Saint-Quentin

(54 850 Saint-Quentinois, 2 256 ha) est une sous-préfecture de l’Aisne sur la rive droite de la Somme, flanquée du canal de Saint-Quentin. Elle entra dans l’histoire comme Augusta Viromandunum, au nom de l’empereur romain et de la tribu gauloise des Vermandois à la fois, ce qui la fit nommer Aouste jusqu’au 10e siècle, avant de prendre le nom d’un martyr chrétien. Dotée d’une charte dès 1080 puis ville royale, elle fut à la fois une ville forte très disputée et un centre d’industrie textile; lors de la Grande Guerre, elle servit de base logistique aux armées allemandes. Elle bénéficie en effet d’une remarquable concentration de voies de circulation: les nationales 29 et 44, le canal de Saint-Quentin, un carrefour ferroviaire, et plus récemment les autoroutes A26 et A29. La ville a dû être entièrement reconstruite après 1918.

Son vieux centre tient dans un petit noyau carré, délimité par les rues du Gouvernement et de la Sous-Préfecture, et entourant la grande basilique gothique et son parvis. À l’ouest se trouve le centre des activités autour de la place de l’Hôtel de Ville, à l’est le vaste parc des Champs Élysées avec les installations de sports et loisirs. Une ceinture de boulevards s’appuie au sud sur le port, mais elle est largement débordée par les faubourgs et banlieues. La basilique, ancienne collégiale, est un gros bâtiment qui garde de sa reconstruction de nombreux témoins «arts déco» des années 1920, mais aussi un labyrinthe de 1495; théâtre de 1844, hôtel de ville de style flamboyant, palais de justice des années 1900; musées d’entomologie (nombreux papillons) et d’arts (Antoine Lécuyer), celui-ci contenant une belle collection de pastels de Quentin Delatour, né en 1704 dans la ville et qui signa ensuite de la Tour.

La ville est dotée d’un centre hospitalier de 610 lits et d’une polyclinique privée (Saint-Claude, 260 sal.) de 200 lits, de 6 collèges et 6 lycées publics, un collège et un lycée catholiques, plus un lycée privé professionnel de coiffure et esthétique; maisons de retraite Orpea (65 sal.), Colisée (60 sal.), Calixte (60 sal.), Tiers Temps (55 sal.). Une vaste «zone urbaine sensible», devenue quartier prioritaire Europe (plus de 5 000 hab.), a été délimitée au nord-ouest, englobant des quartiers des années 1960 et 1970 qui ont mal vieilli. À l’est de la ville, se tiennent la réserve naturelle des marais d’Isle le long de la haute Somme (42 ha, en partie à Rouvroy) et la base de loisirs de l’étang de l’Isle; un train touristique utilise la voie de fret qui mène à Origny-Sainte-Benoîte. Le faubourg d’Isle, au sud, est un autre quartier prioritaire. L’A26 contourne la ville par l’ouest, la D1029 la traverse du NO au SE, la D930 du SO au NE; faubourg d’Oestres au SO, nécropole nationale et cimetière militaire allemand au NO.

Saint-Quentin conserve un assez fort potentiel industriel, mais largement situé dans ses banlieues, notamment Gauchy au sud et Rouvroy à l’est. Dans la ville même, les gros employeurs sont l’hôpital, la mairie, l’enseignement public et la SNCF (300 sal.), la polyclinique. Dans le secteur tertiaire, ressortent l’hypermarché Cora (270 sal.) et les enseignes associées, un Intermarché (60 sal.); centrale d’achats Alkor (220 sal.), négoces de produits agricoles Ternoveo (70 sal.), de matériaux Gedimat (55 sal.) et Sonelog (matériel électrique, 750 sal.) et le distributeur de médicaments Cerp (55 sal.); télécommunications Orange (55 sal.); La Poste (200 sal.).

Dans les services, conseil de gestion Aksis (190 sal.), comptabilité Sogarex (60 sal.), crédit CSF (100 sal.), gestion immobilière Clesence (380 sal.), aides à domicile Adhap (60 sal.) et A2Micile (60 sal.); transports par cars Transdev (Saint-Quentin-Mobilité, 100 sal., transports urbains) et Transdev Axonaise (55 sal.), les transports Picardie (55 sal.); travail temporaire Manpower (330 sal.), Supplay (150 sal.), Synergie (120 sal.) et Adecco (95 sal.); assainissement et traitement de déchets Ortec (65 sal.) et Suez RV (55 sal.), nettoyages Asept (165 sal.), ENS (130 sal.), blanchisserie Elis (85 sal.), gardiennages Fiducial (140 sal.), Prosegur (60 sal.).

Le secteur productif s’est resserré. Du textile restent quelques ateliers de tissus pour l’industrie: Faurecia ex-Borgers (tapis pour automobiles, 125 sal.), étoffes à mailles Aunde (65 sal.). La métal-mécanique est représentée par Sulzer Ensival Moret (pompes, 160 sal.), la fonderie SIF (Industrielle des Fontes, 70 sal.). On peut encore citer les équipements aérauliques et isothermiques CIB (ITWn 65 sal.), les équipements et appareillages électriques Apegelec (65 sal.).

La commune, qui n’avait que 12 000 hab. en 1820, était passée à 50 000 en 1900, 56 000 en 1911; sa population a ensuite stagné un peu au-dessous de 50 000, puis a crû après 1945, atteignant un maximum de 67 200 en 1975; elle décroît depuis et s’est abaissée de 6 240 hab. après 1999. La communauté d’agglomération du Saint-Quentinois rassemble 39 communes et 80 700 hab. L’unité urbaine Insee est donnée pour 66 900 hab. (6 communes), l’aire d’attraction Insee pour 120 200 hab. (120 communes). L’arrondissement a 127 500 hab. (134 600 en 1999), 126 communes, 107 117 ha.

Les 3 nouveaux cantons de Saint-Quentin totalisent 79 100 hab., 43 communes.


Saint-Quentin

v. Aire-sur-la-Lys