Tarn (département du)

département d’Occitanie; il a pour préfecture Albi et pour sous-préfecture Castres; occupant 5 758 km2.

Le département est limitrophe de l’Aveyron, du Tarn-et-Garonne et de la Haute-Garonne ainsi que, dans la région Languedoc-Roussillon, de l’Aude et de l’Hérault. La population du département a culminé à 363 100 hab. en 1851. Elle a diminué ensuite, jusqu’à un creux un peu au-dessous de 300 000 entre 1920 et 1945, nettement augmenté jusqu’en 1970 (335 000 hab.). Il avait 343 400 hab. en 1999, 386 400 en 2019, une sensible reprise (43 000 hab., donc +13%) due au solde migratoire; le solde naturel reste légèrement négatif.

La partie orientale du département s’étend sur le Ségala de part et d’autre du Tarn, les monts de Lacaune et la Montagne Noire de part et d’autre de l’Agout et du Thoré. La partie orientale comprend au nord-ouest le petit massif boisé du bombement permien de la Grésigne, bordé au sud et à l’est par un Terrefort; au centre par la plaine à terrasses du Tarn; au sud par le Terrefort du Vaurais, que traverse l’Agout et dont Graulhet et Lavaur sont les principaux bourgs. Albi au nord et Castres au sud sont établies dans une position comparable, au contact des deux domaines et chacune nantie de son arrondissement et de sa propre liaison à la métropole toulousaine. Le territoire du département s’articule ainsi sur deux agglomérations principales et deux domaines écologiques, mais il est plus complexe et dissymétrique qu’il n’y paraît.

Les deux agglomérations, Albi et Castres-Mazamet, longtemps et toujours quelque peu rivales, sont de poids comparables et toutes deux en position d’interface: entre massif ancien et bassin sédimentaire, ségalas et plaines ou basses collines, pays d’élevage et campagnes céréalières. Cela leur a valu une fonction de service, d’échange et d’industrie, valorisant les ressources des arrière-pays, plutôt la métallurgie du côté d’Albi qui a bénéficié de la présence de la houille de Carmaux, plutôt du textile et du cuir pour Castres, secondée par Mazamet et Graulhet. Mais la première de ces agglomérations se prolonge dans la vallée du Tarn par le groupe de Gaillac et son vignoble, qui s’est rénové et qui a acquis quelque réputation; tandis que la seconde est presque en cul-de-sac dans le sillon entre Montagne Noire et monts de Lacaune, et ne donne à l’ouest que sur des campagnes certes réputées fertiles mais de peuplement minimal.

Albi est située sur un axe relativement actif, qui va de Toulouse à Rodez et, au-delà, vers Saint-Étienne et Lyon, ce qui n’est pas le cas de Castres. Le pays castrais peut faire état de ressources originales avec les charcuteries de Lacaune et les granites du Sidobre, mais leur poids n’est pas considérable. Albi, appuyée sur Carmaux, bénéficie des aimables horizons du pays de Cordes et de la Grésigne. Elle a mieux que Castres attiré des activités nouvelles diversifiées, mais Castres a bénéficié du développement remarqué de la firme pharmaceutique Pierre Fabre, le premier employeur privé du département.

Ces situations entraînent pour le département un net déficit de relations nord-sud, au bénéfice des radiales toulousaines, principalement celle de la N 88 vers Albi-Rodez et de la voie ferrée associée. La marque toulousaine se repère aussi à son effet de distance: le sud-ouest du département est entraîné dans la croissance métropolitaine et tourne ainsi le dos aux deux chefs-lieux tarnais.