Saint-Céré

(3 610 Saint-Céréens, 1 133 ha dont 242 de bois) est un ancien chef-lieu de canton du Lot dans l’arrondissement de Figeac, 44 km au nord de Figeac dans la vallée de la Bave, affluent de gauche de la Dordogne (Causses et Vallée de la Dordogne). C’est l’exemple même de la ville de contact à la périphérie du Massif Central, à l’ouverture d’un compartiment déprimé en contrebas du plateau du Ségala (vers 600 m) prolongé au sud par le Limargue, et sous le rebord oriental du causse de Gramat, qui y atteint 400 m. Installée au pied du château de Saint-Laurent, siège d’une châtellenie de la vicomté de Turenne, elle est depuis longtemps une place de marché.

La vieille ville dessine une ellipse dont les boulevards retracent l’enceinte disparue; la place du Mercadal (marché) y ouvre un bel espace orné de maisons à cornières. Saint-Céré conserve de nombreuses maisons à colombage, assorties de tours et de poivrières. Les bras de la Bave, aménagés en canaux par des Hollandais en 1611, et qui animaient des fabriques jadis, ont été recouverts à l’exception du principal, et la ville a très largement débordé vers le sud et en aval. Elle a un centre hospitalier (45 lits), un collège et un lycée publics; festival lyrique estival. Quelques entreprises y sont établies, dont la principale est Sermati (200 sal.), qui fait des machines d’assemblage pour de grandes firmes de l’automobile et de l’aéronautique; machines-outils Pioch (25 sal.), ingénierie mécanique Avantis (35 sal.); négoce de crèmerie Lodi (25 sal.), nettoyage Technet (20 sal.).

Une zone d’activités dite Actipôle a été aménagée en aval de la ville, en partie avec la commune de Saint-Laurent-les-Tours, où les ateliers sont plus nombreux. À l’ouest, sur les pentes du rebord du causse, trône le château renaissance de Montal, construit dans les années 1520 en pierre blonde de Carennac, muni de trois tours rondes et une carrée, avec escalier monumental et jardins, et restauré au 19e s.; un golf l’accompagne.

Saint-Céré est «station verte de vacances» et figure parmi les «villages de charme»; elle a quatre hôtels et un camping de 120 places. La population communale n’a qu’assez peu varié en deux siècles, avec un maximum à 4 400 hab. en 1851 et un minimum à 2 900 au début des années 1920; la population diminue un peu depuis 1875, où elle avait atteint 4 100 hab.; elle a diminué de 80 hab. depuis 1999. Saint-Céré eut son heure de gloire lorsque son papetier Pierre Poujade (1920-2003), élu municipal de droite, ancien des jeunesses doriotistes et des Compagnons de France vichystes, fonda un mouvement nommé UDCA (Union de défense des commerçants et artisans) qui prit un tour contestataire populiste à l’échelle nationale, et obtint 56 députés en 1956 sous le sigle UFF (Union et Fraternité Française); il ne se manifesta guère activement que de 1953 à 1958, mais Poujade fut nommé au Conseil économique et social de 1984 à 1999; le terme «poujadisme» lui a survécu.

Le nouveau canton de Saint-Céré a 18 communes et 9 800 hab.