Niort

(61 040 Niortais, 6 820 ha) est la préfecture des Deux-Sèvres. Le centre-ville est sur la rive gauche de la Sèvre niortaise. Un noyau central se tasse au bord du fleuve, que domine le donjon, reste de la citadelle anglaise du 12e siècle, au sein d’un jardin public. Le donjon abrite un musée d’archéologie et ethnographie; il est flanqué au nord par les halles, grand pavillon métallique de 1869 à la Baltard. Bien au-delà de ce noyau, une ceinture de boulevards enserre la ville ancienne aux rues tortueuses; au centre s’ouvre la place du Pilori, où trône l’hôtel de ville renaissance; au sud se dresse l’église Notre-Dame, au décor flamboyant et dont le haut clocher monte à 75 m; au nord, la colline Saint-André est nantie de deux hauts et étroits clochers montant à 72 m. Côté est, les boulevards s’ouvrent sur la vaste esplanade de la Brèche, lieu de foire et de terrasses de cafés; la gare est plus loin dans la même direction. Au nord de la ville ancienne, l’ancien quartier militaire Duguesclin est devenu un Centre d’enseignement supérieur et de la vie associative. Sur la rive droite de la Sèvre face au donjon, la Coulée verte des prairies et promenades du bord du fleuve s’achève par le fort Foucault, un bastion défensif du 13e s., et le grand centre culturel moderne.

Niort a eu un passé de travail des peaux, surtout de chamoiserie (gants et culottes de peau), retracé dans le musée du Donjon; le musée Bernard d’Agesci est orienté vers l’archéologie et l’histoire. Niort compte six collèges publics et deux catholiques, cinq lycées publics dont trois professionnels, un lycée catholique, un lycée horticole public, un IUT. Un pôle universitaire d’un millier d’étudiants est apparu au campus de Noron, avec des enseignements de droit, notamment en risques et assurances, un Institut des risques industriels, assurantiels et financiers (IRIAF), un institut d’administration des entreprises; et un ESPE (ex-IUFM). Le site de Noron est sur la rive gauche de la Sèvre à l’ouest du centre-ville, avec le parc des expositions et une base nautique. La ville a un centre hospitalier public de 1 350 lits dont 610 médicaux, 350 long séjour, 340 en psychiatrie, et 3 200 emplois; deux cliniques dont une de 340 salariés et 175 lits (Inkermann), un centre de rééducation et un institut spécialisé pour enfants déficients, un institut médico-éducatif; maisons de retraite médicale dont Orpea (60 sal.), Medica (Venise Verte, 45 sal.).

Les activités de la ville sont celles d’une préfecture dynamique, mais avec l’originalité d’un puissant pôle de bureaux issu du succès des assurances mutuelles, d’abord celle des enseignants (MAIF), puis celle des commerçants et artisans (MACIF et MAAf) — même si une grande part des emplois se trouvent dans la commune voisine de Chauray. La MAIf, créée en 1934 comme Mutuelle Assurance automobile des Instituteurs de France par des instituteurs militants, et qui a beaucoup élargi son sociétariat (3,4 millions d’adhérents) et sa couverture, emploie au total 6 700 salariés mais dans toute la France, dont plus de 2 500 à Niort et Chauray; son chiffre d’affaires est de 3,3 milliards d’euros. Elle a sur place comme filiales: IMA (1 460 sal.), SMACL (assurance pour collectivités locales, 750 sal.), Parnasse-Maif (150 sal., assurance-vie), Serena-Maif (conseil, 160 sal.), MAIF-Solutions financières (services financiers à distance, 120 sal.) plus le crédit Socram (230 sal., filiale commune Maif-Macif-Matmut).

La principale usine, Zodiax Aero Electric (700 sal.) pour les équipements de navigation aérienne, notamment pour l’Airbus 380, souvent attribuée à Niort, est dans la commune voisine de Chauray. À Niort même sont un autre spécialiste d’instruments de navigation aérienne, Leach (280 sal., états-unien) et les matériels pour usines agro-alimentaires Pierre Guérin (160 sal.) du groupe Fives-Cail (Industri Kapital), qui a une autre usine à Mauzé-sur-le-Mignon.

À un moindre niveau se situent des établissements de production très variés: matelas et literie Ebac (90 sal.); ingénierie Tecnal (85 sal., fournitures d’industries alimentaires); les appareils ménagers Eno (90 sal.), charpentes métalliques Canam (80 sal.); les appareils médicaux et dentaires Gabilly (Bourjat, 60 sal.); résines et encres Kraton du groupe états-unien Arizona Chemicals (45 sal.); pièces plastiques ICM (60 sal.); mécanique Satim (50 sal.), menuiseries Ridoret (55 sal.), Audis (40 sal.), Bouteiller (35 sal.), Niortaises (30 sal.), carrosserie CIN (35 sal.); imprimerie-papeterie Cartorel (40 sal., articles de classement), Impressions Dumas (40 sal.); lubrifiants Axel (35 sal.); viandes Baty (35 sal.).

Niort accueille également les assurances Allianz Vie (80 sal.), François Brenard (60 sal.), la BNP (40 sal.), des sociétés d’informatique et données CGI Logica (120 sal.), Novia (60 sal.), Sogeti (60 sal.), Sopra Steria (60 sal.), ATOS (40 sal.); immobilier de l’Autize (45 sal.), la Safer Poitou-Charentes (65 sal.) et les transports urbains Semtan (150 sal., société d’économie mixte), le club sportif des Chamois Niortais (60 sal.).

Dans les commerces figurent les hypermarchés Carrefour (195 sal.) et Leclerc (395 et 85 sal.), un Intermarché (60 sal.), Super U (35 sal.), les magasins Castorama (135 sal.), Decathlon (50 sal.), Boulanger (35 sal.), Conforama (35 sal.); centrale d’achats alimentaires Promocash (55 sal., groupe Carrefour); distribution d’électricité et de gaz Seolis (coopérative départementale, 350 sal.), d’électricité Geredis (40 sal.), négoces d’équipements d’automobiles Barrault (130 sal.), de fleurs et végétaux Moinet (60 sal.), de fournitures pour les commerces (Erco, 45 sal.), de matériel électrique Énergies D (45 sal.) et SEIA Redien (45 sal.), de matériel de bureau Marcireau (40 sal.) et Soram (70 sal.), de literie Camif-Matelsom (45 sal.), de bois Rougier (35 sal.), de minerais et métaux Vama Docks (50 sal.), les distributions pharmaceutiques Alliance (65 sal.) et CERP (65 sal.), télévente Stenico (50 sal.), BIIG (55 sal.).

Dans le bâtiment et les services, télécommunications Orange (65 sal.), génie thermique Hervé Thermique (100 sal.), réseaux et installations électriques Ineo (65 et 45 sal.), SPIE (60 sal.), Michaud (35 sal.); traitement des eaux Culligan (Loire Affinage, 50 sal.), travaux publics Eurovia (100 sal.), aménagement paysager EIVE (30 sal.); services à domicile ADHP Douce Heure (90 sal.), Maison et Services (50 sal.) et A2micile (50 sal.), formation d’adultes ANFPA (35 sal.); routage Presse-Portage (80 sal.), les publicités Adrexo (100 sal.), Hyperactive (40 sal.); travail temporaire Work 2000 (50 sal.), les nettoyages Safen (260 sal.), Samsic (150 sal.), Nickel Chrome (Debory, 50 sal.), blanchisserie Elis les Lavandières (40 sal.), le traitement de déchets Ortec (80 sal.), recyclage de déchets Rouvreau (45 sal.); transports Heppner (45 sal.), transports par cars Casa (45 sal.).

Niort s’est agrandie en absorbant successivement Souché (1964) à l’est, Sainte-Pezenne (1965) au nord, Saint-Florent (1968) au sud, Saint-Liguaire (1971) à l’ouest. Sa population était de 15 000 hab. au début du 19e s., 19 000 au milieu et 23 000 à la fin, puis est montée à 33 000 vers 1950 et a culminé à 62 300 en 1975 (sdc); elle a perdu plus de 5 000 hab. ensuite, mais aurait augmenté de 1 690 hab. depuis 1999. Une zone urbaine sensible englobe plusieurs quartiers à l’ouest et au sud-ouest, Tour Chabot, la Gavacherie, Clou Bouchet, dont un grand ensemble d’HLM (6 400 hab.).

Le territoire communal comprend au sud-est l’aéroport de Niort-Souché (codes NIT et LFBN) doté d’une piste bitumée de 1 800 m et de deux pistes en herbe de 680 et 430 m; aéroclub, seulement 200 passagers mais 20 000 mouvements annuels; au sud, l’hippodrome, un golf et la zone d’activités de Saint-Florent; à l’ouest dans un méandre de la Sèvre, Saint-Liguaire et le hameau de Sevreau et, sur la rive droite au-delà, les hameaux de la Tiffardière et de Moucherie; au nord-ouest sur la rive droite de la Sèvre, l’ancien village de Sainte-Pezenne et des lotissements; au nord sur la rive gauche de la Sèvre, les urbanisations de Surimeau.

Niort, pris au sens large avec ses annexes suburbaines, a bien tiré parti et bénéficiera encore plus de sa position originale: l’agglomération est au contact de quatre domaines très différents, les bocages, le marais, la plaine céréalière et laitière, et même le vignoble de Cognac qui va jusqu’à ses portes. Elle est au contact de plusieurs cultures aussi: la poitevine faite d’ouvertures et d’inventions artistiques; la vendéenne bocagère, attachée aux traditions et à ce qui reste d’autorité seigneuriale; la charentaise plus entreprenante et spéculatrice. On peut même émettre l’hypothèse que, en dehors des qualités personnelles de leurs animateurs, l’invention et le succès des entreprises des instituteurs autour de la Maif et de la Camif, qui furent d’abord d’autodéfense, ensuite de services multiples, ne sont pas sans lien avec le fait que Niort se trouvait en un des lieux de France où le gradient entre positions laïques et républicaines et catholicisme traditionnaliste militant était le plus accentué, le plus quotidiennement ressenti; en tous cas dans les années 1930, et sans doute encore bien après.

Les nouveaux axes d’échanges profitent directement aussi à l’agglomération niortaise: elle est sur la radiale Paris-La Rochelle-Ré, en grand progrès; elle a partiellement capturé la radiale Paris-Bordeaux aux dépens d’Angoulême, l’autoroute A10 passant par Niort et Saintes pour éviter les reliefs accidentés entre Angoulême et Libourne et, surtout, pour se rapprocher d’un littoral en grand développement; et finalement elle devrait bénéficier directement de l’amélioration des relations entre un Bordeaux et un Nantes qui, jusqu’ici, ont plus été séparées.

La communauté d’agglomération du Niortais groupe 45 communes et 120 000 hab., sur 81 540 ha. L’unité urbaine est de 71 000 hab. (4 communes avec Affres, Bessines, Chauray), l’aire urbaine de 153 700 hab. (65 communes, dont 2 en Vendée). L’arrondissement a 213 300 hab., 163 communes. Les trois cantons de Niort divisent la commune; le territoire du reste de la communauté d’agglomération est à peu près divisé entre les trois cantons de la Plaine Niortaise au NE, de Frontenay-Rohan-Rohan au centre et de Mignon-et-Boutonne au sud. Quatorze communes sont côté nord et est, dont quatre attribuées au nouveau canton d’Autize-Égray.