Mazamet

(10 420 Mazamétains, 7 208 ha dont 4 772 de bois) est un ancien chef-lieu de canton du Tarn, 16 km au SE de Castres, au pied de la Montagne Noire dans le sillon du Thoré. Le village originel est apparu assez tardivement au bord de l’Arnette, peu avant le confluent avec le Thoré, comme fondation de la seigneurie d’Hautpoul, qui est située juste au sud sur les pentes de la Montagne Noire.

Mazamet a fabriqué des draps à partir du 16e s., avant de décoller au 19e s., d’abord grâce aux marchés pour l’armée obtenus par l’entregent du maréchal Soult dans les années 1830, ensuite grâce à l’idée originale de son industriel Jean-Émile Houlès: en 1851, il décida d’importer des peaux de moutons d’Argentine afin de les délainer sur place, déclenchant ainsi à la fois une originale industrie du délainage, un approvisionnement de qualité pour les filatures et tissages, et une industrie du cuir qui essaima jusqu’à Graulhet. Le délainage utilisait les eaux très «douces» de l’Arnette descendant de la Montagne Noire, la mégisserie celles du Thoré, un peu plus dures.

Mazamet est ainsi passée de 6 000 hab. vers 1810 à 10 000 en 1853, 14 700 en 1886; après une phase de stagnation, elle a culminé à 17 300 en 1962 mais se dépeuple depuis, et a perdu encore 840 hab. après 1999. La croissance a entraîné une forte extension de la ville vers l’ouest, selon un plan très régulier en damier; mais la commune de Mazamet n’a guère qu’une moitié de l’agglomération, dont la partie occidentale est à Aussillon.

L’activité textile se poursuit, mais très ralentie, et ne s’y signalent plus guère que les filatures et tissages Jules Tournier (45 sal.); l’industrie s’est quelque peu diversifiée: fruits secs et produits d’apéritif Menguys (160 sal.), constructions métalliques Cabrol (65 sal.), cosmétiques P. Fabre (35 sal.) et Cosmer (60 sal.), tannerie Alran (25 sal.), maroquinerie Sun Belt (25 sal.), cuirs pour animaux et assortiments Brandy (25 sal.), matériel médical Handle (50 sal.); peinture en bâtiment Gaston (25 sal.), plâtrerie Ricard (20 sal.); immobilier 3F Occitanie (35 sal.); La Poste (70 sal.).

Mazamet a un centre hospitalier (185 lits) et une clinique (Refuge Protestant, 30 lits), deux collèges publics et un privé, un lycée général public et un privé, plusieurs lycées professionnels publics et un privé; grand jardin public et centre culturel dans la maison Fossier, avec musée de l’histoire de Mazamet et musée de la mémoire de la Terre (archéologie).

Assez curieusement, toute la commune est incluse dans le Parc régional (dit naturel) du Haut-Languedoc. Le territoire communal s’étend très largement au sud, sur le rebord de la Montagne Noire, où il frôle les 1 000 m au plateau de Sambrès et atteint 1 123 m à l’est dans la forêt de Nore. Ce versant très raviné forme le bouquet des têtes du bassin de l’Arnette, qui débouche à Mazamet et où s’étaient glissées de petites fabriques, spécialement de délainage. Une route mène à Carcassonne (D118), un lac de barrage de 1934 (1 Mm3) est au hameau des Montagnès, avec base de loisirs; les ruines du château d’Hautpoul, au-dessus de la ville, remonteraient aux Wisigoths.

La municipalité fut dirigée par des industriels jusqu’en 1977. L’unité urbaine est donnée pour 25 200 hab. (six communes), l’aire urbaine pour 25 600 (huit communes). Mazamet fait partie de la communauté d’agglomération de Castres-Mazamet, qui siège à Castres, associe 16 communes et atteint 78 300 habitants. Deux nouveaux cantons portent le nom de Mazamet: Mazamet-1 (8 communes et une partie de Mazamet, 17 500 jan.) et Mazamet-2 Vallée du Thoré (11 communes et le reste de Mazamet).