Saintes

(26 890 Santons ou Saintais), 4 555 ha dont 263 de bois) est une sous-préfecture de la Charente-Maritime, sur la Charente à 60 km au SSE de La Rochelle. C’est une «ville d’art et d’histoire» particulièrement riche en monuments et musées. Le nom n’a pas de rapport avec la sainteté: c’est l’ancien chef-lieu des Gaulois Santons. Elle devint cité romaine sous le nom de Mediolanum Santonum, puis capitale de la province d’Aquitaine avant Poitiers et Bordeaux. De ce passé lui restent un vaste amphithéâtre elliptique de 126 m sur 102, pouvant contenir quelque 15 000 places, et appelé arènes; un arc de triomphe de Germanicus, remonté sur la rive droite de la Charente grâce à l’intercession de Mérimée; des thermes, et un riche musée archéologique.

Le centre de la vieille ville, ou quartier de l’Échevinage, est sur la rive gauche de la Charente; fermé à l’ouest par le grand hôpital du 16e siècle, il contient la cathédrale, ouvrage gothique composite, et quantité de beaux hôtels particuliers qui témoignent de la richesse de la bourgeoisie aux 17e et 18e s., et de l’activité du négoce par le fleuve à cette époque. Trois d’entre eux abritent des musées: beaux-arts à l’Échevinage et au Présidial, art régional au musée Dupuy-Mestreau. Sur la rive droite trône l’église de l’ancienne abbaye aux Dames, création bénédictine de 1047 et qui fut une puissance régionale, dont témoigne encore le nom de l’île Madame; l’église est massive et même assez lourde, sa façade romane à deux étages et trois portails en impose.

Au bord de la Charente sur cette rive droite, un vaste jardin public a été aménagé sur un ancien champ de manœuvre de l’armée, près du musée archéologique et de l’arc de Germanicus. Au-delà de l’abbaye vers l’est, s’est installé un musée éducatif de préhistoire et des haras nationaux. Une passerelle à piétons relie les deux rives; c’est seulement un peu au nord, au ras de l’ancienne enceinte, qu’une avenue rectiligne traverse la Charente, avec poste, théâtre, palais de justice, magasins et bureaux. Au SO du centre, l’église romane Saint-Eutrope, à crypte, est l’un des plus beaux joyaux de la ville.

Saintes est un actif centre de commerce et de services, avec des foires mensuelles réputées; elle dispose d’un centre hospitalier et psychiatrique, de trois collèges publics et un privé, trois lycées publics et un privé, plus un lycée agricole. Cliniques (Richelieu, 95 sal.), maisons de retraite (Orpea, 30 sal.) complètent l’éventail, avec le laboratoire d’analyses Angibeau (40 sal.), la location de matériel médical Pharma Dom (45 sal.) et la distribution de produits pharmaceutiques OCP (60 sal.). La ville est desservie par les autoroutes A10 et des estuaires (A837) et reste à la tête d’un carrefour ferroviaire qui lui vaut quelques centaines d’emplois; c’est aussi un fief de la coopération agricole.

Elle accueille plusieurs entreprises de transports comme Schenker (20 sal.), les autocars Semaas (Aunis et Saintonge, 165 sal.) et Keolis (25 sal.), des centres commerciaux: trois Carrefour-Coop de 260, 160 et 130 sal., deux Leclerc de 200 et 140 sal., deux Intermarchés (40 et 30 sal.), magasins MrBricolage (55 sal.), Galeries Lafayette (35 sal.), But (25 sal.), Santaquadra (sports, 25 sal.), Jardiland (20 sal.) et Gamm Vert (30), et les fournitures pour petits animaux Zolux (110 sal.); négoces de matériaux BMSO (40 sal.), de plomberie DSC (25 sal.); comptabilité Fimeco (35 sal.); La Poste (170 sal.).

L’emploi industriel a été fluctuant; la principale usine, Saintronic (320 sal. puis 80 sal.), spécialiste d’armoires électriques, vendue par Alcatel en 2002, passée par GMD puis Methusa, a fermé en 2016. Parmi les autres figurent les ateliers de matériel de levage Atlas (Cefam, 90 sal.) et AR Techman (25 sal.), de mécanique Perdrijat (50 sal.), d’automatismes Samelec (45 sal.), de matériel électrique EAS (35 sal.), métallerie Pateau (25 sal.); menuiseries Hillairet (20 sal.) et Geay (20 sal.); confection de prêt-à-porter Amarine (50 sal.), maroquinerie Anataire (50 sal.).

Saintes accueille en outre la maçonnerie ALM Allain (110 sal.), un chantier des autoroutes ASF (40 sal.), les travaux publics Eiffage (45 sal.), Colas (25 sal.), Scotapa (25 sal.), les installations électriques Aunis-Saintonge (40 sal.) et Brunet (35 sal.), thermiques Dupré (60 sal.); peinture Geay (25 sal.); gestion de logements Immobilière de la Saintonge (45 sal.), analyses Dekra (35 sal.); publicité Adrexo (80 sal.), gardiennage Loomis (95 sal.) et One (25 sal.).

L’A10 et la D137 contournent la ville par l’ouest; le finage est moins étendu sur la rive droite de la Charente, où sont toutefois les voies ferrées et les haras, et la rocade de la D150. Saintes avait 10 000 hab. dans la première moitié du 19e s., 20 000 en 1900; la population a un peu augmenté dans les années 1960, puis s’est un peu tassée (-890 hab. depuis 1999). Saintes a une zone urbaine sensible au sud-ouest de la ville sur la rive gauche de la Charente, le grand ensemble Bellevue (1 600 hab.). La communauté d’agglomération de Saintes groupe 38 communes (58 900 hab., 47 400 ha). L’unité urbaine est égale à la ville, l’aire urbaine aurait 51 500 hab. (136e en France). L’arrondissement a 122 700 hab., 107 communes, 154 645 ha. Le nouveau canton de Saintes correspond à la commune.