Perpignan

(123 600 Perpignanais, 6 807 ha) est la préfecture des Pyrénées-Orientales, Perpinya en catalan. Le site de la ville comme lieu d’échanges est occupé depuis longtemps. Des traces d’origine phénicienne remontent au 13e s. avant notre ère. C’est le site archéologique de Ruscino, un oppidum ibéro-ligure occupé au 7e siècle avant notre ère, devenu château Roussillon, au NE de la commune sur la rive droite de la Têt, qui s’est révélé le plus riche. Il semble qu’en 118 ap. J.-C. les Romains aient préféré Ruscino à Illiberis sa rivale (Elne), avant d’inverser le choix en 337; puis Ruscino fut choisi par Charlemagne comme chef-lieu du comté de Roussillon en 801; il reste une tour de 20 m à l’emplacement du château Roussillon.

Plus tard le peuplement principal s’est un peu déplacé et c’est sous le nom de Perpignan qu’est apparue la capitale continentale du royaume de Majorque de 1276 à 1344, sur un site différent mais voisin. Elle était partagée entre une grosse citadelle où a été édifié le palais des rois de Majorque, au sud de la ville actuelle, et un bourg marchand plus proche de la Têt, avant de passer dans le royaume d’Aragon. Elle fut très prospère au 14e siècle et reçut même une université en 1350, avant de subir deux siècles de disputes entre France et Aragon, précédant le rattachement à la France en 1659.

Le quartier Saint-Jean aux ruelles étroites correspond à la vieille ville, que défendait côté fleuve la tour du Castillet, le plus familier des monuments perpignanais. La Loge de Mer (1397) qui était la bourse des marchands, l’hôtel de ville du 14e siècle, le palais de la Députation et le palais des Corts sont les autres grandes bâtisses historiques; la cathédrale et son cimetière médiéval (Campo santo) ferment à l’est ce centre monumental. L’administration moderne s’est agrandie à l’ouest le long de la Basse, un petit affluent de la Têt, tandis que casernes, esplanades et jardins (la Miranda), puis le palais des Congrès, se sont disposés côté est. Toute l’immédiate périphérie du centre vers le sud (quartiers Saint-Jacques, Saint-Mathieu, la Réal), au tissu passablement dégradé, sont en «zone urbaine sensible». Au nord de la ville, au-delà du faubourg de rive gauche de la Têt, le grand ensemble du Vernet est non seulement «zone urbaine sensible» mais a reçu le statut de zone franche urbaine.

Perpignan offre un Musée catalan (Casa Pairal), le musée de peinture Hyacinthe Rigaud, un musée numismatique (Joseph Puig), un muséum d’histoire naturelle, un musée de l’aviation au mas Palégry (sud); institut Jean Vigo (cinémathèque); festival des Estivales en juillet, exposition annuelle de photographies Visa pour l’Image (septembre). Perpignan rend aussi hommage au sculpteur Aristide Maillol, né à Banyuls mais qui a étudié dans la ville. Profitant de l’étendue de la commune, celle-ci concentre la plupart des activités de haut niveau et des industries du Roussillon.

Elle a un centre hospitalier (550 lits), six cliniques totalisant 540 lits et plus de 800 emplois, dont Saint-Pierre (530 sal.), l’Espérance (140 sal.), Clinea (85 sal.), une pour les maladies nerveuses; des maisons de retraite dont Korian Catalogne (95 sal.) et la Résidence des Jardins (75 sal.), Saint-François (65 sal.); 6 lycées et 8 collèges publics, 2 lycées et 3 collèges privés; un centre pénitencier; centre d’aide par le travail; un village de vacances (Béthanie). Perpignan est également connue pour ses équipes de rugby à XV (USAP) et à treize (UTC, avec Saint-Estève), qui font partie de l’élite.

La ville avait jadis eu une université, créée en 1379, tombée en désuétude et un temps relevée à la fin du 18e siècle mais arrêtée en 1794. La nouvelle Université de Perpignan date des années 1960; elle compte environ 10 000 étudiants et couvre la plupart des secteurs, sauf la médecine. Elle a un IUT (5 départements) et quelques spécialités comme une faculté internationale des droits d’Afrique francophone; une Faculté de sports, tourisme, hôtellerie internationale; un Institut franco-catalan transfrontalier. Elle pilote des formations universitaires à Carcassonne et Narbonne, et même à Mende. Elle a adhéré au regroupement universitaire Montpellier-Sud de France.

Perpignan n’est pas un grand centre industriel mais a quelques vedettes locales comme la chocolaterie Cemoi du groupe Poirrier (270 sal. sur les 2 000 du groupe), l’horticulture Agro Roussillon (120 sal.), la charcuterie Guasch (95 sal.), glaces et sorbets Sobraques (70 sal.), la sica des Vignerons catalans (100 sal.); conditionnement agricole Logistri (110 sal.). Dans d’autres domaines ressortent la fabrique de papiers et cartons Republic Technologies (380 sal.), réparation aéronautique EAS (230 sal.), le quotidien L’Indépendant du Midi (120 sal.); laboratoire d’analyses du Centre (80 sal.)

Le secteur tertiaire est beaucoup plus puissant et tire parti de la richesse des productions agricoles roussillonnaises, de l’activité de la ville comme place d’échanges renforcée par l’expansion économique espagnole, et des habitudes de consommation locales, volontiers portées à une certaine ostentation et aux «signes extérieurs de richesse». Le Marché international Saint-Charles est un élément majeur de l’activité de la ville, représentatif de son rôle de centre d’expédition des produits de la huerta du Roussillon; 2 000 personnes s’y emploient. La «plate-forme logistique» de Perpignan associe et s’efforce d’intégrer les trois éléments proprement perpignanais (gare Saint-Charles, aéroport, Espace Méditerranée de Rivesaltes) et les trois sites des Albères que sont le terminal du Boulou, la gare de Cerbère, le port de Port-Vendres. Les transporteurs sont actifs, comme Meca (210 sal.), Vortex (140 sal.), Satfer (120 sal.), LM Medina (120 sal.), Primever (110 sal.), Vidal (65 sal.), Transalliance (55 sal.), Mesguen (50 sal.); et, pour les voyageurs, les Bus du Conseil général (210 sal.) et les transports urbains (Vectalia, 220 sal.); SNCF 480.

Commerces et négoces sont étoffés: Orange (230 sal.) Caisse régionale de Crédit Agricole (770 sal.) hypermarchés Auchan (660 sal.), Carrefour (300 sal.), Leclerc (400 sal.), Super U (60 sal.); Galeries Lafayette (90 sal.), Leroy-Merlin (140 sal.), Castorama (120 sal.), Décathlon (80 sal.), Brico Net (65 sal.), Metro C&C (85 sal.), Conforama (50 sal.), piscines Astral (60 sal.); négoces alimentaires Dipa (240 sal.), Gavignaud (65 sal.), Disma (55 sal.), de métaux CCL (110 sal.), de fruits et légumes Agri Commerce (55 sal.), R. Lacour (85 sal.), Anecoop (65 sal.), Alterbio (55 sal.), de matériel de bureau MTM (60 sal.), de matériaux Tridome (55 sal.), Baurès (50 sal.).

Dans les services et le bâtiment se signalent Radio-France (60 sal.), le club sportif USAP (55 sal.) connu pour ses performances en rugby (Top 14) et PSEM (stade Brutus, 50 sal.); théâtre l’Archipel (50 sal.); ingénierie Perspectives (130 sal.); aide à domicile Domicil+ (100 sal.); travail temporaire Littoral Interim (100 sal.), T100 (90 sal.), Synergie (85 sal.), Atrium (95 sal.), Entralpia (80 sal.), Illico (60 sal.), Proman (55 sal.), Adequat (50 sal.), l’immobilier OPHLM (360 et 135 sal.), les gardiennages GPS la Catalane (65 sal.), Loomis (55 sal.), les nettoyages La Pyrénéenne (430 et 240 sal.), Auset (120 sal.), Lacemi (55 sal.); installations électriques Sotranasa (240 sal.), Scopelec (120 sal.); travaux publics Razel (70 sal.), Malet (60 sal.), Colas (60 sal.); distribution d’électricité Enedis (170 sal.); service des eaux Veolia (100 sal.); La Poste (230 sal.).

L’aéroport (codes PGF et LFMP), qui occupe 300 ha et a deux pistes de 2 500 et 1 200 m, avait fait naître de grands espoirs comme base de l’entreprise Euralair, mais celle-ci a fait faillite en 2003 et il ne reste qu’un atelier de maintenance limité. Néanmoins le trafic est actif et les liaisons régulières d’Air-France avec Paris sont protégées par l’éloignement de Perpignan et le retard dans la réalisation de la ligne ferroviaire à grande vitesse entre Nîmes et Perpignan; les compagnies britanniques Ryanair et Flybe assurent des liaisons quotidienne avec les Îles Britanniques. L’aérogare a vu passer environ 410 000 passagers en 2017 dont 160 000 en vols internationaux (les trois quarts à bon marché), après un pic à 650 000 en 2002. Transdev y occupe 90 sal. Six aéroclubs sont habilités. L’ensemble représente 44 000 mouvements par an, dont 4 100 commerciaux; ni fret ni poste.

La commune de Perpignan avait 35 000 hab. vers 1900, 75 000 entre 1930 et 1950, puis a dépassé 100 000 en 1967 et culminé à 112 000 en 1982, avant de connaître un tassement. Mais la statistique officielle lui donne 16 360 hab. de plus en 2019 qu’en 1999. La communauté d’agglomération Perpignan Méditerranée Métropole associe 36 communes et 264 100 hab. sur 61 700 ha. L’unité urbaine Insee a 15 communes et 201 000 hab., l’aire urbaine 66 communes et 320 800 hab., ce qui en fait la 3e d’Occitanie. Le nouvel arrondissement a 285 100 hab., 39 communes.

Perpignan sert de bureau à 6 nouveaux cantons, le 1er et le 4e n’ont qu’une fraction de Perpignan; les autres y ajoutent Bompas, Sainte-Marie, Villelongue-de-la-Salanque (2e), Cabestany (3e), Canohès (5e), Toulouges (3e).