Périgord

ancienne province correspondant à peu près au département de la Dordogne, autour de Périgueux. Longtemps et encore aujourd’hui à l’écart des grands axes, elle a quelque peu souffert d’un relatif isolement. Sa pauvreté, liée en partie aussi à ses sols un peu minces et un relief assez accidenté, a été aggravée par les ponctions excessives d’une petite noblesse omniprésente et d’un clergé propriétaire foncier, qui s’appuyaient sur le métayage. Quelques forges exploitant le fer des sables sidérolithiques, le travail du bois et la batellerie procuraient des emplois, qui se sont effondrés au milieu du 19e s.: les campagnes et les petites villes ont été massivement abandonnées, au point de faire du Périgord un demi-désert dans la première moitié du 20e s. Puis l’arrivée de paysans, notamment de l’Ouest, quelques décentralisations profitant des bas salaires, l’installation de retraités, le tourisme et l’élévation générale du niveau de l’activité ont renversé la tendance, au moins dans une partie du Périgord. La réputation de certains crus (volailles, veaux, truffes, fraises), de la gastronomie en général, et la mise en valeur du patrimoine naturel et culturel, ont contribué au renouveau.

On avait coutume d’y distinguer principalement deux sous-ensembles, de part et d’autre du chef-lieu. Le Périgord blanc, ou Ribéracois, dans le bassin de la Dronne à l’ouest, est très charentais de tradition et d’agriculture: relativement peu boisé, il a des paysages de campagnes ouvertes et une base agricole de blé, lait et veaux. Le Périgord noir, dont le cœur est le Sarladais, dans le bassin de la Vézère à l’est, est plus boisé (d’où son nom), moins agricole (tabac, noix), mais beaucoup plus touristique en raison des grottes préhistoriques, des sites et d’une réputation gastronomique.

Par extension et pour la publicité, ces dénominations ont été adaptées et quelque peu trahies. On nomme parfois Périgord vert la partie septentrionale, aux confins du Massif central, autour de Nontron, Piégut et Lanouaille: plus élevé, plus humide, habité en altitude alors que les vallées encaissées sont délaissées, d’habitat plutôt dispersé, c’est un pays d’élevage naisseur très dépeuplé et en partie reboisé, qui conserve quelques châtaigneraies et s’est mis aux pommiers, et où l’on visite des chaos de granite (compayrés). En fait, la dénomination touristico-publicitaire s’étend aussi curieusement au Ribéracois, tandis que tout le bassin de l’Isle a récupéré la dénomination de Périgord Blanc. Il ne restait plus qu’à nommer Périgord pourpre le reste du département, au sud-ouest: l’adjectif, récent et propre aux prospectus touristiques, y évoque les pampres de la vigne en Bergeracois.

Le parc naturel régional Périgord-Limousin, créé en 1998, occupe 180 000 ha, dont une partie en Haute-Vienne et une autre en Dordogne; la population incluse est de 50 500 personnes et le siège est à Abjat-sur-Bandiat.

Périgord étant devenu une source d’images positives, pas moins de dix communautés de communes avaient réussi à glisser le terme dans leur dénomination. Après les regroupements obligés de 2016, restent le Périgord Nontronnais, Bastides Dordogne-Périgord, Isle et Crempse en Périgord, Isle-Loue-Auvézère en Périgord, Isle Vern Salembre en Périgord, Portes Sud Périgord, Sarlat-Périgord Noir, voire Domme-Villefranche du Périgord, le Terrassonnais en Périgord noir, Thenon Hautefort et Périgord-Limousin. Ajoutons le nouveau canton dit Périgord Central (Vergt). Plusieurs communes ont également profité de fusions pour ajouter le Périgord à leur nom, comme Mareuil, Brantôme, Saint-Privat.