Lozère (département de la)

département de la région Occitanie, le plus septentrional et le moins peuplé. Il a pour préfecture Mende, pour sous-préfecture Florac et compte 156 communes, associées en 20 communautés de communes; la formation des pays officiels est très laborieuse. La Lozère a 13 nouveaux cantons, de 5 000 à 7 000 hab. Son territoire s’étend sur 5 167 km2 et il est ainsi un peu plus étendu que les Pyrénées-Orientales; il est entièrement dans le Massif Central, et n’est limitrophe que des départements de l’Aveyron, du Cantal, de la Haute-Loire et du Gard. Sa population s’est tenue au-dessus de 130 000 hab. pendant tout le 19e siècle, atteignant 144 700 en 1851; elle a fortement diminué ensuite, et jusqu’en 1990 (72 800 hab.); elle a légèrement remonté en 1999 (73 500) et passée à 76 400 en 2019. La Lozère est ainsi, et de loin, le département le moins peuplé de France.

Le département est formé de quatre grandes parties. Au nord, se juxtaposent les pays de l’Aubrac à l’ouest et de la Margeride à l’est, tous deux pastoraux, le premier nu et un peu fréquenté, le second vide et boisé, plus accidenté aussi. À l’est et au sud-est règnent les Cévennes, divisées par la tectonique par des massifs orientés de l’ouest vers l’est et disposés en échelon: successivement du nord au sud le Goulet, le Lozère, le Bougès, puis un ensemble plus étroit et confus menant à l’Aigoual. Le quart sud-ouest est le domaine des Grands Causses, celui de Sauveterre et le Méjean. Mende est au centre du département, Florac est l’une des plus petites sous-préfectures de France, coincé entre le Causse Méjean et le bloc du Bougès.

La moitié septentrionale du département se dit volontiers en Gévaudan, notion historique restée vivante et même revivifiée par la publicité touristique, mais dont le nom n’est pas repris dans les divisions géographiques habituelles du département. Celui-ci est structuré par l’axe de circulation de l’Hérault à l’Auvergne et à Paris, de plus en plus fréquenté depuis que l’A75 a pris peu à peu la place de la N9; en Gévaudan, Marvejols et Saint-Chély-d’Apcher y relaient les services de Mende, qui est à l’écart de cet axe. Un autre axe, beaucoup plus difficile et moins fréquenté, correspond à l’ancienne voie Régordane d’Alès au Puy; il conserve une voie ferrée pittoresque mais très discutée, et entretient l’activité de la petite Langogne, principal relais au nord-est du département. Mende est entre les deux voies, sur une transversale en cours de développement qui n’est autre que la virtuelle voie de Toulouse à Lyon par Millau, soutenue par la fort sinueuse N88, dont les couteuses améliorations contribuent à l’ouverture de ces plateaux un peu difficiles.

La Lozère, «tout juste un quartier de Montpellier», compte évidemment relativement peu dans l’ensemble de la démographie et de l’économie régionales. Son produit global est de l’ordre de 1,3 milliard d’euros, le dernier de la région par emploi, mais non par habitant puisque, ici, la Lozère fait un peu mieux que l’Aude. L’activité de service domine très largement, la Lozère n’ayant guère d’industrie que vers Saint-Chély-d’Apcher. La Lozère a 43% de son territoire en forêt (232 000 ha), 46% en surface agricole utilisée; mais au sein de celle-ci les labours ne comptent que pour 18% et, sur les surfaces en herbe, 70% (144 000 ha) sont en landes et parcours. Vignes et vergers sont presque absents.

Bien entendu la Lozère mise de plus en plus sur le tourisme, et elle y a de gros atouts: les gorges du Tarn, les Cévennes sont très fréquentées; quelques petites stations de ski, deux ministations thermales, d’assez nombreux parcs d’attraction sont proposés aux amateurs. Le département compte 17 000 résidences secondaires pour 30 000 principales: pris comme une unité, on pouvait même aller jusqu’à dire qu’ainsi la Lozère était la deuxième station de l’ex-Languedoc-Roussillon, après Agde mais avant La Grande-Motte… Mais il est vrai que bon nombre de ces résidences secondaires sont simplement des témoins hérités de l’ancienne émigration, pas toujours assidûment fréquentées.