhaeren-boulevard de Metz, collection de barres d’immeubles collectifs, montant jusqu’à quinze étages, est séparé du reste; le Vieux Faubourg, au contraire, est fait de maisonnettes de brique. L’ensemble comprend plus de trois quarts de logements sociaux; les immigrés sont nombreux, le taux de chômage atteint 35%, ce qui a justifié l’inscription du quartier en zone franche urbaine, du moins pour la partie des HLM du boulevard de Metz.

Le quartier Lille-Sud a 20 000 hab. et occupe 300 ha. Il comprend tout le reste de la commune de Lille au-delà du faisceau voies ferrées-A25, dont les faubourgs des Postes, d’Arras et une partie de celui de Douai. Le premier englobe le vaste centre hospitalier régional, ainsi que les facultés de médecine et de pharmacie, en débordant un peu sur Loos, l’ensemble formant le vaste pôle Eurasanté; il devrait en plus recevoir un «Faubourg des modes». Le deuxième faubourg entoure le grand cimetière du Sud (33 ha) et conserve une grande friche industrielle. Le troisième comprend surtout un secteur habité autour de la rue Berthelot, entre le Jardin botanique et la limite de Faches-Thumesnil.

Lille-Sud est limitrophe des communes de Ronchin, Faches-Thumesnil, Wattignies et Loos; dans sa plus grande partie, il est d’habitat pauvre et réputé «difficile» et il est l’objet d’une série de mesures de réaménagement — dont un nouvel hôtel de police pour 1 700 employés, en bordure des voies ferrées (rue de Marquillies), ou une halle de glisse de 5 000 m2 dont 3 000 couverts, au Faubourg des Postes. La quasi-totalité du quartier, à l’exception du centre hospitalier et de l’aile orientale du faubourg de Douai, est d’ailleurs classée dans le «quartier prioritaire» Lille-Sud, Faubourg de Béthune, Moulins (256 ha, 23 000 hab.).

Le quartier de Fives, à l’est, s’étend au-delà de l’A1 et au sud de la voie ferrée de Roubaix. Peuplé de 19 000 hab., il est bordé par l’ancienne commune d’Hellemmes et par Mons-en-Barœul et correspond à une ancienne commune, intégrée elle aussi en 1858. L’usine Fives-Lille, devenue Cail-Babcock et qui eut jusqu’à 8 000 salariés, s’y voit encore côté sud, mais comme friche industrielle en cours de réaménagement en zone d’activités. Le quartier reste ouvrier, pauvre, avec 27% de chômeurs. Toute sa partie centrale est classée en «zone urbaine sensible» et zone de redynamisation urbaine sur 69 ha (9 000 hab.). Il comprend quelques petits squares et touche au nord-ouest au parc des Dondaines. Il englobe au sud les installations ferroviaires du triage, au milieu desquelles se trouve enfermé le quartier populaire du Maroc et où a pris place le complexe de sports du Mont de Terre.

Le quartier Saint-Maurice-Pellevoisin est au nord-est de la commune de Lille et correspond à l’ancien faubourg Saint-Maurice, étiré en direction de Roubaix entre la voie ferrée de Roubaix au sud et l’avenue de la République au nord, qui lui est parallèle et qui est desservie par le tramway. Il est donc bordé par Mons-en-Barœul et Marcq-en-Barœul à l’est, La Madeleine au nord. Ce quartier inclut le cimetière de l’Est et les parcs Saint-Gabriel, de l’Orangerie et Monceau, la polyclinique de la Louvière, le Grand séminaire et des écoles privées, ainsi que, à sa pointe occidentale, l’hôtel de la Communauté urbaine (LMCU).

Hellemmes est une ancienne commune à l’est de Fives, qui a été réunie à Lille en 1977, tout en gardant une relative autonomie. Elle avait alors 17 600 hab., mais son plafond avait été atteint en 1962 avec 19 200 hab. (1 000 en 1850, 10 000 en 1903). Son territoire est occupé au sud par des emprises ferroviaires, le Centre de formation de la Sncf et un centre commercial, au nord-est par un complexe sportif et un cimetière; elle a un collège public et un privé. Elle a un statut de commune associée; sa population est 18 730 hab. en 2022.

La commune de Lille se complète au nord-ouest par Lomme, récemment intégrée mais dont le poids et le degré d’autonomie en font encore une quasi-commune un peu à part. Lomme est un ancien chef-lieu de canton; le nom vient d’ulma, l’orme. Lomme s’est unie à Lille en 2000 comme commune associée, en gardant une semi-autonomie, puis la fusion a fini par être conclue en 2010. De 2 000 hab. en 1830, sa population n’a pas cessé de croître jusqu’en 1970 où elle était montée à 29 300 hab. (sdc), puis elle s’était réduite de 1 400 hab. Elle avait 18 400 hab. en 1999 et 28 300  en 2022. Lomme est au nord-ouest de Lille, au-delà du canal de la Deûle. Cité textile puis cheminote, elle accueille en son centre la gare de triage de Lille-Délivrance, complétée vers l’ouest par le marché-gare d’intérêt national (MIN) et ses nombreux entrepôts, qui traitent surtout des légumes et des fleurs mais se diversifient vers les poissons et les viandes, manipule 450 000 t par an, et accueille 10 000 camions dans une année; y travaillent près de 500 sal. dans une cinquantaine d’entreprises.

Les principaux ensembles d’habitat sont le Marais au sud-est, entre le triage et les Bois Blancs; le Mont à Camp un peu au nord, où est la nouvelle mairie et qui sert de nouveau centre; la Délivrance de l’autre côté; la Mitterie au nord de la Délivrance et du Mont à Camp; le Bourg au nord-ouest, qui associe un ancien centre historique, sur la route d’Armentières, où furent le château seigneurial, l’église et la première mairie, et toute la partie septentrionale du finage, au-delà de la rocade Nord-Ouest (N352). Celle-ci contient le parc naturel urbain de Lomme et son parc de loisirs, un multiplexe de cinéma du groupe belge Kinepolis (23 salles, 110 sal.) et, vers l’ouest, un nouvel ensemble d’activités à la tête de la ligne 2 du métro de Lille (Lomme-Tourcoing), où sont un grand centre commercial autour d’un hypermarché Carrefour et d’Ikea et l’hôpital Saint-Philibert.

Lomme a trois collèges publics, deux lycées publics dont un professionnel, un lycée agricole avec formation d’adultes et d’apprentis, une école du Cirque. Elle accueille le centre hospitalier privé Saint-Philibert (290 lits), la clinique de la Mitterie (90 sal.), un centre d’aide par le travail, des maisons de retraite. Ses principaux autres employeurs sont surtout dans le négoce et la logistique, avec notamment Metro, Pomona, Davigel, deux supermarchés Match et un entrepôt de la librairie Le Furet du Nord, les transports Calberson et Brinks (70 sal.). L’industrie est représentée par les fabrications d’emballages Ondulys (groupe belge VPK), de carreaux de céramique Winckelmans, d’équipements aérauliques et de colorants Richard.

Lille, comme commune, n’est guère que la dixième de France, et encore grâce à l’intégration d’Hellemmes et Lomme. Mais comme métropole c’est une ville «millionnaire», au quatrième rang après Paris, Lyon et Marseille; l’Insee lui attribue une unité urbaine de 1 052 000 hab. (partie française) pour 59 communes, et une aire d’attraction de 1 511 000 hab. (201 communes en France). La communauté urbaine de Lille-Métropole est devenue la Métropole Européenne de Lille, l’une des toutes premières de France, réunissant 95 communes et 1 174 300 hab. L’arrondissement a 1 250 000 hab., 124 communes.

Lille a bien les caractères et les équipements d’une des toutes premières métropoles régionales en France. Toutefois, la forte urbanisation de la région entraîne la dispersion de certains équipements: ainsi des universités, des centres hospitaliers, même des tribunaux où, en raison de son passé, Douai a conservé un rôle éminent. Douai avait notamment l’université, depuis le 16e s. Les premiers enseignements supérieurs ne sont apparus à Lille qu’à partir de 1854 avec une faculté des sciences, suivie par la médecine en 1876, et l’université de Lille a été créée en 1896.

Il existe à présent quatre universités dites de Lille, dont trois publiques qui totalisent 88 000 étudiants et 7 200 employés. Mais Lille-1 (USTL) et Lille-3 (Charles de Gaulle) sont à Villeneuve-d’Ascq principalement, ainsi que plusieurs «grandes écoles». L’Université Lille-2 (Droit et Santé) est restée lilloise au sens strict; elle affiche 26 600 étudiants, 1 000 enseignants-chercheurs et 810 employés, qui se dispersent en 17 sites, soit cinq ensembles principaux dont trois à Lille même: le siège à Lille-Centre, les enseignements médicaux à Eurosanté (Lille-Sud), l’École supérieure d’administration et l’Institut d’études politiques aux Moulins, les sports à Ronchin et un IUT et l’Institut de Management de la Distribution à Roubaix.

L’Université catholique de Lille a été créée en 1875 grâce à la loi Dupanloup sur la liberté de l’enseignement, avec une ambition polyvalente: elle a 20 000 étudiants, et couvre la plupart des champs du savoir avec six facultés, six écoles d’ingénieurs et six «instituts transversaux», un centre hospitalier de 700 lits, un centre sportif et un centre culturel, le tout maintenu et agrandi sur 10 ha au total dans le quartier Vauban-Esquemes de Lille. L’École supérieure de journalisme de Lille, à Lille-Centre, créée en 1924, a grande réputation dans la profession; elle admet 56 élèves par an. L’École nationale des Arts-et-Métiers (centre Ensam de Lille), ouverte en 1900, et le Conservatoire national des Arts et Métiers sont présents à Lille-Centre.

À se limiter à la commune, Lille compte 9 collèges publics et 8 privés, 11 lycées publics dont 5 professionnels, 11 lycées privés dont 5 professionnels. Le centre hospitalier régional et universitaire totalise 2 300 lits médicaux, 3 400 en tout en plusieurs hôpitaux; les cliniques totalisent 1 500 lits dont polycliniques de la Louvière (520 sal., 250 lits), HPM Nord (720 sal.), les cliniques du Bois (480 sal., 200 lits), de la Mitterie (230 sal.), Pavillon du Bois (120 sal.), Lille Septentrion (95 sal.). Lille a aussi quatre instituts médico-éducatifs, des centres d’aide par le travail et des maisons de retraite. Elle dispose d’un tribunal de grande instance, mais la cour d’appel reste à Douai. Lille demeure une ville de garnison avec l’état-major interarmées de la zone de défense (Emia ZD) Nord, le commandement de la force d’action terrestre (CFAT), le 43e régiment d’infanterie, la 6e compagnie du 53e régiment de transmissions, un établissement du génie, le CTAC (Centre territorial d’administration et de comptabilité), le corps de réaction rapide France (CRRFR) de l’Otan.

Dans le domaine culturel, Lille, qui a bénéficié d’une année de promotion comme «capitale européenne de la culture» en 2004, est réputée à plus d’un titre, notamment par son Orchestre national, l’Opéra, cinq salles de musique dont un Zénith, et sept théâtres dont un centre dramatique national (Théâtre du Nord) et une scène des arts du burlesque (le Prato), plus une scène de musiques actuelles (Aéronef). Outre le grand centre de rencontre du Tri Postal près d’Euralille et de ses gares, elle a installé dans les quartiers des «Maisons Folie» à l’occasion de 2004, en aménageant des bâtiments industriels désaffectés comme lieux de spectacle et d’animation (Wazemmes, Moulins, Faidherbe). Elle propose de nombreux musées: Palais des Beaux-Arts, Hospice Comtesse (historique), musée d’Histoire naturelle et de géologie, musée de l’Institut Pasteur, Écomusée des Écoles, Fondation Charles de Gaulle, musée des Canonniers.

La ville affiche également un nombre élevé de festivals, dont les Transphotographiques, Wazemmes l’accordéon, la Louche d’or (musiques du monde à Wazemmes), Paysages électroniques, le Name (Nord Art musique électronique), Latitudes contemporaines (chorégraphie), Planetado (théâtre pour adolescents). La grande Braderie de Lille, début septembre, attire des foules durant deux jours et deux nuits. L’Opéra de Lille (350 sal.), Le Grand Palais (salles de spectacle, 95 sal.), l’organisateur de concerts Verone (140 sal.), le multiplexe de cinéma Kinepolis (120 sal.), le casino Barrière (270 sal.), France-Télévisions (180 sal.) et le groupe de presse de La Voix du Nord (290 sal.) sont des lieux d’emploi; la librairie Le Furet du Nord (120 et 80 sal.) est l’une des plus grandes de France tandis que la Fnac affiche 150 salariés.

Dans les bureaux apparaissent un centre technique Apave (180 sal.), les ingénieries Eurofins (groupe Carrefour, 330 sal.), Extia (260 sal.), les sociétés d’informatique CapGemini (1 720 sal.), Inetum (1 170 sal), IBM (540 sal.), CGI (Logica, 720 sal.), Proxiad (175 sal.), INEAT (150 sal.), Atos (140 sal.), CTS (120 sal.), Advans (110 sal.), de secrétariat Penelope (260 sal.); télécommunications Orange (260 sal.), Axione (120 sal.), France Télévisions (140 sal.); La Poste (770 sal.); ingénierie Abylsen (120 sal.). Dans la finance se signalent la Banque CIC Nord-Ouest (2 400 sal., anc. Scalbert-Dupont), la BNP (550 sal.), la Société Générale (480 sal.), le Crédit du Nord (420 sal.), la Caisse d’Épargne (460 sal.), HSBC (130 sal.), BNP (110 sal.), BPN (110 sal.), BPI (100 sal.), MFB (100 sal.), les assurances Gan (500 sal.), Gras-Savoye (WTW, 130 sal.), AFI Esca (160 sal.), Solly Azar (160 sal.),; comptabilité Grant (135 sal.), Ey (130 sal.). Lille a trois hypermarchés Carrefour (250, 200 et 170 sal.), un Leclerc (120 sal.), des magasins Ikea (310 sal.), Metro (175 sal.), des magasins dont Decathlon (170 sal.), Galeries Lafayette (170 sal.), Le Printemps (170 sal.), Match (165, 80 et 70 sal.), Leclerc (100 sal.); restauration à domicile Deliveroo (230 sal.); négoces de fruits et légumes Pomona (250 sal.), de boissons France Boissons (170 sal.), d’informatique Ingram Micro (120 sal.), de surgelés Sysco(100 sal.).

La commune de Lille a aussi son contingent d’industries avec LFB Biomédicaments (760 sal., filiale de l’Institut Pasteur) au pôle Eurasanté; les piles et accumulateurs Exide (270 sal., états-unien de Philadelphie);les cartonnages Ondulys (160 et 130 sal.), l’imprimerie H2D (110 sal.); installations électriques Eiffage (160 sal.) et thermiques MCI (125 sal.). Dans les services ressortent la fourniture de chaleur Dalkia (100 sal.), EdF (350 sal.); GDF (150 sal.); distribution d’électricité RTE (170 sal.); travail temporaire Adecco (560 sal.), Manpower (440 sal.), Supplay (370 sal.), CRIT (190 sal.), Leader (160 sal.), Proman (110 sal.); aides à domicile Eveil et services (Kangourou Kids, 160 sal.) O2 Lille Ouest (100 sal.); gardiennages SGP (140 sal.) et Protectim (110 sal.); nettoyages GSF (240 sal.); constructions Sylvagreg (120 sal.); transports Geodis (300 sal.), TTL (Lille Courses, 110 sal.), transports ferroviaires de fret Lineas (200 sal.).

La ligne de métro n°1 (VAL) va du centre hospitalier régional à la cité scientifique de Villeneuve-d’Ascq en passant par le centre de ville et la gare Euralille, puis par Hellemmes (13,5 km, 18 stations). La ligne n°2 du métro, de même technologie VAL, va de Lomme à Tourcoing en passant par les Bois Blancs et le port de Lille, les boulevards au sud de Wazemmes et des Moulins, la porte de Valenciennes et le Grand Palais, Lille-Europe, Saint-Maurice, Mons-en-Barœul et le fort de Mons, puis Wasquehal et jusqu’au centre hospitalier de Dron à Tourcoing, près de la frontière (31,7 km, 44 stations). Au total, le métro fonctionne sur 45 km, offre 60 stations, et utilise 140 rames de deux wagons, pouvant se succéder à une minute en heure de pointe. Deux lignes de tramway anciennes ont été maintenues et rénovées entre Lille-Europe et Tourcoing (ligne T) et Roubaix (ligne R), toutes deux divergeant à partir du Croisé Laroche à Marcq-en-Barœul (22 km en tout, 36 arrêts).

Une nouvelle liaison intensive par bus, dite Ligne à niveau élevé (Liane) n°1 a été ouverte début 2008 de Ronchin à Wambrechies et Comines par le centre de Lille et la Citadelle, sur 25 km (55 arrêts), une seconde (Liane 2) fin 2008 de Lille à Loos et Wattignies sur 12 km; six autres ont été établies depuis. Ces lignes, et les nombreuses lignes de bus sont gérées par la société d’économie mixte Transpole, devenue société anonyme Ilevia en 2019, qui a compétence pour toute la Métropole. Le port fluvial de Lille s’étend sur 355 ha et emploie directement 130 personnes; son trafic total est de 8,6 Mt par an dont 2 Mt pour le trafic fluvial proprement dit.

Lille a eu 70 000 hab. en 1833. L’absorption d’Esquermes, Fives, Moulins et Wazemmes l’a fait passer de 78 600 hab. en 1856 à 131 700 en 1861, lançant une forte croissance qui l’a menée à 216 300 hab. en 1896. Elle a alors perdu des habitants (205 600 en 1906) et sa population a lentement diminué jusqu’à 168 400 hab. en 1982 malgré l’intégration d’Hellemmes. Puis le nombre de ses habitants s’est remis à augmenter; il était de 191 000 hab. en 1999 et a donc gagné 42 900 hab. de 1999 à 2010, un saut largement dû à l’intégration de Lomme (27 600 hab.) en 2000.

Six nouveaux cantons portent le nom de Lille et rassemblent 20 communes (ensemble 437 400 hab.), seul le canton de Lille-5 se limitant à une partie de la seule commune de Lille.