Petit-Canal

(8 320 Canaliens, 7 050 ha) est une commune de la Guadeloupe dans l’arrondissement de Pointe-à-Pitre, 21 km au nord de celle-ci (CA du Nord Grande Terre). Le bourg est sur la côte occidentale de la Grande Terre, au bord des mangroves du Grand Cul-de-Sac; il se nomma d’abord Le Mancenillier. Le nom actuel lui vient d’un canal creusé dans la mangrove vers l’ouest afin de donner accès aux bateaux, et qui fixe encore un appontement et les menues activités de pêche de la Darse. Un parc paysager et une maison de l’Environnement sont en ville, ainsi que les 49 Marches des Esclaves, où ceux-ci étaient vendus jadis, qu’accompagnent un monument de la liberté de 1848 et un monument à l’esclave inconnu, en forme de tam-tam. Le bourg a aussi un collège public et, depuis 2001, un musée de la vie d’antan.

La commune s’étend à travers la Grande Terre sur les deux rives, soit sur une dizaine de kilomètres d’ouest en est. On y a cultivé des caféiers, mais la canne l’a emporté. Sur 3 400 ha agricoles, elle occupe 1 500 ha, contre 200 aux bananiers et 180 aux légumes, pour environ 120 exploitations à temps complet; la commune totalise 4 600 bovins et 2 500 caprins. Petit-Canal a reçu Hindous et Annamites au 19e siècle et un temple hindou a été édifié au hameau de Gaschet, au nord-ouest de la ville à la limite de Port-Louis. Un peu à l’est de Gaschet, l’ancienne habitation Godet est devenue en 1986 une station de l’INRAE.

Les villages de Charropin et Clugny sont proches de la N6. Sur la côte, l’ancienne île de Beautiran, dans la mangrove, conserve des traces d’une sucrerie et de son port, avec une chapelle. Une vaste mangrove au sud-ouest de la commune occupe l’anse profonde du Vieux Blanchet. Au centre du territoire communal, l’habitat suit les routes, se densifiant çà et là en noyaux comme Maisoncelle, Balin et Bazin, Rougeole au sud, Dévarieux au sud-est sur la route du Moule, les Mangles au centre-nord, bien plus étoffé, et encore Duval où sont les restes d’une ancienne sucrerie. Une petite forêt subsiste entre Petit-Canal et les Mangles.

La partie orientale est dominée par les hameaux jointifs du Gros Cap et de Sainte-Geneviève; au sud de Gros Cap, dans la section de Grand-Maison, un vaste parc d’éoliennes a été installé, de 1999 à 2003, en quatre groupes totalisant 72 éoliennes avec une puissance de 9,4 MW et une production possible de 16 GWh/an, ce qui en fait le principal site de la Guadeloupe; EDF l’a modernisé en 2019 avec des éoliennes plus puissantes. La côte orientale, au vent, est vide et peu accessible, mais plusieurs petites anses y ont des plages (anses Maurice, de la Savane brûlée, des Corps); la chapelle Sainte-Anne y est un lieu de pèlerinages près de Gros-Cap. Au nord-est de la commune, ce secteur côtier inhabité a reçu un autre parc éolien au-dessus de l’Accul de Sel et de la pointe du Petit Français, assorti de deux centrales photovoltaïques dans le secteur de Bélise.

La population de la commune est en augmentation relativement sensible depuis 25 ans (5 800 habitants avant 1980, 6 600 en 1990). Le chômage reste élevé (35%) et concerne un millier de personnes; 900 des 1 300 emplois de la commune sont tenus par ses habitants, mais 1 500 Canaliens travaillent à l’extérieur; les revenus sont faibles. Les seuls employeurs notables sont le supermarché Super-U (35 sal.) et le gardiennage Snipper (20 sal.).

Le nouveau canton de Petit-Canal groupe les trois communes de Petit-Canal, Anse-Bertrand et Port-Louis (17 670 hab.).