Marais Breton (le)

ensemble de marais maritimes de la côte atlantique française allant de Bourgneuf-en-Retz à Saint-Gilles-Croix-de-Vie. Marais Breton est l’appellation traditionnelle; mais en certains lieux comme le Conseil départemental de Vendée, on préfère parler de Marais Breton Vendéen… En fait ce marais se divise en deux parties bien différentes: le Marais Breton proprement dit au nord, dit aussi marais de Bourgneuf, partagé entre Loire-Atlantique et Vendée; au sud le marais de Monts, parfois dit Marais Vendéen. Tous deux correspondent à deux anciennes avancées de la mer dans deux ensellements tectoniques, séparées par le dos de relief qui porte Beauvoir-sur-Mer et se prolonge par la partie rocheuse de l’île de Noirmoutier. L’ensemble est estimé à 45 000 ha, la «zone humide» Natura 2000 correspondante s’étendant sur 52 400 ha mais incluant une partie de Noirmoutier et des herbus des environs de Fromentine; elle comprend 30% de prés humides, 20% de marais et prés salés, 10% de bois, 10% de rivières et estuaires. Le principal écomusée des marais est au Daviaud, dans la commune de La Barre-de-Monts.

Le Marais Breton stricto sensu est de forme triangulaire, sa pointe orientale étant à Machecoul. Il reçoit les eaux continentales du Falleron, alimentées en cas de besoin par pompage de l’eau de Loire par l’intermédiaire du Tenu. Il est drainé au nord par le Falleron qui fixe la limite départementale et débouche au port du Collet, au sud par le Dain, qui relie le Falleron au port du Bec. Il compte plusieurs anciennes îles en son sein, comme celle sur laquelle campe le bourg de Bouin. Le Marais est largement ouvert sur la baie de Bourgneuf et a été progressivement conquis à l’abri de digues souvent recommencées. Il est protégé par une longue digue sinueuse de plus de 20 km qui va du Collet à Fromentine et dont les éléments sont du 19e et du 20e s. Elle protège de nombreux petits polders souvent réaménagés, la plupart du 18e au 20e siècle, et nommés sartières.

Une grande partie du marais, entre le Dain et la baie ainsi que devant Bourgneuf, reste salée et sert d’ailleurs partiellement à l’ostréiculture. Ce fut là le plus grand gisement de marais salants français au Moyen Âge et le Collet fut un port actif d’exportation du sel; mais le sel n’est plus exploité, la totalité du marais étant orientée vers l’élevage et l’accueil touristique. Toute une série d’institutions surveillent et entretiennent le marais, la plupart siégeant à Beauvoir-sur-Mer; mais Machecoul et Bourgneuf jouent aussi leur rôle pour la partie située en Loire-Atlantique, d’une superficie de 4 200 ha. Voir S. Le Floch et J. Candeau, «Le Marais Breton de Loire-Atlantique, la qualification paysagère d’un marais oublié». L’Espace géographique, 2001, accessible dans https://www.cairn.info/article.php?ID_REVUE=EG&ID_NUMPUBLIE=EG_302&ID_ARTICLE=EG_302_0127.

La partie méridionale du Marais Breton, ou marais de Monts, a une forme plus rectangulaire et une dimension comparable à celle de la partie nord. Mais elle se différencie nettement de celle-ci en au moins trois points: elle ne comporte pas de partie salée; elle a deux issues; elle s’est formée à l’abri d’un grand massif dunaire et non de digues. Elle est drainée au nord par le Grand Étier de Sallertaine, qui débouche dans la baie de Fromentine; les eaux de la partie occidentale sont rassemblées par la Grande et la Petite Taillée qui aboutissent au même lieu. Sa partie méridionale est drainée par le Ligneron, affluent de droite de la Vie, qui débouche à Saint-Gilles-Croix-de-Vie; un couloir méridional dans les dunes est drainé par la Baisse, également vers la Vie.

Le cordon dunaire s’est construit naturellement, puis avec quelques travaux de renforcement, du rocher de Noirmoutier jusqu’à Sion-sur-l’Océan au nord du débouché de la Vie, en deux grands arcs construits à partir des affleurements de calcaires du Pont d’Yeu à Notre-Dame-de-Monts, qui a longtemps formé l’île de Monts; il est interrompu par le goulet de Fromentine. Seule la petite partie du marais de Monts à Fromentine est protégée par des digues, qui prolongent celles du Marais Breton septentrional. Le marais de Monts n’a guère été fermé par le cordon dunaire qu’à partir du 17e siècle, et l’intérieur du marais, du côté de Sallertaine, reste inondable. Challans est la capitale intérieure de ce marais; Le Perrier est le seul village installé en son milieu, tous les autres étant à ses bordures.