Sainte-Marie-aux-Mines

(5 200 Sainte-Mariens, 4 523 ha dont 3 168 ha de bois) est un ancien chef-lieu de canton du Haut-Rhin à 19 km ONO de Ribeauvillé, 21 km OSO de Sélestat dans la vallée de la Liepvrette, à 375 m; son nom allemand fut Markirch, son nom révolutionnaire Val-aux-Mines. C’est l’ancien chef-lieu des mines d’argent, exploitées pendant près de 1 000 ans (9e-19e s.) au prix de 600 km de galeries, actives surtout au 16e s.; elle comptait alors 300 petites mines pour lesquelles on avait fait venir des travailleurs de toute l’Europe centrale. La bourgade est passée au textile au 18e s. en se spécialisant dans les fils teints et les tissus à motifs géométriques (siamoises, guingans). Du passé textile ne reste à peu près rien; une fabrique de plastiques (Alplast ex-Atochem, 150 sal.) s’y était en partie substituée mais n’a pas tenu et a fermé en 2009. La ville a pour établissements principaux les salaisons des Produits de la Cigogne (Herrbrech, 45 sal.), un supermarché U (35 sal.). La population de la commune a dépassé 12 000 hab. au début du 20e s., et a diminué ensuite jusqu’en 1990, puis encore perdu 780 hab. depuis 1999.

Sainte-Marie est à la tête d’un bassin qui a repris l’ancien nom de Val d’Argent, où l’on a aménagé un «circuit minier» avec visites d’anciennes mines (Saint-Barthélemy). Elle conserve quelques restes anciens dont une tour de l’Horloge; maison de pays et musées du textile et des minéraux à Sainte-Marie; institution pour enfants, hôpital intercommunal; collège et lycée polyvalent publics. La bourgade s’est servie de la tradition textile et de la fondation de la secte Amish en 1693 par le Bernois Jacob Amann pour ajouter une «fête du patchwork» depuis 1993, avec diverses manifestations annuelles. Elle organise aussi un salon annuel international de minéralogie, devenu le premier marché de gros en Europe pour les minéraux et les fossiles, réunissant plus de 500 exposants (Minérapole).

La ville s’étire sur plus de 5 km sur le fond de vallée de la Liepvrette. Son habitat est complété par plusieurs hameaux établis en amont ou dans des vallons affluents. Il en est ainsi du hameau d’Échery, sur la Liepvrette d’amont, ancien village de mineurs qui conserve des maisons de mineurs et un musée de l’école. Il se trouve à la confluence d’un vallon venant du sud et qui garde des traces de nombreuses mines, ainsi que le hameau de Saint-Pierre sur l’Hâte, doté d’une église des mineurs (13e s.), reste d’un ancien couvent du 10e s. À l’ouest, maisons et ateliers suivent la D459, ex-N59, dans le vallon de Brifosse; juste au nord, l’habitat se glisse dans le vallon de Fenarupt. À l’est de la ville, le grand vallon de Fertrupt, qui vient du sud, est également un ancien site de mines, qui abrite depuis 1617 une chapelle des mineurs protestants.

Vers le nord, le ban de Sainte-Marie monte à 968 m dans la forêt communale. La limite communale se confond ensuite avec la limite régionale et court vers le sud-ouest jusqu’au col de Sainte-Marie à 772 m, où passe la route de Sélestat à Saint-Dié (ex-N59); mais le col est court-circuité par un tunnel routier de base de 7 km de long, inauguré en 1937 et agrandi en 1976, qui commence en aval de la ville et évite donc sa traversée, et débouche à Lusse (Vosges).

Au sud du col de Sainte-Marie, le finage s’étend encore très loin dans la haute vallée de la Liepvrette, atteignant 1 080 m à l’angle sud-ouest que flanquent deux cols routiers, celui du Pré de Raves (1 005 m) et celui des Bagenelles (903 m) qui donne accès au val d’Orbey. Ensuite la limite court vers l’est par le Petit Brézouard (1 203 m), laissant juste au sud le Grand Brézouard (1 229 m). Elle suit la crête par le Hirzberg (1 137 m), puis mord un peu sur le haut bassin de Ribeauvillé en intégrant le hameau d’altitude d’Adelspach (colonie de vacances). À partir du col Haut de Ribeauvillé (747 m), elle descend vers le nord dans le vallon de la Goutte Saint-Baise, dont elle suit le fond jusqu’au hameau de Saint-Blaise, qui jouxte Sainte-Croix-aux-Mines. Quelques chalets se dispersent sur les reliefs, notamment au-dessus de Fertrupt.

Le bourg est le siège de la communauté de communes du Val d’Argent qui n’associe que 9 communes et n’a que 9 600 hab.

Le nouveau canton de Sainte-Marie-aux-Mines a 28 communes, 44 100 hab.