Reims

(185 200 Rémois, 4 690 ha) est une sous-préfecture de la Marne. Reims est la ville la plus connue et la plus peuplée de toute la Champagne; mais elle n’en est pas le chef-lieu. Elle apparaît assez tôt dans l’histoire: Durocortorum, cité au 1er s. av. J.-C., était l’oppidum principal de la tribu gauloise des Rèmes (Remi en latin). Sa fortune tint à ce que les Rèmes donnèrent dès 58 av. J.-C. leur appui à César, qui s’en fit des alliés privilégiés dans ses conquêtes septentrionales, et tint Durocortorum pour la capitale de la province de Gaule Belgique. Une urbanisation organisée, avec cardo et decumanus, se dessina dès la fin du 1er s.; l’enceinte, délimitant une ellipse de 30 ha qui se lit encore dans la forme actuelle de la ville, fut édifiée vers 275; la porte Mars fut placée comme arc de triomphe à son extrémité septentrionale; un peu plus loin au nord fut aménagé un amphithéâtre. Un évêché y fut créé en 290.

Le deuxième temps de notoriété fut celui du baptême de Clovis par Remi, alors évêque de Reims (498); il fallut toutefois attendre 744 pour que l’évêché soit promu archevêché, et 816 pour qu’un roi de France (Louis le Pieux) inaugure la cérémonie du sacre. Hincmar, nommé archevêque en 845, fut le plus illustre des successeurs de Remi, et lança une première reconstruction de la cathédrale — la cathédrale actuelle a été construite tout au long du 13e siècle. À 1 200 m au sud, l’abbaye Saint-Remi avait été fondée hors les murs, un peu au sud de la ville, autour du tombeau de Remi (mort en 533), puis refaite au 11e s., et suivie par l’abbaye bénédictine Saint-Nicaise. Le nom devint peu à peu Remis, Remus, Rains en 1182, puis Reims vers 1500. À Reims, Remi s’écrit toujours sans accent et se prononce R’mi.

Du 13e au 16e s., une nouvelle enceinte, de forme vaguement rectangulaire, réunit ensuite la ville ancienne et le quartier des abbayes; la Vesle servait de douve sur toute la longueur occidentale. La ville, périodiquement enluminée par les sacres, a connu une réelle notoriété à cette époque. D’une faculté des Arts et d’un collège des Bons Enfants, le cardinal Charles de Lorraine fit une université en 1548, dotée d’une faculté de théologie en 1554 et d’une faculté de droit en 1568, puis d’une faculté de médecine au 17e s.

Surtout, Reims prit peu à peu une solide position dans les transports et le négoce, en particulier pour les textiles: les marchands de draps s’y illustrèrent, à l’instar de la famille Colbert. C’est des richesses et des relations commerciales des négociants que sont venues la notoriété et la diffusion internationale du champagne, marquées ici au 18e siècle par la réputation d’un Ruinart, d’ailleurs maire de Reims, dont la maison de champagne fut créée en 1729; puis de la maison dirigée à partir de 1783 par la veuve Clicquot, fille de Ponsardin, négociant en draps. C’est alors que les maisons de champagne ont utilisé, puis agrandi, les nombreuses crayères qui avaient déjà été taillées pour extraire les matériaux de construction de la ville. Précoce ville de marchands, elle sut le moment venu promouvoir le champagne avec les draps, puis se doter d’un petit bassin d’industrie, très actif au 19e s. La commune a compté environ 30 000 habitants pendant la Révolution, 45 000 en 1851, et a passé les 100 000 vers 1888; c’est entre 1845 et 1875 qu’elle a connu ses plus forts taux de croissance.

Curieusement, cette bourgeoisie de finance et de négoce, sans doute trop sûre d’elle et méfiante des autres groupes sociaux, délaissa l’université, ne chercha nullement à obtenir une préfecture que les Révolutionnaires étaient d’ailleurs peu enclins à confier à la ville des sacres, ni plus tard à bénéficier d’une liaison ferroviaire directe avec Paris. En revanche, elle fut ouverte aux étrangers entreprenants, surtout dans le champagne, dont plusieurs maisons portent des noms allemands; on vit un Allemand, Werlé, employé de la maison Veuve Clicquot, en devenir le patron et même maire de Reims.

La fin du 19e s. fut aussi le temps de l’apparition des sociétés de distribution à succursales multiples, dont Reims fut l’une des capitales, avec le Familistère-Docks Rémois, Goulet-Turpin, les Comptoirs français et leur doyen les Économiques, fondés en 1866 dans un esprit mutualiste par Lesage, ouvrier du textile; elles se disputaient les coins de rue et avaient essaimé bien au-delà de la Marne et même de la Champagne. Ville de pauvres ouvriers et de riches marchands à la fin du 19e s., Reims fut un lieu d’expérimentation sociale, souvent d’inspiration religieuse, dont sont issues plusieurs institutions, en particulier de logement social: le Foyer Rémois a été créé par le verrier Charbonneaux en 1912 et a bâti plusieurs cités-jardins au cours de la reconstruction des années 1920; l’Effort Rémois s’y est ajouté en 1947. Ce fut aussi l’un des centres de la promotion du sport en France: le prince de Polignac, un grand nom du champagne, ouvrit aux promenades et aux sports les 22 ha du parc Pommery (1907) puis, cherchant à réparer l’échec des Français aux jeux Olympiques de 1912, finança dès 1913 le collège d’athlètes de Georges Hébert (père de l’hébertisme); lui-même et ses amis avaient organisé dès 1909 une semaine de l’aviation et le premier meeting aérien de l’histoire, qui fit de Reims un pionnier et même, un temps, la capitale française de l’aéronautique.

La guerre de 1914-1918, pendant toute la durée de laquelle Reims fut sur la ligne de front (côté français) et copieusement bombardée, laissa des traces durables et ruina une partie de ces efforts. La reconstruction fut longue, difficile en dépit de l’appui états-unien (plan Ford) et de nombreux architectes; médiocre dans certains quartiers, elle fut ailleurs l’occasion d’expériences, et d’un foisonnement dans les styles d’époque, qui font de la ville un ensemble assez singulier et disparate. La situation européenne n’était pas rassurante et les investissements se firent rares hors du champagne. La dernière guerre frappa encore, tout en provoquant quelques réflexions, dont sortit notamment le premier «comité d’expansion» local, le CEA2R (Comité d’étude et d’aménagement de la région de Reims, 1943).

Il fallut attendre les années 1960 pour voir Reims prendre un nouvel élan et de nouvelles formes, avec les manifestations de la nouvelle croissance, qui favorisa les «villes de la couronne» assez proches d’un Paris se désencombrant de ses activités industrielles de qualification basse ou moyenne. Tandis que les vieilles industries textiles achevaient de disparaître, de nouveaux venus se remarquaient dans les domaines les plus inattendus, tels que le découpage de tôles d’acier, la pharmacie ou la fabrication d’accessoires pour automobiles; et les abords de la ville se couvraient d’immeubles collectifs et de pavillons au ras des champs de blé et de betteraves.

La ville retrouvait son Université, dont certains éléments (sciences, médecine) avaient pu être relancés, et qui fut officiellement créée à la faveur de 1968. Elle ouvrait deux vastes campus au sud-est (sciences) et à l’ouest (lettres), rénovait en ville et à fond le quartier Saint-Remi, annexait au nord l’ancien village de la Neuvillette qui avait obtenu son indépendance en 1870, créait de nouvelles zones industrielles au sud-est (Les Essillards, la Pompelle) tout en renforçant celles du nord-ouest (Port Colbert) et s’entourait «au ras des betteraves» de vastes «grands ensembles» alors à la mode, Orgeval au nord, Europe à l’est, Croix-Rouge, Châtillons, Val de Murigny à l’ouest et au sud.

On lui voyait alors un avenir débridé, que la suite n’a pas confirmé: la rétraction de l’emploi industriel a lourdement frappé les emplois rémois au cours des années 1980 et 1990, tandis que l’expansion des emplois tertiaires y était freinée par le manque de fonctions régionales clairement affirmées. Toute l’administration publique régionale était à Châlons, à l’exception des services académiques et de l’Insee, fixés à Reims, ainsi que du centre hospitalier régional; les agences de sociétés publiques ou privées, comme les services postaux, de télécommunications, de chemins de fer, d’assurances ou de banques, se partageant inégalement.

De cette histoire et de sa situation géographique Reims tire à la fois beaucoup de gloire, des trésors qui en font l’un des hauts lieux du tourisme en France, un patrimoine immobilier et un style urbain qui ne sont pas partout des meilleurs, des formes d’activité originales et beaucoup d’ambiguïtés. Des efforts sont faits pour améliorer son lustre et son attractivité, notamment autour du thème de l’agro-alimentaire et de l’environnement; au cours des années 1970, la municipalité a veillé à corriger les erreurs qui l’avaient laissée un peu à l’écart des grands réseaux, en cherchant à tout prix à ce que l’autoroute de l’Est ne l’évite pas: elle passe en pleine ville, où elle a même accueilli ensuite l’autoroute A26 de Lille à Dijon; Reims a maintenu cette attitude en veillant à ce que la ligne de TGV Paris-Strasbourg passe au plus près de la ville. Reste que, depuis 1975, les taux de croissance de la population de l’agglomération sont plutôt modérés.

L’ellipse centrale enferme toujours le centre-ville, du moins dans sa partie monumentale et administrative; les anciens axes romains se croisent place Royale. La cathédrale est tout près de celle-ci. La ville médiévale s’était agrandie, entre le centre et la Vesle, d’un quartier dessiné en damier, plus animé et plus marchand, qui a poussé autour de la longue place marchande d’Erlon; la première et longtemps seule gare s’est placée au bout de cette place, à l’extrémité nord des remparts disparus. À l’extrémité opposée, au sud, la basilique Saint-Remi, héritière de la puissante abbaye, domine un quartier entièrement reconstruit. Côté est se sont étalées les maisons de champagne et les hôtels particuliers du 19e s.: là est le Reims de prestige et des professions libérales; il s’épanouit en parcs et jardins au sud, où trônent la plupart des grandes maisons et où s’offre le parc Pommery.

Les abords de la sortie méridionale de l’enceinte médiévale y portent le nom de Dieu-Lumière, qui est une altération de Dieu le Mire, «dieu médecin», Deo Medico en latin, nom lié à l’hospice qui s’y trouvait. Au-delà s’étendent les quartiers industriels et ouvriers, puis les nouvelles urbanisations en grands ensembles d’habitation et campus universitaires, alternant avec des lotissements de maisons individuelles. Le réseau ferré et la Vesle longée par l’autoroute marquent de nettes coupures dans un tissu urbain lui-même hétérogène, compte tenu de l’ampleur des reconstructions après les ravages de la guerre de 1914-1918.

Reims apparaît comme une incontestable métropole régionale, parmi celles de la «couronne» parisienne. L’université compte 2 500 salariés et 28 000 étudiants (dont 23 000 à Reims, 3 000 à Troyes, 1 000 à Charleville-Mézières (le reste à Châlons et Chaumont) plus 2 00 d’un groupe ESC (École supérieure de commerce) actif et diversifié et 2 000 en formation paramédicale; s’y ajoutent des formations aux métiers de la santé et des enseignements artistiques. La recherche y a pris de l’extension, plusieurs pôles de recherche-développement et une originale École supérieure d’ingénieurs en emballage et conditionnement (ESIEC), issue de la Faculté des Sciences, assurent des liens avec le milieu patronal; des efforts visent à la promotion d’un réseau de compétences d’ambition européenne en agro-industrie (Europol’Agro). L’enseignement secondaire est représenté par 12 collèges publics et 6 privés, 12 lycées publics dont 4 professionnels, 6 lycées privés dont un professionnel.

Si les principaux pourvoyeurs d’emploi sont certainement le centre hospitalier (plus de 3 000 emplois, 1 100 lits), l’université et la mairie, Reims n’en a pas moins de grandes entreprises, et un tissu de bureaux et d’usines très diversifié, mais périodiquement secoué par des crises. Chemins de fer (600 emplois à la SNCF), télécommunications (Orange 260 sal.) et poste (La Poste, 300 sal.), Enedis (250 sal.), la station de radio France Bleu Champagne (80 sal.) et France Télévisions (55 sal.), banques et assurances, chambre de commerce, transports urbains (Transdev, 540 emplois) et autocars ruraux, le quotidien local (L’Union, 200 sal. à Reims, 300 en tout) occupent ensemble plusieurs milliers de personnes; quatre grandes cliniques de 570 (Courlancy), 320, 270 et 130 emplois, totalisant 800 lits; 5 maisons de retraite et deux instituts médico-éducatifs s’y ajoutent, ainsi que des ateliers protégés pour handicapés (APF, 80 sal.; la Sève et le Rameau, 50 sal.).

Les grands employeurs industriels sont Valéo-Thermiques-Moteurs (radiateurs pour automobiles, 410 sal. contre 1 100 sal. en 2005); le groupe verrier Owens-Illinois (OI), qui a mis la main sur les deux anciennes usines BSN-Glasspack (descendue à 240 sal.) spécialiste de bouteilles de champagne et VMC (Verreries mécaniques champenoises, descendue à 150 sal.,) spécialisée dans les pots et gobelets; les usines pharmaceutiques AstraZeneca (britannique, 130 sal.) et Delpharm (440 sal., groupe français Aguettant), site cédé par l’allemand Boehringer, qui conserve pour sa part 110 sal.; Avara (AES) 130 sal.); la fabrique de cosmétiques Parchimy (100 sal.).

La mécanique et les métaux avaient formé un secteur très actif à Reims. Il s’est beaucoup réduit. Sont présents Itron ex-Actaris (compteurs, 120 sal.), le matériel électrique UTC Fire & Security (Chubb, 100 sal.) et de moindres ateliers. Dans d’autres domaines se distinguent Forbo ex-Sarlino (revêtements de sol, 35 sal., à un groupe européen de 2 500 salariés siégeant en Suisse), les plastiques Westlake (Arkema, 120). L’agro-alimentaire est représenté par des firmes de champagne et la vinaigrerie-moutarderie Charbonneaux-Brabant (160 sal., marque Clovis, depuis 1797), la biscuiterie Fossier (120 sal.) qui maintient les fameux biscuits roses de Reims, la boulangerie Vandemortele (190); restaurant Les Crayères (110 sal.), restauration collective API (200 sal.). Reims est le siège du groupe Champagne-Céréales, premier groupe coopératif agricole européen, et de ses filiales dont à Reims Malteurop (170 sal.)

Les entreprises de grande distribution sont actives en dépit de la disparition totale des anciennes sociétés à succursales multiples, progressivement absorbées et dont les enseignes sont effacées: Reims et son agglomération n’ont pas moins de six hypermarchés, deux à Reims-Est (Carrefour, 200 sal.) et Nord (Cora, 220 sal.) à quoi s’ajoutent des grandes surfaces de centre-ville, Leroy-Merlin (130 sal.), et le gros négoce de métaux Arcelormittal (ex-PUM, 150 sal. en trois unités), de plastiques PUM Plastiques (110 sal.), les négoces de boissons Soredis (250 sal.), d’armes et munitions Cohesis (130 sal.). Dans le tertiaire émergent la Caisse d’Épargne (170 sal.), les assurances Helium (190), Owliance (150), Multi-Impact (140), l’ingénierie Treves (190), l’informatique Plurial Novila (350 sal.), le Foyer rémois (260 sal.); crèches Scoubidou (120 sal.), sociétés d’intérim Supplay (500 sal.), Synergie (280), Randstad (240), Start People (220), Temporis (150), Manpower (140), CRIT (110), les centres d’appels Intra Call (170 sal.) et Téléperformance (140 sal.), la publicité Mediapost (100 sal.), Adrexo (160 sal.).

Dans le bâtiment et les services associés se signalent de nombreuses entreprises de constructions et travaux publics comme Eurovia (130 sal.), Sade (110 sal.), Eiffage (100 sal.), Colas (140 sal.); étanchéification Soprema (130 sal.), peinture Sionneau (110 sal.), fourniture de chaleur Dalkia (110 sal.); nettoyage ISS (500 sal.), Lustral (420), Samsic (180 sal.), Onet (310 sal.), Pro Impec (200), GSF Ariane (200), BC (120) AE Sonit (100); gardiennage et sécurité Elite (200 sal.); transports Walbaum (160 sal.), Simon (110), enlèvement d’ordures Suez RV (120 sal.).

Enfin, les grandes maisons de champagne qui ont leurs caves à Reims restent de solides lieux d’emploi, même passées sous autorité extérieure: MHCS (Veuve Clicquot-Ponsardin 360 et 170 sal.), Mumm (200 sal.), Piper-Heidsieck et Charles Heidsieck (120 sal.), Taittinger (120 sal.); Vranken Pommery (110 sal.), Lanson (110 sal.), Ruinart (100 sal.), la Coopérative Alliance (85 sal.), Jacquart (60 sal.), Roederer (50 sal.), Thiénot (50 sal.), Krug (40 sal.), Henriot (30 sal.).

La ville, très visitée pour sa cathédrale et ses caves, accueille de nombreux touristes et a passablement rénové son hôtellerie. La cathédrale et le palais archiépiscopal du Tau, la basilique et l’abbaye Saint-Remi sont inscrits désormais au Patrimoine mondial; ils reçoivent un million et demi de visiteurs par an. De l’époque gallo-romaine on visite surtout les cryptoportiques de la place du Forum, et l’arc de triomphe appelé porte Mars. La cathédrale, qui a 149 m de long et 81 m de haut, et dont la nef a 38 m de hauteur intérieure, est un des plus beaux monuments de l’art gothique, surtout par sa façade où sourient les anges; elle a été commencée en 1211 sous la direction du champenois Jean d’Orbais, presque terminée à la fin du siècle, sauf les tours auxquelles on a travaillé jusqu’en 1480 et qui n’ont jamais porté les flèches prévues; mais il a fallu constamment faire des travaux, et presque tout reconstruire après les désastres de la guerre de 1914-1918 durant laquelle, tout près du front, elle eut à subir bombardements et incendies; les dons de Rockefeller ont permis de sauver l’essentiel, mais la restauration dure encore.

Derrière l’archevêché (palais du Tau du 17e s.), des dons de Carnegie ont permis d’édifier une belle bibliothèque municipale et le chevet de la cathédrale est agrémenté d’un agréable jardin; on est tout près de la place Royale, une réalisation harmonieuse du 18e s.; de là s’aperçoit l’hôtel de ville du 17e s.; alentour, plusieurs belles maisons anciennes dont l’hôtel Le Vergeur (13e au 16e s.); le musée des Beaux-Arts occupe l’ancienne abbaye Saint-Denis (reconstruite au 18e s.). Tous ces monuments ont dû être refaits ou restaurés après 1918 et Reims fait partie des «villes d’art et d’histoire».

L’abbaye de Saint-Remi est un autre haut lieu de Reims, mais éloigné et très différent, îlot archaïque entre un quartier refait à neuf et les grands parcs des maisons de champagne; la basilique romane à la curieuse et complexe façade est faite d’une nef très allongée, de 122 m sur 28; l’abbaye a été largement reprise au 17e et au 18e s. et s’accompagne d’un musée. Reims propose aussi la chapelle décorée par Foujita dans le fief des champagnes Mumm, au NE du centre-ville, et d’assez nombreux autres musées: planétarium du Collège des jésuites, musées de la Reddition de 1945, des Cryptoportiques, du Tau, Le Vergeur, de l’automobile, de la Pompelle, plus les nombreuses visites de caves à champagne; maison de la culture, scène nationale (Centre national artistique et technologique de Reims) et centre dramatique national. La ville est fleurie (quatre fleurs) et largement équipée en installations sportives, parmi lesquelles deux patinoires et cinq piscines couvertes.

La commune a sept quartiers prioritaires: au nord Orgeval, Walbaum, Chalet-Solférino-Paul Petit, Epinettes-Maladrerie-Chemin Des Bouchers; au NE Europe, au SO Croix Rouge, Wilson-Maison Blanche-Châtillons. La population rémoise a culminé en 1999 (191 300 hab.); elle a donc baissé de 6 100 hab. depuis. L’aire d’attraction de Reims est donnée par l’Insee pour 354 700 hab. dans 295 communes (dont 162 dans la Marne, 68 dans l’Aisne, 65 dans les Ardennes), l’unité urbaine pour 215 000 hab. (7 communes). L’arrondissement a 296 000 hab. (143 communes). La communauté urbaine du Grand Reims rassemble 143 communes, 294 700 hab.

Neuf nouveaux cantons portent le nom de Reims. Ils totalisent 16 communes. 21 343 hab. Cormontreuil, Bétheny, Saint-Brice-Courcelles, Taissy et Tinqueux sont les plus peuplées.