Saint-Pierre-des-Corps

(16 080 Corpopétrussiens, 1 128 ha) est une commune d’Indre-et-Loire, juste à l’est de Tours et dans sa Métropole (Tours Métropole Val de Loire), où son territoire va de la Loire au Cher. Son nom vient d’une ancienne nécropole (les «corps» étaient les squelettes). La commune n’a été détachée de Tours qu’en 1794, le canal creusé ensuite pour relier le Cher à la Loire consacrant la séparation. L’emprise du canal a été utilisée pour le passage de l’autoroute A10, qui perpétue à sa façon la rupture tout en admettant des passages.

La ville est surtout connue pour sa gare de triage et de bifurcation, ouverte dès 1846; elle a été très touchée par les bombardements de la dernière guerre. Originale dans l’agglomération par sa composition sociale et sa tradition cheminote, sa proportion élevée de ménages pauvres, son absence de châteaux, la ville a été dirigée pendant un siècle, jusqu’en 2020, par des élus communistes depuis le Congrès de Tours de 1920, dont après 1983 par Marie-France Beaufils, qui fut aussi sénatrice. La mairie est place Maurice-Thorez.

La ville, fleurie (deux fleurs), est dotée de six groupes scolaires publics plus une maternelle, trois collèges publics et un lycée professionnel public; centre culturel et galerie d’expositions, école de musique et studios musicaux de la Monnerie; centre municipal de santé et médecine du sport; piscine, stades et gymnases; espaces verts de la Boire du Bois de Plante et du Parc de la Morinerie; jardins familiaux, quatre marchés hebdomadaires. Le territoire communal s’appuie au nord sur la rive gauche de la Loire, à l’abri d’une grande levée; il atteint la rive droite du Cher au sud-est, incluant ainsi le marché de gros de l’agglomération de Tours, mais laisse à Tours une part du quartier de Rochepinard avec son Parc des Expositions et ses installations sportives.

Plusieurs zones d’activités ont été équipées: les Atlantes (Rochepinard), les Grands Mortiers, les Yvadières, la Morinerie. L’établissement majeur est Faiveley (680 sal., acquis en 2015 par l’américain Wabtec) qui fabrique du matériel pour les chemins de fer et a un autre établissement voisin à La Ville-aux-Dames. On note aussi le matériel ferroviaire roulant Socofer (95 sal., ex-Billard, à la holding Finhal, avec une nouvelle usine de 2013); Ferrotract (voies ferrées, 100 sal.); la métallerie Liotard (90 sal., citernes et conteneurs, depuis 150 ans); mécanique Endel (100 sal.); cartonneries Gault-Frémont (180 sal., depuis 1850, spécialisées dans les emballages alimentaires, sacs et barquettes) et MultiPackaging (Chesapeake Pharmaceuticals, 75 sal.); bétons et granulats de la Ligérienne (75 sal.).

La SNCF reste toutefois le principal employeur, avec 1 600 agents, surtout dans les établissements de maintenance de matériel et de traction, qui furent privatisés de 1961 à 1983 au bénéfice de la société Cadoux, puis repris par la SNCF; mais l’activité de fret est menacée. Saint-Pierre accueille aussi le dépôt des transports urbains Fil Bleu (680 sal.), au groupe Keolis de la Sncf, qui y ajoute Alphacars ex-Coudert (220 sal.); entrepôts des magasins Auchan (100 sal.), plusieurs transporteurs; casse d’automobiles Menut (90 sal.)

Le centre commercial des Atlantes contient un hypermarché Carrefour (320 sal.) assorti de plusieurs magasins, divers négoces dont Heulin (quicaillerie, 60 sal.). Les emplois de service sont présents: logiciels I’Car (120 sal.), ingénierie Apside Top (115 sal.), plomberie et services Carglass Maison (360 sal.), installations d’eau et gaz Terideal SIRV (65 sal.), service des eaux Fermière de Services Publics (CFSP, 65 sal.); Tours Football Club (65 sal.); nettoyage Axxone (170 sal.), FP (60 sal.); location de voitures Servicolis (100 sal.), garages et restaurants. Une autre partie de ce complexe est dans la commune de Tours (à Rochepinard, avec Ikea, le stade, collège et lycée).

La commune est divisée par le faisceau OSO-ENE des voies ferrées. Au nord et jusqu’à la levée de la Loire, se situent les quartiers d’habitations, dont le principal ensemble est celui de la Rabaterie, défini et aidé comme «zone urbaine sensible» (3 300 hab., 25 ha). Ils sont complétés à l’est par des secteurs de services (lycée professionnel, collège, centre de formation d’apprentis, équipements de sports, parc de la Morinerie) et d’activités (la Poudrerie, les Grillonnières). Le quartier de la Galboisière, près de la gare, fait également l’objet d’un classement prioritaire dans la politique de la ville. Au sud des voies ferrées sont le centre commercial des Atlantes, le marché de gros de l’agglomération de Tours; puis une zone industrielle continue le long des voies (les Yvaudières). Au sud-est, la Boire du Bois de Plante prend la forme d’un étang très allongé, au bord duquel a été installée l’une des deux grandes déchetteries de l’agglomération; puis, au sud de la boire du Filet, les Prébendes du Bois de Plante forment une plaine vide, cultivée en grands champs.

La ville a eu 1 000 hab. en 1846, 5 000 en 1921; elle est passée à 10 000 hab. en 1954 et a culminé à 18 300 en 1982; elle a perdu 2 500 hab. de 1982 à 1999 puis sa population s’est stabilisée, ne perdant que 160 hab. après 1999. Elle offre un large ensemble d’équipements publics, dont une médiathèque et une salle de spectacles, et un complexe de sports. Elle accueille un centre de création artistique urbaine dit Polau (pôle des Arts urbains), soutenu par la Métropole Tours Val de Loire, la Région, le Ministère de la Culture. Ce centre cohabite avec la compagnie Off (arts de la rue) dans un ensemble de hangars rénovés au sud de la gare, dont une tour de 25 m (Point Haut), inauguré en 2015.

Assez curieusement, la commune est bureau distributeur d’un nouveau canton de 30 400 hab. où elle a été associée à la bourgeoise Saint-Avertin, sa voisine au sud du Cher.