Montluçon

(34 870 Montluçonnais, 2 067 ha) est une sous-préfecture du département de l’Allier, au bord du Cher. La vieille ville est sur une butte granitique en rive droite, près du confluent du Lamaron; le gros château des ducs de Bourbon, du 15e s., y abrite un musée général et un musée des musiques populaires et de leurs instruments. Les principaux monuments de la ville sont tout autour, entourés par la ceinture de boulevards quasi circulaire qui a pris la place des remparts édifiés au 13e s. La population municipale a constamment augmenté au 19e siècle et jusqu’en 1968, où elle a culminé à 57 900, avant de descendre à 44 000 en 1999 et de perdre encore 9 200 hab. ensuite.

La croissance ancienne de Montluçon, liée à l’industrie associée à la mise en exploitation du charbon de Commentry, s’est portée sur la rive gauche après 1840 et a bénéficié de l’ouverture du canal de Berry et de la voie ferrée de Commentry. Une urbanisation en damier y a été organisée à partir de 1860, donnant naissance à un ensemble dénommé Ville-Gozet; l’agglomération est aussi active et peuplée au-delà du Cher qu’en deçà. Montluçon devint alors une ville de l’armement et de la métallurgie (blindages de navires, artillerie, munitions), jusqu’à la première guerre mondiale. La ville a figuré parmi les cités précocement dirigées par la gauche, où se sont signalés Jean Dormoy (maire socialiste dès 1892) et son fils qu’il prénomma Marx, maire en 1926 puis ministre du Front populaire. Mais la droite a gagné la municipalité en 2001.

Les reconversions du 20e s. ont suscité une usine de pneus Dunlop (1920), qui a eu jusqu’à 4 000 salariés, puis de nouvelles implantations dans les années 1930, en particulier Sagem et la société suisse Landys et Gyr, toutes deux autour de 2 000 emplois vers 1980 encore. De nos jours, hormis la SAGEM qui est dans la commune voisine de Domérat, les principales entreprises sont Dunlop (groupe Goodyear, 690 sal.), qui fait des pneus mais a renoncé aux balles de tennis; AMIS (Ateliers mécaniques et industries spéciales, estampage, métallurgie fine, au groupe Sifcor, 510 sal.); Siemens Metering (ex-Landis et Gyr, compteurs électriques 110 sal.); produits pharmaceutiques All Chem (65 sal.); viandes Puigrenier (130 et 90 sal.); peinture Sogeb Mazet (100 sal.).

Toutefois, le tertiaire a pris la première place et l’hôpital (1 700 personnes, 515 lits) est, comme souvent, le plus gros employeur de la ville, la Mairie ayant pour sa part 930 salariés et l’Office public d’HLM 170. Montluçon a un IUT de 800 étudiants (7 spécialités), quatre collèges et quatre lycées publics, deux collèges et deux lycées privés, une résidence et un restaurant universitaires; grosse clinique en banlieue à Désertines; maisons de retraite dont les Grands Prés (55 sal.); maison d’arrêt. Parmi les principales entreprises privées, apparaissent l’hypermarché Carrefour (160 sal.), un centre Leclerc (100 sal.), un Intermarché (70 sal.); aides à domicile Solutia (80 sal.) et Domusvi (50 sal.), nettoyage Tout Net (60 sal.); transports par cars Keolis (60 sal.), SNCF (100 sal.), transport de fret Bourrat (60 sal.); restauration collective Sogirest (60 sal.); intérim Adecco (220 sal.), Manpower (125 sal.), Interima (120 sal.), Start People (110 sal.), CRIT (60 sal.); La Poste (100 sal.).

La ville a su se doter d’équipements culturels (Espace Boris-Vian, théâtre des Fédérés), sportifs et d’animations de qualité. Rive gauche, l’ample Édifice communal fut conçu par Jean Dormoy comme «maison du peuple»; le centre Athanor est un lieu de spectacles et congrès au bord du Cher, un peu écrasé par le gros centre commercial Saint-Jacques; centre d’art contemporain. La ville offre de beaux espaces verts: jardins des Marais et Wilson, parcs des Îlets, Saint-Jean et de la Louvière; à l’est de la ville, on visite le curieux château de la Louvière, bâti dans les années 1920 à l’inspiration de Trianon et des jardins de Versailles par un industriel local (collection de peintures des 17e et 20e s.). Au sud, hippodrome et golf de Sainte-Agathe.

La communauté d’agglomération de Montluçon Communauté associe 21 communes et compte 61 200 hab. L’arrondissement de Montluçon a 105 300 hab., 89 communes.

Quatre nouveaux cantons ont Montluçon pour bureau: un de 4 communes (15 600 hab.) dont une partie de Montluçon; le deuxième de deux communes (15 600 hab.) comprenant le reste de Montluçon et Désertines; le troisième a 15 communes et 18 200 hab.; le quatrième a 7 communes et 16 100 hab.