Saint-Louis

(21 930 Ludoviciens, 1 685 ha) est une commune frontalière du Haut-Rhin, 30 km au SE de Mulhouse, en banlieue de Bâle. C’est la troisième ville du département. Sa croissance tient à sa situation dans l’agglomération bâloise, dont elle héberge l’aérodrome international. Elle a annexé Bourgfelden en 1953; de 2 000 hab. dans les années 1870, sa population est passée à 4 000 en 1901, plus de 7 000 en 1936 et de 12 000 en 1962, et sa croissance continue: elle a 1 610 hab. de plus qu’en 1999. Le finage s’étire de la frontière suisse vers le nord-ouest, mais à l’écart du Rhin, dont les abords relèvent d’Huningue et Village-Neuf.

Le premier village est apparu en 1684 à la suite de la perte de Huningue, comme annexe de Village-Neuf, et a été baptisé par ordonnance royale; il a été érigé en commune en 1793 sous le nom de Bourg-Libre, lequel a été conservé dans une cité d’habitation. Saint-Louis a servi de poste de douane et de relais de chevaux avant de bénéficier de l’arrivée du chemin de fer (1840) et de l’essor industriel (après 1870). Au centre-nord, la commune inclut le quartier et les entreprises de Michelfelden et de la Cité Bourg-Libre, et au nord l’ancien village de Saint-Louis-la-Chaussée, ou Saint-Louis-Neuweg, développé sur la route nationale (N66) en une vaste collection de lotissements, ainsi que la plus grande partie des emprises de l’aéroport de Bâle-Mulhouse.

À l’extrême nord, sont encore les lotissements de Langenhaeuser, Welschenschlag et le long de la D66 en direction de Kembs du côté des Trois Maisons, bordés par des espaces de bois et étangs caractéristiques du Ried, entre l’autoroute et le canal de Huningue, comprenant une large part de la réserve de la Petite Camargue. Au sud-ouest près de la frontière suisse, au-delà de l’autoroute, s’est construit le quartier de Bourgfelden. Entre l’aéroport et Bourgfelden s’interpose une avancée du territoire d’Hésingue, où s’est établi le grand échangeur autoroutier.

La ville a deux collèges publics, un lycée polyvalent, une polyclinique (Trois Frontières, 230 sal., 130 lits). Elle mise sur les technologies de la mesure et soutient un Pôle régional et international des sciences de la mesure dit Prism3 (projet de «Metrology Valley»); elle héberge un puissant Institut Saint-Louis (ISL), centre de recherche industrielle franco-allemand fort de 450 personnes et relevant des ministères de la Défense français et allemand.

Elle compte de nombreuses entreprises, dont Diehl (intrumentation scientifique, 320 sal.), Bubendorff (290 sal., volets roulants), CICE (chauffe-eau, 160 sal.), Trench (moteurs électriques, 160 sal.), EMI (pièces plastiques, 150 sal.), Unisto (plastiques, 125 sal., suisse). L’aéroport a des emplois d’Air-France (80 sal.), des restaurants d’aéroport Weckmann (110 sal.) et Gate Gourmet (60 sal.), le gardiennage d’aéroport Samsic (280 sal.), le routage Media Portage (55 sal.). S’ajoutent les agences d’interim PCE Sofitex (190 sal.) et Manpower (60 sal.), deux hypermarchés Leclerc (320 sal.) et Géant Casino (100 sal.).

L’aéroport est dit depuis 1987 EuroAirport Basel-Mulhouse-Freiburg et désigné sous les codes MLH et LFSB (catégorie A, trois pistes dont une de 3 900 m en béton). Il occupe 530 ha. L’aérogare (33 000 m2) a vu passer 9 millions de passagers en 2019 (8,2 millions en vol international, dont 7,6 en transit, 6,3 en vol bon marché) en 100 000 mouvements dont 82 000 commerciaux et 5 300 pour le fret, 8 000 locaux. Le fret avionné a été de 62 000 t. Son existence vient d’une demande des Bâlois, dès les années 1930: leur aérodrome était trop petit et aucun terrain n’était utilisable en Suisse. La France accepta d’accueillir de nouvelles installations, mais ne put le faire qu’en 1946, avec une première piste provisoire sur le site de Blotzheim; un accord de principe sur la parité de gestion fut trouvé en 1949. De tergiversations en référendum négatif, il fallut toutefois attendre 1970 pour l’inauguration officielle du nouvel aéroport par le président de la République française et le président de la Confédération helvétique, montrant par là que l’entreprise était au niveau des États et non au niveau local ou régional.

Saint-Louis est davantage encore une banlieue-dortoir de Bâle, avec quelques installations de loisirs: «on vit en France, on travaille en Suisse, on achète en Allemagne». L’agglomération de Bâle compte environ 400 000 Suisses, 100 000 Allemands, 50 000 Français. Une aire urbaine Insee dite Bâle-Saint-Louis groupe 83 700 hab. en France; mais elle couvre plus de la moitié du Sundgau. L’unité urbaine Bâle-Saint-Louis compte 34 500 habitants en France. Saint-Louis est le siège de la communauté d’agglomération Saint-Louis Agglomération qui réunit 78 300 hab. dans 40 communes.

Le nouveau canton de Saint-Louis a 21 communes, 56 800 hab.