Lourdes

(13 980 Lourdais, 3 694 ha dont 1 353 de bois) est un ancien chef-lieu de canton des Hautes-Pyrénées dans l’arrondissement d’Argelès-Gazost, 19 km au SO de Tarbes, vers 410 m. La ville est sur la rive droite du Gave de Pau, à l’endroit même où il sort des Pyrénées, dans un amphithéâtre de moraines. Elle est ancienne, et des restes préhistoriques ont été trouvés dans la grotte des Espélugues. Mais son essor a tenu aux visions de la jeune Bernadette Soubirous à la grotte de Massabielle (le «vieux rocher»), sur la rive gauche du gave, entre février et juillet 1852 — elle avait 14 ans et elle est morte à 35 ans en 1879 à Nevers, où elle avait été recueillie dans un couvent en 1866. La période qui a suivi était à la mode du culte marial; de nombreuses personnes venaient voir les lieux; le clergé a acheté le domaine de la grotte dans les années 1860; le premier pèlerinage officiel a été organisé en 1874 et les premiers malades sont apparus dès 1874 dans l’espoir de miracles.

D’énormes travaux ont été engagés: une esplanade pour 40 000 personnes en 1875, une grande basilique entre 1883 et 1889, dans le genre romano-byzantin, au-dessus de la grotte; des piscines ont été aménagées ensuite. La basilique souterraine ovale de 200 m sur 80 a été inaugurée en 1958, et peut contenir 20 000 personnes; une église moderne s’y est ajoutée en 1988 de l’autre côté du gave, offrant une capacité de 5 000 personnes en deux amphithéâtres. Un calvaire et un musée (pavillon Notre-Dame) complètent l’ensemble religieux de rive gauche, qui a un peu débordé rive droite mais en aval de la ville, après le coude du gave. Le domaine de la Grotte, c’est son nom, occupe 52 ha et emploie 300 salariés permanents, plus une centaine de saisonniers, ainsi que de nombreux bénévoles.

Lourdes est devenue l’un des plus grands lieux de pèlerinage du monde, avec environ 6 millions de visiteurs par an, ce qui a motivé l’extension et la modernisation de l’aéroport d’Ossun, essentiellement fréquenté par des charters. Ce nombre classe Lourdes largement en tête des «villes sanctuaires de France», avec une fréquentation deux fois supérieure à la deuxième, le Mont-Saint-Michel. L’hôtellerie s’est développée à proportion: Lourdes n’a pas moins de 192 hôtels classés, totalisant 13 000 chambres, dont 6 de luxe (600 chambres); une bonne quinzaine ont de 20 à 50 salariés. En outre la commune accueille 12 campings (800 places) et a 390 résidences secondaires (mais seulement 5% des logements).

La ville de Lourdes a mis en valeur l’ancien château, refait en 1590 et qui était devenu une prison; un musée pyrénéen y a été aménagé; palais des congrès, hôpital, gare, s’ajoutent à l’éventail de l’offre, ainsi qu’un musée du gemmail et un musée de cire. En aval de Lourdes, la grotte du Loup dans la commune, la grotte de Bétharram à Saint-Pé et la chapelle un peu plus loin, à Lestelle-Bétharram dans le département voisin, contribuent à l’attrait touristique.

La ville agrandie a un large éventail de commerces et de services, dont un centre hospitalier public de 156 lits, un collège et deux lycées publics, un collège et un lycée privés; centre d’aide par le travail, institut médico-éducatif; maison de retraite (la Pastourelle, 45 sal.). Les ateliers sont plus rares: fabrique d’appareils ménagers du groupe SEB (cafetières notamment, 160 sal. contre 700 vers 1996); conserves Toupnot (75 sal.); caoutchouc synthétique AI2P (30 sal.), appareils médicaux SBM (35 sal.), équipements de contrôle Infranor (30 sal.), éditions religieuses Seral (30 sal.); génie thermique Duplaa (25 sal.) et Sarié (40 sal.), constructions Eiffage (25 sal.), maçonnerie Mas (40 sal.), plâtrerie Burlo (20 sal.).

Dans le secteur tertiaire, hypermarché Leclerc (200 sal.), supermarché Carrefour (60 sal.); Monoprix (25 sal.); négoce de matériaux Toujas (20 sal.); ingénierie Sartorius Stedim Aseptics (25 sal.), conseil Bignalet (40 sal.), banque Société Générale (35 sal.), blanchisserie MAJ (55 sal.), autocars Keolis (25 sal.), ambulances Jannot (30 sal.); service des eaux Lyonnaise (30 sal.), nettoyage Pyrénées Services (25 sal.); négoces et magasins d’articles de piété et bimbeloterie, dont l’Alliance (40 sal.), Seral (30 sal.), Dupuy-Cauvis (25 sal.), Palais du Rosaire (30 sal.). France-Télécom affiche 280 sal., la Société du sanctuaire 55.

La commune de Lourdes englobe au nord-ouest le lac de Lourdes (50 à 65 ha), retenu par des moraines, et le golf voisin de Sarrastets, et encore au-delà la forêt de Mourle, qui forme une enclave séparée du reste de la commune. Les quartiers de Lanne et Biscaye et la D940 sont dans la plaine d’un ancien cours du Gave entre moraines, drainée par l’Ousse. Au SO, de l’autre côté du Gave, la ville est dominée par le Béout (791 m) et prolongée en ombrée par la forêt de Lourdes (430 ha), au-dessus de la rive gauche du Gave. Les principales grottes (Massabielle, Espelugues, du Loup, du Roy) sont au pied du versant nord du Béout, ainsi que les basiliques. Au nord, le finage s’avance dans une ancienne vallée à fond plat, à présent drainée par la Geune, où passent N21 et voie ferrée et qui a reçu plusieurs zones commerciales et industrielles. Au sud-est, le relief monte à 951 m au Pic du Jer, auquel donne accès un funiculaire et où s’ouvrent des grottes. Lourdes avait 4 400 hab. en 1851 puis est montée à 7 000 en 1891, 10 000 en 1928 et a culminé à 17 900 en 1970; ensuite, elle a perdu 2 700 hab. jusqu’en 1999, et encore 1 700 depuis. Lourdes fait partie de la communauté d’agglomération Tarbes-Lourdes-Pyrénées. Deux cantons nouveaux portent le nom de Lourdes, l’un avec une partie de Lourdes et 11 communes (11 800 hab.), l’autre avec le reste de Lourdes et 23 communes (10 600 hab.).