Meuse (département de la)

département le plus occidental de la Lorraine; il couvre 6 211 km2 et a pour préfecture Bar-le-Duc, pour sous-préfectures Commercy et Verdun. Ses voisins sont les départements des Ardennes, de la Marne, de la Haute-Marne, des Vosges et de la Meurthe-et-Moselle; il est frontalier de la Belgique. Le département a 185 400 hab.; il est divisé en 499 communes et 17 nouveaux cantons, 15 intercommunalités dont deux communautés d’agglomération, Bar-le-Duc et Verdun.

La Meuse est un département «rural», de faible densité (pas tout à fait 30 hab./km2) qui tient une position de marche entre Champagne et Lorraine. Sa population ne s’est jamais remise du traumatisme de la Grande Guerre: déjà en déclin depuis le maximum de 1851 à 328 000 hab., elle est tombée de 278 000 hab. en 1911 à 216 000, aussi bien dans les années 1930 qu’en 1962; et elle a diminué depuis, puisqu’elle était de 192 200 hab. au recensement de 1999.

La Meuse est un département boisé: la forêt couvre 237 000 ha, soit 38% du territoire. Sur une surface agricole utilisée de 330 000 ha travaillent 3 000 exploitations, dont la moitié dépassent 100 ha et exploitent les quatre cinquièmes de la surface. Les labours (223 000 ha dont 138 000 de céréales) l’emportent largement sur les prairies (105 000 ha); 700 ha sont en vergers.

Le territoire départemental dessine un ovale dont le grand axe nord-sud mesure 130 km et le petit axe E-O 60 km environ. Ses paysages sont marqués par l’alternance des affleurements géologiques de l’Est du Bassin Parisien, et les principaux traits de relief et de végétation qui les accompagnent. Ils sont ainsi rythmés d’ouest en est: le massif boisé de l’Argonne, qui a fixé la limite entre Champagne et Lorraine; la longue plaine à son pied, où se tiennent les principales bourgades de la partie occidentale; le plateau des Bars terminé par la côte des Bars au-dessus de Souilly et de Gondrecourt; le plateau et l’arrière-côte de Meuse qui domine la rive gauche du fleuve; la vallée de la Meuse, élargie en plaine vers l’amont; l’étroit plateau disséqué des Hauts de Meuse qui se termine vers l’est par la côte de Meuse proprement dite; la dépression humide de la Woëvre. Ce dispositif s’étrécit vers le nord et s’y recourbe vers l’ouest au contact du massif ardennais, en direction des Crêtes préardennaises; il s’élargit au sud en direction du Bassigny et du plateau de Langres.

Recoupant d’ouest en est ce dessin, les principales voies de communication ont fixé les villes. L’axe majeur est la voie de Paris à Strasbourg, qui passe par Revigny-sur-Ornain, Bar-le-Duc et Commercy et qui n’est pas étranger au choix de Bar-le-Duc plutôt que Verdun comme préfecture; il est marqué par la N4 et la voie ferrée, tandis que le canal de la Marne au Rhin zigzague en s’adaptant autant que possible à la topographie. Le couloir septentrional était celui de la N3 et de la voie ferrée de Paris à Metz par Verdun; il a été renforcé par l’autoroute de l’Est (A4). La ligne ferroviaire à grande vitesse passera entre les deux, avec une gare à mi-distance de Bar-le-Duc et de Verdun. Les voies nord-sud sont mineures: la Voie Sacrée de Bar-le-Duc à Verdun, la vallée sinueuse de la Meuse qui accueille route et voie ferrée de Stenay à Neufchâteau, et la branche Nord du canal de l’Est sur une partie de son parcours; une route d’intérêt surtout local en Woëvre au pied de la côte de Meuse.

Les lieux clés sont donc surtout de simples carrefours, plus locaux que régionaux, comme Verdun ou Commercy. À l’ouest, l’ensemble du Barrois est plus étalé mais dispersé; il hérite d’un passé industriel métallurgique et textile lié aux gisements de fer jurassique locaux, très exploités au 18e siècle, et compte quelques usines éparses entre Revigny, Bar-le-Duc, Ligny-en-Barrois et les abords de Saint-Dizier. Au sud, c’est plutôt le travail du bois qui l’emporte; mais le sud comme le nord du département sont très faiblement peuplés et n’ont que de maigres bourgades; le fait n’est sans doute pas étranger au choix de Bure comme lieu futur d’enfouissement de déchets nucléaires… L’est du département est un peu plus ouvert et fréquenté: il bénéficie des efforts du Parc naturel régional et de l’aménagement du lac de Madine, et ajoute le tourisme vert à la fréquentation des champs de bataille de la Côte de Meuse.