Metz

(118 420 Messins, 4 194 ha) est la préfecture de la Moselle, sur la rive droite de la Moselle. Metz est une grande ville aux fonctions très complètes; l’étendue de la commune lui permet d’englober de grands espaces de verdure et d’industrie et l’a autorisée à se lancer dans de spectaculaires travaux d’aménagement. La ville est issue d’une ancienne cité des Médiomatrices, dont le nom a donné Mettus (4e s.) puis Metz, situé dans la partie romane de la Lorraine. Tout en étant l’un des fameux Trois-Évêchés, elle s’est assez tôt affirmée comme relativement autonome et sa bourgeoise marchande a conquis des libertés et une réelle prospérité du 12e au 16e siècle.

Le quadrillage de la ville romaine se voit encore en plein centre-ville commerçant, où la rue Serpenoise est tracée sur l’ancien cardo, la rue En Fournirue sur l’ancien decumanus; à leur croisement était le forum, auquel ont succédé les halles, puis le grand centre commercial moderne Saint-Jacques. Cet ensemble est au centre de la ville ancienne, qui dessine une demi-lune entourée de boulevards, dont le diamètre est donné par la rive droite de la Moselle, de direction SO-NE. Vers le SE se distingue la belle place Saint-Louis, ancien centre de bourgeoisie marchande aux vieilles maisons à contreforts et arcades, d’où part un éventail de rues.

Vers le SO, s’étendent largement les espaces verts de l’Esplanade, du lac des Cygnes et de leurs abords, avec le palais de Justice du 18e s. et le centre culturel, d’expositions et de congrès de l’Arsenal conçu par Ricardo Bofill. Au nord, aux abords de la rivière, se dresse la cathédrale gothique, très longue (plus de 120 m) et très haute (près de 42 m), avec crypte et trésor; elle est flanquée au sud par la place d’Armes et l’hôtel de ville du 18e s., et au NE par le grand musée de la Cour d’Or, situé à l’emplacement de l’ancien palais des rois d’Austrasie; le centre culturel des Trinitaires, dans un ancien couvent, est tout proche; la rue des Murs, courbe, marque l’emplacement d’une première enceinte qui délimitait la ville romaine.

La ceinture de boulevards, au-delà, est jalonnée par la porte Serpenoise au SO, la porte des Allemands au NE (le nom remonte au 12e siècle), et au sud par l’énorme et monumentale gare, longue de 300 m, en grès des Vosges, édifiée à l’allemande en 1908 et flanquée d’un château non moins orgueilleux; elle est précédée d’un jardin réaménagé et décoré par Philippe Starck.

Au nord-ouest de ce vaste centre-ville, la Moselle se divise en une série de bras qui entourent les îles du Grand et du Petit Saulcy au centre, de Chambière en aval. Des quartiers d’habitation et d’administration y ont laissé place à plusieurs espaces verts. Sur une petite île en plein centre, ont trouvé place l’opéra-théâtre du 18e s., la préfecture et l’hôtel du département. Accessible par le Moyen Pont, dit pont des Morts parce que l’ancien hôtel-Dieu, alors proche, y prélevait les meilleurs vêtements des morts, la partie méridionale de l’île Chambière offre des jardins et loge l’hôtel de région. L’île Saulcy a accueilli un campus universitaire et un théâtre. Le port de Metz, aménagé à la faveur de la canalisation de la Moselle dans les années 1960, est en aval de la ville où il est prolongé par la grande zone industrielle de Woippy.

Sur la rive gauche, la commune de Metz est assez peu étendue; l’autoroute A 31 s’y faufile non sans mal, et emprunte au sud l’île Saint-Symphorien; le Chemin de la Moselle y est classé zone urbaine sensible. La commune de Metz s’étend en revanche très largement à l’est et au sud du centre-ville, où coulent la Seille, qui longe au nord les boulevards, et son petit affluent la Chenau, plus à l’est. Trois forts de la couronne de Metz y subsistent: Bellecroix, les Bordes, Queuleu. Au nord-est, le grand ensemble de logements de Bellecroix est classé en zone urbaine sensible; il en est de même, au sud de la N3, du bloc d’HLM de Borny-les Hauts de Blémont; un peu plus à l’est apparaît le complexe d’échangeurs de la rocade de Metz et de l’autoroute A4 Paris-Strasbourg, qui contourne l’agglomération par le nord.

Une vaste zone industrielle a été aménagée dans ce secteur oriental au cours des années 1960, accueillant alors la grande usine Peugeot; baptisée plus tard Actipôle, elle s’étend sur 150 ha et occupe 5 600 salariés. Au sud de la précédente, a été lancée en 1983 la zone d’activités Metz-Technopole, qui accueille des entreprises à forte valeur ajoutée, des bureaux, des commerces et plusieurs établissements universitaires et de recherche, ainsi qu’un golf; au total 4 000 personnes dont 1 300 dans l’enseignement, et 4 500 étudiants; deux lacs-réservoirs de 4 et 6 ha aménagés sur la Chenau et dénommés Ariane et Symphonie agrémentent le site. Un peu plus loin au SE vers la Grange au Bois, sont les installations de la Foire internationale de Metz et le palais des Congrès.

La plus récente opération d’urbanisme prend place plus près du centre, à l’emplacement de l’ancienne gare de marchandises sur la rive gauche de la Seille au sud de la gare de Metz; ce quartier de l’Amphithéâtre, dont le nom vient des restes de l’amphithéâtre romain découverts un peu après 1900, comprend un grand parc le long de la Seille, le palais omnisport des Arènes livré en 2002, et un Centre Pompidou de Metz pour l’art moderne à l’architecture audacieuse de Shigeru Ban et Jean de Gastines, inauguré en 2010; il offre 10 700 m2, en trois parallélépipèdes superposés en éventail et couverts d’un original chapeau chinois tout en bois. Metz cherche à séduire par sa politique d’espaces verts, d’architecture moderne, d’illuminations soignées de sa centaine de monuments; elle a logé un Centre européen d’écologie dans un ancien couvent du centre-ville et l’animation culturelle et festive est réputée, dans la tradition (fête de la mirabelle) et dans la modernité. Le Football-Club de Metz figure parmi les grandes équipes françaises.

La ville a un hôpital public de 700 lits, cinq hôpitaux privés totalisant près de 1 200 lits, dont la clinique Claude Bernard (540 sal.), une dizaine de lycées et une douzaine de collèges. Son université, créée en 1970 et qui a pris le nom de Paul Verlaine (né à Metz en 1844), rassemble 16 000 étudiants. Elle est à dominante de lettres, sciences humaines et droit mais comporte aussi un IUT et des enseignements de sciences et de technologie. Elle se divise en trois campus, Saulcy à l’ouest, Bridoux et Technopôle à l’Est, et a établi des antennes à Sarreguemines, Forbach, Thionville et Saint-Avold. L’enseignement supérieur est complété par plusieurs écoles ingénieurs: ENIM (École nationale d’ingénieurs de Metz), Ensam (École nationale supérieure des Arts et métiers), Supélec (École nationale supérieure d’électricité), Institut supérieur de génie mécanique et de productique, Institut franco-allemand de techniques, d’économie et des sciences, une antenne de l’université de Géorgie (Georgia Tech), plus l’Esidec de la Chambre de commerce (École supérieure internationale de commerce).

Enfin Metz a conservé une partie de son rôle d’ancienne ville de garnison aux nombreuses casernes: elle est le siège de la région militaire du Nord-Est et abrite notamment la base aérienne 128, le 2e régiment du génie, le 4e groupe d’escadrons de hussards, le 1er régiment médical (1 100 personnes) et un hôpital d’instruction des armées, la direction régionale du matériel, plus le 1er régiment de matériel à Woippy et, bien entendu, le commandement régional de la gendarmerie.

Hormis l’usine Peugeot qui emploie 1 200 personnes à la fabrication de boîtes de vitesses (plus d’un million par an), Metz n’a pas de grand établissement industriel; depuis la disparition de la manufacture de tabacs (2010) ne se signalent guère que les appareils de mesure et contrôle Jumo (95 sal.), et les viandes Charal qui emploient 260 personnes. Dans les services associés et le bâtiment se distinguent l’ingénieire Abylsen (140 sal.), le conseil Docaposte Applicam (95 sal.), l’informatique Efluid (250 sal.), les installations électriques SPIE (260, 150 et 130 sal.) et les réseaux Cottel (350 sal.), SNEF (110 sal.), les canalisations Sade (140 sal.), les constructions Demathieu Bard (120 sal.), les autoroutes Sanef (160 sal.).

Tout le reste, ou presque, relève du secteur tertiaire. Les principaux employeurs y sont des banques comme le groupe des Banques Populaires (670 sal.), les Caisses d’Épargne (270 sal.), le Crédit Mutuel (140 sal.); centre d’appels Cometz (Arval, 620 sal.); Orange (240). Dans le commerce, Metz accueille quelques grands magasins Cora (380 et 60 sal.), les Galeries Lafayette (100 sal.), le Printemps (70 sal.), Metro (105 sal.), Leroy-Merlin (110 sal.), Brico-Dépôt (60 sal.), Primark (180 sal.), Auchan (75 sal.), la Fnac (6 sal.), trois supermarchés; négoces de quincaillerie Guermont-Weber (140 sal.), de matériel électrique Schneider Electric (100 sal.). Dans les autres services se signalent des offices de logement comme OPH Metz Métropole (250 sal.), Batigère (150 sal.), Logiest (110 sal.), Moselis (180 sal.); distribution d’électricité URM (200 sal.); ordures RV Suez (170 sal.); les sociétés de nettoyage Onet (460 sal.), Caronet (350), Euronet (340), Essi Cristal (260) Lustral (230 sal.), Pro Impec (180 sal.) ACM (120); les gardiennages Securitas (100 sal.), SGP (460 sal.), les services à la personne Family Sphere (80 sal.); travail temporaire Adecco (510 sal.), Manpower (400), Start People (190), Supply (170), Actua (120), Sup Interim (110) etc. La SNCF affiche 3 700 salariés, mais sans doute à l’échelle du bassin de Metz, La Poste 350, le FCMetz 75; transports de voyageurs urbains (TAAM, 480 sal.) et interurbains Transdev (300 sal.) et Keolis Trois Frontières (220 sal.).

La commune de Metz s’est agrandie à plusieurs reprises, entre 1906 et 1910 en intégrant les communes de Plantières (4 000 hab., y compris Queuleu) au sud-est, Devant-les-Ponts (3 700 hab.) au NO sur la rive gauche et Le Sablon (au sud, 10 400 hab.), puis en 1961 avec Borny (2 000 hab.) à l’est, Magny (1 900 hab.) au sud et Vallières-lès-Metz (1 100 hab.) au nord-est. La commune avait 55 000 hab. en 1866 et n’a guère augmenté entre 1870 et 1910; elle est passée à 83 000 hab. en 1936, 103 000 en 1962, et a crû assez régulièrement depuis; si la population totale a officiellement diminué de 9 000 hab. depuis 1999, c’est surtout que la population comptée à part a baissé d’autant pour des raisons de définition.

La communauté d’agglomération Metz-Métropole, créée en 2002, est devenue Metz-Métropole en 2018 avec statut de métropole, puis a adopté en mai 2021 le nom d’Eurométropole de Metz, à l’imitation de Strasbourg. Elle groupe 40 communes et 221 200 habitants. L’unité urbaine Insee est comptée à 285 900 (42 communes), l’aire d’attraction à 367 900 hab. (245 communes). L’arrondissement de Metz réunit depuis 2015 les anciens arrondissements de Metz-Ville et Metz-Campagne (344 900 hab., 139 communes).

Metz a trois nouveaux cantons, qui divisent la commune et elle seule.